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Prise de conscience de masse autour de la sûreté à la centrale de Gravelines
Publie le vendredi 7 mars 2008 par Open-PublishingPrès de 600 salariés d’EDF sur les 1 600 de la centrale, ont participé avant-hier à une journée dédiée à la sûreté. Une information de masse alors que le site vit un plan de rigueur d’exploitation. Le rapport de l’autorité de sûreté nucléaire a pointé récemment de trop nombreux incidents, même mineurs, et préconisé de resserrer un peu les boulons. Le plan aurait déjà porté ses fruits en quelques mois.
En octobre 2007, l’autorité de sûreté nucléaire (ASN) estimait dans son rapport annuel que la centrale nucléaire de Gravelines devait « améliorer sa rigueur d’exploitation ». Si le rapport jugeait « globalement satisfaisantes » les performances en matière de sûreté, trop d’incidents ont émaillé l’activité de 2006 et une partie de l’année 2007.
Aucun fait majeur, fort heureusement, n’a été relevé. Mais les couacs, à force de répétition (54 événements significatifs en 2006 dont 9 classés au niveau 1 de l’échelle internationale de gravité des événements nucléaires graduée de 0 à 7), ont légèrement terni l’image de la centrale. Des données suffisantes pour contraindre le centre de production d’électricité à « un plan de rigueur en exploitation », rappelle son directeur Eric Jouen.
Pour ce qui est de fiabilisation de l’outil industriel, la centrale d’EDF a déjà engagé de gros moyens. Près de 60 millions d’euros seront injectés dans les mois à venir pour améliorer l’état des installations. Côté sécurité, 60 millions d’euros supplémentaires seront dédiés à la seule rénovation du dispositif « risque incendie ». Sur ce point, avant-hier, un intervenant d’Arcelor-Mittal a exposé les similitudes entre les deux sites et expliqué comment l’aciérie avait progressé sur cette thématique.
Déjà moins d’incidents. Mais plus que sur la conception des installations, « c’est autour de la performance humaine, de la fiabilité du personnel, que cette journée dédiée à la sûreté a été organisée », précise encore Eric Jouen. Là encore, globalement, tout va plutôt bien assure le directeur du site. « Mais on a pu constater qu’il existait parfois un décalage entre le mode de fonctionnement, disons théorique de la centrale, son formalisme, et la vraie vie des agents sur le terrain ». La nécessité de poser un nouveau cadre entre les managers et les équipes a ainsi été largement mise sur la table.
L’hiatus entre les exigences du terrain et les consignes venues d’en haut avait déjà été évoqué dans le rapport de l’ASN. Il préconisait « des progrès à faire dans la gestion de la formation et de l’accompagnement de ses personnels nouvellement formés, la préparation des interventions sur les matériels importants et l’application rigoureuse des programmes de maintenance ». Depuis la mise en place du plan de rigueur en matière de sûreté, Eric Jouen annonce que le nombre d’événements significatifs et d’incidents a considérablement baissé depuis quelques mois.