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Procés de Rodez : les jugements contre la confédération paysanne

Publie le mercredi 7 septembre 2005 par Open-Publishing
3 commentaires

Ce 7 septembre a eu lieu un procès à Rodez pour juger des militants de la confédération paysanne. Deux affaires différentes étaient à l’ordre du jour. La première faisait suite à une plainte de la société Lactalis contre 16 syndicalistes pour avoir : « avec une centaine d’autres, et sans violence redistribué une partie de leur lait non payé (l’équivalent de 27 jours sur une année) gratuitement dans les quartiers défavorisés (préjudice de l’action réclamé par Valmont de Rodez, une des entreprises fromagères de Lactalis : 2 000 €). » (Confédération paysanne).

Le second procès concernait trois inculpés, dont Jean-Émile Sanchez, porte-parole national de la Confédération Paysanne. Il sont accusés d’avoir revendiqué « au commissariat au nom des 50 autres présents, le dépôt de sacs de pesticide incriminés dans l’affaire du Régent. Le syndicat ironise sur l’interdiction ministérielle pour mise en danger de la santé publique, interdiction assortie d’une autorisation d’écouler les stocks ! » Le procureur de la République avait requis 3 ans de prison et 45 000 Euros d’amendes.

La justice n’a pas suivi ces réquisitions et n’a pas décidé de condamner des actions qui entrent directement dans le cadre de revendications syndicales, et du droit d’opinion et de rassemblement.

Les jugements ont été plutôt clément sans prison et la plus haute amende ne dépasse pas 1000 euros ferme. La quasi totallité des autres amendes sont assortis de sursis.

La Conf se réjouit de ces décisions mais craint des appels soit du procureur soit des sociétés plaignantes.

La mobilisation a réuni plus d’un millier de personne devant le tribunal pour soutenir les prévenus.

Pour autant, d’ici le mois de novembre, la Conf est assignée dans 7 procés différents. :

 14 septembre à Riom (63) : procès sur le fond de 6 personnes arrêtées le 14 août 2004 lors d’une action des faucheurs volontaires.
 20 et 21 septembre à Toulouse ( 31) : suite de l’action de Menville en juillet 2004 ; 222 personnes se déclareront comparantes volontaires.
 28 septembre à Grenoble (38) : Procés d’appel suite à la condamnation de la confédération paysanns pour une action en juin 1997 de fauchage d’un champ de colza OGM de la société Monsanto ; c’est la première action de fauchage OGM en France.
 29 et 30 septembre à Lille : Suite d’une action contre une parcelle de betteraves OGM de la société Adventa en septembre 2001. 11 militants sont mis en examen.
 27 et 28 octobre à Orléans : Suites des actions d’août 2004 et juillet 2005 (neutralisation de parcelles de maïs OGM de la société Monsanto à Grenneville en Beauce et Neuville aux bois).
 17 novembre à Versailles : Suite de l’action menée à Guyancourt en juillet 2003 contre une parcelle de maïs OGM de la société Syngenta.

Messages

  • Hier, 7 septembre à Rodez, des militants de la confédération paysanne ont été jugés pour 2 affaires distinctes.

    Alors que le climat est des plus tendus dans le département en raison de deux fauchages en moins d’un mois de deux parcelles (8 000 m² et 100 m²)appartenant à une entreprise importante en Aveyron, le tribunal a été plus que laxiste avec des peines sans prison et des amendes ne dépassant pas pour la lus haute les 1000 euros ferme. Les autres amendes étant avec sursis !

    En gros, pour ne pas fâcher nos chers paysans et au nom des revendications syndicales, et du droit d’opinion et de rassemblement, la justice déclare que vous pouvez piller, voler, faucher en (presque) toute légalité !

    Ce qui veut dire qu’aujourd’hui un syndicat, qui au nom de revendication justifiée, du droit à l’opinion et au rassemblement, pourrait dans sa lutte contre la connerie, aller taper sur les cons !

    C’est intolérable et inadmissible de ne pas faire respecter la loi.
    Le vol est un délit, la destruction de la propriété privée aussi !

    Pour ou contre les OGM, ce n’est pas le débat. Ce qui me dérange ce sont les actions illégales employées de part et d’autres qui me font vomir ! D’autant plus lorsqu’il y a l’appui des tribunaux !

    • Il n’y aura pas de paix sans justice sociale, il y aura des vols tant qu’il y aura des riches et des pauvres.

      Se rebeller est juste, désobéir est un devoir, agir est nécessaire !

    • Et qu’elle justice trouverons-nous lorsque les centaines d’employés de ces entreprises finiront pas entendre délocalisation ou licenciement économique à force de perdre des millions d’euros à cause du fauchage ?

      Le débat sur les OGM c’est autre chose et je ne suis pas forcément favorable ou alors en laboratoire et réglementé, mais ce que je trouve condamnable c’est l’action violente, agressive et insouciente de la Confédération Paysanne.

      Arrêtons de jouer les Zorro !