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Profanation de la terre. L’horreur de la récolte des olives en Palestine

Publie le mercredi 27 octobre 2010 par Open-Publishing
3 commentaires

de Rannie AMIRI

"Brillant sur un olivier béni, une olive, ni de l’est ni de l’ouest, dont l’huile est presque lumineuse, bien que le feu l’ait à peine touchée..." Quoran 24:35

"Et quand il eut allumé les torches, il les lâcha dans les moissons des Philistins et brûla aussi bien les gerbes que le blé sur pied et même les vignes et les oliviers". Juges 15:5

les oliviers et l’huile d’olive symbolisent au plus haut degré la terre, l’identité et la culture palestinienne. Ils sont l’emblème de la fierté nationale et le coeur véritable de l’économie agricole.

Bien que la domination et les humiliations quotidiennes de l’occupation de Jérusalem Est et de la Cisjordanie prennent toutes sortes de formes - les fouilles humiliantes aux checkpoints ; les arrestations et interrogatoires de mineurs ; les retards imposés aux ambulances qui amènent les malades à l’hôpital ; l’expulsion des familles et la démolition de leurs maisons - peu d’actes sont plus préjudiciables et plus désolants que l’incendie des champs d’oliviers par des colons membres de groupes d’autodéfense.

La récolte des olives a commencé officiellement vendredi dernier dans les territoires occupés de Cisjordanie et les coups de feu à balle réelle ont salué son ouverture. Des centaines d’arbres ont été brûlés par les colons israéliens sous l’oeil des soldats israéliens. Ils ont empêché les véhicules des pompiers de venir éteindre le feu. Cela est devenu un rituel annuel de spoliation de la terre par ceux qui se sont illégalement installés en Cisjordanie.

En même temps que la récolte commençait, l’Agence d’Aide Internationale Oxfam a publié à Jérusalem son rapport "La route vers la production d’olives : Les défis pour développer la production d’huile d’olive en Cisjordanie".

Oxfam indique que la production d’huile d’olive apporte quelque 100 millions de dollars par an aux familles et aux communautés les plus pauvres et les plus démunies de Cisjordanie. C’est la source principale de revenus de l’économie et presque la moitié de la terre cultivable y est consacrée. C’est aussi la principale source d’exportation du territoire et l’importance des oliviers et de la fabrication d’huile d’olive qui procurent du travail et des revenus à 100 000 fermiers palestiniens ne peut être exagérée.

Cependant le gouvernement israélien interdit délibérément l’accès des terres où les fermes d’oliviers sont situées.

"Des barrières physiques, comme des checkpoints ou des gros blocs de pierres empêchent le libre déplacement des personnes et des marchandises et interdisent aux Palestiniens l’accès de leurs produits agricoles, y compris des olives et de l’huile d’olive, au marché israélien et international" stipule le rapport.

Le rapport recommande aussi de sanctionner les attaques des colons israéliens contre les champs d’oliviers qui vont de voler les olives, brûler ou arracher des dizaines de milliers d’oliviers à attaquer les fermiers pour les empêcher de récolter les olives.

"Les attaques contre les fermiers d’olives palestiniens et leur harcèlement par les colons sont monnaie courante."

Et vendredi dernier n’a pas fait exception. Comme l’a rapporté d’AFP, les colons sont descendus sur les champs d’oliviers avec des armes automatiques et ont incendié les arbres en psalmodiant : "Dehors, dehors."

Bien que le niveau de violence cette année-ci soit un des plus hauts, il est plus que probable qu’aucun colon ne sera poursuivi.

Selon une étude réalisée par l’Organisation pour les Droits Humains, Yesh Din, qui porte sur cinq ans et qui recense 97 cas de vandalisme de terre palestinienne, les enquêtes de police n’ont mené à aucune poursuite. "Les autorités légales ne font rien du tout en ce qui concerne le dommage causé aux moyens d’existence des Palestiniens" affirme l’auteur du rapport Yior Lavne.

Détruire l’héritage culturel et les ressources économiques d’un peuple sont des pratiques odieuses. Partout ailleurs la profanation intentionnelle et délibérée de la terre et le sabotage des moyens d’existence d’un peuple seraient considérés comme un crime de guerre. Il est temps que la communauté internationale qualifie ainsi ce qui s’est passé en Cisjordanie la semaine dernière.

Aidez les fermiers palestiniens en achetant leur huile à un prix honnête.

Rannie Amiri est en expert indépendant du Moyen Orient.

traduction : D. Muselet

Pour consulter l’original :

http://www.counterpunch.org/amiri10222010.html

http://www.legrandsoir.info/Profanation-de-la-terre-L-horreur-de-la-recolte-des-olives-en-Palestine.html

Messages

  • Et les colons empechent certains accès à l’eau depuis longtemps ...et arrachent des oliviers centenaires appartenant aux palestiniens pour les implanter chez eux...tout semble permis lorsqu’on est du coté d’un dieu inventé de toutes pièces ;Et la communauté internationale ne fait rien...soit les hauts commissaires européens et les droitsdel’hommistes ne font pas leur travail,soit ils ne veulent pas le faire,dans les deux cas,ils ne méritent pas leur salaires...et dire que chez nous on se fait tancer pour rouler à trois kilomètres trop vite...cette mascarade d’une europe puissante et démocratique qui pourrait réequilibrer les forces en jeu à assez durer !

  • Personnellement, j’ai déjà acheté des produits d’origine palestinienne (huile d’olive et savon). D’autre part, j’évite l’achat de biens venant d’Israêl (avocats, pamplemousses, et autres). C’est simple et facile.

    • Des heurts ont éclaté hier dans la ville arabe d’Oum el-Fahm lors d’une manifestation de plus de 70 extrémistes de droite juifs. Les échauffourées, qui ont duré plus d’une heure, ont eu lieu entre plusieurs dizaines de contre-manifestants arabes et la police. Au moment même où les manifestants juifs arrivaient dans la ville (nord d’Israël), la police a tiré des grenades lacrymogènes, des grenades assourdissantes et utilisé un canon à eau pour disperser les contre-manifestants.