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Profs, élèves et parents à nouveau mobilisés samedi 2 Avril 2005
Publie le samedi 2 avril 2005 par Open-PublishingLe gouvernement n’en a pas fini avec la contestation sociale. Les syndicats de l’Education, la principale fédération de parents d’élèves, ainsi que les organisations de lycéens et d’étudiants appellent à des manifestations inter-régionales samedi pour dénoncer la politique éducative menée ces trois dernières années.
Cette nouvelle journée de mobilisation intervient dans un contexte social tendu depuis la mi-janvier -tant dans le secteur public que dans le privé- et alors qu’une petite partie des lycéens tente de maintenir la pression contre la loi Fillon sur l’Ecole en occupant plusieurs dizaines de lycées sur les 2.500 que compte la France, notamment à Paris.
Des défilés sont prévus samedi à partir de 15h dans neuf grandes villes réparties sur tout le territoire, c’est-à-dire à Bordeaux, Clermont-Ferrand, Lyon, Marseille, Metz, Rennes, Toulouse, Ajaccio et Paris.
Dans la capitale, les manifestants doivent se rassembler place de la République avant de défiler jusqu’à la place Saint-Augustin.
Les syndicats de la recherche publique seront également de la partie, au nom de la défense de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Sur ce front, les syndicats craignent en effet que le gouvernement n’enterre la loi de programmation et d’orientation pour la recherche promise par le président de la République Jacques Chirac et le gouvernement à l’issue du mouvement des chercheurs de 2004. Cette loi était censée être adoptée par le parlement en décembre dernier, mais les syndicats qui ne disposent pour l’heure d’aucun projet officiel attendent toujours.
Du coté de l’Education nationale, outre la loi Fillon sur l’Ecole adoptée définitivement le 24 mars par le parlement, les syndicats dénoncent les suppressions de postes et les restrictions budgétaires appliquées ces trois dernières années, et celles prévues par le budget de la rentrée 2005-2006.
"Ce n’est pas parce que la loi d’orientation a été votée que pour autant les préoccupations de la communauté éducative ont disparu" souligne le président de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) Georges Dupon-Lahitte.
"Nous vivons actuellement sur le terrain les effets du budget que nous avions dénoncé. On le voit avec les suppressions de postes annoncées avec la carte scolaire" ajoute-t-il.
Et selon lui, "nous sommes en train de vivre la préparation d’une rentrée qui va être catastrophique. Notre ambition et d’être entendus et que le gouvernement redresse les choses à travers un collectif budgétaire".
Le secrétaire général de la Fédération syndicale unitaire (FSU, première fédération de l’Education) Gérard Aschieri réclame en premier lieu le rétablissement des 5.600 postes supprimés dans le second degré pour la rentrée prochaine, et estime qu’il faudrait "multiplier par trois" le nombre de créations de postes dans l’Education nationale.
Les syndicats rappellent qu’outre les enseignants, ce sont "plusieurs dizaines de milliers de postes d’encadrement" qui ont disparus depuis la rentrée 2002-2003, avec la suppression des emploi-jeunes et d’une partie des surveillants remplacés par des "assistants d’éducation".
"Le gouvernement a lâché du lest sur le salaires des fonctionnaires en espérant pouvoir passer sur le reste. mais ça ne marche pas" affirme Gérard Aschieri, tandis que le secrétaire général de l’UNSA-Education Patrick Gonthier prévient que "nous sommes dans un cycle d’actions qui n’est pas prêt de s’arrêter".
Les syndicats de l’Education promettent d’ores et déjà une suite aux manifestations de samedi, et sont en ordre de bataille pour "faire échec" à la suppression du caractère férié du lundi de Pentecôte, le 16 mai. Le Syndicat national des enseignements du second degré (SNES, principal syndicat des collèges et lycées) propose une "journée d’action interprofessionnelle" ce jour-là.
Et certains n’hésitent pas à laisser planer la menace d’une victoire du "Non" au référendum sur la Constitution européenne du 29 mai si le gouvernement ne répond pas à la grogne sociale.
Du côté de la Fédération de l’Education, de la Recherche et de la Culture-CGT (FERC-CGT), on explique ainsi que "le refus de tout dialogue social est la porte ouverte à tous les dérapages. Le mouvement risque de s’exprimer sous d’autres formes, y compris dans les urnes". PARIS (AP)