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QUESTIONS ET REPONSE : Les crédits subprime
Publie le mardi 22 janvier 2008 par Open-Publishing5 commentaires
Voici un extrait intéressant de la lettre Vernimmen (Finance d’entreprise / HEC) d’ocotbre 2007...
"QUESTIONS ET REPONSE : Les crédits subprime
Le montant de la dette immobilière aux Etats-Unis est de l’ordre de 10.000 Md$, soit les ¾ du PIB. Cette dette se répartit en plusieurs catégories selon la solvabilité des emprunteurs (prime et subprime, voir near prime ou Alt-A) et la nature des taux d’intérêt : variables ou fixes.
Repartition de la dette
Les ménages prime qui représentent à peu près 40 % des ménages américains ont connu peu ou pas de défaut de paiements sur leurs crédits ou emprunts passés. A l’opposé se trouvent les ménages subprime qui ont connu plusieurs défauts de paiement dans le passé et qui représentent 15 % des foyers américains. Le reste (45 %) est une sorte de marais, le near prime ou Alt-A, qui regroupe des emprunteurs sans justificatif de revenus stables ou avec un historique de crédit moyen.
Le volume des crédits subprime accordés aux Etats-Unis est de l’ordre de 1.300 Md$, soit 13 % du total des prêts immobiliers. Ils sont principalement à taux variable (à 65 % contre 35 % à taux fixe), alors que les taux de crédits prime sont seulement à 20 % à taux variable.
Le développement des prêts subprime a permis l’accession à la propriété de nombreux foyers américains : depuis 10 ans, le taux de propriétaires est passé de 65 à 69 %, et plus de la moitié du gain est due aux acheteurs subprime.
Ces crédits rapportent en général aux prêteurs 2 % de plus que les crédits immobiliers classiques, ce qui expliquent qu’environ les 2/3 de ces crédits ont été acquis directement ou indirectement (via des RMBS, Residential Mortgage Backed Securities) par des investisseurs en quête de rendement, dont certains avaient oublié la loi d’airain de la finance : une rémunération plus élevée traduit à un risque plus élevé.
De nombreux prêts subprime ayant été accordés depuis 2 – 3 ans avec des taux d’intérêt initiaux bas et fixes qui s’accroissent contractuellement au bout de 2 – 3 ans. Un nombre grandissant de ménages américains subprime a donc vu en 2007 et verra en 2008 le poids de ses mensualités de crédit s’alourdir fortement (de 30 % et plus) :
Prêts subprime avec ajustement des taux d’intérêt (Md$)
Prêts subprime avec ajustement des taux d’intérêt
Dès lors, il n’est pas étonnant que le pourcentage de crédit subprime pour lesquels les emprunteurs ne peuvent plus faire face à leurs échéances et pour lesquels le bien est saisi par le prêteur est en train d’exploser : 4 % en 2006, 6 % en 2007, 10 % estimé en 2008.
Messages
1. QUESTIONS ET REPONSE : Les crédits subprime, 22 janvier 2008, 11:38, par Makhno
multiplication des biens saisis ,appauvrissement accru des familles.
le tout par des banques qui dans leur avidite ont multiplie le risque .
mais ca marchait si bien ce petit systeme , ou le plus gros ( vrai proprietaire de la maison ) tient le plus petit par les coui....s
si bien ,que nos banques europeennes se sont empressees de racheter ces creances en sous-mains aux banques americaines ,histoire d avoir leur part du gateau .sauf que le but initial c est si possible de maintenir les gens en sitaution d endettement pas de saisir les biens ,pas de faire peur .et que cette vague de saisie qui va s amplifier ,c est "pas bon pour les affaires " ,ca va ralentir la consommation et le credit .. ;
d ou les tramblements de la bourse ....et pourquoi donc a paris qd les valeurs "devissent " en tete il y a nos banques ?
parce que malgre toutes leurs affirmations ,leur "tout va bien ,madame la marquise " elles y sont jusqu au cou !
je pense meme qu aujourd hui certaine n auraient pas les liquidites necessaires s il fallait faire face a des retraits massifs....
Makhno
2. QUESTIONS ET REPONSE : Les crédits subprime, 22 janvier 2008, 11:43, par la louve
Et un petit extrait de KM qui se rattache au sujet...
"La différence entre capital et terre, profit et rente foncière, comme la différence entre eux et le salaire, la différence entre industrie, agriculture, propriété immobilière et mobilière est encore une différence historique qui n’est pas fondée sur l’essence même de la chose, un moment qui s’est cristallisé de la naissance et de la formation de l’opposition entre capital et travail.
Dans l’industrie, etc., par contraste avec la propriété immobilière, ne s’expriment que la façon de naître et l’opposition dans laquelle l’industrie s’est développée par rapport à l’agriculture.
En tant qu’espèce particulière du travail, en tant que différence essentielle importante et embrassant la vie, cette différence ne subsiste que tant que l’industrie (la vie citadine) se constitue face à la propriété rurale (la vie féodale noble) et porte encore en elle le caractère féodal de son contraire dans la forme du monopole, de la jurande, de la guilde, de la corporation, etc. ; à l’intérieur de ces déterminations, le travail a encore un sens apparemment social, il signifie encore la communauté réelle et n’est pas encore devenu indifférent à son contenu, il n’est pas complètement passé à l’Être-pour-soi [123] , c’est-à-dire à l’abstraction de tout autre être et il n’est donc pas non plus devenu encore le capital affranchi [124] .
[XLII] Mais le développement nécessaire du travail est l’industrie affranchie, constituée pour elle-même comme industrie, et le capital affranchi.
La puissance de l’industrie sur son contraire apparaît aussitôt dans la naissance de l’agriculture en tant qu’industrie réelle, taudis qu’auparavant la propriété foncière laissait l’essentiel du travail au sol et à l’esclave de ce sol à l’aide duquel il se cultivait lui-même. Avec la transformation de l’esclave en ouvrier libre, c’est-à-dire en mercenaire, le seigneur foncier en soi est transformé en un maître d’industrie, en un capitaliste, transformation qui a lieu tout d’abord par le moyen terme du fermier.
Mais le fermier est le représentant, le mystère révélé du propriétaire foncier ; ce n’est que par lui qu’il existe économiquement, qu’il existe en tant que propriétaire privé - car la rente de sa terre n’existe que par la concurrence des fermiers. Donc, sous la forme du fermier, le propriétaire foncier s’est déjà essentiellement transformé en capitaliste ordinaire. Et ceci doit aussi s’accomplir dans la réalité, le capitaliste pratiquant l’agriculture - c’est-à-dire le fermier - doit devenir propriétaire foncier ou inversement. Le trafic industriel du fermier est celui du propriétaire foncier, car l’Être du premier pose l’Être du second.
Mais ils se souviennent de leurs origines contraires, de leur naissance - le propriétaire foncier connaît le capitaliste comme son esclave présomptueux et affranchi d’hier qui s’est enrichi, et il se voit menacé par lui en tant que capitaliste - le capitaliste connaît le propriétaire foncier comme le maître oisif, cruel et égoïste d’hier. Il sait que celui-ci lui porte préjudice en tant que capitaliste, bien qu’il doive à l’industrie toute sa signification sociale actuelle, ses biens et ses plaisirs, il voit en lui le contraire de l’industrie libre et du capital libre, indépendant de toute détermination naturelle.
Cette opposition est pleine d’amertume et les deux parties se disent réciproquement leurs vérités. On n’a qu’à lire les attaques de la propriété immobilière contre la propriété mobilière et inversement pour se faire un tableau suggestif de leur manque de dignité réciproque. Le propriétaire foncier met l’accent sur la noblesse de naissance de sa propriété, les souvenirs féodaux, les réminiscences, la poésie du souvenir, sa nature enthousiaste, son importance politique, etc., et, dans le langage de l’économie, cela s’exprime ainsi : l’agriculture est seule productive.
En même temps il décrit son adversaire comme un coquin d’argent sans honneur, sans principes, sans poésie, sans substance, sans rien ; un rusé, faisant commerce de tout, dénigrant tout, trompant, avide et vénal ; un homme porté à la rébellion, qui n’a ni esprit ni cœur, qui est devenu étranger à la communauté et en fait trafic, un usurier, un entremetteur, un esclave, souple, habile à faire le beau, et à berner, un homme sec, qui est à l’origine de la concurrence et par suite du paupérisme et du crime, un homme qui provoque, nourrit et flatte la dissolution de tous les liens sociaux. (Voir entre autres le physiocrate Bergasse que Camille Desmoulins fustige déjà dans son journal : Les Révolutions de France et de Brabant [125] , voir von Vincke, Lancizolle, Haller, Léo, Kosegarten [126] et voir surtout Sismondi).
La propriété mobilière de son côté montre les merveilles de l’industrie et du mouvement.
Elle est l’enfant de l’époque moderne et sa fille légitime ; elle plaint son adversaire comme un esprit faible qui n’est pas éclairé sur sa propre nature (et c’est tout à fait juste), qui voudrait remplacer le capital moral et le travail libre par la violence brutale et immorale et le servage. Elle le décrit comme un Don Quichotte qui, sous l’apparence de la droiture, de l’honnêteté, de l’intérêt général, de la permanence, cache son impossibilité à se mouvoir, son désir cupide du plaisir, l’égocentrisme, l’intérêt particulier, la mauvaise intention.
Elle déclare qu’il est un monopoliste rusé ; ses réminiscences, sa poésie, son enthousiasme elle les estompe sous une énumération historique et sarcastique de l’abjection, de la cruauté, de l’avilissement, de la prostitution, de l’infamie, de l’anarchie, de la révolte, dont les châteaux romantiques étaient les officines.
[XLIII] La propriété mobilière aurait donné aux peuples la liberté politique, délié les liens de la société civile, réuni les mondes entre eux, créé le commerce ami de l’homme, la morale pure, la culture pleine d’agrément ; au lieu de ses besoins grossiers, elle aurait donné au peuple des besoins civilisés et les moyens de les satisfaire, tandis que le propriétaire foncier - cet accapareur de blé, oisif et seulement gênant - hausserait les prix des moyens de subsistance élémentaire du peuple, obligeant par là le capitaliste à élever le salaire sans pouvoir élever la puissance de production ; il mettrait ainsi obstacle au revenu annuel de la nation, à l’accumulation des capitaux, donc à la possibilité de procurer du travail au peuple et de la richesse au pays pour, en fin de compte, les supprimer complètement ; il amènerait un déclin général et exploiterait en usurier tous les avantages de la civilisation moderne sans faire la moindre chose pour elle et même sans rien céder de ses préjugés féodaux.
Enfin, - lui chez qui l’agriculture et la terre elle-même n’existent que comme une source d’argent qu’il a reçue en cadeau, - il n’aurait qu’à regarder son fermier et il devrait dire s’il n’est pas un honnête coquin roué et plein d’imagination qui, dans son cœur et dans la réalité, appartient depuis longtemps à l’industrie libre et au commerce aimable, quoiqu’il y répugne tant et qu’il fasse grand état de souvenirs historiques et de fins morales ou politiques.
Tout ce qu’il alléguerait réellement en sa faveur ne serait vrai que pour l’agriculteur (le capitaliste et les journaliers), dont l’ennemi serait bien plutôt le propriétaire foncier ; il apporterait donc des preuves contre lui-même. Sans capital, la propriété foncière serait de la matière inerte et sans valeur. La victoire du capital, victoire digne de la civilisation, serait précisément d’avoir, à la place de la chose morte, découvert et créé le travail humain comme source de la richesse. (CL Paul-Louis Courier, Saint-Simon, Ganilh, Ricardo, Mill, Mac Culloch, Destutt de Tracy et Michel Chevalier.)
Du cours réel du développement (à insérer ici) résulte la victoire nécessaire du capitaliste, c’est-à-dire de la propriété privée développée sur la propriété bâtarde non-développée, sur le propriétaire foncier ; de même qu’en général le mouvement doit triompher de l’immobilité, la bassesse ouverte et consciente doit triompher de la bassesse cachée et inconsciente, la cupidité du goût du plaisir, l’égoïsme éclairé, franchement effréné et habile de l’égoïsme superstitieux local, prudent, bonasse, paresseux et fantaisiste. Tout comme l’argent doit triompher de toute autre forme de propriété privée.
Les États qui ont quelque soupçon du danger de l’industrie libre achevée, de la morale pure achevée et du commerce philanthro pique achevé essaient - mais tout à fait en vain - d’arrêter la capitalisation de la propriété foncière.
La propriété foncière, à la différence du capital, est la propriété privée, le capital entaché encore de préjugés locaux et politiques, le capital encore non-achevé qui ne s’est pas encore dégagé entièrement de son enchevêtrement avec le monde pour arriver à lui-même. (...)"
Manuscrits de 1844, texte intégral ici
3. QUESTIONS ET REPONSE : Les crédits subprime, 22 janvier 2008, 14:31, par Skapad
Paris CAC 40 -1.84 % à 14h.07 mn
A France Inter la tendance est au vert au info ? Tiens donc ! Carton Rouge pour ce commentateur et adepte des théories de son confère et néanmoins spécialiste en fumigène radiophonique, j’ai nommé Sylvestre Jean Marc.
Décidément ils nous disent ce qu’ils veulent, et quand le CAC est à + 1.84 % ! La tendance elle est quoi ?
Couleur immaculée transaction !
4. QUESTIONS ET REPONSE : Les crédits subprime, 22 janvier 2008, 14:35
Il y a deux ans, le C.Agricole a tenté de me refourguer un crédit dans le même style pour l’achat d’un ptit appart. Elle a insisté, mais je lui ai rétorqué" à quoi bon puisque le taux est très bas (3 %) et qu’il est impossible qu’il diminue encore plus, sachant que l’intérêt de la banque c’est de se faire de l’argent". Grand bien m’en a pris car un mois après le taux montait à 3,5 % et suivait sa courbe ascendante.
Une histoire de bon sens seulement !
Mais, contrairement à ce qu’a voulu faire croire Sarkozy, on ne peut pas rendre un pauvre, riche, un pauvre, propriétaire, si on ne lui donne pas un salaire décent pour faire face.
Que l’Etat s’inspire de ce qui se passe aux USA. Que Sarkozy comprenne bien que ça nous intéresse pas du tout ce néolibéralisme qui va laisser pas mal de gens sur le bord de la route. Aujourd’hui pas mal d’économistes, de financiers, même de droite dénoncent les magouilles et autres montages financièrs ubuesques, qui ont conduit les USA dans cette dramatique récession qui va en cuire à tous les pays : la Bourse c’est pas le casino !
La gauche et notamment le PCF ont une fois de plus raison, ils le disent depuis longtemps : il faut moraliser l’argent ! On en a marre de payer pour ces pourris du fric, car voilà une excellente raison pour Sarko/Lagarde/Parisot de ne plus augmenter les salaires, mais de nous faire cracher au bassinet continuellement pour régler les problèmes, pendant que les nantis seront bien à l’abri des remous financiers !
Nous fêterons donc dignement et comme il se doit : MAI 68. Il faut finir le boulot ! Nous en avons les moyens ! C’est juste une histoire de temps !
5. QUESTIONS ET REPONSE : Les crédits subprime, 22 janvier 2008, 21:34
Y a eu le même système d’arnaques dans les années 80 avec les PAP, (Prêts à l’Aide Personnalisée).
On te prêtait à taux réduit et l’Etat et la CAF, (C’est à dire les autres contribuables), "couvraient" une partie des remboursements dans la mesure ou ton quotient familial était suffisant, (Nombre d’enfants à charge).
Seulement, lorsqu les enfants grandissaient tu te retrouvais sans le bon quotient, on ne t’aidait plus, (Les crédits étaient sur 20 ou 25 ans).
Et tu te retrouvais à la rue encore plus pauvre qu’avant.
Et les banques avaient pillé ton salaire et l’argent de la Nation par la même occasion.
Et actuellement c’est avec les prêts relais hypothèqués sur le bien que tu es censé vendre pour racheter une nouvelle demeure.
Comme le marché s’effondre, tu vends à perte, donc tu n’a plus assez pour dégager le prêt relais qui est à un taux prohibitif, et tu te retrouve sans plus rien car ta maison est vendue, et tu ne peux pas garder la nouvelle.
CQFD.
"Tous proprios" qu’il avait dit, l’Agité.
Et y en a qui y ont cru. Com’d’hab.
G.L.