Accueil > Qu’a gagné l’entrepreneur Silvio du Gouvernement Berlusconi ?

Qu’a gagné l’entrepreneur Silvio du Gouvernement Berlusconi ?

Publie le samedi 21 janvier 2006 par Open-Publishing
1 commentaire

Dans le supplément de Repubblica, une enquête particulière m’a frappé

de Serpico Traduit de l’italien par karl&rosa

Bon, les nouvelles sur le patrimoine du premier ministre sont surprenantes. Selon le magazine américain Forbes, dans le classement des hommes les plus riches de la planète, le cavaliere est passé de la 45ème place en 2003 (avec un patrimoine personnel de 5,9 milliards de dollars) à la 30ème en 2004 (patrimoine, doublé, de 10 milliards de dollars) jusqu’à atteindre la 25ème place en 2005, avec un patrimoine de 12 milliards de dollars. Mais l’enquête, bien sûr, ne s’arrête pas là, elle examine nombre de facettes de ce qui est le plus grand conflit d’intérêts de l’histoire. En se basant, en effet, sur l’ouvrage du journaliste Felice Froio "Il libro nero dell’Italia di Berlusconi", on peut vérifier tous les canaux économiques que le premier ministre contrôle directement à travers sa fonction publique, mais qui vont tout droit remplir les caisses de ses entreprises.

Bien que, par exemple, le marché publicitaire ait subi une crise en 2001-2002, suivie par une faible reprise en 2003-2004, les profits de Publitalia (concessionnaire de Mediaset) et de Mondadori publicité augmentent de toute façon. Entre 2004 et 2005, malgré la perte d’auditeurs des réseaux Mediaset, l’entreprise voit monter la publicité de 3,8% (tandis que la RAI , en perte d’audience elle aussi, baisse de 1,7%). Le cabinet Frasi de Milan explique qu’au cours des dernières années, ce sont 83 entreprises publicitaires qui ont abandonné la RAI et préféré augmenter leur budget pour la publicité en direction des entreprises Mediaset. Mais, bien sûr, cela ne s’arrête pas là.

Je découvre que

1. Le "décret sauve-foot" a fait économiser à Berlusconi, président du MILAN AC, 242 millions d’euros.

2. La réduction des plus-values réalisée par Tremonti (le fiscaliste privé de Silvio, fameux pour ses lois d’amnistie fiscale en tout genre, parmi lesquelles celle de 2002, qui détermina pour la Fininvest une économie fiscale de 163 millions d’euros) a fait économiser à l’entrepreneur de Mediaset 340 millions de taxes.

3. Et n’oublions pas la fameuse "loi Gasparri" qui, selon Confalonieri, président de Mediaset, pourrait se traduire par une croissance de l’entreprise d’un milliard et 200 millions. La loi Gasparri a permis à Mediaset de partager avec La 7 les profits du foot de Ligue 1 sur le numérique terrestre (grâce aussi à l’ami Galliani, administrateur du Milan Ac mais aussi président de la Ligue 1).

4. Sans compter que par un décret loi de 2003, signé par le premier ministre, on permet à Rete4 de continuer à transmettre en évitant d’être déplacée sur le satellite (sentence de la Cour Constitutionnelle en 1994, Rete4 a été abusive pendant des années). Les Italiens ont du mal à arriver à la fin du mois, le "trou" créé par cette majorité scélérate et incompétente noie l’Italie et son image en Europe, la crise investit tous les secteurs de notre économie et pourtant il continue à s’enrichir.

Le livre de Froio continue à analyser d’autres "petits avantages"

1. La sous-traitance concédée à Mediolanum pour pouvoir utiliser les 14 mille guichets des Postes Italiennes.

2. La Présidence du Conseil qui achète la publicité à Mediaset pour un million 571 mille euros.

3. L’abolition de la loi sur les successions qui permettra à ses enfants d’économiser à l’avenir au moins 58 milliards de vieilles lires (29 millions d’euros, ndt)

pour se consacrer ensuite aux lois ad personam.

Cinquante trois mesures législatives en 4 ans, presque toutes approuvées avec les voix de la majorité. Les lois concernant l’efficacité de la justice sont toutes bloquées, tandis que

1. Celle sur les commissions rogatoires internationales est approuvée

2. On dépénalise le faux en bilan (en évitant une condamnation à Dell’Utri pour les fonds noirs de Publitalia et en faisant annuler le procès au cavaliere, accusé d’utiliser des fonds hors bilan pour payer les partis politiques et les fréquences télé)

3. La loi sur la légitime suspicion (pour déplacer les procès de Previti, accusé d’avoir corrompu des juges pour le compte de Silvio) est approuvée

4. La loi sur l’immunité des plus hautes fonctions étatiques (pour sauver Berlusconi des procès pendant qu’il est Président du Conseil) est approuvée

5. La dernière est la loi ex-Cirielli, qui va sauver Silvio et ses enfants du procès milanais sur les droits télé. Quand j’ai terminé la lecture de l’article, j’en ai été effrayé. On parlait de plusieurs centaines d’euros que Silvio Berlusconi a gagné grâce aux institutions et à des lois que le Parlement a approuvées pour ses entreprises. Presque toutes les lois sur la justice ont été réalisées pour sauver le cavaliere et ses copains des procès. Rien de semblable n’était jamais arrivé dans l’histoire. Et que faisons-nous ? Nous restons là à regarder. Et la gauche ? Elle payera ses sponsors électoraux pour les élections de 2006 sur Mediaset aussi, en allant verser des sous dans les caisses de celui qui les réinvestira pour tripler sa propre campagne électorale. L’Italie est vraiment le pays des paradoxes

Mais pourquoi le centre gauche n’avait pas résolu, en son temps, le conflit d’intêrérts ? Pour pouvoir accuser, maintenant, le centre droit.

accouché par l’esprit fou de taxidriver / 18.11.05
http://serpico.splinder.com/

Messages