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Quand Baudoin Prot flingue le bonus-malus des traders...

Publie le mercredi 23 septembre 2009 par Open-Publishing
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A se taper la tête contre les murs. Mercredi dernier, devant quelques sénateurs incrédules, le président de la Fédération bancaire Baudoin Prot a totalement dézingué le système des bonus-malus des traders, triomphalement imposé par Nicolas Sarkozy pour dégonfler les scandales à répétition.

Ça deviendrait presque une habitude. Le 3 février 2009 déjà, les dirigeants des six grandes banques françaises étaient auditionnés devant la commission des Finances de l’Assemblée nationale. Nicolas Sarkozy se vantait alors d’avoir sauvé les banques françaises d’une faillite certaine. Interrogés sur ce plan de sauvetage, les argentiers avaient alors tenu un discours hallucinant, détruisant méthodiquement les uns après les autres les arguments du chef de l’Etat. L’outrage n’avait guère trouvé d’échos dans les médias...

Sarkozy tape du poing sur la table (basse)

Rebelote. Mercredi dernier, c’est devant la commission des Finances du Sénat que s’est produit Baudoin Prot, président de la Fédération bancaire française (FBF) et Directeur Général de BNP-Paribas (voir la vidéo). Quelques semaines plus tôt, sa banque était au coeur du scandale des bonus exorbitants des traders. Nicolas Sarkozy avait alors tapé du poing sur la table. On allait voir ce qu’on allait voir... Le chef de l’Etat venait d’imposer aux banques le système de bonus-malus étalé dans le temps et tenant compte des risques individuels pris par les traders, ainsi que leurs résultats réels à long terme. Une véritable révolution (même si le système existait déjà depuis 6 mois) !

Bonus-malus gagnant-gagnant

Les sénateurs ont voulu en savoir plus sur le système. Ils n’auront certainement pas été déçus. Finalement, si les bonus seront bien versés en deux ou trois fois (sur deux ou trois ans), "ce qui est versé la première année ne peut pas être repris" a déclaré Baudoin Prot, devant une assemblée médusée, qui reposera la question à plusieurs reprises. A chaque fois la même réponse : "ce serait extraordinairement complexe en droit du travail français d’aller reprendre du salaire". Exit le malus, donc... il ne s’agira que d’adapter le bonus aux performances du trader. Ce qui existe déjà, en fait.

Evaluation au doigt levé (hmmm...)

Et concernant les méthodes d’évaluation, qui devaient être individuelles, étalées dans le temps et fonction des risques ? Rien, nada, walou... "Nous n’avons aucunement les moyens de suivre sur trois ans les opérations individuelles d’un trader. C’est économiquement et comptablement totalement impossible" a affirmé Baudoin Prot, un brin nerveux. Interloqué, Jean Arthuis, président de la commission, insiste : Mais alors, "comment moduler la rémunération des traders sans suivre les contrats de chacun d’entre eux ?". Réponse sans appel : "La rémunération variable de chaque opérateur de marché est décidée par la hiérarchie en fonction des performances appréciées globalement. Ce n’est pas une formule mathématique". Traduction : les traders font ce qu’ils veulent, nous les rémunérons comme nous voulons, et bonjour chez vous.

Si on s’en doutait un peu, ça va mieux en le disant. Et dire que ce système des bonus-malus sera la principale mesure décidée au G20... ça laisse rêveur.

(Au passage, Baudoin Prot a aussi affirmé à plusieurs reprises que le volume des crédits accordés par les banques françaises était plus que satisfaisant, alors que l’Association française des sociétés financières parle d’une contraction "d’une ampleur historique", de -16 à -26%).

Source : "Les motsont un sens"

Messages

  • pas-pro mais n’oubliant pas que :
    "charite bien ordonnée commence par soi-même..."

    BNP Paribas : un million deuros de plus values pour Prot et Pebereau.
    Le président de BNP Paribas Michel Pébereau et son directeur général Baudouin Prot ont dégagé respectivement 678.489 euros et 361.451 euros de plus-values lors de levées de stock-options effectuées le 8 septembre, selon des documents publiés par l’Autorité des marchés financiers.

    Les documents confirment une information parue vendredi dans le Parisien et concernent des stock-options attribuées fin 1999 et qui arrivaient à expiration fin 2009.

    Les titres ont été achetés au prix préférentiel de 44,77 euros par action puis revendus le même jour 53,96 euros.

    « Michel Pébereau et Baudouin Prot ont indiqué avoir fait don de 50% du montant brut perçu, soit respectivement 339.245 euros et 180.726 euros à l’Adie, association de microcrédit », précise un communiqué publié sur le site de BNP Paribas.

    « J’en déduis qu’ils commencent à avoir mauvaise conscience », a déclaré Marc Cohen-Solal, représentant syndical CGT-Cadres interrogé par l’AFP, en référence à ce don.

    « Je trouve que ce don est précieux parce que c’est un engagement personnel », a expliqué à l’AFP la présidente de l’Association pour le droit à l’initiative économique (Adie) Maria Nowak.

    Elle a rappelé que M. Pébereau s’était déjà personnellement investi en faveur de l’Adie, notamment en prêtant son image à un spot publicitaire de l’association.

    M. Cohen-Solal a néanmoins replacé cette plus-value dans le contexte des négociations salariales actuellement en cours au sein du groupe BNP Paribas.
    Selon la CGT, la direction de BNP Paribas a proposé, la semaine dernière, une augmentation pérenne des salaires de 0,8% ainsi qu’une prime exceptionnelle de 25% d’une mensualité (avec un plancher de 600 euros).

    Selon le rapport annuel de la banque, M. Prot détenait, fin 2008, 1,14 million de stock-options, et M. Pébereau 971.704. Les dirigeants ont renoncé à s’attribuer des stock-options en 2009

    source News Bank.com