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Quand des travailleurs pronucléaires dénoncent les risques de catastrophe !
Publie le mercredi 6 février 2008 par Open-Publishing12 commentaires
Lettre ouverte au directeur du CNPE de CHINON, lundi 21 janvier 2008 :
(De nombreuses lettres de ce type circulent dans l’intranet d’EDF.)
Nucléaire : dangereux verrouillage
L’Osart* vient de rendre ses conclusions qui en feront sourire plus d’un sur le site, notamment parmi les agents et sous-traitants, mais aussi parmi vos plus proches collaborateurs...
Car cette opération, menée tambour battant depuis des mois, est à l’image de ce que le nucléaire ne doit pas être : falsificateur et verrouillé.
Falsificateur, car vous avez beau répéter à l’envi que ces experts internationaux représentent l’extrême garantie de l’objectivité, les 1300 agents Edf que nous sommes encore, et les centaines de sous-traitants qui travaillent à nos côtés, ont tous été témoins du travail effectué en amont, non pas pour nous améliorer (on serait tous d’accord !), mais pour rendre l’installation et notre organisation « présentables » à ces experts de l’AIEA.
Falsificateur, vous l’êtes aussi assurément quand vous n’avez aucun scrupule pour dire, et redire comme pour vous convaincre vous-même, que pour vous, « la sûreté est la priorité absolue » du site, que « jamais nous ne dévirons de cet objectif ». Malheureusement, la sûreté est la priorité absolue du personnel, mais elle n’est pas la vôtre, elle n’est plus celle de la direction.
Mais bien évidemment, il ne serait pas pensable de dire cela à l’opinion publique. Car cet aveu signerait la fin du nucléaire !
Il vous faut donc aussi verrouiller la parole...
Car on comprend bien dès lors, qu’en guise de « transparence » http://www.dissident-media.org/infonucleaire/transparence.html, vous organisez - de concert avec ces experts internationaux au dessus de tout soupçon - l’omerta, le silence, voire même le grand verrouillage... C’est dans ce contexte que vous n’avez pas hésité à tenter d’empêcher le personnel de rencontrer l’Osart à son arrivée sur le site, et que vous nous avez refusé la parole vendredi matin, après cette cérémonie digne de « tintin chez les soviets »... L’étude psychosociale vous avait pourtant bien alerté des dangers d’une communication qu’elle a baptisée « communication pravda »...
Or, M. le Directeur, non seulement le nucléaire a besoin de transparence (transparence, pour le moment, sur les événements qui surviennent), mais il a également besoin de démocratie (c’est-à-dire de décisions partagées entre managers et agents) et a besoin de débat social (c’est tout le sens de la Loi de transparence nucléaire : désormais, les CHSCT ont leur mot à dire sur les bilans de sûreté).
En nous refusant la parole, que nous avons pris quand même, sans micro ni traduction simultanée, nous avons fait la preuve, devant le personnel présent, de notre courage, tandis que vous avez fait la preuve de votre refus du débat, et votre immense peur de la parole du personnel associée à votre peur de voir s’exprimer la réalité de ce que nous vivons. Vous avez ainsi préféré prendre le risque de dégrader un peu plus votre image de directeur aux yeux du personnel que de prendre le risque de l’expression publique des difficultés qui sont les nôtres !
Or, c’est justement le déni de la réalité et le verrouillage de la parole des salariés directement concernés par la sûreté, qui constituent un danger pour la sûreté !
Le nucléaire ne peut pas se passer du regard des autres, et dans ce sens nous accordons le plus vif intérêt à tout observateur externe. Mais la sûreté nucléaire a aussi besoin de la liberté d’expression du personnel qui est le mieux placé pour alerter.
Comme vous le dites si bien, la prudence en matière de sécurité et de sûreté, nous impose d’être interrogatifs à tout moment. Faire une analyse de risques probables nécessite certes une approche « probabiliste », mais nécessite aussi, à tout moment, de s’interroger et non pas verrouiller le questionnement.
Cet omerta sur les dangers potentiels se traduit clairement dans les propos que vous avez tenus, avec l’équipe Osart, aux media convoqués après « la cérémonie » vendredi matin.
Il en ressort pour le personnel des articles de presse qui resteront dans nos mémoires tant le divorce paraît grand entre le vécu du personnel et vos déclarations faites à la presse.
Ainsi, lire qu’à Chinon, « il n’y a pas de souci de management » (NR du 17-12-07) et que les « experts » sont formels sur ce point... prêterait à sourire si la situation n’était pas si dramatique. Car, par votre politique, vous placez le management en situation d’avoir à supporter le risque perpétuel du conflit quand la sûreté nécessiterait tout l’inverse : coopération et considération mutuelles. C’est le cas récemment à SMS, à SCR, à l’AMI, à la Doc, au Magasin, à la PS, à la SSQ,... mais c’est potentiellement le cas dans tous les services où des agents se plaignent régulièrement de leur hiérarchie accusée de « ne penser qu’à sa carrière », de « ne pas faire remonter les problèmes », de « mal juger le travail fourni » par des agents souvent usés par l’effort,... Votre politique conduit à faire des managers les cibles privilégiés, vous laissant dans l’ombre, alors que pourtant vous êtes l’artisan de ces conflits insupportables, de part et d’autre.
Les managers doivent gérer l’organisation du travail alors qu’ils sont de plus en plus en difficultés pour le faire : remises en cause de leur légitimité, temps de travail démesuré, regard de plus en plus distancié de la réalité du travail, tâches ingrates, et pour certains, mépris de la part de la direction, absence d’outils et de moyens pour mener leurs missions, manque de formation ou de qualité de formation, etc, etc... Rien d’étonnant dans ces conditions qu’il y ait tant de dégâts !
Bon nombre de managers sont menacés par un climat de violence qui découle de cette politique agressive, répressive, et parfois, irresponsable ! Car vous vous employez à briser les collectifs de travail en mettant les gens en concurrence, en poussant à l’individualisme (par exemple, en individualisant la responsabilité plutôt que de reconnaître sa dimension collective et organisationnelle). Dans cette même logique, vous n’hésitez pas à mettre en péril la coopération nécessaire, l’entente, seul garant de la sûreté, entre agents et hiérarchie. Le ressentiment du personnel, dans ces conditions, est légitime étant donné ce que les agents subissent, mais il est vécu comme parfaitement injuste par des managers qui se rendent compte, de jour en jour, qu’ils sont, finalement, ceux qui « paient » l’addition puisque les agents - et c’est fait pour ! - ont tendance à les prendre « naturellement » pour cible.
Et tout cela, l’Osart ne l’a pas vu !
Cette posture de déni de ce que nous vivons, prend l’allure d’une véritable provocation quand nous lisons dans Le courrier de l’Ouest qu’à Chinon, « la charge de travail est tout à fait normale » ! C’est tellement énorme de la part de l’équipe d’Osart (qui dévoile définitivement sa cécité !) que vous avez été obligé de « nuancer » de tels propos (selon le journaliste). Sans doute avez-vous eu conscience que cela ne passerait pas !
Et pour cause !!
De qui se moque-t-on quand on sait dans quelles conditions travaille la plupart des agents du site et les sous-traitants ? Vous êtes régulièrement interpellé sur ce point, les uns vous expliquant qu’ils ont 6 mois de retard sur leur travail, les autres vous alertant de ne pas pouvoir faire le travail dans les règles de l’art faute de temps, d’autres encore que ce travail tendu à l’extrême ne permet pas de réaliser l’anticipation, le rex, etc...
Nous sommes heurtés, scandalisés, et plus inquiets que jamais quant à l’avenir qui se prépare pour nous. Car, pour votre part, l’aventure chinonaise s’arrête là, mais nous, nous restons, et vous nous laissez une sacré situation à gérer !
Dans ce périlleux consensus pour verrouiller le débat (consensus entre dirigeants d’Edf, experts externes, pouvoirs publics), vous êtes le parfait serviteur de ce mode de management dangereux pour la santé des salariés, techniciens et managers, et dangereux pour la sûreté. M. Neil Henderson ne s’y est pas trompé en vous congratulant pour votre hospitalité et pour le zèle que vous avez mis dans cette ultime mission qui vous incombait à Chinon : assurément « vous faites honneur à Edf » ! Mais vous ne faites pas honneur au personnel, ni aux agents Edf, ni aux managers, ni aux sous-traitants, ni aux représentants du personnel.
Vous êtes le serviteur d’une cause qui n’est pas la nôtre, mais celle de la direction d’Edf qui vient de faire paraître dans la revue de l’ASN, un article signé par notre directeur, M. Gadonneix. Le titre de l’article en dit long, et est, on ne peut plus clair : « Sûreté, rentabilité et confiance du public : les enjeux indissociables pour l’avenir du nucléaire ». (Voir page 66 du dossier Contrôle 2008)
Le nucléaire doit être rentable, et pour cela il faut endormir l’opinion publique sur les « nouveaux » enjeux de sûreté que fait peser cette course effrénée à la rentabilité financière. Rentabilité dont nous ne doutons pas que vous profiterez (pour vous remercier de ce zèle aveugle), mais qui pourrait bien être fatale au nucléaire !
Endormir l’opinion publique, c’est dire que « tout va bien » quand tout va mal ou dire que c’est « globalement positif » (NR du 17-12-07). Travestir la réalité c’était déjà le cas dans vos rapports annuels de sûreté. Vous avez franchi un pas supplémentaire avec l’Osart, opération de médiatisation pour soigner « l’image » du nucléaire.
La CGT ne sera pas complice de cette campagne de déni de réalité. En tant qu’organisation syndicale majoritaire du site, il est de notre devoir de nous faire l’écho des risques réels que vous faites peser sur les travailleurs et sur l’environnement.
Nous nous doutons bien que vous auriez préféré que le personnel accorde moins d’importance à la CGT. Mais là aussi, le divorce entre personnel et direction s’exprime : votre préférence n’est pas celle du personnel, puisque celui-ci, malgré tout l’acharnement mis à saboter ces élections professionnelles dans le but unique de limiter notre influence, a marqué une confiance augmentée dans notre organisation. Nous représentons désormais, M. le Directeur, 60% des agents et sous-traitants, tous collèges confondus, avec un taux de participation de plus de 70%. Cette représentativité nous autorise à vous rappeler que nous comptons, et pas seulement quand ça vous arrange.
Elle nous invite aussi à prendre nos responsabilités pour montrer ce que vous prenez tant de soin à vouloir cacher, et ouvrir les débats, reconstruire des solidarités entre ceux que vous mettez en situation de ne plus pouvoir se parler...
C’est tout le sens de cette lettre ouverte.
C’est aussi tout le sens de la communication que nous allons organiser avec les media, les élus et les pouvoirs publics, afin qu’ils résistent à l’endormissement de l’opinion dont vous avez besoin, et qu’ils puissent rester vigilants, comme cela doit être le cas face à toute industrie à risques !
Au stade où nous en sommes sur le site, il n’est plus tolérable que nous soyons encore écartés de la CLI, la Commission Locale d’Information qui est présidée par vous-même (un représentant de la direction) ! C’est dire l’objectivité d’un système de contrôle qui vous laisse Juge et Partie... La CLI de Chinon est la seule en France à verrouiller à ce point l’information que la Loi, pourtant, prévoit d’offrir aux citoyens. C’est la seule CLI où la CGT qui devrait y siéger, est écartée...
Mais, nous ne laisserons pas faire, car nous sommes soucieux de la pérennité d’un nucléaire sûr.
Pour finir cette lettre ouverte, nous vous interpellons, au titre de votre responsabilité de directeur de site, sur les réponses que vous envisagez d’apporter aux 3 points de recommandation de l’Osart. Comment ferez-vous, M. le Directeur :
– pour diminuer les DMP, ces dispositifs provisoires de l’installation, que les experts ont trouvé « trop nombreux » à leur goût (ce que le personnel concerné partage), alors que ces DMP sont précisément des modifs provisoires visant à augmenter la productivité ? (en gros, c’est pour ne pas ralentir le rythme des travaux de maintenance quand le réacteur est à l’arrêt, donc non productif ! alors qu’à l’origine, les DMP étaient des dispositifs de sécurité et de sûreté !) Avez-vous expliqué à l’Osart que vous vous devez de raccourcir autant que faire se peut le temps d’indisponibilité d’une tranche ? Ce qui est directement en lien avec ces dispositifs qui « embrouillent » l’esprit, et qui sont sources d’erreurs pour le personnel de conduite comme pour la maintenance...
– pour sécuriser « le geste professionnel » pointé du doigt par l’Osart qui nous recommande de faire des « contrôles croisés » (demander à un collègue avant d’accomplir « le geste ») même pour les gestes les plus anodins, alors que la plupart des agents travaillent seuls ? Comment ferez-vous pour éviter ces « petites erreurs humaines individuelles » sans augmenter les effectifs pour sortir les agents et sous-traitants de l’isolement dans lequel nous plonge l’organisation ? Ou bien cette recommandation va-t-elle se traduire par une prescription supplémentaire inapplicable ?
– enfin, êtes vous certain de vouloir « fiabiliser le système d’étiquetage » des multiples produits utilisés par des travailleurs trop peu informés des risques auxquels leur travail les expose, quand vous semblez minimiser l’importance de la question soulevée ? Pour rappel, et selon la presse que vous avez invitée, vous auriez répondu à cette question des étiquettes défaillantes : « il s’agit de quelques bidons trouvés sur le site sans un étiquetage suffisant »... Pas de quoi fouetter un chat !
Certes, pour reprendre les termes de votre intervention de clôture de cette cérémonie, « il y aura toujours un écart entre notre ambition et la réalité du niveau de sûreté » : bien sage appréciation de votre part ou une façon habile de préparer l’opinion publique aux conséquences potentielles des risques pris au nom de la rentabilité financière fixée par les principaux actionnaires ?
Ne serait-il pas temps de tirer les leçons de l’histoire des industries à risques ?
Plutôt que laisser l’histoire se répéter dangereusement...
Avoine, le 20 décembre 2007,
http://www.unsa-energie-civaux.com/article-15851659.html.
* Les missions OSART Pour les normes qui concernent les exploitants nucléaires, les missions OSART (Operational Safety Review Team, mission d’examen de la sûreté en exploitation) regroupent une équipe d’experts provenant d’Autorités de sûreté nucléaire de pays tiers qui audite une installation nucléaire. Elles visent à examiner en profondeur, avec un regard critique, l’organisation de la sûreté en exploitation des centrales nucléaires. À la demande de l’ASN, l’ensemble des centrales nucléaires françaises auront été soumises à une mission OSART avant la fin de la décennie. Les rapports (en anglais) des missions OSART réalisées en France sont accessibles sur http://www.asn.fr/sections...
Lire, à propos du management :
- Santé du travail dans l’industrie nucléaire
http://www.dissident-media.org/infonucleaire/psycho.html
- Rationalité instrumentale et santé au travail dans l’industrie nucléaire
http://www.dissident-media.org/infonucleaire/rationalite_instrumentale.html
- Rapport d’enquète de psychopathologie du travail au Centre de Production Nucléaire de Chinon
http://www.dissident-media.org/infonucleaire/psychopathologie.html
- Les résultats du nouveau management dans le nucléaire (information de la section syndicale FO)
http://www.dissident-media.org/infonucleaire/info_fo_uto.html
- Nucléaire : sans foi, ni loi ! (information de la section syndicale FO)
http://www.dissident-media.org/infonucleaire/uto_n_33.html
- Intermittents, les esclaves du nucléaire
http://www.dissident-media.org/infonucleaire/esclaves.html
A propos de la Sûreté des réacteurs :
- Des principes à la réalité
http://www.dissident-media.org/infonucleaire/surete_sene.html
- Le rapport Tanguy (synthèse sur la sûreté nucléaire à EDF en 1989)
http://www.dissident-media.org/infonucleaire/rapport_tanguy.html
_- Extrait 1, extrait 2 et extrait 3 (en Realaudio 33 Kb) de "L’erreur humaine" sur Radio Lucrèce (Roger Belbéoch 3/3/90)
- La saga des fissures sur le palier N4
http://www.dissident-media.org/infonucleaire/surte_reac.html
- Tous les accidents graves commencent par une suite de petits pépins...
http://www.dissident-media.org/infonucleaire/news_0_1.html
Messages
1. Quand des travailleurs pronucléaires dénoncent les risques de catastrophe !, 6 février 2008, 19:28, par Jean-Yves DENIS
Il y a juste ce problème :
En france, il est aussi simple de critiquer le nucléaire sur la scène démocratique, que par exemple est est simple d’être contre la pollution pétrolière en Arabie Saoudite.
Vous vous rendez compte qu’il n’y a strictement AUCUNES INFOS, sauf justement des articles comme cela, mais seulement sur internet, donc avec juste quelques milliers de gens informés.
Je constate aussi que jamais sur Bellaciao un article anti-nucléaire est en édito.
jyd.
1. Quand des travailleurs pronucléaires dénoncent les risques de catastrophe !, 6 février 2008, 22:01
En france, il est aussi simple de critiquer le nucléaire sur la scène démocratique, que par exemple est est simple d’être contre la pollution pétrolière en Arabie Saoudite.
Ah bon ? L’article qui precède tendrait plutôt a prouver le contraire. Après tout, on voit que les syndicats d’un site nucléaire peuvent faire publier une lettre de plusieurs pages critiquant leur direction, et à ma connaissance aucun de ces syndicalistes n’a été décapité ni lapidé "à la saudienne"... Il est même dit en tête de l’article que "de nombreuses lettres du même type circulent sur l’intranet EDF". Imagine-t-on semblable chose en Arabie Saudite ?
Les antinucléaires ont cette technique qui consiste a répéter, répéter, répéter une affirmation fausse selon la méthode inventée par Goebbels : "mentez, mentez, il restera toujours quelque chose". Ca fait des décennies que les Verts critiquent le nucléaire, le porte parole de SDN et sans cesse dans les fenestrons... alors ou est le problème ?
Le problème, et cela les antinucléaires n’arrivent pas à l’avaler, est que les françaises s’en foutent. Le discours antiscientifique, voyez vous, marche mal dans notre vieux pays cartésien...
2. Quand des travailleurs pronucléaires dénoncent les risques de catastrophe !, 6 février 2008, 22:34, par vieilledame
et les nuages qui s’arrêtent aux frontières, c’est "scientifique" ? et tchernobyl n’était-il pas bourré de "scientifiques" ? pensez-vous qu’un scientifique ne peut pas sombrer dans le déni du danger pour des raisons psychologiques et économiques ?
3. Quand des travailleurs pronucléaires dénoncent les risques de catastrophe !, 6 février 2008, 22:45
et les nuages qui s’arrêtent aux frontières, c’est "scientifique" ?
Non, c’est une invention. Une phrase que certains répétent comme des perroquets (en l’attribuant au Prof. Pellerin, qui ne l’a en fait jamais prononcée). Je te mets au défi d’indiquer précisement les références de la déclaration, discours ou écrit ou cette phrase aurait été prononcée...
et tchernobyl n’était-il pas bourré de "scientifiques" ?
Pas à ma connaissance. Dans les réacteurs industriels, il y a quelques ingénieurs, beaucoup de techniciens, mais pratiquement aucun "scientifique"...
pensez-vous qu’un scientifique ne peut pas sombrer dans le déni du danger pour des raisons psychologiques et économiques
Bien sur que oui. Mais beaucoup moins qu’un antiscientifique. Parce que la méthode scientifique fournit elle même de puissants anticorps contre ce type d’erreur. Ces anticorps ne sont pas à 100% efficaces, mais qui donnent une bonne défense. Les antiscientifiques, par contre, prennent leurs décisions en général en fonction de leurs peurs ou de leurs préjugés, et ce sont de biens mauvais conseillers...
4. Quand des travailleurs pronucléaires dénoncent les risques de catastrophe !, 7 février 2008, 11:57, par Skapad
"mentez, mentez, il restera toujours quelque chose".
C’est pas Goebel qui l’a inventé cette tirade , proto et a force de te répéter ton propos n’a plus de sens .
5. Quand des travailleurs pronucléaires dénoncent les risques de catastrophe !, 7 février 2008, 12:00, par Skapad
"Pas à ma connaissance. Dans les réacteurs industriels"
Ta connaissance peut etre, mais ta connaissance à ces limites, d’ailleurs trés limité à lmma connaissance !
Réthorique et argumentaire a faire tourner en bourique n’importe quel avatar de mauvais proto nuc !
6. Réponse à 208.***.108.***, 7 février 2008, 17:56, par Infonucléaire
A propos de sciences, de pro-nucléaires... et de Goebbels
L’exemple d’un grand scientifique pro-nucléaire, le professeur Maurice Tubiana (cancérologue, nommé en 1990 président du Conseil Supérieur de la Sûreté et de l’Information Nucléaire), qui après l’accident de la centrale nucléaire de Tchernobyl en URSS répond à la question : Quels sont les risques de pollution encourues par le passage du nuage nucléaire au dessus de la France ?
Réponse du professeur Tubiana : "tout à fait infime... comparable à celui que courrait quelqu’un qui fumerait une cigarette tout les 10 ans" (JT d’A2 le 12/05/1986).
L’efficacité dans l’information du public
A l’Hôtel Intercontinental à Paris s’est tenu, les 13, 14 et 15 janvier 1977, un très sérieux colloque sur le thème : " Implications psychosociologiques du développement de l’industrie nucléaire " Cette brillante réunion a donné lieu à un épais compte rendu des débats de 562 pages, édité par la Société Française de Radioprotection. Nous ne résistons pas au plaisir de vous donner un extrait de la dernière page où M. le professeur Tubiana clôt ces journées studieuses :
" Un des points qui ressort de ces débats est la nécessité pour les scientifiques de reconsidérer la façon dont est faite l’information. Il faut que nous cessions de voir celle-ci à travers un schéma simpliste et rationaliste, mais l’acceptions telle qu’elle est. Il est nécessaire que nous réfléchissions sur la façon dont nous considérons le public, il faut que nous étudions la façon dont se forme l’opinion publique, et la façon dont doit être abordée l’information du public, en tenant compte de l’existence des mythes, sans sous-estimer leur importance et leur influence, et en sachant qu’il est toujours plus difficile d’extirper une idée fausse, d’empêcher la propagation d’un mythe, que de répandre des informations exactes. "
Après tout, cela n’est pas faux, il faut en effet réfléchir à la façon de faire comprendre aux technocrates que le salut par le nucléaire c’est un mythe (au sens de M. Tubiana). Mais poursuivons la lecture :
" Il faut que nous recherchions l’efficacité dans l’information du public au lieu de nous contenter d’une information éthérée parfaitement satisfaisante mais inintelligible ou inefficace. Au début de la dernière guerre, il y avait en France un Ministre de l’information qui s’appelait M. Giraudoux et en Allemagne un Ministre de l’information qui s’appelait M. Goebbels. Sans aucun doute, Jean Giraudoux était beaucoup plus intelligent, beaucoup plus subtil que M. Goebbels, et l’écouter était un délice, mais je crains que M. Giraudoux n’ait jamais fait changer d’opinion à une seule personne, alors que l’efficacité de M. Goebbels était redoutable. "
Et pour ne pas nous faire accuser de couper au bon endroit, nous vous donnons la fin du texte :
" Sans faire de transposition, c’est une leçon dont il faut se rappeler. L’information doit être honnête et elle doit être rigoureuse. Mais il ne faut pas non plus oublier qu’une information, pour être efficace, doit s’effectuer selon certaines règles et qu’on ne peut pas négliger ces règles. C’est pourquoi tout ce qui peut nous aider à comprendre comment se construit une opinion publique, comment chemine l’information, est à la fois utile et intéressant si l’on veut éviter que ne s’approfondisse le fossé entre les scientifiques et l’opinion publique. "
Nous ne ferons pas de commentaires (une cigarette tout les 10 ans), cela serait superflu !
Extrait de La Gazette Nucléaire n° 20 septembre 1978.
Infonucléaire
http://www.dissident-media.org/infonucleaire
7. Réponse à 208.***.108.***, 7 février 2008, 22:07, par Skapad
Dis donc toi ! l’argumentariste, comment tu arrive à faire des gros titres ? Car des fois c’est bien utile ou au moins ça doit aider a ce faire plaisir .
Cordialement .
2. Quand des travailleurs pronucléaires dénoncent les risques de catastrophe !, 6 février 2008, 22:38
Pour une industrie nucléaire aux petits oignons, une industie de l’armement sympa et une industrie chimique plus proche de nos assiettes....Merci la Cegette. lul
1. Quand des travailleurs pronucléaires dénoncent les risques de catastrophe !, 7 février 2008, 13:12, par Jean Claude Goujat
Bravo Skapad voila une série d’arguments géniaux et développés !répondre à des arguments par une série d’injures c’est pas mal !
Ce qui me géne aussi c’est le titre"quand les travailleurs pronucléaires dénoncent les risques de catastophe".
Il n’y a pas de travailleurs pronuc ou anti nuc:un travailleur ça va là ou il y a du boulot,il vends sa force de travail,il ne choisi pas,faut déja être un bon bougeois pour penser le contraire.
Quant celui du dessus qui fait l’amalgame entre nucléaire civil,militaire et industrie chimique,je ne savais pas que la CGT avait toute cette puissance.Comme militant CGT je me suis fais virer pour avoir participé à une manif contre l’armement nucléaire et j’ai perdu mon boulot,je trouve ce genre de chose digne de vous !
Mais je ne suis pas connu,je m’appele pas Besancenot,ni président des antinuc,alors on peu insulter n’est-ce pas ?
Et puis cette discussion est égale aux autres avec les antinucs:vous voulez bien le débat....à condition que l’on soit toujours d’accord avec vous.Vous n’acceptez pas la contradiction.
Tiens répondez à cette question simple:combien produit d’électricité une centrale éolienne de 2000MW ?
JCG
2. Réponse à Jean Claude Goujat, 7 février 2008, 19:16, par Infonucléaire
Bonjour à Jean Claude Goujat - 90.**.111.**
La CGT énergie (et le PC, historiquement suite au rôle joué par Joliot-curie) sont évidemment pro-nucléaire, ce n’est pas une insulte, ils en ont le droit, et ils ne font pas que défendre la boutique ou leur gagne-pain, ils y croient au nucléaire et encore une fois, c’est leur droit. Mais dire qu’il ne sont pas pro-nucléaire et que "un travailleur ça va là ou il y a du boulot, il vends sa force de travail, il ne choisi pas, faut déja être un bon bougeois pour penser le contraire." c’est du baratin (sauf pour les travailleurs intérimaires), relisez la lettre adressée au directeur de la centrale de Chinon.
Pour ce qui est de l’imbrication du nucléaire civil et du nucléaire militaire, lire :
– "Le CEA : sa raison d’être, la bombe son alibi, la recherche" http://www.dissident-media.org/infonucleaire/cea_raison.html
et
– "Le pouvoir des « X »" http://www.dissident-media.org/infonucleaire/pouvoir_des_x.html
Ils sont intimement liés, aux USA comme en France, l’atome militaire a engendré l’atome civile.
Vous avez raison pour les éoliennes, il est absolument impossible de remplacer la production de 58 réacteurs nucléaires par des éoliennes, lire l’extrait suivant :
"En France.
La récente mise en fonctionnement de la centrale éolienne de Dunkerque a pu donner l’espoir d’une sortie de l’impasse nucléaire qui pourrait éviter le recours au charbon. Il est nécessaire d’apporter quelques précisions numériques.
La centrale éolienne de Dunkerque est un ensemble de 9 éoliennes de 300 kWé (lorsque le vent est favorable). L’énergie escomptée de cet ensemble est de 7 millions de kWh par an. Cela donne une efficacité de 30%.
Remarquons que cette efficacité est la plus élevée du monde : au Danemark cité souvent en référence l’efficacité des éoliennes est de 20,6%. Quant aux États-Unis l’efficacité n’est que de 18,3%. Il serait donc prudent de prendre les valeurs officielles des promoteurs de la centrale de Dunkerque avec certaines réserves qui pourraient réduire les performances de cette centrale de 30%.
La centrale nucléaire de Gravelines comporte 6 réacteurs de 900 MWé soit au total une puissance de 5460 MWé. En 1995 cette centrale nucléaire a eu une efficacité de 78%. L’énergie qu’elle a produite a été de 37,5 TWh (37,5 milliards de kWh).
L’énergie escomptée de la centrale éolienne de Dunkerque, de 7 millions de kWh d’après les promoteurs, représente donc 0,02% de la production de la centrale nucléaire de Gravelines.
Pour remplacer les réacteurs de Gravelines il faudrait 48 000 éoliennes de 300 kWé alignées sur une distance de 11 500 km. Si l’efficacité n’est pas de 30% mais est identique à l’efficacité des centrales danoises ou américaines il faudrait 72 000 éoliennes alignées sur 17 280 km.
Ainsi cette centrale éolienne de Dunkerque, la plus performante du monde d’après ses promoteurs ne représente pas grand chose devant la centrale nucléaire de Gravelines et encore moins devant l’ensemble du parc nucléaire français.
Pour produire 2% de l’énergie électronucléaire française (ce qui est très peu et représente en gros un réacteur nucléaire) il faudrait 9200 éoliennes, qui, réparties sur l’ensemble du territoire français, donnerait une éolienne tous les 8 km. Si on ne désire pas supprimer la totalité des régions boisées on trouverait 1 éolienne tous les 6 km !
Les Verts de la région se sont battus pour les 2,7 MWé éoliens mais ils n’ont pas remis en cause Gravelines, une menace pour la région.
La presse (Le Monde du 22 février 1997) indiquait que ces éoliennes pourraient alimenter 3200 ménages (hors chauffage électrique). Quelques nombres permettent de mieux comprendre la situation :
- population de la Région Nord-Pas de Calais 3 988 000 habitants
- consommation domestique et agricole 6,33 TWh/an (soit 1587 kWh/an/habitant)
- consommation haute tension 22,48 TWh/an
- consommation électrique totale.......... 28,81 TWh/an
- l’éclairage public consommé 0,34 TWh/an
(Ces valeurs sont extraites des statistiques EDF de 1994)
Ainsi ces éoliennes ultra-performantes pourront fournir 0,1% de la consommation domestique de la région, 2,1% de l’électricité pour l’éclairage public, 0,02% de l’électricité totale consommée dans la région alors que les réacteurs de Gravelines sont surabondants pour assurer tous ces services.
Ces nombres relativisent notablement l’importance des éoliennes de Dunkerque dans une perspective de sortie du nucléaire.
On pourrait faire une analyse analogue pour les centrales éoliennes existantes (Port la Nouvelle avec 6,7 millions de kWh - 0,1% d’un réacteur nucléaire - ou des projets comme celui du Finistère avec 552 000 kWh/an (il en faudrait 12 000 pour remplacer un réacteur nucléaire) ou le programme ambitieux EOLE de l’ADEME : 50 MWé éoliens en 2005 soit 1,5% d’un des réacteurs les moins puissants du parc français.
Enfin il faut mentionner que tant que la production de l’énergie éolienne est faible il n’est pas nécessaire de stocker l’électricité afin que la distribution ne soit pas tributaire de l’intensité des vents, car ces éoliennes sont alors couplées au réseau qui sert de réservoir tampon. Si la production devenait importante un stockage par batteries serait nécessaire et ce n’est pas un mince problème.
Ces évaluations montrent que l’énergie éolienne même développée au maximum indépendamment de considérations économiques ne peut remplacer l’énergie nucléaire installée actuellement en France."
Extrait de "Il faut sortir de l’impasse nucléaire avant la catastrophe - C’est possible !"
http://www.dissident-media.org/infonucleaire/sup_sort.pdf
Cordialement,
Infonucléaire,
un site d’information anti-nucléaire,
http://www.dissident-media.org/infonucleaire
3. Quand des travailleurs pronucléaires dénoncent les risques de catastrophe !, 7 février 2008, 20:57, par Skapad
Jean Claude, ou a tu vu une insulte dans mes mots ?
– « Il n’y a pas de travailleurs pronuc ou anti nuc:un travailleur ça va là ou il y a du boulot,il vends sa force de travail,il ne choisi pas [1] ,faut déja être un bon bougeois pour penser le contraire[2]. »
1 : En quelque sorte tu valide les idées de l’Agité ; t’as pas de boulot de technicien, alors tu feras balayeur ! Drole de concept pour un syndicaliste. C’est de cette mème manière que des ouvriers sous Goboels ont également construit les usines que l’on connait, tu valide cela aussi ?
2 : Un bourgeois comme Karl Marx qui pensait certainement comme un bourgeois a vouloir faire évoluer les conditions de travail des prolétaires. Nous revendiquons le droit à produire intelligement, ça une revendication de bourgeois ? N’importe quoi !
– « Et puis cette discussion est égale aux autres avec les antinucs:vous voulez bien le débat....à condition que l’on soit toujours d’accord avec vous.Vous n’acceptez pas la contradiction. »
Nous n’acceptons surtout pas les mensonges liés a cette industrie qui sont régulièrement pratiqués par les cadres dirigeants de l’EDF AREVA et CEA , voir ASN ! Pourquoi ne pas avoir réalisé l’enquète d’utilité public qui concernait près de 700 000 habitants dans le Finistère ? Tu voudrais que l’on soit d’accord avec ces pratiques anti démocratiques ?
Voyons Jean Claude, tu rève encore à un état français digne et respectueux de ses laborieux ! Ils n’en n’ont rien à faire. EDF et AREVA sont des boites aux appétits de finances sans fin pour satisfaire leur actionnaires et rien d’autres , toi qui as eu mal à parti avec le nuc militaire, je ne comprends pas très bien ta position a vouloir défendre ces oligarches nucléocrates.
– Au fait le directeur financier EDF annonçait il y a peu que leur réserve de finance pour le démantèlement serait approvisiooné a hauteur de 15 milliards d’euros en 2010, il est actuellement évalué à 9 milliards !(2.5 milliards par an ponctionnés pour ces travaux ! ) . Pourtant le directeur de Brennilis qui lui devrait en principe connaitre ces chiffres déclarait en octobre dernier sur Ouest France que ce montant était déja de 29 Milliards d’euros , alors Jean Claude, si tu connais un de ces gaziers, peux tu leur demander de s’accorder dans leur communication en comptabilité . Car là il y a anguille sous proton ! Si puis me permettre.
– Chez EDF , 29 ME en 2007 = 15 ME en 2010 ! Oups !
Pour les insultes, faut pas pousser quand mème. Allez salut a toi et à bientot.
« Tiens répondez à cette question simple:combien produit d’électricité une centrale éolienne de 2000MW ? »
Tu veux faire débat comme ça ? 2000 MW , ce sont des Maxi Watts ou des Magnifiquement produit du vent en Watts ? 2000 = 2000 !