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Quand la FSU prône la marchandisation de l’éducation

Publie le mercredi 6 janvier 2010 par Open-Publishing
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Publicité parue dans le Monde diplomatique, octobre 2009, page 21. Un slogan s’étale sur un fond rose socialiste : « L’ÉDUCATION : une valeur SÛRE ! » Juste à côté des gros caractères « une valeur SÛRE ! » se détache une courbe, en dégradé jaune. Une courbe qui monte, avec une flèche au sommet pour bien montrer que la croissance ne doit jamais s’arrêter. Comme un cours d’action en Bourse bien juteux.

Le message est on ne peut plus clair. Investissez dans l’éducation, les retombées ne se feront pas attendre. Misez sur la « valeur éducation », et vous serez servi. Construisez-nous des écoles, formez-nous des maîtres, et nous, les professionnels de l’éducation, nous vous fournirons une main-d’oeuvre efficace, compétente, sélectionnée par l’octroi du diplôme. N’ayez crainte, nous vous promettons de bien formater ces petits soldats : ils apprendront avant tout à ne pas remettre en cause l’ordre établi. En plus d’une main-d’oeuvre servile, nous vous livrerons une armée de consommateurs dociles. Car l’école n’est rien d’autre qu’un « rituel initiatique à l’entrée d’une société de consommation tout entière tendue vers la croissance », « une agence de publicité qui nous fait croire que nous avons besoin de la société telle qu’elle est ». « A quoi peut bien servir la formation d’un diplômé d’université, sinon à le mettre au service des riches de ce monde ? » (1).

Quel est le nom du sinistre commanditaire ? La réponse apparaît discrètement, en bas à droite du rectangle publicitaire : Snes FSU, syndicat national des enseignements de second degré. Pauvre Fédération syndicale unitaire - première organisation syndicale dans l’enseignement -, tu es tombée bien bas. A la hauteur d’un paillasson. En janvier, tu remets ta carcasse en branle en appelant à reprendre les petites processions « pour un système éducatif plus juste et plus égalitaire qui réponde pleinement aux besoins de la société » (2). De la société telle qu’elle est, on y revient. Et après, tu veux encore nous faire croire que tu t’échines à « construire des alternatives aux politiques actuelles » (3) ?

Pierre Thiesset

1. Ivan Illich, Une société sans école, Seuil, 1971

2. http://www.fsu.fr/spip.php?article2001

3. http://www.fsu.fr/spip.php?rubrique23

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