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Quand la Police Nationale veille aussi à l’image du Président de La République

Publie le vendredi 12 octobre 2007 par Open-Publishing
11 commentaires

Mercredi soir, 20h, à la Maison de l’Etudiant, les jeunes et anciens militants de l’UNEF La Rochelle sont réunis pour assister à une formation sur l’Allocation d’Autonomie. Après un Collectif National à Paris, où 5 rochelais s’étaient déplacés, l’équipe (une quinzaine de membres présents) décide d’organiser la semaine militante.

La nouvelle campagne nationale, tournant autour des faibles moyens alloués à l’éducation et à l’enseignement supérieur malgré les engagements du candidat Sarkozy, a été lancée le 7 octobre dernier. L’UNEF ayant l’habitude des campagnes « choc », le président de la République est ici mis à l’honneur puisque c’est la mode !

Quelques uns des militants motivés, décident de « se faire une session collage » aux Minimes : au programme, collage de la nouvelle campagne dans tous les endroits autorisés du campus. Nos quatre camarades font donc le tour du campus rochelais sans encombre.

23h50, arrivés au dernier panneau d’affichage proche de la cité universitaire Antinéa, deux patrouilles de la police nationale débarquent…

Les policiers viennent aux nouvelles et demandent ce que nos camarades collent. Sans aucune inquiétude, Marion qui expérimente son premier collage, leur montre l’affiche. GLOUP ! Les policiers décident d’en aviser leurs supérieurs…

Entre temps, Thomas T. (président de l’UNEF La Rochelle) avise son responsable, suivi du Bureau National, présent à La Rochelle. Les policiers ne lui laissent pas le temps de les rejoindre et embarquent les trois militants en direction de Verdun : ceux-ci auraient commis un « outrage et de légères dégradations », l’objet du délit est d’ailleurs saisi….

Au poste, les trois camarades subiront des interrogatoires séparément plutôt musclés (selon les propos de Thomas P., le secrétaire général), surtout pour des jeunes militants n’ayan rien à se reprocher. Les questions fusent : « Que pensez-vous de cette affiche ? Pourquoi la collez-vous ? Le feriez-vous si cela avait été avec le salut nazi ou avec une croix gammée ? » …

1h30 Inquiets, perturbés, mais toujours calmes les camarades de l’UNEF sortent enfin du commisariat.

Il est clair que les policiers ont tenté d’intimider nos militants rochelais, il est clair aussi que cette interpellation sans fondement est une attaque frontale aux libertés et droits syndicaux en vigueur dans notre pays !

Mais une chose est sûre, cet « incident » qui nous éclaire sur la politique sarkozyste ne nous fera pas baisser les bras – il ouvre, d’ailleurs, la voix à une unité syndicale, voire politique, car tous s’émeuvent et s’indignent du traitement réservé aux militants syndicaux rochelais- mais surtout rendez-vous est pris pour un nouveau collage, la semaine prochaine, sur l’ensemble de la Ville de La Rochelle… A bon entendeur !

L’équipe de l’UNEF La Rochelle

Messages

  • L’unef, dans le tract distribué (à l’effigie d’un Sarko vulgaire tendant le doigt vers les jeunes) ne réclame pas le retrait de la loi d’autonomie, véritable projet néo-libéral votée cet étécontre le service public de l’enseignement supérieur et de la recherche . Le Bureau National de l’UNEF (qui a négocié avec le gouvernement) demande tout justes quelques aménagements. C’est un scandale ! L’UNEF a une responsabilité quant à l’avenir de l’université et devra défendre ces positions lors des AG qui se dérouleront dans les facs.
    Quant à la répression anti-syndicale, j’espère que le soutien morale sera à la hauteur de l’unité syndicale a venir afin de demander le retrait de la loi Pecresse !

    voici de quoi il en retourne :

    loi d’autonomie des université:s une offensive ultra-libérale inacceptable !

    Malgré le rejet systématique par la communauté universitaire des différentes tentatives (loi Devaquet de 1986, loi Ferry de 2003) des gouvernements successifs d’ouvrir les universités aux fonds privés, donc à la concurrence du marché, le gouvernement Sarkozy nous impose aujourd’hui une « nouvelle » loi d’autonomie financière des universités.

    Les tenants de la vieille idéologie libérale veulent nous faire croire que la responsabilité du chômage est dû au système actuel des formations universitaires alors que celui-ci est du au fonctionnement économique et social de notre société.

    Par cette « nouvelle » loi, clé de voûte d’un programme beaucoup plus vaste de casse généralisée du service public, le gouvernement de Sarkozy et le patronat (MEDEF) ouvrent la voie à une future privatisation de l’université.

    La loi Sarkozy relative « aux libertés et responsabilités des universités » instaure en effet :

    Un-e président-e d’université tout-e puissant-e : (art 5,6,7,8,19,23)

    • Choix arbitraire dans l’embauche des personnels, amenant de facto une tendance à la précarisation et au clientélisme vis à vis des personnels de l’université.

    • Le Conseil d’Administration, l’organe décisionnel de l’université, élu par l’ensemble de la communauté universitaire, se trouve diminué de 60 à 30 membres, à la merci d’un président/manageur surpuissant, avec moins d’élus du personnels (3 élus maximum), moins d’élus étudiant-e-s (de 3 à 5 élus maximum) mais toujours plus de représentant-e-s du MEDEF. (7 à 8 personnels « extérieurs » non élues).

    Une autonomie financière ouvrant la voie à la privatisation : (art 10,14,18,26,27,28)

    • Désengagement de l’état au profit du financement privé, c’est-à-dire instauration d’une concurrence entre les universités amenant de facto de profondes inégalités entre établissements comme cela se passe dans le système américain, dans lequel, en à peine 30 ans, les frais d’inscriptions ont été multipliés par 4, allant de 2000 euros pour les universités les moins prestigieuses à plus de 30000 euros pour les plus réputées.

    • Universités propriétaires de leurs bâtiments produisant de facto une augmentation à court terme des frais d’inscriptions pour l’entretien des établissements.

    • Suppression arbitraire de formations jugées non rentables (sciences humaines) au profit de celles jugées rentables sur le marché du travail (droit, économie), amenant de facto à la disparition des filières jugées « non rentables ». Les budgets respectifs des différentes filières seront attribués non plus en fonction de critères culturels et intellectuels mais en terme de productivité (avec la multiplication des stages précaires) et de rentabilité.(Quel diplôme satisfera le plus l’entreprise, ressource financière principale de l’université).

    Un enseignement à deux vitesses : (art 14, 17,19)

    • Distinction accrue enseignement/recherche, c’est-à-dire à court terme des diplômes de licence dévalués, déconnectés du master et de la recherche, ces derniers étant « réservés » à une élite auquel n’aura pas accès la plupart des étudiants diplômés de licence.

    • Pré-orientation qui signifie clairement l’instauration d’une sélection => les bachelier-ères ne seront plus libres de choisir ni leurs filières ni leurs universités et, comme dans le système scolaire américain, c’est la loi de l’argent et des notes qui déterminera le droit ou non d’étudier.

    Nous nous prononçons pour une université publique, gratuite, laïque, critique, de qualité et ouverte à tous et toutes !!!!!

    Non refusons l’éternel reproduction des inégalités sociales produite par l’enseignement scolaire !!!!!

    Nous exigeons le retrait inconditionnel de la loi Sarkozy !!!!!

    Nous appelons l’ensemble des étudiant-e-s, des chercheur-e-s, du personnel enseignant et non enseignant ainsi que des lycéen-ne-s à se réunir

    pour débattre tous ensemble de la loi et des moyens d’organiser la mobilisation afin d’en obtenir l’abrogation !!!!!

    un militant SUd étudiant de base

    • Merci pour ce commentaire...

      Heureusement que les militants rochelais de Sud n’ont pas réagit ainsi...

      Ils ont d’abord choisit de stopper les petites attaques viles pour se placer de notre côté, l’unité syndicale se forme ainsi, on se sert les coudes quand on est dans la merde...
      nous aurions fait de même si cela avait été sud qui avait pris !

      une déclaration commune se prépare, et pour ce qui est de l’unef n’ayant pas crié au loup sur le projet de loi, je n’ai pas trouvé la direction très ferme de manière officielle, mais dans tous les conseils d’université partout où nous le pouvons nous avons passé des motions, bloqué les changements de statuts etc. alors les leçons de moral ça va 5 min !

    • "Quant à la répression anti-syndicale, j’espère que le soutien morale sera à la hauteur de l’unité syndicale a venir afin de demander le retrait de la loi Pecresse !"
      c’est explicite, non ?
      Si il y unité contre la loi precresse, il y aura unité contre la répression...non ?
      c’est un duo et si vous ne vous comportez pas de manière claire avec les étudiants en soutenant leurs revendications, vous n’aurez que très peu de soutien.

      après pour votre rôle dans les Conseils à la Rochelle ou ailleurs, je n’en doute pas : malheureusement la direction nationale de l’UNEF elle n’a pas vraiment bloquée la loi en allant diner avec le ministre cet été.
      aujourd’hui ils essayent de nous faire croire qu’il vont se lancer dans un mouvement pour exiger de profondes modifications de la loi (ce qui est très différent de l’abrogation) et je n’invente rien :

      "Lors de cette campagne, les militants de l’UNEF exigeront de profondes modifications à la loi relative aux libertés et responsabilités des universités et demanderont une augmentation conséquente du budget des universités."
      http://www.unef.fr/delia-CMS/index/article_id-2171/topic_id-160/exigeons-une-autre-politique.html

      A quoi bon rester dans une structure qui systématiquement sabote le travail de terrain en lançant des mots d’ordre contradictoire avec la volonté des étudiants qui fréquentent les AG (seules structures véritablement démocratiques).Mais ça, se sont vos problèmes internes et ils n’intéressent que vous.

      cordialement
      Ramiro SUD nanterre

    • sur la loi nous sommes contre et nous avons proposé d’agir à La Rochelle, le résultat c’est que Sud passe son temps à nous taper dessus... sauf depuis qu’il y a eu cet incident !

    • Si vous êtes contre la loi d’autonomie demandez l’abrogation clairement. Si la direction nationale de l’UNEF est contre l’abrogation battez vous au sein de votre syndicat pour l’imposer. Si ce n’est pas possible...quittez l’unef !
      quand aux critiques...et bien un syndicaliste doit aussi apprendre à les entendre ! Alors si les camarades de SUD ou d’une autre orga vous critiquent a longueur de tract, c’est peut être qu’il y a des raisons, non ?
      autrement, pas de secret...il faut construire l’unité pour le retrait de la loi d’autonomie, véritable cheval de Troie de la libéralisation du système universitaire.

    • j’incline à penser (pour parodier notre cher président) que lorsqu’on souhaite l’unité syndical, l’idéal est de chercher ce qui nous rassemble et de ne pas se tirer dessus... mais bon peut-être ai-je tord !!!
      je ne trouve pas sud exemplaire, mais je ne passe pas mon temps à leur taper dessus... je tape avant tout sur mes vrais opposant, la droite, le gouvernement, l’uni, l’ump etc. ça me paraît plus logique et plus constructif...

      quant à la réflexion, l’unef aime la ou quitte la, je trouve cela nul et inutile, j’ai la aussi tendance à penser que les choses se change de l’intérieur pas de l’extérieur ! d’ailleurs à quand un syndicat sud étudiant qui participe aux élections étudiantes ?!?

    • la participation aux élections de façon systématique a été actée en congrès (ou l’unef était invitée à certains moments, je rappelle) cet été, et est déjà en rpatique dans la majorité des syndicats depuis pas mald ’années.

      Pour ce qui est du soutien contre la répression, j’ai pas souvenir d’un soutien débordant le l’UNEF quand des militants de SUD se sont fait arrêter, certains envoyer en procès par des profs peu scrupuleux après le mouvement anti LEC, ...

      l’unité syndicale ca passe aussi par la franchise :) Et par la cohérence dans chaque structure, pour pouvoir faire quoi que ce soit. Accordez-vous entre BN et AGE et on reparle d’unité d’action globale. Si l’UNEF de la rochelle demande l’abrogation, bah tant mieux, on sera jamais trop pour lancer le mouvement. Mais prétendez pas que le BN fait la même chose, c’est faux, il suffit de lire les communiqués de presse que le BN de l’UNEF fait pour le lire en totues lettres.

      un autre sudiste.

    • Il serait vraiment bien que si vous avez qqchoses a nous dire, vous nous le dites clairement. Et pas sur des forums. Quant aux attaques viles, ca me fait pitié... ce sont les étudiants qui vous disent ce qu’ils pensent, et il n’y a bien que vous pour nous coller ca sur le dos. Dans le meilleur des cas, vous n’avez pas conscience de ce que votre organisation EST, et dans le pire...

      Rappelez moi ce que vos spheres militantes ont dit lorsqque trois de nos camarades ont été en GAV le soir du deuxieme tour...? Tout le monde nous a spontanément manifesté son soutien, en proposant de financer nos amendes ! Et sur vos forums, vous en riiez...
      Et sur la contestation de sarkozy pendant le moi de mai en général ? Vous soutenez quedalle, ouais.

      Citation :

      "sur la loi nous sommes contre et nous avons proposé d’agir à La Rochelle, le résultat c’est que Sud passe son temps à nous taper dessus... sauf depuis qu’il y a eu cet incident !"

      Rappelez moi ce que vous avez proposé ???

      J’’avais du sortir, je ne suis pas au courant.

      Et nous on passe notre temps a MILITER, on s’en fout de ce que vous pouvez penser, t’as pas idée. On a passé notre temps sur la LRU, et pas a coller de l’antisarko primitif issu de la campagne des jeunes socialistes 2007 pour demander 10 euros de bourses..

      Et cite les les attaques viles s’il te plait, cite les. Et pas là. Des lundi quand on va se croiser. Si t’as qqch a dire, dis le. Plutot que de ricaner aux mouches.

      1 militant SUD etudiant LA Rochelle

    • Salut...
      pour l’instant le mot d’ordre le plus fédérateurs : c’est "abrogation de la loi d’autonomie des universités".
      Or, ce n’est pas chercher les poux dans la tête des militants de l’UNEF que de rappeler que leur BN ne parle pas d’abrogation mais d’aménagement. pour l’instant, l’unité est du côté de ceux qui préparent la lutte et sont décidés a ne pas laisser s’installer durablement les réformes néo-libérales à l’université.

    • Et après, on s’étonne que la gauche perde ! On parle de menaces sur la liberté d’expression, la liberté syndicale, et vous êtes là à vous chamailler sur des détails de cuisine intérieure qui ne concerne que les initiés (et dont la lecture nous gonfle, nous autres). C’est exactement ce qui s’est passé pendant la présidentielle, qui continue à se produire à gauche ! A ce rythme là, il peut faire tout ce qu’il veut, Nico, les pires ennemis de la gauche sont eux-mêmes, et ça commence à la fac on dirait !

    • En l’occurence ici il ne s’agit pas d’un obscur point de détail.
      La loi d’autonomie des universités est la contre-réforme qui, dans le prolongment d’une véritable révolution conservatrice qui s’attaque à l’enseingement supérieur et la recherche, enfonce le coin dans le service public d’enseignement. C’est l’oeuvre prolongée de 10 ans de défaites syndicales et politiques. C’est la porte ouverte à l’accelération du processus de privatisation.
      L’université est un gros gateau que les capitalistes reluquent avec appétit !

      Quant aux organisations étudiantes elle sont morcelées et souvent minoritaires ( sur le million d’étudiant fréquentant les université françaises seuls quelques pourcent votent) L’unef est le syndicat majoritaire...mais dans quelles conditions ? Les étudiants ne lui font pas confiance et ses dirigeants sont complètement autonomes. Par exemple ils négocient sur le CPE alors que le gros des troupes, lors des AG demandent l’abrogation de la Loi "dite" d’égalité des chances et de son cortège de saloperies. Autre problème, les sphères militantes sont très peu autonomes et c’est un enjeu important pour les organisations politiques qui recrutent leurs futurs cadres (L’unef...l’ENA du pauvre...comme dit la blague).
      D’autre part l’UNEF, dans certain endroits à des pratiques que les syndicats ouvriers récuseraient (ventes forcées de carte avec les cours photocopiers ou des réductions sur des livres etc...)
      Alors on comprend mieux le bordel ambiant et la méfiance des étudiants face aux mots d’ordres syndicaux et en particulier face à l’UNEF.
      voilà, cette lutte est peut être chiante pour les profanes, mais elle a sa (triste) raison d’être.
      Mais celà ne doit pas empêcher les syndicalistes étudiants de se poser des questions sur leurs pratiques.
      Comment gagner en autonomie par rapport aux appareils politiques ?
      comment construire un syndicalisme au service des étudiants précaires et salariés (la jeunesse n’est qu’un mot et Etudiant n’est pas une classe) ?
      Comment se mettre au service des lutte et non des appareils ?
      voilà les défis qu’il faut aujourd’hui relever.

      Ps : il est des facs où lorsque les mots d’ordres des AG ne plaisent pas aux bureaucrates locaux, l’UNEF coupe le robinet et ne filent plus aucun coup de main. Est-ce ça un syndicalisme au service des étudiants ?