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Quand les facs seront privées : ce sera plus facile !!!
Publie le mercredi 12 mars 2008 par Open-Publishing5 commentaires
de Sylvain Lapoix
Devedjian attaque Pasqua en sa fac … puis range son flingue. Bilan : deux mises à pied !
Priés par Devedjian de donner leur avis sur l’université de Pasqua dont il veut prendre le contrôle, deux responsables pédagogiques ont vu leurs rapports atterrir sur le bureau de directeur qui les a limogés sur le champ. Une histoire un peu trop simple.
« La trahison ». Charles Pasqua n’a pas oublié les grands mots. Jeudi 6 mars dernier, revenant de déjeuner, Guillaume Bigot et Frédéric Teulon, deux quadragénaires respectivement directeur de l’Ecole de Management et responsable de la section économie au Pôle Léonard de Vinci, sont convoqués chez le président de cette université, Charles Pasqua. Quelques minutes plus tard, ils sont raccompagnés manu militari, sous les yeux éberlués des étudiants et collègues, à la sortie. Les serrures de leurs bureaux ont déjà été changées : les deux hommes ont été suspendus sur décision du président. Dans la journée, une note interne (que nous reproduisons ici) informe l’administration et le personnel enseignant que Guillaume Bigot a été « mis à pied », sans précision du motif, et indique le nom de son remplaçant. Lundi 10 mars, les bureaux des deux hommes ont été perquisitionnés et leurs ordinateurs saisis. Un vrai licenciement à l’américaine. Sans aucune explication. Reprenons donc tout depuis le début.
Quand Devedjian veut devenir Pasqua à la place de Pasqua
Créé en 1995, le Pôle Léonard de Vinci a été la grande réalisation (et une certaine réussite) de la présidence Pasqua à la tête du Conseil général des Hauts-de-Seine. Locaux ultra-modernes, badges magnétiques, amphis interminables, huit étages de salle de cours que les trois écoles qu’il intègre (médias, ingénierie et management) ne suffisent pas à remplir ! Le rêve américain du sénateur RPR en béton poli et poutres métalliques. Président de l’association loi 1901 qui le fonde, il en est le principal responsable. Passé 2004, quand Nicolas Sarkozy lui succède à la tête du Conseil général, le candidat de l’UMP se voit trop occupé pour empiéter sur les belles prérogatives du membre d’office du conseil d’administration de l’université. Mais en 2007, tout change.
Sarkozy élu, Patrick Devedjian reçoit en remboursement de ses efforts le « modeste » poste de président du Conseil général le plus riche de France. Dans son cabinet de Nanterre, le secrétaire général de l’UMP réalise que les équipes n’ont pas bougé depuis... les années Pasqua ! S’empressant de faire le ménage dans les bureaux, Devedjian tombe vite sur le dossier « Léonard de Vinci ». Réalisant que le vieux Charles, qui n’a guère plus que son pôle universitaire pour s’occuper, y fait la loi, le président du Conseil général décide de l’en déloger en lui faisant un procès en incompétence. Mais pour se faire, il lui faut des preuves de mauvaise gestion, preuves qu’il demande à des responsables pédagogiques.
Un courrier qui voyage « comme par enchantement »
Guillaume Bigot et Frédéric Teulon seront les « experts » de cette reprise en main. Ces derniers étant convoqués les 18 mars pour un entretien successif à leur suspension, ils n’ont pas souhaité nous répondre. Selon nos informations, Devedjian les rencontre respectivement au siège de l’UMP (pour plus de discrétion) et au siège du Conseil général (sans plus de précision), où ils se voient confier la mission de donner leur avis sur la gestion Pasqua du Pôle Léonard de Vinci et de lui rédiger un rapport. Rapport qui « comme par enchantement » atterrira deux semaines avant le premier tour des municipales sur le bureau du président de l’université. Qui a « bavé » ? A la fac Pasqua, les murs ont des oreilles. Pasqua monte sur son petit poney : les deux impétrants ont trahi sa confiance, ils sont limogés trois jours avant le premier tour des municipales. « Comme par hasard » alors que Patrick Devedjian est pieds et poings liés par la dernière ligne droite de la campagne électorale.
Depuis, au pôle Léonard de Vinci, tout n’est qu’inquiétude et incompréhension. Personne ne souhaite être cité. Le premier craint que ses propos soient « mal interprétés » . Le deuxième ne souhaite pas entamer l’image de l’institution : « Vous comprenez, on s’est trainé l’étiquette fac Pasqua pendant des années et ça commence tout juste à aller bien. » Certains étudiants manifestent cependant leur solidarité envers Guillaume Bigot, notamment sur le forum de Pôle Tech, le site du Bureau des étudiants de Léonard de Vinci. Bigot, qui a doublé le nombre d’étudiants inscrits par année en cinq ans, fait reconnaître les diplômes de l’école de Management et ouvert des classes de cinquième année, semble jouir d’une certaine popularité. Sans compter la mauvaise coïncidence qui fait intervenir cette mise à pied au début de la période des recrutements au cours de laquelle le directeur de l’école de Management est le premier interlocuteur des postulants à la prochaine promotion et de leurs parents.
Propagation de rumeurs
S’exprimant au nom de ses camarades, un étudiant s’est dit « attristé par le départ de Guillaume Bigot, un excellent directeur, ambitieux pour l’école et qui a réussi à la faire entrer dans des classements prestigieux. » L’administration n’est apparemment pour rien dans la propagation de l’information aux élèves. Le directeur général du Pôle, Michel Bera, a invoqué pour sa part des « raisons internes » à la suspension des deux hommes qui n’appelaient, selon lui, à « aucun commentaire. » Bref, au Pôle universitaire de Vinci, l’omerta règne. Agrémentée, cependant de vilaines rumeurs sur Bigot. Qui aurait détourné des fonds, mal géré l’école ou bien trop signifié son désaccord avec le nouveau « service des emplois du temps ». Service dont étudiants et parents d’élèves se sont plaints des semaines durant.
Pour corser l’affaire, ni Charles Pasqua, ni Patrick Devedjian n’ont souhaité répondre à nos questions. Si on en croit le diagnostic généralement admis au Pôle Léonard de Vinci, le premier aurait à son actif une gestion plus que douteuse avec promotion de vieux copains, abus de pouvoir nuisant à la démarche pédagogique et autres dilapidation de budget en séminaires inutiles. Quant au second, son silence, s’il devait trop durer, serait une véritable trahison pour les deux membres de l’équipe pédagogique auxquels il a fait sciemment prendre des risques pour son propre compte. Le département finançant la majorité de l’établissement (dont il détient et entretien les murs), pourquoi Devedjian n’use-t-il pas de son autorité au sein du Conseil d’administration pour contrer Charles Pasqua, voire provoquer son départ ?
Messages
1. quand les facs seront privées : ce sera plus facile !!!, 12 mars 2008, 10:57
Diplômes "mac do" made in England.
Diplômes de DRH pour Castorama a la Sorbonne.
Conseils d’administrations autocrates et truffés d’intervenants externes au monde étudiant dans les fac publiques.
Direction maffieuse des facs privées.
Elle est super l’autonomie !
2. quand les facs seront privées : ce sera plus facile !!!, 12 mars 2008, 10:57
J’ai pas pu aller sur le lien. Mais mauvais temps pour les profs de fac, 2 choix s’offrent à eux s’ils veulent continuer à travailler : ou ils lèchent à mort, ou ils la ferment !
Elle est belle la société de PECRESSE !
1. quand les facs seront privées : ce sera plus facile !!!, 12 mars 2008, 11:05
Attention les "profs" de la fac pasqua ne sont pas, pour la plupart, titulaire d’un quelconque diplôme de l’enseignement supérieur. Ce sont des consultants issus des grosses boites de la finance. Si il y a quelques profs ceux là sont ceux qui font des piges chez Pasqua.
une question ?
3 % d’enfants d’ouvriers à la fac publique, combien dans ce nid a rupins ?
2. quand les facs seront privées : ce sera plus facile !!!, 12 mars 2008, 11:06
dans toutes les écoles de commerce c’est la même chose.
pas seulement fac pasqua !!!!!
3. quand les facs seront privées : ce sera plus facile !!!, 13 mars 2008, 14:15, par Loli
Alors pour ta gouverne, 40% des élèves issus de cette fac viennent d’un milieu modeste ! Cette fac a le mérite d’offrir un tarif moins élevé pour les élèves qui ont peu de moyens et également pour les élèves des hauts-de-seine.
C’est peut-etre une des écoles de commerce il y a le plus de mixité sociale !
Va falloir que tu trouve un autre angle d’attaque :p