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Queen Mary 2 - 16 morts et 29 blessés : procès quatre ans après le drame

Publie le dimanche 7 octobre 2007 par Open-Publishing

de Frédéric SALLE

15 novembre 2003 : la chute de la passerelle menant au plus gros paquebot du monde fait 16 morts et 29 blessés. Le procès s’ouvre lundi, à Saint-Nazaire.

SAINT-NAZAIRE. - C’était un samedi de pluie. L’un de ces jours gris foncé de novembre qui plombent parfois les villes de l’Ouest, des heures durant. Le 15 novembre 2003, le plus gros paquebot transatlantique, Queen Mary 2, en construction, fut le théâtre d’un accident effroyable.

Quatre ans après, le procès s’ouvre, lundi, à Saint-Nazaire. Les représentants de deux entreprises, Chantiers de l’Atlantique (devenus Aker Yards en 2006) et Endel (concepteur de la passerelle) ainsi que huit salariés - quatre cadres des Chantiers, quatre employés d’Endel - sont prévenus d’homicides involontaires. À eux d’expliquer les circonstances du drame.

Mille visiteurs attendus

Retour en novembre 2003. Depuis plusieurs semaines, la course contre la montre est engagée pour terminer le paquebot dans les délais. Le 11, la foule est massée le long de l’estuaire de la Loire. Le navire, revenu de quatre jours d’essais en mer, reprend sa place dans le plus grand bassin. Un problème de moteur nécessite aussitôt la mise en cale sèche du bateau.

Pour embarquer hommes et matériels, une nouvelle ouverture a été commandée à la société sous-traitante Endel. La passerelle, faite de tubes métalliques et d’un planchon, est installée. Trop courte, pas assez large, elle est modifiée et remise en place le 13 novembre. Le samedi n’est pas jour de relâche pour les salariés qui travaillent sur le Queen Mary 2. C’est aussi le samedi que se multiplient les visites du navire présenté comme « une légende » : 345 m de long, 74 m de haut, quinze ponts, une capacité d’accueil de 2 620 passagers et 1 253 membres d’équipage. Les cadres des Chantiers sont autorisés à faire embarquer des groupes restreints de proches. Pour cette seule journée du samedi, plus de mille visiteurs étaient attendus à bord.

Une chute de dix-huit mètres

Il est environ 14 h 15 lorsqu’un groupe de douze visiteurs s’engage sur la seule passerelle d’accès au Queen Mary 2. Les autres portes sont fermées en raison de travaux de peinture. Un deuxième groupe s’apprête à embarquer. Il pleut à verse. Le contrôle se fait à l’entrée du navire. À 14 h 20, vingt-six salariés de la société de nettoyage MSNI (Multi services nettoyage industriel) se présentent à leur tour. Les visiteurs se rangent pour les laisser embarquer.

Mais un craquement résonne au-dessus de la cale sèche. La passerelle semble s’enfoncer sous les pieds des visiteurs et des salariés. L’édifice vrille, se décroche côté quai, bascule et quitte son point d’ancrage au navire. Quarante-cinq personnes sont emportées dans l’effondrement de la structure. Dix-huit mètres plus bas, c’est le chaos. Un ouvrier qui travaille au fond de la cale porte les premiers secours et alerte les pompiers. Le bilan est effroyable : 15 morts (une seizième victime succombera à ses blessures en 2005) et 29 blessés, certains touchés très grièvement. Le « plan rouge » est déclenché. Une chapelle ardente est installée. Les blessés reçoivent les premiers soins à l’abri du navire avant d’être hospitalisés à Saint-Nazaire et Nantes.

Le lendemain, le président de la République, Jacques Chirac, vient exprimer sa solidarité et son émotion. La ville de la construction navale est abasourdie.

http://www.nantes.maville.com/%3CB%...

L’hommage aux victimes de la passerelle du Queen Mary 2