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Quel candidat pour la gauche anti-libérale ?
Publie le lundi 23 octobre 2006 par Open-Publishing13 commentaires
Ce matin Clémentine Autain était invitée de Canal +. Toutes les questions des journalistes ont porté sur le nom du futur candidat anti-libéral à la présidentielle. Elle a tenté d’esquiver, en expliquant que l’objectif était de mener une campagne "collective" mais, la réalisté étant ce qu’elle est, la question se pose forcément, et même avec une certaine urgence.
Alors que la démarche de ces collectifs est assez orignale, qu’un programme a été élaboré, la multiplicité des "candidats à la candidature" rend en effet le discours politique inaudible, ce qui est particulièrement inquiétant pour une démarche politique qui entend justement se centrer sur les propositions.
Il est certain que, parmi la douzaine de candidats déclarés, un certain nombre sont purement folkloriques, d’autres (comme les différents candidats communistes) sont dans des coups de billards à deux ou trois bandes, ne souhaitant pas forcément être candidats mais, etc...
Reste quatre candidats sérieux, avec chacun un profil et une légitimité propre, mais aussi des faiblesses...
– Marie-Georges Buffet, la légitimité institutionnelle.
Secrétaire générale du deuxième parti de gauche, députée, ancienne ministre, Marie-Georges Buffet a toute la légitimité institutionnelle nécessaire pour se présenter. Elle est, dans le schéma classique de la politique, la "candidate naturelle". Nul ne serait étonné qu’elle porte la voix des collectifs, et elle le ferait sans tomber dans les chausse-trappes d’un monde politique et médiatique qu’elle connaît très bien. Sa candidature aurait aussi l’avantage de réduire les arguments des plus "orthodoxes" des communistes oppositionnels, qui affichent leur crainte de voir disparaître l’identité communiste dans une sorte de coalition informe dans sa structure, et surtout dans son corpus idéologique. Elle a, en outre, des qualités personnelles évidentes : elle parle clairement, a une réputation d’honnêteté et de franchise qui n’est pas usurpée, et est connue pour son ouverture d’esprit.
Tout ceci ne contrebalance cepedant pas l’inconvénient majeure d’une candidature qui réduirait instantanément les collectifs à un rôle de "compagnons de route" du Parti Communiste. L’originalité de la démarche, son caractère unitaire, disparaîtrait sans doute, et une candidature Buffet banaliserait une candidature "anti-libérale" qui ne serait plus qu’une candidature "communiste", au risque d’ailleurs ne pas convaincre au-delà de ceux qui votent déjà spontanément et naturellement pour le PCF, c’est-à-dire de moins en moins de monde.
Marie-Georges Buffet en est sans doute consciente, et, puisqu’elle a évidemment les moyens d’imposer sa candidature en l’état actuel du rapport de force dans ces collectifs, ne le fera que si elle a la certitude de pouvoir dépasser ces obstacles. Ou alors si, à court terme au moins, l’unité de son parti lui semble à ce point menacée qu’elle n’ait pas d’autre choix que de se présenter... au risque, cette fois-ci, en cas d’un fort probable résultat modeste, de reporter à plus tard une crise interne sans doute inévitable.
– José Bové, la légitimité médiatique.
De tous les candidats, José Bové est sans doute le plus connu du grand public, et pas forcément de ceux qui s’intéressent à la politique au sens strict, y compris ceux qui ne savent même pas que les collectifs unitaires existent. Ses combats, pour ce qui a été répercuté par la presse, sont populaires : contre la "mal-bouffe" et les OGM, pour la défense des "petits paysans" contre les multinationales de l’agro-alimentaire... avec le risque d’une confusion entre les orientations alter-mondialistes qui fondent son action et une sorte de "poujadisme de gauche" dont on essaye de l’habiller. Son engagement personnel, qui est allé jusqu’à la prison, force le respect dans un monde politique où le courage est de plus en plus rare et l’ambition personnelle la loi commune.
Reste que si José Bové est populaire comme José Bové, il ne l’est peut-être pas comme candidat à la présidentielle. Les difficultés qu’il rencontre à structurer un discours politique clair dans son projet et dans sa démarche, sa relative hétérogénéité avec le monde politique, qui peut être un atout, mais aussi un handicap certain dans le crédit accordé à sa candidature, le décalage aussi entre l’image médiatique qui a été forgée de lui (avec son accord plus ou moins tacite) et la réalité de ses positions et orientations, risque de ne pas tenir le choc d’une campagne électorale où tous les coups sont permis.
Une candidature Bové n’aurait de sens que si elle dépasse le "folklorisme" lié au personnage, mi-Robin des Bois et mi-Astérix, ce qui risque d’être difficile dans le peu de temps qu’il reste d’ici le scrutin.
– Yves Sallesse, la légitimité altermondialiste.
Conseiller d’Etat, intellectuel reconnu, "penseur" de l’altermondialisme et important contributeur au corpus idéologique d’ATTAC, Yves Sallesse rassemble tous les avantages et tous les inconvénients de son engagement au sein de cette association.
Sallesse dispose ainsi a priori d’un réseau de sympathisants et militants qui constituent l’essentiel de l’apport nouveau des collectifs unitaires, et en ce sens, présente sans doute un profil plus proche de l’originalité de la démarche engagée. Il est brillant, propose un discours très structuré idéologiquement, et sans ambiguités, qui a réussi à convaincre les milliers de militants qui se sont retrouvés dans ATTAC.
Deux écueils de taille, cependant, se dressent devant sa candidature : tout d’abord, il souffre d’un déficit de notoriété très important, au point qu’on peut dire sans risque de se tromper que la grande majorité des militants des collectifs pourraient le croiser dans la rue sans le reconnaître ; de plus, il est, pour les cercles militants les plus informés, directement lié à la crise interne d’ATTAC, et donc aux manipulations de votes et autres tricheries réalisées au bénéfice de la majorité sortante, dont il fait toujours partie, et qu’on ne manquera pas de lui rappeler.
Une candidature Sallesse, si elle peut apparaître comme une candidature de synthèse, pourrait ne pas susciter une forte adhésion des militants des collectif, et risquerait aussi fortement d’être une candidature de témoignage.
– Clémentine Autain, la légitimité générationnelle.
À y regarder de près, Clémentine Autain présente une sorte de synthèse en mode mineur des profils des autres candidats crédibles. Maire adjointe de Paris, apparentée au groupe communiste, elle a l’expérience d’un mandat électif qui, sans être de niveau national, n’est pas non plus un "petit" mandat. Son engagement "à la gauche de la gauche" tout en restant dans l’objectif de s’opposer en priorité à la droite correspond de ce point de vue parfaitement à la démarche des collectifs. Venue des milieux féministes, intellectuelle ayant publié plusieurs ouvrages, rédactrice en chef du magazine Regards, elle présente les avantages d’avoir un discours qui s’appuie sur des analyses politiques approfondies et mûries. A l’aise avec les média et avec son image, elle ne craint pas la confrontation publique et jouit d’un charisme personnel certain.
Son "plus", cependant, c’est son âge. Non pas que la jeunesse soit gage de qualité,- il y a bien des jeunes UMP,- mais parce qu’elle appartient à une génération qui ne s’est jamais sentie à l’aise avec les structures politiques existantes, qui s’est cherchée et se cherche encore, sans pour autant déserter le terrain politique et militant, et qui pourrait, justement, trouver un intérêt certain à la démarche des collectifs.
Toutes ses qualités, cependant, peuvent aussi être des défauts. Exposée médiatiquement, elle doit déjà faire face à une série d’attaques plus ou moins larvées toute centrée sur sa personnalité, et nul ne sait si elle sera assez forte pour y faire face.

Reste que tout cela dépend évidemment de l’hypothèque Besancenot. L’attitude ambigue de la LCR ne se clarifiera qu’une fois que l’organisation trotskyste saura si elle, ou non, les moyens de présenter la candidature du postier de Neuilly. Nul doute que si ce n’était pas possible, la position de la Ligue serait déterminante pour le choix du candidat et sans doute, malheureusement, pour l’orientation donnée à cette candidature qui, d’anti-libérale, pourrait vite tourner à une candidature anti-ségolène.
eutopia, 20 octobre 2006
Messages
1. > Quel candidat pour la gauche anti-libérale ?, 24 octobre 2006, 08:06
Rendons nous à l’évidence : il n’y a pas de candidat unitaire pour le "mouvement anti libéral". Pourquoi ? Simplement, si j’ose dire, parce que ce mouvement n’est pas unitaire dans son être ses perspectives et ses intérêts. Les tensions existantes entre les organsiations qui le composent interdisent toute unité institutionnelle autour d’un candidat. Trop de méfiance existe entre les composantes.
tant que nous en resteront au niveau politicien nous n’aurons pas d’unité.
René
1. > Quel candidat pour la gauche anti-libérale ?, 24 octobre 2006, 09:13
J’ai fait un rêve pour une gauche anticapitaliste : Clémentine Autain était un tout p’tit peu moins starlette, José Bové avait taillé sa moustache, Patrick Braouëzec un instituteur digne et écouté, Marie-George Buffet moins admirative de Ségolène Royal, et Yves Salesse en costard plutôt qu’en jean et en basket (quand on est Conseiller d’Etat, on peut).
Ce sont des petits riens qui font un TOUT.
Et puis, tous ces porte-paroles, étaient vraiment des porte-paroles de l’ensemble et de tout un chacun de gauche anticapitaliste et pas seulement les paroles bien au chaud recuites dans des huis clos de gauches.
Le rêve anticapitaliste.
2. > Quel candidat pour la gauche anti-libérale ?, 24 octobre 2006, 09:21
A mon avis , trés bon inventaire d’Utopia sur la candidature antilibérale, sans esprit sectaire.J’ajouterai que le choix de M.G.B même sous l’étiquette antilibérale, serait sans doute un argument pour justifier la candidature paralléle d’O.B. par laLCR.
Plutôt favorable à J.B. dans un premier temps , aprés l’émission de FR 3 de dimanche , je penche pour C.A.. si elle a la capacité physique et morale pour se lancer dans l’aventure. Roberto
3. > Quel candidat pour la gauche anti-libérale ?, 24 octobre 2006, 10:17
Le problème, c’est que les collectifs n’ont pas pour objet de changer, modifier ou révolutionner la société ou le système, mais bien, pour certains « leaders », ne pas disparaître et au mieux, montrer, dans le sondage grandeur nature qui se prépare, sa « popularité » pour mieux marchander, pardon, « négocier » un poste institutionnel.
Quel que soit l’enthousiasme, que cette perspective « anti-libérale » puisse provoquer, ou le rêve qu’elle porte vers ses citoyens militants, qui, pour la plus parts en ont raz le bol d’une continuité absurde, et sans perspectives pour demain ; les faits sont là : Le mouvement de Bauvais et LO mis à part, chaque parti de la « gauche alternative » se positionne pour ne pas disparaître et, cherche une « crédibilité » à sa représentativité.
Dans un système libéral, toute réaction montre son impuissance face aux promoteurs de son progrès. Nul doute, pour tous ces militants enthousiastes, que les lendemains à cette élection, porteront leur déception. Peut-être comprendront-ils, alors, que modifier le système d’exploitation sociale, ne modifie que les rapports de son exploitation, pas l’exploitation elle-même.
Le système reste et restera un système privé d’exploitation du travail social ! Un système d’exploitation de l’homme par l’homme ! Un système qui ne demande qu’à disparaître, mais un système, que les gauches alternatives soutiennent, pour ne pas disparaître elles-mêmes et perdre les avantages, qui leurs sont donnés par tous les partisans, d’un progrès marchand.
Stelios
4. > Dream, 24 octobre 2006, 13:35
sic ! J’ai fait le même rêve.
But "i have a dream" comme aurait dit un certain Martin...
Marc 37
5. > Quel candidat pour la gauche anti-libérale ?, 24 octobre 2006, 13:43
Ce n’est peut-être pas si simple. Je suis anticapitaliste, mais dans les effets. Car les conséquences, je les vois et je les subis durement.
En revanche, un combat contre l’idéologie anticapitaliste, je ne vois pas exactement. A partir de l’instant où l’on croit mener une guerre contre des idées, et uniquement contre elles, on tombe dans de graves dérives : URSS et "patries frères". Et c’est bien dommage. Aucun programme de partis de gauche ne propose de s’attaquer directement au capital, aux profits, sans tout casser, sans faire la Révolution, partir de zéro, etc. C’est ainsi que la taxe Tobin nous a filé sous le nez, non pas pour elle-même, mais parce que nos grands penseurs de gauche, pourtant privilégiés, puisqu’élus à l’Europe, ont gravement ressenti le fait que d’accepter dans discuter dans le système était forcément malsain. Et à nous, qui ne sommes rien, parce que considérés comme mois intelligents, ça nous fait bizarre.
Pourtant je crois que les mentalités sont prêtes, y compris dans les banques, qui doivent gérer d’énormes fonds, mais aussi les comptes de M. et Mme Toulemonde.
Tant pis si je suis seule à le dire. Et je ne craindrai pas de le répéter.
Voir mon article sur ce site : Voici un programme pour un prochain gouvernement.
Monique Renouard, soixante ans, encartée PCF, avant le NON au TCE.
6. > Quel candidat pour la gauche anti-libérale ? Et QUEL PROGRAMME ?, 24 octobre 2006, 13:49
Voici un programme pour un prochain gouvernement
2 commentaire(s).
1) sur le plan intérieur :
a) pas de revenus inférieurs à 1500 E par mois, salaires publics ou privés, revenus de la création intellectuelle ou artistique ; corollaire, relancer l’emploi, séparer impérativement les besoins des PME qui embauchent, des grandes entreprises ;
b) établir par exemple un plan sur cinq ans pour absorber le chômage des jeunes ; dans le bâtiment et les travaux publics ; dans l’éducation, retrouver les véritables professions enseignantes selon les degrés ; arrêter de prendre les profs pour des gouvernants à bas prix dont on est toujours mécontents ; maintenir un accès maximal à l’enseignement supérieur, créer des emplois intermédiaires stables entre les étudiants qui débutent et les génies exceptionnels ;
c) plafonner les très grands revenus ou rendre obligatoire des investissements pour l’intérêt général en concertation avec les banques et les pouvoirs publics ;
d) repenser les grandes institutions nationales : constitution, répartition des pouvoirs, élections, grandes administrations, mais surtout la justice et les prisons ;
2) sur le plan européen :
a) trouver enfin une véritable constitution politique, démocratique de représentation ; j’ai lu plusieurs projets depuis quinze ans qui n’ont jamais abouti, pourquoi ? dont un des socialistes ;
b) ne pas abdiquer devant l’Europe ; les mesures d’ordre national que j’ai proposées ci-dessus sont possibles sans attendre l’Europe ;
c) avoir une politique d’immigration qui ne soit pas le nivellement par le bas : circulez, y’a rien à voir.
Ces grandes lignes sont évidemment susceptibles de modifications et d’évolutions.
De : monique renouard
mercredi 27 septembre 2006
7. > Quel candidat pour la gauche anti-libérale ?, 24 octobre 2006, 14:18
« Aucun programme de partis de gauche ne propose de s’attaquer directement au capital »
On ne peut pas s’attaquer au capital, dès le début de son existence, il donne les moyens du progrès à toute l’humanité, en socialisant les productions humaines, en prenant le chemin du communisme. La mondialisation actuelle en est la preuve. C’est sa conduite qui pose problème.
D’ailleurs, Monique, tu dis croire « que les mentalités sont prêtes, y compris dans les banques, qui doivent gérer d’énormes fonds, mais aussi les comptes de M. et Mme Toulemonde. » Ce qui me fait dire, que tu confirmes le rôle social du capital
C’est au mode privé d’exploitation du capital qu’il faut s’attaquer, la redistribution des richesses produites doit revenir vers les producteurs au lieu se reconduire, proportionnellement, vers ses possesseurs. Mais cela, vois-tu, ne peut être résolu par un programme économique, seul un changement de politique peut y parvenir. Là, vois-tu, aucun travail concret, n’est encore entrepris !
Stelios
2. > Quel candidat pour la gauche anti-libérale ?, 24 octobre 2006, 15:36
Clementine représente l’avenir et l’ensemble de la jeunesse de gauche ils y croit et pourrait aussi récupérer les jeunes PRG les jeunes MRC les jeunes PC et les jeunes vert et les jeunes LCR je pourrait continuer vous avez compris je pense le sens de mon intervention
.
Nous avons des portes paroles Buffet,BOVE,Besancenot, et d’autres et voiçi de quoi rassembler même des PS de chez Fabius , de chez RM, et de je ne sais d’où !
bye les amis à bientôt réfléchissons sincérement si on veut gagner ou perdre ?
MILLET DE PERPIGNAN 66
MILLET.MICKAEL@HOTMAIL.FR
1. > Quel candidat pour la gauche anti-libérale ?, 24 octobre 2006, 16:32
...".les jeunes PRG, les jeunes MRC ,etc..." à mon avis ,ça fait beaucoup de monde électoralement...même les autres "jeunes" des partis..
Ce qui me parait important c’est que les jeunes de tous bords se mobilisent et aillent voter et en particulier dans les banlieues..Clémentine entourée des autres candidats pourra t elle créer cette dynamique ?
2. > Quel candidat pour la gauche anti-libérale ?, 24 octobre 2006, 17:39
Le chantage exercé par la LCR est inadmissible. Si c’est MGB qui est choisie, on se présente !
Cette attitude est inqualifiable et va à l’encontre nos intêret.
Je ne comprends même pas que l’on puisse sans colère faire référence à cette attitude. Comme si c’était normal !
Mais enfin réveillez vous ! nous ne sommes pas à l’UMP, nous ne donnons pas dans la politique politicienne mais dans l’union de forces anti libérale !
Francesca
3. > Quel candidat pour la gauche anti-libérale ?, 24 octobre 2006, 21:18
Et puis Francesca,il se présente déjà le facteur depuis plusieurs mois !Alors le chantage qu’il exerce en plus c’est de la mauvaise foi !
Jean Claude des Landes
4. > Quel candidat pour la gauche anti-libérale ?, 24 octobre 2006, 21:32
vous l’avez rêvé ce chantage...
essayez l’homéopathie...