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Quelle Feuille de route pour Israël ?

Publie le dimanche 15 février 2009 par Open-Publishing

Election de dupes mardi en Israël où on a joué à qui perd, gagne, rendant plus aléatoire une lecture du nouveau champ politique israélien. Kadima, le parti de Livni, chef de la diplomatie sortante, a gagné la bataille, devançant d’un siège le Likoud de Netanyahu.

Ce dernier, cependant, aux dires des analystes israéliens, a gagné la guerre, car disposant des meilleures chances de mobiliser l’extrême droite et les partis religieux autour de lui pour former un gouvernement. En fait, ce qui ressort clairement de ce scrutin est que les Israéliens ont choisi l’immobilisme et donné leurs voix aux adversaires de la paix. Or, les partis de droite ne cachent pas leur intention de geler les négociations ouvertes avec les Palestiniens.

Déjà, en 1995, Netanyahu, Premier ministre, avait suspendu le processus d’Oslo par l’interruption du retrait de l’armée israélienne des territoires palestiniens occupés. De fait, lors de la campagne électorale, les surenchères étaient surtout à qui cassera le plus de Palestiniens, une fois élu. D’autre part, les élections de mardi en Israël, ont mis en exergue la faiblesse politique chronique de ce pays qui n’arrive pas à élire un gouvernement fort, capable de prendre des décisions politiques fortes dans un contentieux ouvert depuis 1947. Or, durant les six dernières décennies, l’Etat hébreu s’est signalé par une fuite en avant effrénée consistant prioritairement à gagner du temps. Gagner du temps a été l’essentiel de la politique israélienne toutes ces années, mettant à profit les accalmies pour conforter la judaïsation des territoires palestiniens et singulièrement Jérusalem-Est.

Calmes ponctués d’agressions d’autre part.

A l’instar de la dernière offensive contre Ghaza qui fit plus de 1330 morts palestiniens, majoritairement des femmes et des enfants. Aussi, les élections de mardi en Israël ne feront que renforcer le stand-by qui ne travaille pas à la paix au Proche-Orient.

De fait, on ne peut prétendre à la fois oeuvrer à la paix, tout en refusant de céder la terre, principe sine qua non qu’Israël ignore totalement, avec en filigrane, les échecs récurrents du processus d’Oslo, de la Feuille de route (plan de paix, resté lettre morte) ou encore de la tentative de la Conférence d’Annapolis qui devaient aboutir à la création d’un Etat palestinien. Aussi, on est en droit de se poser la question : quelle Feuille de route faut-il, à Israël pour le rendre à la raison et lui faire comprendre que la sécurité de l’Etat hébreu dépend uniquement de l’existence à ses côtés d’un Etat palestinien ?

Les « amis » d’Israël ont-ils réellement insisté sur le fait que les Palestiniens, y compris Hamas, qu’Israël le veuille ou non, font partie de la solution et qu’aucune issue au conflit proche-oriental n’est envisageable sans la participation de la résistance palestinienne. Les 60 dernières années, malgré la puissance écrasante de l’armée israélienne, ont bien enseigné que la solution n’est pas, ne peut être militaire. A moins d’un nouveau pogrom, celui du peuple palestinien.

Solution finale que de fait appellent de leurs voeux les extrémistes israéliens. Aussi, l’issue du conflit israélo-palestinien dépend-elle aujourd’hui en premier lieu des Etats-Unis qui n’ont rien fait ces dernières années pour mettre en garde leur protégé israélien - lui assurant l’impunité pour ses nombreux crimes de guerre et crimes contre l’humanité - en lui conseillant de savoir raison garder. Si Israël a droit à la sécurité, il est tout aussi évident que les Palestiniens ont droit à un Etat doté de tous les attributs de la souveraineté.

Or, la « communauté internationale » a trop tendance à insister plus sur le droit d’Israël à se défendre que sur celui des Palestiniens de résister à l’occupation. Peut-on négocier avec son occupant qui, parallèlement, conforte cette occupation ? Israël prétend rechercher la paix quand, dans le même temps, il étend ses colonies de peuplement en Cisjordanie.

Aussi, que peut-on réellement attendre du futur gouvernement israélien ?

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