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Quelle est la démarche de la LCR ?
Publie le lundi 14 avril 2008 par Open-Publishing10 commentaires
Alain, Olivier, votre démarche vise-t-elle à construire un nouveau « grand » parti anticapitaliste ou à participer à détruire le PCF ?
– http://vivelepcf.over-blog.fr/artic...
par Emmanuel Dang Tran, secrétaire du PCF Paris 15, membre du CN du PCF
Nous sommes peut-être les mieux placés pour savoir que ce résultat ne résout pas tout. Mais la nette remontée du PCF, 9,3% aux cantonales, sur la base de 1300 campagnes locales ne masquant pas l’identité communiste, est une bonne nouvelle pour tous les militants révolutionnaires.
Il ne reste à ceux qui spéculent sur le « déclin inéluctable » du PCF que les colonnes du Monde pour expliquer qu’un bon score en est en fait un mauvais (Martelli, Grador…) ou celle de Rouge, l’hebdomadaire de la LCR. Alain Krivine, en politologue, s’y évertue à relativiser la « résistance au déclin » du Parti communiste.
Viendrait-elle contrecarrer les plans de la direction de la LCR ? Dans la motion majoritaire de son congrès, le « déclin du PCF » est présenté comme « continu et irréversible », notre parti comme « une force du passé », « incapable de rassembler » etc. Cet effacement du PCF serait l’une des principales validations de la constitution du NPA, le Nouveau parti anticapitaliste.
Alain Krivine, Olivier Besancenot, si vous voulez vraiment renforcer la lutte politique anticapitaliste en France, vous faites fausse route.
Militants aguerris, comment ne vous inquiétez-vous pas de l’extraordinaire complaisance médiatique dont vous bénéficiez, à l’heure où tout ce qui bouge un peu trop dans le mouvement social subit étouffement et répression ?
Aux élections municipales (il n’y avait quasiment pas de candidats aux cantonales), télévision et presse rangent la LCR parmi les gagnants, sinon les grands gagnants alors qu’ils minorent les résultats du PCF. Pourtant les listes LCR ou apparentées n’étaient présentes que dans un nombre limité de communes et obtiennent des résultats contrastés.
A y regarder de près, les listes LCR+ dépassent 5% dans une trentaine de ville (sur 80 où elles étaient présentes) avec quelques pointes au dessus de 10, mais aussi des résultats décevants par rapport à 2001. Surtout, l’extrême gauche dans son ensemble (LCR+LO+PT) est en repli sur 2001 dans la majorité des villes : Paris (3,3% à 2,7%), Angers (9,3 à 6,4), Blois (8 à 6), Bordeaux (4,4 à 3,6) ; Caen (5,3 à 4,8) ; Créteil (10,5 à 5,5) ; Lille (9,4 à 6,3) ; Le Havre (4,7 à 2,9 où une liste conduite par le PCF a obtenu 29%)…
Certes, la LCR supplante souvent LO mais l’irruption de l’extrême gauche aux élections municipales se produit de façon nettement atténuée par rapport à 2001. Des alliances étonnantes, par exemple avec des nationalistes régionaux, qui n’ont pas grand’ chose à voir avec la gauche, faussent aussi certains résultats.
Il ne fait pas de doute pour nous que les votes pour vos listes sont à ranger, comme ceux pour les candidats PCF, dans l’expression du refus de la politique au service du Medef et nous les apprécions comme tel, mais à leur juste niveau.
Pendant des années, la LCR a cherché les mots les plus durs pour fustiger l’électoralisme supposé des communistes. N’avez-vous pas conscience de tomber en plein dans cette déviation ? Olivier est sur tous les plateaux, dans tous les magazines. Sa figure stylisée est devenue un logo sur toutes vos affiches de France. Une chose est de se saisir d’une opportunité après la présidentielle, une autre de tomber dans le piège conduisant à l’opportunisme. Là encore, vous ne pouvez pas ne pas avoir mesuré cet aspect.
Construire un « grand parti anticapitaliste » sur les bases de résultats électoraux fugaces (voir l’expérience de Laguiller) et de la complaisance des media du capital : c’est illusoire.
Votre démarche nous frappe sur un autre point. Pendant des années, vous avez critiqué, souvent violemment, les reculs idéologiques sinon les compromissions, selon vous, du PCF. Maintenant vous n’imaginez pas constituer un parti de masse sans effacer les mots « communiste » et « révolutionnaire » du nom de votre parti. Pourtant l’anticapitalisme ne désigne pas un projet de société, encore moins la formule « 100% à gauche ». Si nous sommes pour redonner son sens au mot « gauche », force est de constater qu’il ne porte pas aujourd’hui une perspective politique anticapitaliste.
Pour ne prendre qu’un exemple, votre campagne pour une meilleure « répartition des richesses » relève du plus pur réformisme. Pour un parti marxiste, la remise en cause de la production capitaliste et de l’exploitation est centrale. L’expérience, notamment du PCF, montre qu’elle arrache aussi des concessions concrètes au capital.
La LCR existe sous une forme ou une autre depuis 40 ans. Depuis 40 ans, elle n’a jamais réussi à devenir un parti de masse et de classe comme le PCF. C’est un constat. Elle compte aujourd’hui officiellement 3100 adhérents dans toute la France, c’est moins que le nombre de candidats communistes aux dernières élections locales.
Nous pensons qu’un positionnement en apparence extrémiste s’est montré non productif dans la lutte des classes, qu’une forme d’organisation élitaire s’est avérée incompatible avec un ancrage dans les masses. Tenir des discours déterminés à la porte des entreprises qui sont liquidées et contribuer à organiser la lutte sont deux choses différentes. Nous pourrions en écrire beaucoup plus long sur nos différends historiques, mais ce serait vain aujourd’hui. L’une des constantes historiques de la LCR aura quand même été aussi d’attaquer le PCF…
Aujourd’hui, vous décidez de changer et de lancer un nouveau parti. C’est votre choix. Vous savez d’où vous partez et combien les « mutations » des formations politiques sont lentes. L’idée d’un changement de nom de la LCR n’est d’ailleurs pas nouvelle. La direction l’a avancée il y a déjà plusieurs congrès. Il est prévu aussi que le « nouveau » parti reste adhérent de la 4ème internationale, trotskyste.
Nous nous retrouvons le plus souvent en ce moment du même côté dans les luttes. Des alliances politiques locales ont pu se nouer. Pas de problème. Mais si vous êtes des révolutionnaires, il serait irresponsable (en plus d’être illusoire) d’imaginer fonder le développement de votre parti sur le déclin du PCF.
Le PCF connaît une crise interne. Nous pensons que la ligne de la direction d’effacement de l’identité et des positions de notre parti en est principalement la cause. Elle laisse un grand espace vide dans les media et aussi dans le pays. Momentanément. Encouragés par les résultats des élections locales, déterminés devant l’aggravation de la politique au service du Medef, des milliers de communistes dans toute la France entendent faire vivre leur Parti et ses organisations sur une base de lutte.
Par sa théorie, sa forme d’organisation, les combats de ses militants, le PCF a fait ses preuves et a contribué de façon déterminante à toutes les avancées sociales et démocratiques dans notre pays. Le capital le sait bien et ne relâche jamais ses campagnes anticommunistes.
Si vous voulez vraiment lutter contre la politique du patronat et du pouvoir, vous n’avez pas intérêt à rechercher l’affaiblissement du PCF, à livrer, même à votre corps défendant, avec l’aide des relais du capital, une « concurrence faussée et déloyale » au parti historique des travailleurs en France.
Nous ne vous y aiderons pas !
Messages
1. Quelle est la démarche de la LCR ?, 14 avril 2008, 18:29
Mais enfin, deux sont liés :
– Détruire ce qui reste du PCF qui est devenu aujourd’hui complètement obsolète et ambiguë au regard du Part Socialiste,
– Refaire un nouveau parti qui intègrera les débris du PCF (et il y en a),, et de nouveaux militants qui ne trouvent plus leurs comptes dans la Gauche.
Mario
2. Quelle est la démarche de la LCR ?, 14 avril 2008, 19:00, par Daniel Dauphiné
Bonjour,
Le camarade du PCF se raconte des histoires mais sans trop y croire, me semble-t-il.
Ce n’est pas la LCR qui fait que les masses, les syndicalistes, les électeurs se séparent du PCF et de son influence, c’est bien la politique du PCF.
Politique qui aujourd’hui à Grenoble se traduit pas des listes communes aux municipales avec le Modem et des gens de l’UMP.
Permet moi de te rappeler les conséquences de l’union de la gauche, de la gauche plurielle, que vous êtes prêt, pour une partie importante du PCF à refaire.
C’est leur droit.
C’est ses choix qui conduisent le PCF au déclin, pas la LCR.
Daniel Dauphiné.
3. Quelle est la démarche de la LCR ?, 14 avril 2008, 19:00
"l’extrême gauche dans son ensemble (LCR+LO+PT)"
cher camarade héritier de Léo Figuère,
quezaco cette "analyse" ? je soutiens le PT dans son chemin pour construire un parti ouvrier indépendant pour le socialisme la démocratie et la république , je ne me sens pas "d’extrème gauche ! mais de gauche héritier des communards.
Prends le temps, par honnêteté socialiste, de te renseigner sur les programes.
D31
1. Quelle est la démarche de la LCR ?, 14 avril 2008, 19:06
PT ? PT ? Qu’est ce que c’est que ce truc ? Ca existe le PT ? Mais où est-il ? Je ne l’ai jamais vu !
Mario
2. Quelle est la démarche de la LCR ?, 14 avril 2008, 20:01, par CD
A quoi sert des débats aussi boutiquers quand il s’agit d’unir la gauche PCF - LCR - PT - LO et une petite partie du PS ?
Il s’agit de marginaliser le courant social-libéral rose ou vert -rose voire rouge-rose mais sans doute pas de l’exclure totalement. Ma formule est de lui donner le strapontin. Cela ne se fera pas avec du sectarisme !
En guise de repères même si le texte est "vite dit" ici ou là : LES GAUCHES
Par Christian Delarue
http://www.pag69.org/article.php3?id_article=49
4. Quelle est la démarche de la LCR ?, 15 avril 2008, 06:23, par BC
La destruction du PCF, qu’Emmanuel se rassure, la direction du PCF et le PS s’en chargent avec une efficacité certaine...
1. Quelle est la démarche de la LCR ?, 15 avril 2008, 06:46
La justesse de la ligne politique ne se mesure ni au nombre de militants, ni au nombre de voix obtenues lors des élections, la puissance du PCF d’après guerre et son effondrement actuel devraient vous servir de leçon et vous éviter de dire des inepties.
Mario
5. Quelle est la démarche de la LCR ?, 15 avril 2008, 09:25, par Copas
Il ne faut pas s’illusionner sur les forces en présence, la difference en nombre de militants est beaucoup plus réduite que de comparer adhérents du PCF et de la LCR.
Les adhérents des uns et des autres ne recouvrent pas la même notion.
Sur la question électorale : Il ne s’agit pas, pour les uns et les autres, de s’engager à moitié dans une campagne électorale mais de savoir à quoi elle doit servir. L’électoralisme c’est quand on croit qu’avec des postes d’élus on va changer le monde.
Si il s’agit par contre de se servir à fond d’une élection parce qu’elle est un moment privilégié où les gens ont les oreilles un peu + ouvertes à la politique .
Mais les campagnes électorales, voir même l’obtention de postes électifs ne doivent avoir qu’une fonction , renforcer le mouvement social, se mettre au service du mouvement social, appeler au mouvement social, renforcer l’organisation du mouvement social et non voir en une élection l’arrivée au nirvana de la politique.
La bataille électorale n’est utile qu’en ce qu’elle peut renforcer, en terme organisationnel, quelque chose qui n’est pas dans le champ étriqué de la démocratie réduite et sous surveillance que nous connaissons.
A une époque le PCF a eu de bons orateurs, aptes à soulever des foules, pas forcement sur la meilleure des politiques (comme Besancenot), utilisant au mieux les tribunes concédées, il n’y a pas de mal à cela (je pense à Duclos par exemple et pourtant ....). A une autre époque nous avons eu la pantomime de Marchais qui eut accès à plein aux petites lucarnes (Besancenot écrasé à côté en terme d’accès aux médias) pour impulser un discours ridiculisant le PCF et ses militants.
Les élections (telles que le système conçoit de façon étriquée la démocratie) comme l’utilisation des médias n’ont qu’une fonction pour les communistes , se mettre au service de la mobilisation politique et sociale, renforcer l’indépendance (donc l’organisation) de la classe ouvrière. Le faire avec le maximum de talent et avec un discours clair et audible ne s’improvise pas et nécessite d’avoir d’abord une ligne politique claire et compréhensible.
Sur la question de la LCR il faut bien voir que cette petite organisation s’est battue pendant des dizaines d’années pour infléchir la ligne politique des partis de gauche, sans succès. Du moins elle a obtenu plus de succès en se décidant à ne plus s’en préoccuper autant et à se construire directement sans attendre.
C’est + le désintérêt vis à vis du PCF qui fait soucis maintenant qu’autre chose.
C’est à méditer.
Toutefois que ce soit pour la LCR comme pour le PCF le débat n’est pas centré sur qui pique quoi à qui , mais quelle ligne politique on avance, au service de quoi.
Et dans l’article cité c’est bien de voir que ce qui est déterminant c’est de se rendre compte que c’est la participation à la bataille sociale qui compte, pas d’essayer de dresser des rembardes se basant sur la couleur du drapeau et des mots pour camoufler pudiquement la mauvaise couleur des actes (à ce sens l’expérience de Refondation communiste construite un peu d’une façon identitaire a volé en éclat dans la participation au prodisme, la liquidation venant là avant le changement de nom ).
6. Quelle est la démarche de la LCR ?, 15 avril 2008, 13:48, par oeil de bison
une très bonne vidéo a écouter avec toute votre attention
http://www.megavideo.com/ ? r =6G71DLX9
"on nous prend pour des cons "
pas vraiment surpris , content de s’être pas trompé de beaucoup ,presque
dans le mille
1. Quelle est la démarche de la LCR ?, 15 avril 2008, 17:32
merci d’utiliser le formulaire pour créer les liens, sinon ils ne fonctionnent pas !
– http://www.megavideo.com/?r=6G71DLX9