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Quelle stratégie ?

Publie le dimanche 5 décembre 2010 par Open-Publishing

Où en sommes-nous, du socialisme ?

Au jour d’aujourd’hui, on constate l’existence de 2 types de partis communistes :

 ceux de la gauche européenne
 ceux de l’héritage de la IIIème Internationale.

Les premiers fondent leur stratégie sur l’alliance avec la social-démocratie libérale. Les seconds ne jettent pas le bébé socialiste avec l’eau du bain stalinien.

Les premiers sont prudes et c’est offusqués qu’ils évoquent l’URSS, "pressés" (sic !) de se démarquer de la période soviétique. Les seconds n’ont cure du gâchis laissé par le socialisme réel.

Cet état de fait qui sépare 2 courants du marxisme créent les conditions d’une stagnation de l’Histoire. Voyons ce que donne l’état de l’opinion mondiale.

Alors que la crise du capitalisme entraîne ce dernier dans des contradictions inédites et très accusées, on ne note pas une progression des idées en faveur d’un besoin de changement radical. A la lumière de ce qui se laisse voir, le capitalisme, aussi en crise soit-il, semble pouvoir dormir du sommeil le plus tranquille. Nulle menace ne semble politiquement l’inquiéter.

Je laisse délibérément sous silence toute allusion aux organisations groupusculaires dites d’extrême-gauche : elles furent groupusculaires dès leur apparition et elles restent marginales et anecdotiques. Marginal et anecdotique aussi le Front de Gauche qui n’a ni théorie sociale ni ambition de changement profond. Son programme ne voit pas plus loin que 2012 et se réduit à une manoeuvre électoraliste sans lendemain.

Lorsqu’on voit des DSK à la tête du FMI, des Papandréou offrir à son peuple, qui a voté pour lui, une politique de rigueur à seule fin de financer le coeur même du capitalisme, représenté justement par DSK ; quand on voit Zapatero ou son homologue portugais s’atteler à la même tâche que Papandréou ; quand on entend les Aubry, Hollande, Valls, ratiociner sur les vertus de DSK, on ne peut que refuser ce qu’ils sont. Souvenons-nous, quand même, du travailliste Blair qui envoya son armée détruire l’Irak et les Irakiens dans une guerre meurtrière et cynique au moyen d’un piteux mensonge à la face du monde.

Il y eut l’expérience chilienne d’une union de la Gauche finissant dans le sang, les barbelés et le coup d’Etat. Puis l’expérience française qui s’acheva par le suicide du 1er ministre, le retour offensif de la droite décomplexée et un taux de chômage jamais atteint dans le pays. Rappelons-nous, c’est pas si vieux ce benêt de Jospin ignorant jusqu’à l’ultime seconde qu’il envoyait Le Pen au 2nd tour alors qu’il mordait pitoyablement la poussière.

La droite, on vient de la voir à l’oeuvre : indifférente et cynique, elle est allée au bout de sa réforme des retraites. Un grand pas en arrière. Appliquée à reprendre tous les acquis sociaux si chèrement conquis au long de 2 siècles...
Droite et gauche social-libérale aux affaires ont exactement à l’identique : servir le capital avec le même zèle avec, s’il le faut, le même recours aux moyens répressifs, police et armée.

Le PKK n’a pas tort, n’en déplaise à beaucoup. Nous sommes enjoints à agir. Et à agir dans les conditions du temps. C’est-à-dire au coeur de cette époque où les guerres et les violences occupent l’avant-scène et l’arrière-scène de l’activité des hommes. Je loue ces militants révolutionnaires qui souhaiteraient la jouer civilisée, pacifique, électorale et légaliste. Mais ouvrez les yeux ! Et ouvrez-les bien !

On veut quoi ? Renverser l’ordre bourgeois, c’est-à-dire les moyens économiques, politiques et sociaux qui sont là pour l’exploitation des travailleurs. Et même l’oppression. Tant mieux si cette oppression se fait sans troubles. Sinon, tant pis. Des tas de Pinochet, de Franco, de Mussolini, voire de Hitler sont là pour prendre la relève.

Quoi ? Le peuple pourrait être mobilisé, vigilant et citoyen et ça suffirait à rendre pacifique le changement et le renversement du système exploiteur ? C’est quoi, ça ? La dernière de Carambar ?

Regardons le monde, notre monde : il est hérissé d’ogives nucléaires ! Un Ahmadinejad qui n’est une menace de rien se voit dénoncer comme le dernier des renégats. Saddam Hussein de même. Sont-ils contre l’ordre bourgeois ? Non. Les Taliban mis en place, financés et armés par l’impérialisme ? Non plus. Alors quoi ?

La logique capitaliste parvenue à l’étape de l’impérialisme mondialisé. C’est même pas des salauds, des fous ni des crevures. Ce sont des réalistes, des serviteurs fidèles de la machine à profit.

Car tel est notre monde : celui-là : fabriquer des armes pour s’en servir.

Qu’est-ce que peut bien signifier vouloir démocratiser l’Europe de l’OTAN, de la Bourse, de Belgrade bombardée et de l’Afghanistan occupée par 40 nations étrangères ?

Vlouf, arrivent Martine Aubry, DSK ou Ségo, suivis de Hue, Buffet ou Laurent et voilà tout ça démocratisé ? On rencarde les armes et, promis ! on s’en sert plus ? On spécule plus ? Le CAC 40 rend tout à l’Abbé Pierre ?

Aimons-nous les guerres ? Les guerres civiles ? Non et pourtant. Il faut terrasser ces ennemis de classe, s’opposer à eux et à leurs alliés. L’ouvrier qui vote UMP est-il un ennemi ? Apparemment non. Mais il pourrait se trouver en face. Un jour. Et alors quoi, on lui lit le passage où Jésus tend l’autre joue ?

Car nous avons des ennemis de classe. Qui, aujourd’hui jettent les prolos à la rue, délocalisent, s’en foutent quand beaucoup ne vont même plus au pôle emploi. C’est quoi, cette misère qu’on nous refile : RSA, restos du coeur, téléthon, edf coupée, huissiers expropriateurs. Ca se démocratise, ça aussi ?

Marx écrivait : Prolétaires de tous les pays, unissez-vous. Soyons ce spectre qui hante le monde. Chantons l’Internationale. Mourons s’il le faut. Mais dignes et debout.

Ou alors, allez à la messe. Celle de Laurent qui n’a jamais eu faim...