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Questionnaire pour le Congrès Extraordinaire du PCF

Publie le samedi 11 août 2007 par Open-Publishing
7 commentaires

Ci-dessous mes réponses au questionnaire pour le Congrès Extraordinaire du PCF :

1 Dans quelle société vivons-nous ?
Que faut-il y changer ?

ALe capitalisme aujourd’hui

Comment qualifier le capitalisme aujourd’hui ? A-t-il changé et en quoi ?

Le capitalisme est le capitalisme. Il a évolué mais ses fondements restent les mêmes (propriété privée des moyens de production, exploitation du prolétariat par la bourgeoisie...).

Quelles sont les nouvelles formes d’exploitation, d’aliénation et de domination ?

Pas de nouvelles formes d’exploitation, les mêmes qu’avant.

Le combat pour le dépassement du capitalisme est il nécessaire ? Est-il possible ? Est-il suffisant ?

Il ne faut pas « dépasser » le capitalisme, il faut l’abolir ! Est-ce qu’à l’époque de l’esclavage les militants anti-esclavagisme voulaient « dépasser » l’esclavage ou l’abolir ? Le capitalisme est une oppression et une exploitation de l’humanité : il faut le supprimer et le remplacer par le communisme.

Le Parti Communiste Français a-t-il suffi samment pensé l’impact
des questions écologiques et internationales, la révolution
informationnelle, les découvertes scientifi ques et techniques ?

Le PCF reste encore trop dans une logique productiviste. La croissance économique est une impasse car il faudrait 3 planètes si le monde entier vivait comme la France. Il faut défendre la décroissance, la baisse de la production et de la consommation. De plus le PCF doit cesser de soutenir le nucléaire et doit condamner totalement les OGM y compris en laboratoire.

Ces enjeux sont-ils porteurs d’une obligation à renouveler
son analyse théorique et pratique du monde ?

Non.

B Une société en mouvement

La classe ouvrière a-t-elle disparue, sa structuration s’estelle
modifiée ? Comment la définir aujourd’hui ?

Non elle n’a pas disparu. Elle regroupe les ouvriers de l’industrie, mais également les employés des services.

Les aspirations profondes de notre peuple ont-elles
changé ? Comment peut-on les caractériser ?

L’individualisme s’est développé. Il ne tient qu’à nous de changer cela.

La société française a-t-elle « glissé à droite » ? Les Français
partagent-ils majoritairement les idées de la droite, ou n’y sont-ils
pas perméables devant la faiblesse de celles de la gauche ?

Les français, si le PCF fait un travail correct, doivent pouvoir être (re)conquis aux idées de gauche et aux idées communistes.

C Quelles luttes pour une autre société ?

Quels sont les espaces de résistances à la mondialisation capitaliste ?

Ils sont nombreux et le PCF doit en créer et les développer.

Le Parti Communiste Français n’a-t-il pas négligé
des formes émergentes de lutte, de résistance
et de dépassement du capitalisme ?

Oui : le PCF ne s’intéresse pas assez à ce qui se passe en Amérique Latine (notemment Venezuela, Bolivie et Cuba). Pourtant c’est là que le socialisme se construit aujourd’hui.

Comment convaincre que la mondialisation du capitalisme
n’est pas une contrainte insurmontable ? Comment redonner
du crédit aux idées de progrès social, de changement
et de partage dans le monde d’aujourd’hui ?

En ayant de nouveau un programme marxiste, défendant la propriété collective des moyens de production, on peut facilement convaincre que le changement est possible.

Comment travailler à reconstituer une solidarité entre salariés
dans un monde où le travail est aussi éclaté ? Comment
convaincre que les salariés, les chômeurs, les précaires,
les retraités, etc... ont les mêmes intérêts politiques ?

Développer la conscience de classe.

2 Sur notre projet

A Le communisme en question ?

Quel sens donner aujourd’hui au
mot de communisme ?

C’est le marxisme : société où l’ensemble des moyens de production et d’échange (entreprises, usines, banques, terres, transports...) sont nationalisés et placés sous le contrôle des travailleurs

Quelle est l’image de ce mot dans l’opinion ?

Mauvais à cause de la propagande capitaliste et à cause de l’URSS. Le PCF doit expliquer le communisme à la population pour que son image soit meilleure.

Faut-il continuer à s’y référer ?

Absolument, c’est primordial si on veut changer la société.

Le PCF est-il encore marxiste ?
Le PCF a abandonné les idées marxistes au profit du réformisme antilibéral. C’est un tord très grave. Il faut réparer cette erreur.

Est-il seulement marxiste ?

Parce qu’il est marxiste, le PCF doit défendre également les idées féministes, écologistes, de paix...

B Quelle identité pour quel
projet et quelle politique ?

Quelles sont les valeurs essentielles
défendues par le PCF ?

Le PCF doit défendre un projet de société : le communisme. Et pas seulement des « valeurs ».

Le projet communiste ne se définit-il pas
principalement en « creux », n’est-il pas
d’abord « anti » avant d’être « pour » ?

Le PCF n’a plus de projet crédible car il a abandonnée la perspective communiste. Il faut adopter un projet communiste c’est à dire notemment la nationalisation sous contrôle ouvrier des entreprises.

Quel projet politique pour une
organisation comme le PCF ?

Le communisme (marxisme), tout simplement.

Comment mieux agir et intervenir à l’échelle de
la France, de l’Europe et du monde ? Comment
mieux démontrer que les moyens d’une autre
politique existent et parvenir à rendre crédible
un projet de transformation sociale ?

En ayant un projet clairement communiste, on pourra aisément convaincre.

Comment casser cette image d’un parti
qui ne s’adresserait pas à l’ensemble des
hommes et femmes, mais seulement aux
hommes et femmes les plus en difficulté ?

Le PCF doit s’adresser à la classe ouvrière, aux travailleurs. Mais pas à la bourgeoisie et au patronat.

Quelles batailles d’idées faut-il mener et
comment être mieux compris et entendu ?

Il faut mener la bataille d’idée théorique sur le programme communiste.

3 Sur notre organisation.

A De quelle organisation politique avons-nous besoin ?

Quelles sont l’implantation et l’influence réelle du PCF, notamment dans les quartiers
populaires, dans le monde du travail, dans la ruralité, auprès des intellectuels, etc.. ?

Implantation en recul, mais encore importante. Il faut reconquérir les bastions perdus.

Peut-on concevoir, à partir du potentiel communiste,militant, historique et intellectuel, son
propre dépassement pour poursuivre un projet politique d’émancipation humaine, de visée communiste ?

Le PCF ne doit pas « dépasser » quoi que ce soit, et la « visée » communiste est insufisante. Le parti doit défendre la mise en place du communisme et pas une simple « visée » communiste lointaine.

Comment concevoir son rôle d’organisation politique ?Doit-il changer de nom, de mode d’organisation ?

Il ne faut pas changer de nom. Nous sommes communistes et nous devons l’assumer.

La forme « parti » est-elle à revisiter ?

Non. L’individualisme défendu par les capitalistes prétend que l’organisation collective (partis, syndicats...) est dépassée : c’est un piège. L’organisation c’est la force du PCF, un parti c’est la classe ouvrière qui s’organise pour être plus forte et défendre ses intérêts.

Faut-il aller vers la création d’un nouveau parti ?

Non. On a un parti avec 140 000 militants, une histoire riche, une influence encore importante au niveau syndical et associatif... Pas question de s’engager dans une aventure incertaine de recomposition politique avec des forces qui veulent nous pousser à abandonner les idées communistes pour devenir définitivement réformiste.

B Quel fonctionnement et quel militantisme ?

Que signifie être un-e élu-e, un-e dirigeant-e communiste ?

Un élu communiste doit se servir de son mandat pour obtenir des avancées sociales, mais surtout comme tribune pour les idées marxistes (suivant en cela les recommandations de la 3ème Internationale). Avoir le maximum d’élus n’est pas une fin en soi, le plus important c’est de dévolopper les idées marxistes dans la population et organiser la population au sein du parti.

Jouent-elles-ils leur rôle ?

Non. Trop de compromission avec le PS, et abandon de l’objectif de tribune pour les idées marxistes.

Que veut dire militer aujourd’hui ?

Militer c’est aller auprès des travailleurs dans les usines, les quartiers, les universités... pour les convaincre des idées communistes. C’est se battre pour obtenir des acquis sociaux, défendre l’action collective en entreprise (syndicalisation, grève...) et dans la rue (manifestations, occupations...).

Comment faire vivre la diversité des idées au sein d’une organisation politique tout en
assurant le respect des choix majoritaires ?

En légalisant le droit de tendance et en donnant à ces tendances la possibilité de s’exprimer auprès des militants.

Comment être plus attractifs auprès des jeunes ?

En ayant un discours moins « mou » et plus clair. En utilisant plus les nouvelles technologies dans le militantisme (sites internet, blogs, vidéos...).

Comment mieux s’épanouir dans son engagement et rendre plus efficace le militantisme ?

En redévellopant les cellules de quartiers et d’entreprises qui ont été abandonnées. En faisant plus de réunions au niveau des cellules, en faisant plus de moments conviviaux (bals populaires, barbecue...).

4 Sur le rassemblement et les alliances.

A quoi correspond aujourd’hui la gauche ? Quelle devrait-être la place du PCF au sein de la gauche ?

La gauche correspond aux partis politiques suivants : LO, LCR, PCF, Verts. Le PS n’est plus de gauche depuis qu’il s’est converti au libéralisme en 1983 avec Pierre Mauroy. Cependant il existe au PS des militants de gauche sincères, mais ils sont en minorités. En outre, les électeurs du PS sont majoritairement de gauche.

La gauche a historiquement deux sensibilités : réformiste (SFIO, PS d’avant 1983) et marxiste (PCF). Le PCF doit revendiquer son héritage marxiste et défendre les idées marxistes au sein de la gauche. Le PCF ne doit pas être un simple parti de gauche mais un parti marxiste et révolutionnaire.

Qu’est-ce qui explique l’échec de la stratégie de rassemblement et celui de la candidature
commune aux élections présidentielles ?

Il s’agissait d’une mauvaise stratégie. En effet on a cherché à travailler avec des forces politiques qui n’avaient comme seul objectif que la recomposition politique.

Que faire face aux logiques institutionnelles favorisant le bipartisme et comment rendre possible un rassemblement majoritaire sur une politique de gauche et de transformation sociale ?

Il faut revendiquer notre différence par rapport au PS.
Quels rassemblements et alliances pour demain ? Le PCF doit-il passer de nouvelles alliances pour retrouver une crédibilité politique ?

Déjà, il faut cesser les alliances avec le PS tant au niveau local que national tant que ce parti mène une politique libérale. Des alliances électorales et/ou gouvernementales avec les forces réellement de gauche (LO, LCR, Verts...) ne sont pas à exclure, mais elles ne doivent pas être une fin en soi. Ces alliances doivent se limiter au terrain électoral et de gouvernement (local ou national) et ne doivent pas être une forme déguisée de recomposition politique visant à fusionner le PCF avec d’autres partis.

Peut-on être à la fois un parti « révolutionnaire » et « de gouvernement » ? Comment ?

Oui. Il faut accepter de gouverner mais pas à n’importe quelle condition. Il faut gouverner uniquement si nous sommes en position de force pour imposer une politique de gauche. Cela ne doit jamais empêcher le PCF de développer l’esprit et l’action révolutionnaire auprès des masses. La prise de pouvoir des masses par la voie révolutionnaire (que ce soit par les élections ou par les armes) doit rester la priorité du PCF. La participation à un gouvernement simplement de gauche (c’est à dire antilibéral mais pas anticapitaliste et marxiste) est possible pour améliorer les conditions de vie de la population, mais il faudra faire comprendre au peuple les limites d’un gouvernement réformistes et pousser à un gouvernement anticapitaliste et marxiste.

5 A propos du questionnaire lui-même

Verriez-vous d’autres sujets que nous devrions impérativement
traiter ? D’autres problèmes à aborder ?

Traiter la question de la formation : il faut recommencer les formations pour les militants, rouvrir les écoles du Parti. Lénine disait « Pas de révolution sans théorie révolutionnaire ». Le rôle du PCF c’est de diffuser la théorie marxiste au sein du peuple, donc cela passe par la formation des militants au marxisme.

Sur l’organisation interne : il faut légaliser le droit de tendance, pour permettre aux différents courants de pensée au sein du PCF de s’organiser et de s’exprimer et ainsi développer la démocratie au sein du parti.

Quelles questions vous paraissent les plus importantes, prioritaires ?

Le plus important ce sont les questions de programme : redonner au PCF un programme et une orientation clairement marxiste.

Avez-vous des remarques particulières à formuler (sur la dernière période, sur ce que
nous devrions faire, sur l’organisation du congrès...) ?

Je suis particulièrement inquiet concernant le Congrès extraordinaire.
En effet, le rapport de Marie-George Buffet au Conseil National des 22 et 23 juin, et le contenu de la discussion au CN, mettent en lumière la volonté de la direction du parti de poursuivre et amplifier la liquidation du PCF et de son héritage communiste.
Ces dernières semaines, les appels et pressions se sont multipliés pour obtenir une recomposition politique à la gauche du PS. Que ce soit l’appel "Gauche Avenir" regroupant des membres du PS et du PCF ou les appels du pied de Jean-Luc Mélenchon, abondamment relayés dans l’Humanité en faveur d’une recomposition du style Die Linke.
L’objectif de tout cela c’est que le PCF se fonde en un grand parti "antilibéral" réformiste, abandonnant définitivement toute référence au marxisme et au communisme.
En Allemagne, le nouveau parti Die Linke qui est présenté comme un modèle à suivre dans l’Humanité risque d’adopter comme programme politique le programme du SPD d’avant 1998 (depuis 1959 le SPD a abandonné toute référence au marxisme).
Veut on forcer le PCF à faire lui aussi son Bad Godesberg ?
Il n’en est pas question ! Il nous faut résister aux sirènes de la recomposition politique. De plus, ces débats autour de la recomposition de la gauche permettent d’éluder le vrai débat qui doit être "quel programme pour le PCF". Plutôt que de s’interroger sur les faiblesses réformistes du programme du PCF, on essaye de nous faire regarder du côté de la recomposition politique.
Une autre inquiétude concernant l’organisation du Congrès : l’appel insistant de la direction du parti aux contributions externes au parti. On demande à ce que les non-communistes donnent leur opinion, et cela risque de dessaisir les militants communistes de leur souveraineté.
En outre, la direction du parti dit que le débat doit avant tout porter sur "la gauche". Comme si le PCF n’avait pour seule vocation que d’être un parti de gauche et de prendre la place que le PS a laissé en virant à droite. Mais le PCF a vocation à être un parti de gauche certes, mais aussi un parti anticapitaliste et communiste. Etre de gauche c’est bien, être marxiste et révolutionnaire c’est mieux !
Autre chose qui me gêne dans la préparation de ce congrès c’est qu’il n’y aura pas de base commune ni de textes alternatifs. Les communistes n’auront pas la possibilité de débattre sur des textes d’orientation politique. Et c’est là que cela m’amène à une autre critique : le risque d’étouffement du débat démocratique. Les différentes sensibilités (je ne dis pas tendances, car le mot est tabou au PCF) qui s’expriment au sein du parti auront-elles la possibilité de partager leurs analyses auprès des militants ? Ou va-t-on comme au 33ème Congrès et durant le processus unitaire antilibéral donner principalement la parole à la direction bufféiste et à ses alliés huistes et refondateurs, mais une censure complète des orthodoxes et des marxistes ?

Quelques renseignements

Etes-vous membre du Parti communiste français ?

Oui

Quel est votre âge ?

22 ans

Quel est votre sexe ?

M

Quelle est votre profession ?

Étudiant

Messages

  • Yann, une question : comment se fait-il qu’un chrétien comme toi ne fasse aucune référence dans ce texte à l’absolue nécessité pour le PCF de prendre en compte un héritage multiforme dans le "paysage" communiste et révolutionnaire français, héritage qui englobe le progressisme chrétien ? Réduire les sources du PCF au seul marxisme, faire à nouveau du marxisme le seul trait théorique du parti, n’est-ce pas un retour en arrière, trés loin, à la politique "classe contre classe" par exemple ? Le vrai besoin de "transcendance" dont la politique révolutionnaire a besoin, où est-il dans tes réponses au questionnaire du PC ? La nécessaire vision mondiale des problèmes et de leurs solutions, la remise en cause fondamentale de la croissance à "l’occidentale", où sont-elles ?. Depuis longtemps (depuis l’ère Marchais et un fameux article dans l’Huma du dit Marchais :"De faux révolutionnaires à démasquer"), le divorce est flagrant entre le PCF et les forces vives de la société (ce que Gramsci appelait le "bloc historique"). Rétablir cette confiance nécessite beaucoup plus qu’un simple "retour aux sources", en fait repli sur le passé. Il faut faire du neuf. "Etre radical, c’est prendre les choses à leurs racines" disait Marx. Rien ne peut être tabou, même pas un éventuel changement de nom mais ce n’est pas le plus important). Encouragements aux membres du PC pour cette tâche et souhait que les communistes non adhérents au PCF (la majorité !) puissent participer à ce débat, mais là je crains de rêver encore !

    Alain et http://dialogues.canalblog.com

    • Pas mal mais je trouve que tu te laisse un peu avoir pas la mode "néo-malthusienne" (trois planètes...décroissance...)

      Pour partager de la richesse il faut en produire !

      Quant au nucléraire c’est une source d’energie immense et sans émission de gaz à effet de serre, ce n’est peut être pas la panacée mais c’est non négligeable !

      Léo PCF 20 ans

    • Bravo pour ton travail Yann. Toi qui es tout jeune tu m’encourages à faire de même et je le suis beaucoup moins que toi.

      A propos de "dépassement" du capitalisme, je te suggère d’aller voir sur ma réponse à la contribution de Nose de Champagne une retranscription de l’explication de Lucien Sève qu’avait donné La Louve sur un autre fil en réponse à la question d’un ami du site à ce sujet. J’avais trouvé ça intéressant.

      Maguy

    • A Léo sur la croissance

      Il est curieux d’entendre un membre du PCF employer exactement la formule des droites "pour partager les richesses, il faut en produire". Les richesses, elles sont déjà là, et bien là, le problème est de les faire fructifier intelligemment et de les répartir avec équité. En rester à la croissance pour la croissance est dépassé, sauf pour les capitalistes qui disent :"Qu’importe les moyens pourvu que les profits suivent !". C’est ainsi que le trafic officiel des armes et le non-officiel de la drogue sont devenus les secteurs économiques les plus rentables. Au détriment de la vie des êtres humains. C’est ainsi que le tout nucléaire et le tout automobile sont en train de contribuer à la mort de notre planète. "Une science qui nous rende maîtres et possesseurs de la nature", disait Descartes : ce scientisme, trop repris par le PCF, ne doit-il pas être remis en question ? La décroissance intelligente, soutenable, est une option à examiner. Elle n’implique aucun retour au passé, mais une meilleure prise en compte de l’avenir. Le socialisme, le communisme eux-mêmes se définissent d’abord par leurs buts (permettre le développement de chacun et de tous) et non d’abord par leurs moyens (qui varient forcément suivant les époques). Si les moyens sont scientifiques, les buts sont une rupture, un "acte de foi". Inventer un possible qui n’est pas sur le prolongement du passé. La croissance à l’occidentale, la croissance pour la croissance, à tout prix et à n’importe quel prix, ça c’est du passé. Qu’en penses-tu Léo ?

    • Alain, je ne sais ce que Léo en pense, mais,

      Pour ma part, il y a longtemps que je me dis "continuer à parler de la croissance pour la croissance comme but pour les communistes, parceque ce serait la condition d’une bonne répartition des richesses, il y a quelque chose qui cloche !!".

      Quelque chose comme : la course en avant effrénée de la croissance, pour permettre la course en avant effrénée de la consommation et de la surconsommation anarchique, avide d’Avoir.

      comme si le bonheur était d’accumuler de l’Avoir, de posséder le plus de choses possible,

      comme si la Liberté était de faire n’importe quoi, n’importe quand, n’importe comment, sans réfléchir aux conséquences de nos choix de comportement, pour les humains comme pour la nature et l’environnement !!

      Ce serait continuer et perpétuer le même mode de vie imbécile et pernicieux pour la société comme pour l’individu d’aujourd’hui, ce serait laisser en l’état et bien plus encore, nourrir le terrain pervers des mentalités erronées et égoïstes qui ont permis la naissance et l’édification du Capitalisme monstrueux d’aujourd’hui et donc permettre sa renaissance à court terme.

      Ne vaudrait-il pas mieux une croissance raisonnable, fondée sur les besoins vitaux et la culture qui permettrait justement une réflexion commune sereine sur les vrais besoins et les faux besoins, la lucidité sur l’interdépendance des choses qui fait que la qualité de notre vie et de notre environnement dépend de la qualité de notre choix de société, mais aussi de la qualité et de la pertinence de nos comportements au sein de cette société ?

      Ce seraient des choix d’une société nouvelle et d’un véritable nouvel art de vivre qui mettrait non seulement l’Humain (enfin en harmonie avec des valeurs humanistes pour lui-même et son environnement vital) au centre du fonctionnement de la société mais aussi la qualité d’ETRE de cet Humain au détriment de cette obsession psychotique perverse et insensée de l’ AVOIR qui est en train de détruire l’humanité et la planète où elle a vu le jour.

      Maguy

    • A Maguy

      D’accord avec toi. Il n’est pas question d’arrêter la croissance, tant que des milliards d’hommes dans le monde et des millions dans nos pays "développés" n’ont pas encore les moyens d’une vie pleinement humaine. Il ne peut être non plus question de continuer comme si la course folle de la croissance capitaliste, la croissance pour la croissance, ne mettait pas en péril en même temps l’homme et la nature sans laquelle l’homme ne peut vivre. Il faut donc une nouvelle croissance, fondée sur l"épanouissement de tous les hommes et non l’ asservissement du plus grand nombre pour le bien-être de quelques-uns. Ce type de nouvelle croissance, on l’appelle (peut-être faudrait-il l’appeler autrement ) décroissance. Pour envisager la mise en pratique de cette décroissance (relative, ou soutenable), n’est-il pas évident qu’il faut avoir une vision planétaire des problèmes et de leurs solutions. Le socialisme ou le communisme (quel nom ? ) du 21ème siècle sera planétaire ou ne sera pas. Le soutien à l’URSS jusqu’au bout, par exemple lors de l’invasion de l’Afghanistan,le ralliement à la force de dissuasion et au tout-nucléaire, la participation à l’Europe des requins, l’absence de politique africaine, etc : depuis les années 70, le PCF n’a plus de vision planétaire. Ca n’est pas grave pour un parti conservateur. C’est mortel pour un parti qui se veut révolutionnaire, et qui est né sur une base internationaliste.

      Alain et http://dialogues.canalblog.com