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(libre belgique) (...)
"Qui sème la misère récolte la colère.
La violence est en celui qui supprime les emplois, pas dans celui qui se défend pour essayer de les conserver", estime Bruno Lemerle, délégué du principal syndicat français CGT chez Peugeot à Sochaux (est).
"Quand les salariés ont le sentiment d’être moins bien traités que d’autres, de n’être qu’une variable d’ajustement dans la stratégie de l’entreprise, que (...) ils ne voient pas de perspective, alors la réaction n’est pas raisonnée", note Marcel Grignart, du syndicat réformiste CFDT.
La violence des réactions de certains salariés s’est également manifestée chez le fabricant allemand de pneumatiques Continental, dans l’un des conflits les plus emblématiques en France de cette période de crise.
Les ouvriers de l’usine de Clairoix (nord), qui emploie 1.120 salariés et doit fermer dans un an, ont jeté à deux reprises des oeufs sur leurs dirigeants. Ils sont venus en masse mercredi à Paris pour manifester, avant d’être reçus par un conseiller du président Nicolas Sarkozy.
Dans le centre de la France, des salariés d’une usine de moutarde Amora ont rempli des chariots de pots de moutarde dans un hypermarché de Dijon pour exprimer leur "colère" contre des délocalisations prévues.
Ces actions sont alimentées par la hausse alarmante du chômage, surtout dans l’industrie. 79.900 chômeurs de plus ont été enregistrés en février, selon les chiffres officiels publiés mercredi. L’organisme d’assurance-chômage prévoit entre 375.000 et 454.000 chômeurs supplémentaires en 2009.
Les relations entre salariés et patrons sont d’autant plus délicates que ces derniers sont au coeur de plusieurs scandales retentissants sur leurs rémunérations ou leurs indemnités de départ. Dernier en date, le "parachute doré" de 3,26 millions d’euros accordé à Thierry Morin, l’ex-PDG du groupe en difficultés Valeo.