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(R)évolution atlantiste ?

Publie le mardi 21 août 2007 par Open-Publishing
10 commentaires

Sarkozy et Bush un rapprochement prévisible. Mais que peut on en penser àprès l’analyse de sa première visite en tant que présidentiable et celle en tant que président ? La France va t’elle un peu trop vers l’Ouest ?
(R)évolution atlantiste française ?

Notre président ne s’est jamais caché d’aimer le système américain, son gouvernement, mais aussi son controversé président, G.W Bush.
Sa visite en tant que ministre de l’intérieur « présidentiable » puis celle plus récente en tant que président de « tous les français » en est bien la preuve. D’ailleurs, lors de son discours d’investiture il n’oublia pas de parler en « ami du peuple américain », même si, souligne t’il, il ne faut pas toujours dire oui même quand nous sommes ami.
On peut noter une certaine « révolution » dans la politique extérieure française.
Beaucoup de remous avant et après les élections, puis il y a peu de temps après sa visite dans la demeure familiale des Bush.
On peut donc se poser la question : « Pourquoi autant de remous, que ce soit dans la majorité ou dans l’opposition ? » mais aussi une question encore plus cruciale : « Que peut on prévoir de cette (r)évolution dans les affaires étrangères ? »

Avant toute chose, replaçons la relation Franco-Américaine dans un contexte contemporain d’après seconde guerre mondiale. Le Général De Gaulle, comme on le sait ne fut pas invité à la conférence de Yalta (peut être en garda t’il une amertume profonde) mais on ne peut nier qu’il fut conscient des danger d’un atlantisme trop poussé et de la relation de vassalité qui pourrait en découdre.
On se souvient encore de sa « politique de la chaise vide » ou encore son refus de l’OTAN, « machine américaine ».
Sans être traité de anti-américain féroce, il n’en fut pas moins neutre dans le rapport entre les deux grands et malgré sa prise de distance avec les États-Unis, il ne se rapprocha pas plus de l’URSS de Staline, comme le firent de nombreux gouvernement pour ne pas tomber sous « l’impérialisme américain »,.
Cette politique fut suivie quasiment par tous les présidents français et qu’ils soient de droite ou de gauche. Dans un passé proche on peut noter Chirac et son refus total d’entendre le mot opération militaire associée de près ou de loin au mot Irak. On peut aussi noter le cas du dossier du « nucléaire iranien », totalement à contre courant de la politique américaine (sur ce coup de nombreuses explications économiques peuvent être trouvées).

Mais Sarkozy n’est pas Chirac : « Sarkozy à d’abord la qualité de ne pas être Chirac » dans les relations franco-américaine. Comme le déclare Phil Gordon : « le gouvernement américain s’était habitué à ce que Chirac soit systématiquement en désaccord avec lui pendant 6ans, Sarkozy est perçu comme quelqu’un qui aura peut-être des désaccords avec les États-Unis mais n’en fera pas une affaire de principe ».
Dans tous les cas, le renouveau des relations atlantiques était prévisible. En votant pour Sarkozy les Français savaient ce qui allait arriver. Il ne s’en était d’ailleurs jamais caché et pour certains cela lui permis de remporter quelques voix de plus. Habile manœuvre politique : il pris des voix en plus sans pour autant perdre le soutien de certains gaullistes de l’UMP qui eux, ne pouvaient se tourner vers sa concurrente pour cause d’atlantisme...
Maintenant, tentons de nous pencher sur l’analyse des deux visites de Mr Sarkozy au pays de l’oncle Sam nous pourrons alors tenter d’entrevoir certaines possibilités sur la future orientation française en matière de politique internationale.

Tout le monde connaît l’aura des états-unis. Ce que certains connaissent moins c’est l’aura de leurs dirigeants et de leurs gouvernants et gouvernements. On peut les appeler les rois ou les maîtres du monde.
Pour ce qui doutent ou trouve ce ton radical je tiens (sans vous noyer sous les exemples) que toutes les décisions prises par les États-Unis il y a 10 ou 15 ans ont un impact sur la politique et la géopolitique du monde actuel. Et cela seulement si l’on regarde un peu l’histoire. Mais, là n’étant pas la questions passons.
Comme dit ci dessus, les États-Unis ont souvent pris des décisions qui ont globalement changé l’état du monde si se n’est sont sort. La politique française (loin de détenir la même puissance) à elle aussi eu d’énorme impacts mais cette fois ci sur le continent africain. Pourtant la France à toujours montré une certaine indépendance face à l’hégémonie américaine (je parle ici d’après 1989).
Le premier voyage de Sarkozy en tant que ministre de l’intérieur change la donne.
Celui-ci s’envole vers les USA (alors que son adversaire tente le coup du Moyen-Orient). Escale a New-york pour la commémoration du 11/09/01 (fait on ne peut plus respectable) puis, escale à Washington : discours devant la fondation « franco-américaine » et viste à G.W Bush.
Sarkozy, est ce à l’avis général, n’y va pas de main morte, Que ce soit le Figaro ou Libération on se pose certaines questions. Que l’on soit de l’UMP ou du PS aussi. Devant l’association donc il avoua la « grandiloquence stérile » de la France (allusion au discours de De Villepin devant l’ONU en 2003), et il jugea aussi qu’il n’était « pas convenable de chercher à mettre ses alliés dans l’embarras » ou « de donner l’impression de se réjouir de leurs difficultés ».
Il continu en déclarant que les relations transatlantiques « souffrent de trop d’incompréhensions causées par un manque de dialogue et parfois un poil de mauvaise foi ».
Peu après ce discours N. Sarkozy fut « ravi » d’obtenir un entretien avec G.W Bush.
Il se promis, lors de celui-ci de « rebâtir les relations transatlantiques une fois à l’Élysée ». Cette « tournée américaine » (comme le déclarèrent les médias) dura 4 jours. 4 jours qui lui permirent de rencontrer aussi Condoleezza Rice, avec qui il a abordé des thèmes divers comme l’Iran, l’Irak, le terrorisme, la Russie ; mais il a aussi rencontré le secrétaire à la Sécurité Intérieure : Michael Chertoff, ainsi que deux sénateurs très influents : John Mc Cain chez les républicains et Barrack Obam chez les démocrates,
A son retour, le monde politique et médiatique s’en prirent à cœur joie, comme un bon matraquage en règle.
Un « présidentiable normal » serait aller à la commémoration et serait parti et si, il pensait vraiment que une entrevue avec le président lui apporterait quelques voix il serait allé à la maison blanche mais sûrement en demi-teinte, si ce n’est pour casser du sucre sur la politique américaine en irak et ressortir la France un peu plus grande.
M. Sarkozy ne l’a pas fait, il a même tout fait à l’envers. Voilà le pourquoi de ce remue ménage politique et médiatique.
Cet « atlantisme béat », ce « candidat de la présidence de la droite libérale américaine qui accumule les génuflexions devant le Medef, Bruxelles, et maintenant Washington » (Nicolas Du Pont-Aignan UMP Gaulliste) ne plait pas à tout le monde.
De fervents atlantistes comme Axel Poniatowski (UMP) déclarèrent ne pas « être en phase avec l’étape de Washington ». Il déclare aussi pronostiquer un « raidissement de certains ex-RPR purs et durs »,
Chirac lui même a jugé la position de Sarkozy « irresponsable » ou encore « lamentable »,

Voilà pour la première intervention de Nicolas Sarkozy au états unis,
Maintenant tentons d’analyser la nouvelle visite cette fois-ci en tant que président.

Vacances après une dure session de réformes et de lois. Et là drame, après le yacht de Bolloré, la maison de 2200m², Que cela nous indigne ou nous laisse indifférent on ne peut louper l’info.
Le jogging et la conférence de presse, la prise de bec avec les journalistes... Bref, Arrive « l’invitation de Mme Bush à Mme Sarkozy » qui se trouve être elle aussi en vacance avec Bush père et fils, Invitation accepté, Petit détour de 11 000km de notre président (retour à Paris puis come back to America).
Le déjeuner fût composé de « hot dogs et d’hamburgers, ainsi que en dessert une tarte aux myrtilles », C’est beau ce que peuvent nous apprendre certains médias, J’ai failli ne pas dormir de ne pas savoir ce qu’avais mangé notre président.
Petit problème, Mme Sarkozy et fils ont une angine blanche « et c’est moi qui leur ai donné » déclare tout sourire le président. Il se retrouve donc seul après le repas avec Georges Bush père et fils dans le bureau et parlèrent un certain temps de politique internationale.
N. Sarkozy est le second président à être invité dans le ranch personnel de son homologue américain. Le premier fut Vladimir Poutine. Avec le président Russe pas de soucis : on voyait mal une quelconque vassalité avec le gouvernement Bush, plutôt une tentative de « refroidir » certaines tensions.
Là avec Sarkozy ce n’est pas pareil. Que pouvons nous en conclure ?

Cette (r)évolution peut se passer de diverses manières mais les faits sont là. Sur le continent beaucoup reproche cet atlantisme à Sarkozy aussi bien dans l’opposition que dans la majorité.
Que faire ? Sur une petite « crise » aller à l’encontre de la politique américaine pour montrer qu’il n’est aucunement le quelconque vassal de Washington ? Ou encore leur porter un soutien inconditionnel pour prouver sa bonne foi ?
Les hypothèses sont variables et diverses sur la politique franco-américaine à courte échéance. Pourtant, difficile de nier que sur le long terme nous allons arriver a un rapprochement inéluctable. Mais, autre question, pour le bien ou le mal ?

Là problème. Un rapprochement américano-français (pour changer un peu), et celui-ci surtout avec le gouvernement de Bush peut être catastrophique. On a vu l’Irak, l’Afghanistan, et bien d’autres.
Alors comment dire non si on fait miroiter au gouvernement un rapprochement ? Là et la vraie question. Pas besoin de rapprochement si médiatique pour que l’économie franco-américaine se renforce. Là nous sommes vraiment dans le tape à l’œil pour montrer à tout le monde ce qui se passe.
Alors l’Iran ? Et bien si les États-Unis s’engagent aidés d’Israël et de quelques autres pays, difficile à l France de dire non si on garde cette politique à l’égard du gouvernement Bush. On l’a vu avec la Grande-Bretagne. Malgré le fait que environ 70% de la population ne voulait absolument pas envoyer des hommes sur le terrain le gouvernement la fait. Gordon Brown a bien compris la leçon. Il se fait distant. Que le peuple britannique oublie et vite. Son gouvernement ne s’en portera que mieux. N’est ce pas ce qui d’une certaine manière a accéléré la chute de Tony Blair ?
Alors maintenant, passé le temps de probabilités. Attendons un peu.
En tout cas, avec cette vision de la politique la France ne peut perdre qu’un peu de son indépendance politique et non la renforcer. Peut être pas parce que cette « alliance » se fait avec les États-Unis mais sûrement parce qu’elle se fait avec le gouvernement Bush.
Alors qu’il serait grand temps de regarder vers l’Europe (comme le disent certains), Merkel fait ces courses dans un supermarché de quartier avec sa carte de crédit et Sarkozy se « pavane » jet set sur la côte américaine avec le président Bush que peu de gens apprécie.
N’y aurait-il pas comme un problème ?

Shyankar pour http://partigiano-connection-now.bl... , http://www.agoravox.fr/auteur.php3?... et Bellaciao.

Le téléchargement d’images ne marchant pas je n’ai hélas pu illustrer mon article.
Bien à vous

Messages

  • Preuves du crime : des articles de presse et l’accès à des bibliothèques
    21 août 2007 - 07h23 - Posté par 86.***.9.***
    Les désordres monétaires actuels sont une pression

    considérable sur les néo-conservateurs.

    On peut s’attendre à une manoeuvre désespérée de l’équipe CHENEY.

    Dans l’hypothèse ou "ils" se trouveraient dans l’incapacité

    de recourir à une "urgence catastrophique"

    les juristes du nouveau Reich américain ont peaufiné un décret présidentiel

    que le Président BUSH a signé le 17 JUILLET 2007

    Ce décret intitulé "BLOQUER LES BIENS DE CERTAINES PERSONNES

    QUI MENACENT LES EFFORTS DE STABILISATION EN IRAK"

    autorise la répression de toutes les formes de contestation de

    l’administration néo-conservatrice dans ses projets bellicistes

    à partir de l’attaque contre l’IRAK.

    Les mouvements "anti-guerre" et de défense des droits civiques

    sont particulièrement dans le collimateur ainsi que les journalistes

    et MEDIAS INDEPENDANTS hostiles aux "néo-con"

    Ce décret autorise donc l’arrestation de personnes trop critiques

    et permet la saisie des avoirs des groupes "anti-guerre" en Amérique,

    le blocage des biens et activités d’organisations humanitaires

    non-gouvernementales fournissant de l’aide en IRAK, etc...

    Par ce décret, LE GOUVERNEMENT AMERICAIN VIENT D’ABROGER LA DEMOCRATIE.

    (Extrait de la lettre de LIESI d’août N°139)

    C’est d’autant plus inquiétant que le Président des 53% vient

    de passer ses vacances dans l’ombre du MAITRE DES LIEUX

    Michèle

  • Intéressante analyse. Je m’attendais à un discours bien plus polémique. Il pose des questions. Il reste ouvert et pas exclusivement sectaire.

  • Moi, ce que j’aimerais savoir c’est comment Sarkozy est passé de politicard local, et pas antipathique d’ailleurs, en futur Président de la France répétant servilement les positions des néo-cons vers 2004. C’est sur un site américain que j’ai appris à cet époque que le petit Nicolas serait forcément le prochain président français, ce qui m’avait fortement étonné à l’époque car je ne lui en voyait pas l’envergure.

    J’ai lu quelque part que NS s’était mis à beaucoup fréquenter l’Ambassade Américaine à Paris vers 2003, est-ce-que quelqu’un peut le confirmer ?

    • Collaboration

      La feuille de route de Nicolas Sarkozy

      Tout au long de la campagne électorale française, les principaux think tanks états-uniens ont analysé les résistances de la société à la globalisation impériale et les possibilités dont disposerait le prochain président pour passer outre. Au vu du résutat du scrutin, la Fondation Heritage énonce les objectifs que le département d’État peut exiger de Nicolas Sarkozy pour faire avancer l’agenda néo-conservateur

      .../...

      Ce document ne doit pas être considéré comme l’énoncé des souhaits d’un think tank états-unien parmi d’autres, mais comme l’aboutissement d’une réflexion conduite depuis des mois par divers organismes néoconservateurs et dont la Fondation Heritage tire les conclusions. Malgré son titre, cette étude ne s’adresse pas à M. Sarkozy lui-même, mais au département d’État pour qu’il enjoigne au nouveau président français d’agir dans cette direction en tenant compte des résistances qu’il pourrait rencontrer dans son pays.

      la suite : http://www.voltairenet.org/article148047.html

      22.05.2007

      Sarkozy va créer un "Conseil de la Sécurité Nationale"
      sur le modèle américain

      Et voilà, ça n’a pas traîné, la transformation de la France en un état policier semblable aux Etats-Unis est confirmée. A peine en fonction, Nicolas Sarkozy a décidé de créer le "Conseil de la Sécurité Nationale", version française du National Security Council (NSC), l’organisme américain qui supervise les question de sécurité intérieure et extérieure. Sur ordre de George W.Bush, le NSC a créé un département spécial appelé "homeland security" qui organise l’espionnage des citoyens américains (surveillance des mails, des transactions bancaires, etc).

      Le "homeland security" publie aussi quotidiennement une "météo" des risques terroristes, avec un niveau de 1 à 5 associé à des couleurs, le tout afin d’entretenir le sentiment de peur du public (indispensable pour que celui-ci soit demandeur de "sécurité" au détriment des libertés).

      Il ne manque plus qu’un attentat terroriste à Sarkozy pour promulguer un "Patriot Act" à la française et réduire les libertés fondamentales comme l’habeas corpus" qui interdit les emprisonnements sans jugement et pour une durée indéterminée.

      de Michèle

    • J’ai oublié de mentionner la source du dernier article :

      http://www.syti.net/blog/blog1.html

      Michèle

    • Je ne vois pas encore en quoi la politique étrangère de Sarkozy est aligné sur Bush et les néo-cons. A moins de qualifier de néo-cons toutes les opinions diférentes des vôtres. Mettez un peu de nuances dans votre discours. D’ailleurs, les conservateurs américains n’en ont plus pour longtemps vu que Hillary Clinton sera présidente l’an prochain et qu’une majorité d’Amércains exigent le désengagement et le rapatriement de leurs soldats.

    • "Troisième recommandation :

      Jouer un rôle plus important dans les opérations de l’OTAN en Afghanistan"

      c’est déjà fait

      Il a envoyé une cinquantaine de militaires français

      et a l’intention de continuer à en envoyer par petits groupes

      Michèle

  • Le téléchargement d’images ne marchant

    mais oui ca fonctionne ! comment feraient es autres sinon ? :)

    et pour un retour à la ligne, il faut mettre un _ (underscore + 1 espace) en début de ligne avant le premier mot, sinon ca fait un gros pavé (ou alors, laisser une ligne vide)...

    @+

    Bellaciao

    • je m’excuse mais hier à environ 2h30 du mat le téléchargement d’image ne marchait pas ! Une serie de language xtlm ou autre est apparue est impossible de télécharger quoi que ce soit. Soit il ne voulait pas d’images soit je n’ai pas eu de chances... :)

      Pour ce qui est de l’article je me suis d’une certaine manière forcé à être le moins "fermé" possible et j’ai tentais de trouver quelque avantages. Comme moi vous n’en voyez pas de ce texte donc je n’en ai pas trouvé.
      Dur dur de comprendre pourquoi notre président aime a tout prix ce monstre ....

      Shyankar

    • IL N’AIME PAS "CE MONSTRE"

      IL N’AIME QUE NAVIGUER PARMI "LES PUISSANTS"

      Michèle