Accueil > RAUL CASTRO :" OU NOUS RECTIFIONS OU NOUS COULONS..."
RAUL CASTRO :" OU NOUS RECTIFIONS OU NOUS COULONS..."
Publie le mardi 21 décembre 2010 par Open-Publishing29 commentaires
le quotidien espagnol EL PAIS a publié et commenté le 19/12/10 des extraits du dernier discours de RAUL CASTRO prononcé devant le parlement cubain :
...ou CUBA change ou la révolution se noie ...c’est tout le sens du discours prononcé par R CASTRO très critique avec les "erreurs" commises pendant un demi-siècle de socialisme ...
...Ou nous changeons ( rectifions) ou nous coulons car depuis le temps que nous longeons le précipice , nous allons nous y noyer et nous noierons les efforts de génération entières ...
Ces propos ont été prononcés en préparation du 6ème congrès du parti communiste cubain qui devrait se fixer pour objectif d’ouvrir le pays sur un modèle d’économie mixte , faisant plus de place à l’initiative privée tout en réduisant les interventions de l’état .
RAUL CASTRO a exposé cruement la situation critique que traverse l ile et reconnu que les dirigeants historiques étaient divisés sur les solutions a apporter , il a invité les dirigeants cubains à abandonner les vieilles méthodes et à mettre en marche les changements sans lesquels l’avenir serait hypothéqué ...
...le leader cubain s’est montré sans complaisances avec le travail accompli par le parti communiste et les cadres politiques , reconnaissant que les mauvaises actions de certains freinaient les initiatives de changement : il est fondamental de changer la mentalité des cadres et de tous les compatriotes pour qu’ils regardent en face le nouveau scénario qui est en train de se déssiner ...
RAUL CASTRO a ensuite affirmé que le parti devait diriger et contrôler mais ne pas interférer à quelques niveaux que ce soit dans les affaires du gouvernement ....
RAUL CASTRO a insisté pour que les promesses du gouvernement ne restent pas lettre-mortes mais se transforment en acte contrairement à l’habitude , car perpétuer de telles "erreurs" c’est mettre en jeu l’existence de la révolution ...
Beaucoup de cubains a-t-il ajouté confondent le socialisme avec la gratuité et les allocations , l’égalité avec l’égalitarisme , peu d ’entre nous sont conscients que le livret d’approvisionnement n’ est pas un droit social et qu’il pourrait être supprimé ...
RAUL CASTRO a également critiqué le fait que la politique du secret était encore en vigueur 50 ans après la révolution alors qu’il est vital d’expliquer les changements qui vont intervenir ...
Le président CASTRO a insisté sur le fait que les changements doivent renforcer le socialisme et non pas réinstaller le capitalisme : l’ouverture et l’impulsion de l’initiative privée et le travail pour son propre compte sont irréversibles mais il ne sera pas permis d’accumuler du capital . La planification restera prioritaire par rapport au marché (500000 postes de fonctionnaires doivent être transférés au secteur privé la première année du plan ) ...
COMMENTAIRES DE RICHARD PALAO :
moi qui suis un pro-cubain depuis toujours ,j’ai failli tomber du tabouret en lisant certains propos du frère de FIDEL , et même si il faut attendre davantage de précisions avec le 6ème congrès du parti communiste , je ne peux m’empêcher de m’interroger avec inquiétude :
Existe t-il une fatalité pour que tous les vingts ans les régimes communistes nous fassent le coup de l autocritique ?
Assiste t-on à ce que l’on pourrait comparer à ce que fut le 20 ème congrès du PCUS ou CUBA est-elle en train de se convertir à l’économie "socialiste" de marché selon les méthodes chères à DENG XIAO PING ?
RAUL CASTRO a t-il oublié les dégats irréparables commis par la glasnost et la pérestroîka de GORBATCHEV ?
Comment des dirigeants qui ont été nourris au lait du MARXISME ont-ils pu commettre de telles "erreurs" ?
Comment va réagir le peuple CUBAIN à qui l on a fait croire que le pouvoir menait la seule politique possible face au blocus des USA , qui a consenti des sacrifices et a dans sa très grande majorité appuyé cette politique et auquel on explique maintenant qu’il faut changer rapidement et radicalement ? Pourquoi aurait-il confiance dans cette nouvelle politique et envers les dirigeants ?
J’ avoue avoir de grandes inquiétudes sur l’ avenir du socialisme à CUBA , j’ espère me tromper et qu’une nouvelle foi le peuple cubain saura relever ce nouveau défi : participer à la mise en place des réformes nécessaires tout en maintenant le cap en demeurant un exemple pour les peuples d’ AMERIQUE LATINE et au delà .
Messages
1. RAUL CASTRO :" OU NOUS RECTIFIONS OU NOUS COULONS ...", 21 décembre 2010, 17:09
La première des chose a faire est de lire le texte intégral, après on peut discuter !
http://www.granma.cu/frances/cuba-f...
1. RAUL CASTRO :" OU NOUS RECTIFIONS OU NOUS COULONS ...", 21 décembre 2010, 18:22, par richard PALAO
MERCI pour cette transmission comme je l ai écrit en préambule je ne disposais que de l article en espagnol d EL PAIS je vais donc lire la version de GRANMA et éventuellement poursuivre la discussion , mais tu aurais pu traduire également cet article car il peut être interessant pour tous les communistes ou amis de CUBA de savoir ce qui se passe réellement ainsi que les perspectives d évolution et de changement qui seront discutées lors du prochain congrès du parti .
2. RAUL CASTRO :" OU NOUS RECTIFIONS OU NOUS COULONS ...", 21 décembre 2010, 18:33, par Txakal
A Richard Palao...
Se baser sur des extraits récupérés sur un quotidien aussi réac que El pais, quasi-franquiste et pour le moins anti-communiste primaire, , est une lourde erreur.
Il vaut mieux prendre le texte original...
Je ne pense pas un seul instant qu’actuellement, vu le contexte plutôt favorable en Amérique Latine (Chavez, Correa, Morales ... pour les plus engagés), Cuba lâche le morceau alors qu’ils n’ont jamais cédé, même aux jours les plus noirs de la "période spéciale". Rectifier ce qui ne va pas dans une étape du socialisme, ce n’est pas forcément tomber dans le capitalisme. Eventuellement, ça peut même en préserver... Tous les amoureux du Cuba socialiste savent qu’il y avait des choses qui ne tournaient pas rond. A mon avis, l’erreur aurait été de ne pas les rectifier à temps, le pourrissement de certaines situations aurait alors entraîné des dégâts politiques et humains irréparables.
Jusqu’à preuve du contraire, je leur fais confiance, en ce qui me concerne.
Salutations révolutionnaires
1. RAUL CASTRO :" OU NOUS RECTIFIONS OU NOUS COULONS ...", 21 décembre 2010, 19:36
Gorbatchev aussi il voulait le "préserver" le socialisme....on a vu ce que cela a donné ( comme le dit d’ailleurs l’auteur du message initial)
2. RAUL CASTRO :" OU NOUS RECTIFIONS OU NOUS COULONS ...", 21 décembre 2010, 19:58, par Alain Chancogne
Je partage assez ton commentaire, Txakal.
Nous qui sommes infoutus de construire du communisme..,dans un pays que le Capitalisme - Lutte de classe"incluse" - a permis de hisser à un niveau de développement qui nous met en tête des pays industrialisé-tant la productivité, le savoir et savoir faire des travailleurs exploités a généré de richesses confisquées par la bourgeoisie, nous, héritiers de Babeuf , jacquou le croquant, , Gavroche et autres Timbaud , nous qui n’avons pas à subir le blocus de l’Impérialisme, nous sommes toujours en train de nous inquiéter pour l’avenir du castrisme ..qui ceci..qui cela..etc etc.
Voilà Raul qui courageusement interpelle le Parti pour de nécessaires rectifications (selon le PCC) et voilà que "nous" nous interrogeons.
Mais bon sang, le Socialisme serait il maudit".?
Comme se fait-ce..?
3Fatalitas" eut dit le Chéri bibi de Gaston Leroux ?
Un visa pour Mélanchon, ; bordel..qu’il aille expliquer aux Cubains comment on se doit d’affronter le Capital !
D’autres , parfois les mêmes, expliquent aux Palestiniens de Ramallah ce qu’est la défense "pure" du peuple de Palestine..
Ce n’est pas moi et ici qui irait nier le besoin , pour de la réelle " solidarité internationale d’analyses, de contacts, de confrontations, d’échanges francs et mutuellemnt de nature à aider chaque peuple à mieux lutter ..chez lui !
Non, je n’ai jamais cru que la taule pour tel opposant, la bureaucratie tatillone ou /et le chasse aux dollar et à l’Euro par importation des filières du Tourisme-Pognon, ce soit de nature à consolider le système.
Mais je sais qu’à Haïti, ce sont le médecins cubains les plus nombreux, les plus efficaces pou venir en aide à un pays capitaliste rongé par la corruption, l’analphabétisme .
Laissons Fabius et son minable" Cuba si, Fidel NO" rêver d’un "changement" qui ravirait son compère DSK du FMI..!
Laissons les "reporters sans frontières "et à émotion humaniste à sens unique nous faire le coup des" Droits de l’hommisme".. qui oublient les 5 camarades emprisonnées aux States, qui font mine de ne pas savoir que l’endroit de l’Ile cubaine ou l’on risque sa peau quand on est bronzé et miusulman..c’est Guantanamo.!!
.
Laissons les, eux et Obama, obligé de se laver les mains du sang afghan , irakien palestinien , hondurien . ;pour recevoir son prix Nobel de la Paix ; nous casser les c..es en pleurnichant sur un chinois que je souhaite voir libéré et de pauvres cubains qui ne connaissent pas le bonheur de pouvoir être SDF quand quelques milliardaires de Cac 40 s’empiffrent !
Ne venons pas, svp, nous , révolutionnaires du pays des woerth, bettancourt, rétrocommissions, marchés publics pompés, services publics pillés.., joindre nos voix alarmées ..quand à contrario de l’’autosatisfaction insolente d’un Sarko face à trois journaleux à genoux, notre Ami Raul Castro OSE une autocritique de salut public..
Ne faisons pas comme si toute la pourriture du Capital n’était pas à prier pour la mort de Fidel -qu’ils ont déjà voulu assassiner (cf Dossiers Noirs de la CIA) - comme si babines ruisselantes de salive , les revanchards de la United Fruit, expropriée par nos camarades, n’attendaient pas leur heure.
Pas qu’en priant, pour qui s’interesse à la LDC internationale..
Permettez moi aussi de ne pas trop apprécier les comparaisons entre ce qu’a été le"soviétisme " d’importation dans les "démocraties dites populaires" et l’aventure cubaine, avec large soutien des masses..(y compris ,au départ ,avec des interrogations très négatives du PCC d’alors..)
Hasta siempre !
Cordialement..
AC
NB
Je sais qu’elle passe pour une fêlée, enamourée de Cuba mais il faut absolument lire -avec un oeil critique certes , ma copine Bleitrach..
Bien sur en priorité son"Cuba est une île" écrit à quatre mains avec l’ami Victor Dedaj
ICi on aura la réflexion de Bonald sur le discours de Raul
http://socio13.wordpress.com/2010/12/20/reflexions-de-j-f-bonaldi-sur-le-discours-de-raoul-et-bref-commentaire-de-danielle-bleitrach/#more-28116
Je ne mets que le commentaire de Danielle.
http://socio13.wordpress.com/
NB Message perso :
Merci , Danielle pour tout ce qui tu as apporté à l’analyse., tout ce que tu écris encore et qui, personnellement , m’aide.
.
En souvenir d’un soir ou je faillis te perdre sur la rocade bordelaise , alors que nous partions débattre , sur le campus de ton bouquin :". Le Music-hall des âmes nobles. essai sur les intellectuels"..
Ce rire partagé !
La tronche de nos copains du BF33..se demandant ou nous étions !!
:))
Merci de continuer à créer , d’avoir su prendre de la hauteur quand trois au quatre salauds te salissaient notamment de 1996 à ton départ du Parti en 2003.
Je ne partage pas toutes tes opinions.
Je sais une chose cependant :
C’est parce qu’il y a des Communistes comme toi, qu’il reste encore quelques meubles de valeur à bazarder, place du Colonel Fabien..!
Abrazo , mujer !
Alain
3. RAUL CASTRO :" OU NOUS RECTIFIONS OU NOUS COULONS ...", 21 décembre 2010, 21:11
Bien sûr, un pays de 11 millions d’hab, peut se passer de devises fortes !!!!! Le passage du discours de Raoul sur "la nécessaire connaissance de l’économie" pourrait, utilement, être retenu par nombre de militants... y compris français !
4. RAUL CASTRO :" OU NOUS RECTIFIONS OU NOUS COULONS ...", 21 décembre 2010, 23:07, par richard PALAO
Je suis d accord avec toi sur la totalité de ta contribution sauf sur le terme quasi-franquiste pour qualifier EL PAIS dont certains journalistes et rédacteurs ont été emprisonnés sous franco ( avant la création du journal) EL PAIS c est un journal de tendance social démocrate qui effectivement n est pas forcément admirateur du socialisme cubain, mais vu le silence des médias français , c est tout ce que j avais pour servir de base de discussion ; maintenant que nous avons GRANMA nous pouvons débattre avec un support plus conforme à ce qui a été dit par RAUL CASTRO .
5. RAUL CASTRO :" OU NOUS RECTIFIONS OU NOUS COULONS ...", 21 décembre 2010, 23:09, par richard PALAO
mon message ci dessus s adressait à TXAKAL
6. RAUL CASTRO :" OU NOUS RECTIFIONS OU NOUS COULONS ...", 22 décembre 2010, 18:14, par AC
Cher professeur d’Economie Marxiste,..mais "mixte" et un rien ralliée à l’économie de"marché"..
Vous vous amusez de ma connerie en écrivant
;
Je ne demande qu’à progresser.
Pourriez vous me préciser ce que vous entendez par devises fortes aidant une économie soumise au blocus de l’impérialisme US.?
Ce dollar lui même US..,... moi qui n’ai pas vos connaissances , je sais simplement qu’il est dans la tempête spéculative, en raison de la façon dont le Yuan chinois ne se sent pas menacé , lui, par les froncements de sourcils des banquiers , économistes et polituiques qui pleurnichent pour qu’il se plie aux règles de"parités" d’échange au sein de l’OMC !
Un dollar que HU (pas Robert, l’autre, tout autant "communiste) peut faire s’écrouler quand il veut,
Ou l’euro ? Cet euro dont nous croyons savoir qu’il serait , parait il, au centre des rebondissements de "crise " ..parce qu’il serait "pourri" par les dettes des Etats, un euro "fort",, qui préserve lesd peuples du malheur comme un préservatif tricoté maille large protégerait du SIDA..
Monsieur le persifleur économiste,
Savez vous qu’en 1990 on a eu en France un "franc fort"..dont se gargarisait les Rocard et Berégovoy ?
Qui a été un élément de progrès pour QUI svp ?
Alors au lieu de me railler avec une phrase de perroquet de TF1..puisque nous parlons "monnaies" et" conversion au réalisme économique", connaissiez vous ce chiffre ?
Vous ne pensez pas que ce chiffre à lui seul prouve que si la Terre entière n’était pas sous la botte du Capitalisme et de son chef de file US.., si l’ONU était une instance de réelle coopération mondiale pour le Bonheur des Peuples, si l’OMC et le FMI de DSK n’étaient pas le plus grand GANG de racketteurs de l’Histoire, ce préjudice de 750 MILLIARDS de DOLLARS volé aux Cubains permettrait de causer de l’avenir du castrisme autrement que parfois, ça se fait..?
En demandant , comme je le lis ici ou là, à Raul de choisir entre une Jungle et un Zoo(1) pour son peuple qui a botté le cul ricain, viré les mafieux des casinos et des bordels de la Havane ...avec une autre ambition que de tendre une soucoupe de mendiant aux VOLEURS qui le dépouillent ?
MOi qui ne suis que Communiste sans vos connaissances d’économie, c’est mon sentiment, certes simpliste, primaire et que la "Tribune" ou "les Echos" ne sont pas prête de recueillir..
Comme vous, ce sont des pragmatiques éduqués et sérieux ;
AC
(1) choix entre Jungle et ZOO
ref FERRAT :
http://www.youtube.com/watch?v=SFDgbcQyyVY
7. RAUL CASTRO :" OU NOUS RECTIFIONS OU NOUS COULONS ...", 22 décembre 2010, 18:47
Comme tout le monde les cubains ont besoin d’acheter ailleurs certains produits (on ne produit pas de tout à Cuba), le peso ne vaut rien pour ce commerce. Il faut donc trouver de la soudure pour assurer ces achats, le tourisme est un de ces moyens, c’est même, à Cuba, le principal.
Ca ne veut pas dire que la soudure en question soit, d’un autre point de vue, au dessus de toute critique !
3. RAUL CASTRO :" OU NOUS RECTIFIONS OU NOUS COULONS ...", 21 décembre 2010, 22:50, par richard PALAO
j ai lu attentivement le compte-rendu de GRANMA et j’avoue ne pas être plus rassuré sur l’avenir de CUBA qu’après avoir lu les extraits du quotidien EL PAIS .
Certes le discours de RAUL CASTRO est habile car il est constitué d’un panachage de critiques et de flagorneries à l’ encontre des dirigeants historiques responsables des erreurs que CASTRO dénoncent et qu’il convient de corriger rapidement avant que le pays ne se noie ( dixit RAUL)
Je relève d’ailleurs un paradoxe : comment un pays qui possède d’excellentes universités capables de former des cadres de haut niveau n a pas su assurer la relève politique . Car on peut avoir été un guerillero efficace et un résistant héroique lors des tentatives de débarquement des contras et être un piètre dirigeant politique . Diriger un pays comme CUBA dans un contexte très difficile ; le blocus américain et la mondialisation de l’économie ; nécessite des aptitudes et des connaissances que visiblement les héros de la révolution n’ont plus .
Mais d’autres parties du discours de RAUL CASTRO me trouble car elles ressemblent fortement à ce que disait également des dirigeants qui ont participé à la chute du socialisme dans d autres pays :
On frise parfois le culte de la personnalité tant RAUL , d une façon faussement anecdotique se complait à raconter comment il a lui même découvert les travers de l’ administration ( on n est pas loin de l hyper-président)
la volonté de réduire le rôle du parti allant même jusqu’à lui interdire de s’occuper des affaires du gouvernement
la mise en accusation des "petits" qui ne pensent qu’à béneficier des bienfaits du socialisme , ainsi que des fonctionnaires qui font mal leur travail ,alors que la véritable responsabilité relève de l’inertie et de la corruption des dirigeants ; bien sûr pour "équilibrer "on sanctionne quelques dirigeants incompétents mais on ne va pas jusqu’à les radier du parti ( ça ne vous rappelle pas un autre pays ?)
Au total je trouve ce discours peu novateur au vu de la situation et d’une grande "pauvreté idéologique" :
voir les contorsions pour expliquer l’ouverture sur le secteur privé et le marché sans remettre en cause le socialisme , discours également identique à ceux qui ont accepté et developpé l’ économie de marché "socialiste" comme lles dirigeants chinois.
alors oui mon inquiétude demeure et ma confiance envers RAUL CASTRO pour maintenir le socialisme à CUBA est ébranlée ; encore une fois je souhaite me tromper et que le peuple cubain réussisse à surmonter cette nouvelle crise .
Je terminerais en m étonnant que certains qui se montrent très virulents et intransigeants sur la construction du socialisme en FRANCE ne ressentent pas le moindre doute sur la pérennité du socialisme à CUBA après ce discours de RAUL CASTRO
1. RAUL CASTRO :" OU NOUS RECTIFIONS OU NOUS COULONS ...", 22 décembre 2010, 01:07, par Cop
Ca fait un moment qu’on suit le virage de la direction cubaine et les interrogations qu’elle a.
Il est très difficile d’en parler entre les grossièretés des groupies qui confondent le soutien au peuple cubain face à l’impérialisme et l’admiration pour la barbe de Fidel, et d’un autre côté les caïmans fauteurs de guerre et de domination implacable du capitalisme international.
La question n’est pas de la trahison ou pas de la direction cubaine mais comment et par quel miracle les travers n’ont pas été plus importants.
Malgré les proclamations sur les prisons des peuples, Cuba n’a jamais été ni Pol Pot, ni la Corée du Nord, ni n’a connu les terribles déviations du PC vietnamien, ni celles du PC Chinois, etc.
La direction cubaine, pour l’essentiel (ce qui veut dire qu’il y a eu des exceptions) n’a pas été autant corrompue que la totalité des directions des pays de l’est.
Il y a de très grandes conquêtes sociales à Cuba, mais il n’y a pas de socialisme, c’est à dire de pouvoir des travailleurs généralisé qui parte du bas vers le haut.
Il existe des expériences limitées de pouvoir des travailleurs qui, par l’inexistence des libertés ouvrières basiques (liberté d’organisation, de parole, collective et individuelle, etc) sont vides de sens.
L’absence de pouvoir des des travailleurs et des libertés nécessaires pour que la chose est un sens a toujours fragilisé Cuba face aux manœuvres impérialistes.
Oublier que le socialisme c’est d’abord le pouvoir des travailleurs autrement qu’au travers d’une rhétorique schizo , c’est se servir du manifeste communiste comme de papier toilette.
La relation de subordination de la direction cubaine envers la classe popualire explique le discours finalement très bizarre de Raul, on a l’impression d’un discours bourgeois que l’on connait bien ici : la faute au peuple qui bafre et se goinfre sans mesure...
La direction cubaine fut une direction révolutionnaire qui essaya dans des conditions invraisemblables de progresser et de tenir.
Elle tenta de desserrer l’étau de choix inacceptables en travaillant à étendre la révolution en Amérique Latine et en Afrique, sachant très bien que la surface de Cuba ne pouvait permettre un développement des forces productives sans de grands travers.
La conscience de ces difficultés fut le trait permanent de la direction cubaine.
Mais pas son dépassement.
Il y a effectivement des mots entendus de la direction cubaine, comme de la part de Fidel, plus libre ces derniers temps maintenant qu’il n’a plus la représentation officielle à assurer, qui sont forts inquiétants.
Mais bon, comme dirait l’autre on leur enlèverai une sacrée épine du pied si la révolution reprenait en Europe. Des moyens majeurs et gigantesques seraient alors mis en ligne pour aider le peuple cubain dans ses choix.
Pour l’instant nous n’avons pas encore accompli le quart du chemin de la Sierra Maestra de nos grandes vallées industrielles , nos zones commerciales et nos quartiers populaires.
2. RAUL CASTRO :" OU NOUS RECTIFIONS OU NOUS COULONS ...", 22 décembre 2010, 09:15
Because embargo, et faiblesse de la force de travail disponible (6 à 7 millons de travailleurs), la solution chinoise, ou vietnamienne, est impossible à Cuba. Sauf à rendre les armes à l’empire, la seule solution restante est donc d’améliorer la productivité de cette force de travail, quelle que soit l’entreprise concernée. La chasse aux "tires au cul", aux gratuités abusives,.... fait partie de l’arsenal ! De même que la valorisation politique de l’entreprise individuelle (non cumulable). Peu importe qui construit le logement pourvu que le nombre de mal logés baisse. Depuis 1959 la balance commerciale de Cuba a toujours été déficitaire (-3 milliards d’USD en 2003), d’où la chasse aux importations abusives (café...)
Raoul ne fait que tirer les conclusions qu’impose la situation objective du pays !
3. RAUL CASTRO :" OU NOUS RECTIFIONS OU NOUS COULONS ...", 22 décembre 2010, 09:55, par richard PALAO
EFFECTIVEMENT COP , CUBA , n’ en est pas encore arrivé a donner véritablement le pouvoir aux travailleurs , beaucoup de réformes ( de rectifications) viennent du haut ,et je pense que certaines propositions de RAUL CASTRO risquent de retarder cette échéance essentielle du socialisme , en effet il propose de réduire le rôle dirigeant du parti alors que ce dernier avec ces imperfections est quand même l orgaisation de masse ou les travailleurs par l’intermédiaire des brigades de quartiers et d’entreprises peuvent intervenir , faire des propositions et exercer un contrôle .
En réduisant le rôle du parti en l’accusant même de trop intervenir (page 5 et 6 du discours) RAUL réduit également le rôle des travailleurs en confiant le pouvoir aux politiciens .
4. RAUL CASTRO :" OU NOUS RECTIFIONS OU NOUS COULONS ...", 22 décembre 2010, 14:45
le pouvoir aux travailleurs
Simplement pour info...
C’est quoi "le pouvoir aux travailleurs", selon ta vision des choses. Et en dehors de la formule, concrètement ça se traduirait concrètement par quoi ???
Pour mon compte "le pouvoir aux travailleurs" c’est quand au résultat les "travailleurs"ont en finalité tout ou partie esenntielle du résultat de leurs efforts de production dans leur assiette.
Qu’on puisse faire mieux, je n’en doute pas. Mais faudrait au moins prendre en compte les résultats par rapport à la situation environnante.
Pour finir le fond de ma pensée c’est pas nouveau que les révolutionnairs aient du mal à trouver des remplaçants successeurs. Mais c’est évidemment pas par le haut que ça changera.
Heureusement l’avantage d’habiter en Amérique Latine c’est qu’on n’a pas à chercher loin pour voir ce que ça donne chez les autre, la "démocratie" à l’américaine.
Alors plutôt que de chercher des poux aux dirigeants en place actuellement je me dis que finalement, soit le Peuple est bien plus présent qu’on ne le crois dans le pouvoir décisionnaire cubain, ou les dirigeants sont réellement des modèles de probité.
G.L.
5. RAUL CASTRO :" OU NOUS RECTIFIONS OU NOUS COULONS ...", 22 décembre 2010, 14:52
Le parti doit diriger et contrôler les activités du gouvernement, non s’y ingérer, à quelque niveau que ce soit, car c’est à ce dernier qu’il incombe de gouverner, et chacun doit le faire selon ses normes et ses procédés conformément à sa propre mission dans la société.
Et au sujet du Parti je ne vois pas ou cette phrase peut gêner quand au rôle POLITIQUE de celui ci ni même à son rôle DIRECTEUR.
Raul parle de l’executif et non du politique lorsqu’il parle d’"ingérence" du Parti.
G.L.
6. RAUL CASTRO :" OU NOUS RECTIFIONS OU NOUS COULONS ...", 22 décembre 2010, 15:11, par richard PALAO
si on se réfère à tes critères pour mesurer si les travailleurs détiennent le pouvoir , tu devrais aller à CUBA pour vérifier le contenu des assiettes : celles qui sont pleines sont celles des dirigeants et des militaires quand à celles des autres , tout dépend si la "débrouille" a bien fonctionnée .
7. RAUL CASTRO :" OU NOUS RECTIFIONS OU NOUS COULONS ...", 22 décembre 2010, 16:39, par AC
CUiDADO !
Attention il semble qu’un journaliste de Reporter sans Frontière se fasse passer pour Richard PALAO
A part que ce soit Fabius..qui importerait sur BC du copier coller de Guillermo Fariñas ce "journaliste" , ancien directeur de l’agence de presse indépendante Cubanacán Press,qui vient de recevoir le prix Sakharov , que décerne le Parlement européen
– On peut pas éviter ce type de raccourci qui ne dépareillerait pas le blog note de mélanchon, Richard ?
AC
Qui a été à CUBA.et .qui correspond avec une amie à l’esprit critique, qui pourrait raconter bien entendu 50 blagues qui courent sur le front de mer, concernant telles bureaucraties, telle contrebande..
Mais qui , avec humour franco-cubain te dirait qu’à ce point, dire du mal...est.. con !
ref, pour non initié qui pigerait pas ce mauvais jeu de mot
http://www.photos-voyages.com/cuba/malecon.htm
NB : Ce qui m’emmerde avec ta réponse c’est que c’est une façon soc dem..(excuses !) de dédouaner CE qui VIDE les ASSIETTES et rend difficile la "marche au socialisme". : LE BLOCUS US !!.
8. RAUL CASTRO :" OU NOUS RECTIFIONS OU NOUS COULONS ...", 22 décembre 2010, 19:25, par AC
Tant mieux !
Car ce ne sont pas des solutions qui permettraient à CUBA de ne pas "tomber" dans l’escarcelle du Capital !
Au contraire.
Selon moi.
Ou alors, mais ce serait un autre débat nous n’avons vraiment pas les mêmes cdéfinitions de choix Sociétés..
La force de travail chinoise.?
Un pseudo communisme de M..e a récemment préconisé un "besoin d’inégalités" , appelé, à la GUIZOt, les classes "moyennes" à s’"enrichir" (sic), a pris des mesures permettant à la Chine de devenir "banquier" des USA..
Tout ça en référence à Marx...mais , l’affublant d’un haut de forme et de cigare.(.des caricatures du Capitaliste de ma jeunesse) .Avec .à la clé, la surexploitation des travailleurs, et un "communisme de caserne" !
les Cubains ne méritent qu’on leur souhaite la "réussite chinoise"
Cuba démontre, selon moi, que le "Socialisme réel"....cher aux marxistes-léninistes dont je fus, n’a jamais existé !
Le pari cubain, en 2010,et ce que peut aider à faire le PCC, c’est -avec davantage de solidarité internationale pour dénoncer l’embargo et imaginer des "Seattle" anti impérialistes..- de lancer la Société cubaine sur les chemins autogestionnaire , de réelle rupture avec ce qu’a été une déformation "soviétique" de l’originalité castriste..
Désolé si ça semble rasoir, mais le futur c’est , PLUS QUE JAMAIS vu la crise systémique, COMMUNISME ou BARBARIE
A Cuba comme à Paris TROIS ATOUTS :
UN : LES masses,
DEUX : les Masses
TROIS : les Masses !!
Je ne crois à aucune bouée de sauvetage par "entrisme" du guévarisme dans" l’économie de marché.."
Même cubaines et "barbues"..les poules ne peuvent pas éviter la gourmandise du Renard "K", si on lui permet de s’installer dans le poulailler "populaire"..
9. RAUL CASTRO :" OU NOUS RECTIFIONS OU NOUS COULONS ...", 22 décembre 2010, 20:59
Je ne souhaite nullement la "solution chinoise" à Cuba. Je constate simplement qu’elle n’intéresse pas les capitalistes occidentaux parcequ’il n’y a pas à Cuba "assez de viande" à faire suer ! Les USA veulent juste en faire une espèce de "Porto Rico".
Mais comme en URSS ou en Chine, la révolution socialiste est survenue dans un pays ou les forces productives du capitalisme n’étaient pas encore parvenues au terme de leur développement. Cuba, grâce à de multiples facteurs (maturité politique, île, Alba...), qui paraissait en gros danger à la chute de l’URSS, surmontera, peut être, cet handicap en faisant l’économie des inégalités, et des exploitations, inhérentes au capitalisme.
Quand au "capitalisme d’état" qui prévaut en Chine, il ressemble fort à la NEP de Lénine et réponds au même objectif : -développement des forces productives. Le socialisme, même "réel" n’est pas compatible avec la pénurie !
10. RAUL CASTRO :" OU NOUS RECTIFIONS OU NOUS COULONS ...", 22 décembre 2010, 21:34, par richard PALAO
ALAIN , tu fais un peu les qestions et les réponses , à propos de l assiette pleine ou vide selon son statut à CUBA je sais de quoi je parle car même si ma dernière visite à CUBA remonte à 10 ans , j ai de bons amis pro-cubain comme moi qui y séjournent tous les ans avec leur association et logent chez l habitant ils connaissent donc bien la situation des citoyens lambda à CUBA et leur difficulté pour s approvisionner et si le blocus américain est en partie responsable il n explique pas tout
Avec prudence pour ne pas être taxé d anti-cubain ou d allliés des USA je vais essayer de te décrire comment une grande partie des cubains arrivent à joindre les deux bouts :
premièrement ils utilisent les carnets d approvisionement que CASTRO veut remettre en cause mais qui ne dit rien sur comment les remplacer
deuxièmement de nonbreux jeunes , garçons et filles se livrent à la prostitution avec les touristes ou dealent de la drogue ( LE MALECON le soir est parait-il un endroit spécialisé dans ce domaine)
troisièmement derrière le base -ball le sport favori des cubains est le détournement de la production de leur entreprise afin de revendre les marchandises pour se nourrir et tout le monde le sait à CUBA même RAUL CASTRO qui dénoncent les mensonges sur les résultats économiques
j arrêterais là pour les raisons que j ai évoqué plus haut , je reste un inconditionnel de CUBA mais je garde les yeux ouverts :plus jamais on ne me fera avaler les couleuvres que j ai avalé connement avec l URSS .
Franchement ALAIN le discours de RAUL est à certains passage totalement affligeant notamment la leçon de morale :ne pas mentir , ne pas voler ne pas paresser !!!
que dirait-t on si notre chef d état qui n est pourtant pas avard de phrases ridicules nous tenaitles mêmes propos ?
De plus ce qui me gêne également c est la similitude de son discours avec des propos ou des écrits de certains chef d état liquidateur du communisme : depuis hier je me demandais ou j avais pu lire des propos quasiment indentiques pour dénoncer les "erreurs" la corruption, les incivilités , les mensonges ...et je me suis plongé dans ma bibli et cet après-midi j ai trouvé ; les propos de RAUL CASTRO sur ces thèmes sont quasiment un copier-collé de certains passages du premier chapitre de "l’oeuvre" de GORBATCHEV " PERESTROIKA " et quand RAUL CASTRO indique qu’il est indispensable d’ouvrir le marché à l’économie mixte et à l’initiative privé en lui confiant certaines tâches actullement effectuées par des fonctionnaires il s est certainement inspiré des premiers discours de DENG devant le comité central du PCC ( à cette époque DENG ne parlait pas encore d économie de marché socialiste mais cela n allait pas tarder ).
Bien sur RAUL tient ensuite des propos rassurant en indiquant qu il n est pas question de restaurer le capitalisme et que le socialisme reste la règle et je souhaite de tout mon coeur qu’il en soit ainsi et ce qui me rassure un peu c ’est que ces propositions font débat jusqu’à l’intérieur même du parti de la part même de dirigeants historiques ; d ailleurs si le 6ème congrès a été repoussé c est pour qu’un concessus se dégage afin que ces divergences ne soient pas dévoliées publiquement .
Je souhaite ardemment que ce consenssus se fassent autour de solutions qui permettent à CUBA d amèliorer la situation de la population , condition sine qua non pour que le peuple cubain continue de soutenir le socialisme .
CUBA SI !!!
4. RAUL CASTRO :" OU NOUS RECTIFIONS OU NOUS COULONS ...", 22 décembre 2010, 09:15, par Jacques-François Bonaldi
Ci-dessous mon avant-propos à l’envoi au Grand Soir de ma traduction du discours . J’espère qu’il éclairera quelques lanternes (en particulier au sujet de la discussion en cours dans tout le pays à tous les niveaux des Orientations à discuter au prochain Congès du parti (16-19 avril 2011), ce que situe le discours dans un tout autre contexte politique.
Soit dit en passant, le journal espagnol El País est à l’image de Le Monde : jamais, même pas hasard, une seule ligne qui pourrait fournir une vision tant soit peu objective de la réalité cubaine.
JFB
Ci-joint, la version complète du discours de Raúl du samedi 18 décembre 2010, en clôture des trois journées de session de l’Assemblée nationale du pouvoir populaire sur les Orientations de la politique économique et sociale, discutées pour l’instant dans tout le pays à tous les niveaux et qui seront adoptées par le Sixième Congrès du Parti à la mi-avril 2011.
Version complète, parce que du texte écrit (24 pages), déjà prêt le vendredi matin, au texte dit (40 pages), Raúl a beaucoup improvisé, influencé sans doute par la teneur des débats réalisés à l’Assemblée nationale avec les députés.
Quand on le lit entier et surtout quand on l’entend le dire dans son contexte, on se rend aussitôt compte que les titres foncièrement accrocheurs de la presse espagnole, la première, bien entendu, à en rendre compte dès le samedi, sont justement cela : accrocheurs, parce qu’ils n’ont rien à voir avec la réalité du fond, de la forme et du contexte. El Mundo titrait sous la plume du journaliste « indépendant » qui lui sert ici de correspondant : « LE DISCOURS DÉSESPÉRÉ DE RAÚL », et citait en exergue une phrase – improvisée – de Raúl : « O rectificamos o nos hundimos », autrement dit, en traduction libre : ou nous rectifions ou nous sommes foutus ! Curieusement, El País utilise cette même phrase en titre. Sur 11 782 mots, n’en choisir que 5 et les monter en épingle, c’est un drôle de manière de faire son boulot de journaliste !
J’ai rarement vu un « désespéré » si confiant en l’avenir, si sûr de son fait… Pas un mot, bien entendu, sur ce Projet d’orientations de la politique économique et sociale, dont Raúl explique comment il a été élaboré pendant des mois et qui fait maintenant l’objet de discussions par toute la population. Après une brève introduction de deux pages, il comprend un chapitre général sur ces Orientations qu’il détaille ensuite dans douze chapitres : I. Modèle de gestion économique (Orientations 1-38). II. Politiques macroéconomiques (39-63). III. Politique économique extérieure (64-108). IV. Politique d’investissement (109-121). V. Politique de la science, de la technologie et de l’innovation (122-128). VI. Politique sociale (129-165). VII. Politique agro-industrielle (166-196). VIII. Politique industrielle (197-221) et énergétique (222-234). IX. Politique pour le tourisme (235-248). X. Politique pour le transport (249-267. XI. Politique pour les constructions, le logement et les ressources hydrauliques (268-272 ; 273-278 ; 279-282). XII. Politique pour le commerce (283-291).
Raúl précise clairement que la Révolution, face aux profonds changements à introduire, ne copiera personne (donc, en particulier ni la Chine ni le Vietnam). Là-dessus, les Orientations sont très claires : « La politique économique à cette nouvelle étape s’ajustera au principe que seul le socialisme est capable de vaincre les difficultés et de préserver les conquêtes de la Révolution et que, dans l’actualisation du modèle économique c’est la planification qui primera, non le marché. La politique économique proposée est régie par le fait que le socialisme est égalité de droits et égalité de chances pour tous les citoyens, non égalitarisme. »
Dans le chapitre I, Modèle de gestion économique, les Orientations générales sont là aussi claires :
« Orientation 1. Le système de planification socialiste restera la voie principale pour diriger l’économie nationale, mais il devra être transformé dans ses aspects méthodologiques et organisationnels pour faire de la place aux nouvelles formes de gestion et de direction de l’économie nationale. »
« Orientation 2. Le modèle de gestion doit reconnaître et stimuler, en plus de l’entreprise publique socialiste qui est la principale forme dans l’économie nationale, les sociétés à capital mixte, les coopératives, les usufruitiers de terre, les locataires d’établissements, les travailleurs à leur compte et d’autres formes qui pourraient contribuer à élever l’efficience du travail social. »
On le voit, pas un mot sur les investissements étrangers directs.
« Orientation 3. Dans les nouvelles formes de gestion non publiques, la concentration de la propriété en des mains de personnes naturelles ou juridiques ne sera pas permise. »
S’il est vrai que l’acceptation définitive du travailleur indépendant, la possibilité pour des particuliers et des coopératives (qui apparaîtront ailleurs que dans le domaine agricole) d’embaucher de la force de travail et d’autres nouveautés changent les règle du jeu établis à ce jour, la structure économique n’en est pas pour autant si radicalement changée que le socialisme cubain en perde son visages et ses traits caractéristiques. Cette volonté (orientation 3) d’empêcher la concentration de la propriété par des individus et des sociétés me paraît symptomatique de ce qu’a toujours voulu la Révolution, autrement dit la justice sociale, le refus de voir s’aggraver les clivages sociaux entre ceux qui ont et ceux qui n’ont pas. Bref, on ne verra pas apparaître de millionnaires ou milliardaires cubains comme il en existe en Chine par exemple (et sans doute au Vietnam, mais je n’en sais rien), voire, pis encore, des cas si criants d’exploitation de travailleurs, parfois à la limite de l’esclavage. Et ceci reste dans le droit fil de la pensée de Fidel, par exemple.
Ce n’est pas la première fois que Cuba entreprend de grandes rectifications, comme ce fut le cas à partir de 1985 (« Rectification des erreurs et des tendances négatives »), évolution qui fut interrompue par la disparition du camp socialiste européen et de l’URSS. Il serait intéressant de dresser un parallèle entre ces deux grandes rectifications. Dans des circonstances différentes tant intérieures qu’extérieures, je retrouve les même grandes lignes (il suffit de lire les pages correspondantes dans l’ouvrage que nous avons écrit Danielle Bleitrach et moi : Cuba, Fidel et le Che ou l’aventure du socialisme, en particulier les chapitres II et III. Il y a certes glissement (dérapage, diront certains), mais en tout cas un glissement ou un dérapage « contrôlé ». En fait, je crois même que c’est l’arrêt obligé (Période spéciale) des rectifications lancées en 1986 qui a aggravé les choses et les carences et les blocages en empêchant les mesures prises alors de porter des fruits. De 1986 à 201o, je ne vois pas de solution de continuité.
Bien entendu, la presse transnationale ne dit pas un mot de ces Orientations ou n’en met en exergue que quelques-unes qui semblent marquer une rupture avec le mode de faire habituel de la Révolution, ou qui sembleraient vouloir dire que Cuba se lance à toute vapeur vers la société de marché, ou le socialisme de marché, ce qui n’est absolument pas le cas. Il y a quelques « révisions déchirantes » à faire, c’est sûr, mais le fondement du socialisme reste, à mon avis, le même.
Penser par exemple que Cuba puisse, comme la Chine, ouvrir toutes grandes ses portes aux capitaux transnationaux et aux transnationales pour faire progresser son économie, c’est oublier tout simplement que Cuba, petit pays de rien du tout, n’a pas du tout le même attrait que le géant asiatique et que le blocus (que les USA maintiendront, Obama ou pas, tant que Cuba n’aura pas renoncé au socialisme et n’en sera pas revenue au capitalisme) interdit à ces transnationales et aux capitaux étrangers de s’investir dans l’île, et traque même tout investissement étranger intéressé. Ne pas oublier non plus que Cuba, par volonté des USA dont le vote est majoritaire, ne peut recevoir aucun crédit des institutions financières internationales et qu’elle n’en recevra pas tant qu’elle sera à économie socialiste.
Bref, Cuba doit faire ses réformes à sa manière, dans les circonstances très spécifiques de son environnement géopolitique. Ce n’est pas d’ailleurs pour rien qu’un sous-chapitre est consacré à l’Intégration économique, entre autres, « donner la priorité à la participation à l’Alliance bolivarienne des peuples de Notre Amérique (ALBA)… »
Le discours de Raúl offre d’ailleurs une idée des changements en cours. Par ailleurs, les hispanophones peuvent trouver sur le site web CubaDebate (et sans doute sur celui du Granma, mais je ne suis pas y allé voir) de très précieuses indications dans les comptes-rendus quasiment intégraux des trois journées, au cours desquelles le ministre de l’Économie et de la Planification, dont la maîtrise de son dossier m’a particulièrement impressionné, a expliqué ces Orientations de long en large et a répondu aux questions des députés.
Ce dont la presse transnationale ne parle pas non plus, c’est que la télévision a consacré au minimum entre trois heures et trois heures et demie de retransmission quotidienne aux séances de l’Assemblée nationale.
Que tout soit loin d’être réglé et que bien des choses soient encore à éclaircir, à préciser, voire à rectifier (c’est le but même des discussions par toute la population), il serait sot de ne pas en convenir, mais de là à y voir du « désespoir », c’est vraiment, comme dit Raúl, prendre ses désirs pour des réalités ou des vessies pour des lanternes !
Jacques-François Bonaldi
1. RAUL CASTRO :" OU NOUS RECTIFIONS OU NOUS COULONS ...", 23 décembre 2010, 10:04, par richard PALAO
je n’éprouve aucun "désespoir" car je fais confiance au peuple CUBAIN pour relever ce nouveau défit , mais certaines parties du discours de RAUL CASTRO me semblent ambigÜes et provoquent des craintes et des interrogations qui je l’espère seront levées par les discussions du prochain congrès du parti .
Prenons l’exemple de la question du salariat , avec mes petites connaissances en marxisme j’ai toujours cru qu abolition du salariat et communisme allait de pair , or que dit RAUL CASTRO à propos du salariat ( source : discours publié par GRANMA) :
"...règler cette question complexe et sensible n’est pas simple , car elle est étroitement en rapport avec le renforcement du rôle du salariat dans la société ..."
"...nous sommes aussi tout à fait conscients du dommage que le phénomène de la pyramide inversée a causé durant des années à la politique des cadres , autrement dit le fait que les salaires ne correspondent pas à l’importance et à la hiérarchie des postes de direction ..."
Alors , oui , je m’interroge sur ces propositions qui vont dans le sens de la valorisation de la notion de salariat : ces propositions rapprochent-elles ou éloigent-elles CUBA du communisme ? ou s’ agit-il de la poursuite de la recherche d’une voie originale pour aller vers le socialisme ? mais dans ce cas prudence : les pays qui ont ont donné plus d’importance au salariat et notamment trop élargit l’echelle des salaires , ne sont plus socialistes . ( bien sur la valorisation du salariat n’ est pas la seule cause de l’échec de ces pays mais en fait partie)
2. RAUL CASTRO :" OU NOUS RECTIFIONS OU NOUS COULONS ...", 23 décembre 2010, 10:39
Cuba n’a pas la prétention d’être dans le communisme (à chacun selon ses besoins). C’est un pays socialiste (à chacun selon son travail) ! On ne confond pas "égalité et égalitarisme" dixit Raul.
Le communisme, selon Marx, c’est zéro état, zéro armée, zéro impôts, zéro police, etc... ce qui suppose zéro capitalisme sur la Terre !.....La veille c’est donc plutôt après demain que demain !
3. RAUL CASTRO :" OU NOUS RECTIFIONS OU NOUS COULONS ...", 23 décembre 2010, 11:42, par richard PALAO
je n ai pas dit que CUBA était un pays communiste , ma question est : ces propositions ( sur les salaires) rapprochent-elles ou éloignent-elles CUBA du communisme ?
4. RAUL CASTRO :" OU NOUS RECTIFIONS OU NOUS COULONS ...", 23 décembre 2010, 14:55
Sous le capitalisme le salaire est égal à la valeur de la partie du travail nécessaire pour renouveler la force de travail, c’est à dire pour que le travailleur puisse revenir au turbin le lendemain et ếtre aussi efficace que la veille.
Sous le socialisme cette fonction est assurée gratuitement, pour tous, par la collectivité, y compris pour ceux qui ne travaillent pas (jeunes, vieux, handicapés, chômeurs). Le salaire devant, alors, couvrir le superflu, choisi par l’individu lui-même. Problèmes posés par Raul :
– Le fouet de la faim, de la misère, ne joue plus...ni sur l’intensité, ni sur la qualité du travail ! Que faire ?
– Ceux qui ne travaillent pas, ou pas correctement, doivent-ils être sanctionnés, quelque soient leurs niveau de responsabilités ?
– Peut-on considérer comme essentiels, donc gratuits, des produits qu’il faut importer (café....) ?
– Faut-il continuer de distribuer gratuitement des produits dangereux pour la santé (Tabac..) ?
– En vertu de quoi le superflu serait-il plus vertueux pour le travailleur du tourisme qui peut récupérer des CUC, que pour les toubids, les enseignants, les mineurs de nickel, ou les coupeurs de canne qui sont payé en pésos ?
– En vertu de quoi, le travail individuel devrait-il être moins bien considéré que le travail collectif ?
5. CUBA demain, 23 décembre 2010, 14:06, par gb26100
J’ai beaucoup de sympathie pour Cuba, mais je suis resté perplexe face à l’inefficacité de la gestion économique du système. C’est paradoxal. Quand il y a un cyclone, ils savent mobiliser pour mettre à l’abri des centaines de milliers gens et d’animaux. Mais ils sont incapables de cultiver du café en quantité et assurer la suffisance alimentaire. La réponse au manque d’efficacité ne doit pas être cherchée en regardant du côté du capitalisme en crise. Il est intéressant que le problème soit enfin posé. Cuba a su faire face à la période spéciale qui a suivi la chute de l’URSS, le défi actuel est beaucoup plus modeste, mais plein d’incertitude.
1. CUBA demain, 23 décembre 2010, 23:13
Dans une île isolé, qui a été dévasté durant un siècle et plus par la monoculture de la canne à sucre, et qui a vu son économie ruinée par le blocus ainsi que par la chute des cours de cette denrée, il faut peut-être mesurer la notion de "suffisance alimentaire".
En effet celle-ci ne peut en aucun cas se déterminer par une autosuffisance sur la consommation de café ni même celle du tabac. Cette dernière production génératrice de devises étant pour l’instant encore vitale même s’il vaudrait mieux mobiliser les énergies sur d’autres denrées alimentaires.
Pour le café je précise qu’à Cuba le café ne peut de toute façon pousser que dans des zones bien précises en altitude et à l’hygrométrie particulière. Et qu’il n’a jamais été une denrée agricole majoritaire à Cuba à contrario de ses voisins latino-américains aux sols volcaniques et dotés de zones d’altitude favorables à sa culture.
Ce qu’il y a de certain c’est que ce que nous appellons ICI "suffisance alimentaire" est bien souvent confondu avec une "diversification alimentaire" que ne peut se payer un pays aussi réduit en superficie, même si on met en valeur le maximum d’espace agricole. Sans compter les fantaisies climatiques qui si elles ne tuent pas à Cuba, ou pas trop, désorganisent la production agricole.
Alors la question que je pose réellement est celle-ci : Y a t il quelqu’un qui peut témoigner qu’à Cuba il a pu voir des gens mourir littéralement de faim, faire le poubelles, mendier ouvertement, mourir sans soins au coin d’une rue ???
Après on peut toujours extrapoler sur la quantité de bouffe dans l’assiette de Raùl Castro ou dans celle du quidam du coin.
Ou bien la "diversification" c’est mesuré à la quantité de McDo ou d’Auchan au mètre carré ?
Autre question : Quelqu’un peut-il me dire le montant des comptes en Suisse ou aux Bahamas des "notables" ou supposés tels cubains ? J eparles pas de ceux de Miami. ((- :
Du nombre de leurs Rolls-Royce, de leurs yachts et m’envoyer quelques photos de leurs palaces ?
Ca me gave de voir que alors qu’ici on vit dans un monde de merde on va sodomiser les diptères cubains pour "expliquer", comme si nous on était capables de faire mettre en oeuvre ce qu’on exige d’un peuple de 7 millions d’habitants et de son gouvernement, come si ces mecs avaient à nous rendre des comptes.
Faudrait quand même réaliser que si les Cubains en majorité, (ou en minorité c’est pas la question), ont choisi, ou subissent le fait, d’être gouvernés comme ça, c’est quand même pas des mecs ici en France qui laissent bousiller tous les acquis que nos pères ont gagné de haute lutte qui ont le droit de leur filer des leçon... Ou même de les aider ?
Les aider à quoi, au fait ?
A mettre en oeuvre la même merde qu’on subit ici et qu’on prétend "réguler" à travers des élections bidons et des compromissions douteuses ?
Je pense que finalement ça doit les faire rigoler de nous voir nous agiter comme çà pour eux alors qu’on en branle pas une pour nous sinon de voter pour des mecs qui nous niquent et de nous disputer les places parlementaires de la Bourgeoisie.
Eux ils ont pris un jour les armes contre Batista. Et depuis on peut pas dire que la situation se soit aggravée pour le Peuple, même si ça avance pas vite.
Je crois qu’ils pourront et auront le droit de nous prendre au sérieux lorsqu’on fera à l’Elysée la même chose qua Fidel à fait à la Moncada il y a maintenant environ 50 ans. (((- :
G.L.
2. CUBA demain, 24 décembre 2010, 09:16
Bien sûr nos joutes en amusent beaucoup, mais bien des cubains, même très correctement alimentés, en ont marre de ne trouver que du porc sur les étalages, et presque pas de langoustes, alors que Cuba en produit, et en exporte, en quantité......Et combien de braves cubaines se lamentent, discrètement, de ne pouvoir se payer le dernier Wonderbra. Un des premiers accords (1960) avec la Tchécoslovaquie portait sur le réapprovisionnement de Cuba en ...rouge à lèvres.
A Cuba il y a des révolutionnaires, mais pas que des révolutionnaires. Il y a aussi de braves camarades qui pensent que si on mettait la Révolution en sourdine, l’embargo s’assouplirait, disparaitrait peut-être et que tout irait mieux. Exactement comme ce jeune que j’ai rencontré en 85 dans une rue de Kiev, qui me demandait si mes gosses portaient des "Knickers". Il avait entendu une pub sur la radio américaine (free Europe), et manifestement il croyait qu’avec ces godasses on avançait sans poser les pieds par terre. Je serais fort curieux de reprendre cette discussion aujourd’hui !
Les cubains sont en première ligne depuis 60 ans bientôt, mais tous ne sont pas conscients des enjeux de la bagarre qui les concerne. Soit ils sortirons par le haut, victorieux avec le reste des sud américains, soit ils seront humiliés comme tous mais bien plus que les autres, parce que l’Empire US ne leur réserve aucun cadeau, pas plus que l’Empire de César n’en a fait aux gaulois de Vercingetorix. Dans les soutes il y a encore de la place pour de nouveaux esclaves !
C’est tout le sens du discours de Raul, tant il est vrai que pour unir, et mobiliser, les prolos cubains, il faut que tous trouvent dans cette société leur compte.