RUSSIE - La culture populaire n’a pas survécu au capitalisme

RUSSIE - La culture populaire n’a pas survécu au capitalisme

La désagrégation de la situation économique et sociale après la chute de l’Union soviétique a eu des répercussions catastrophiques dans le domaine culturel pour les jeunes générations de la nouvelle Russie. "Pour les sociologues, les actes de violence perpétrés par les jeunes des villes s’expliquent autant par la pauvreté et le chômage que par l’effondrement de la culture populaire", note Argoumenty i Fakty.

"La ’rationalisation’ capitaliste a coupé la population non seulement de la haute culture, mais de la culture en général", se désole l’hebdomadaire russe. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : au cours des quinze dernières années, le prix des billets de théâtre et de concert a plus que centuplé. Les établissements culturels ont fermé en masse en 1991-1992. A présent, quand on s’éloigne d’une centaine de kilomètres de Moscou ou de Saint-Pétersbourg, on entre dans "un véritable désert culturel". Ainsi, "dans tout le pays, plus de 10 000 théâtres d’art dramatique et plus de 30 000 chorales et établissements de danse chorégraphique ont mis la clé sous la porte. Rapporté au nombre d’habitants, on trouve dix fois moins de théâtres en Russie qu’en Allemagne ou en Finlande."

Argoumenty i Fakty souligne par ailleurs que "le démantèlement des infrastructures sociales a mené à la fermeture de dizaines de milliers de maisons municipales de la Culture et de maisons des Pionniers, où les adolescents s’initiaient aux rudiments de la culture et de l’art". De même, dans l’industrie, "l’abandon des structures sociales s’est traduit par la fermeture de milliers de clubs ouvriers, qui offraient des loisirs abordables à des millions de personnes".

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