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Rachida Dati sous-entend qu’Enrico Macias a menti

Publie le jeudi 6 décembre 2007 par Open-Publishing
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Rachida Dati sous-entend qu’Enrico Macias a menti

Jeudi 6 décembre sur France Inter, le ministre de la Justice a contredit le chanteur qui avait déclaré avoir été écarté des invités de Sarkozy en Algérie parce qu’il était juif.

– Rachida Dati sous-entend qu’Enrico Macias a menti
« Tous les invités de Nicolas Sarkozy sont les bienvenus en Algérie. » Quelques minutes seulement avant cette déclaration de Rachida Dati au micro de Nicolas Demorand, sur France Inter, jeudi 5 décembre, le chanteur Enrico Macias avait déclaré avoir été rayé de la liste des invités du président de la République en Algérie « parce qu’il était juif. ». En effet, le chanteur a révélé qu’il faisait partie de la liste initiale des invités, mais que le gouvernement algérien avait fait savoir qu’il ne souhaitait pas sa venue.

– Visiblement gêné par la question du journaliste de France Inter, le Ministre de la Justice a affirmé avec un aplomb incroyable que c’est le chanteur lui-même qui avait décliné l’invitation. De facto, la déclaration très « langue de bois » de la ministre sous-entend que le chanteur a menti : « C’est l’interprétation d’Enrico Macias », a-t-elle ajouté à propos de sa déclaration, « Je n’ai pas été informée de ça. » Fidèle au Président, le chanteur n’est sans doute pas homme à porter la polémique sur la place publique, d’autant qu’il a des relations très amicales avec la ministre la Justice.

– Cet épisode n’est pas une anecdote sans importance. D’une certaine façon, elle propulse l’image d’un gouvernement balloté entre les communautés. Mercredi soir lors du Soir 3 de Marie Drucker, le chanteur a revendiqué sa liberté de soutenir ses « frères d’Israël » et de se sentir plus Algérien que jamais. Déçu de n’avoir pas, pour la deuxième fois, pu se rendre en Algérie – le chanteur avait déjà dû annuler un tour de chant suite aux pressions des Islamistes -, Enrico Macias en a logiquement déduit qu’il était persona non grata en Algérie parce qu’il est juif. Le lendemain matin, Rachida Dati, elle, donne l’impression de défendre inconditionnellement le gouvernement algérien. Une partie des auditeurs en déduira forcément que son indulgence s’explique par son origine maghrébine.
A force de rénovation et de rupture, la politique de la France paraît tanguer selon qu’elle s’exprime à Pékin, à Alger ou à Washinton. Cela ne poserait aucun problème s’il ne s’agissait que d’un énième épisode de ce qu’on appelle la Realpolitique. Mais Nicolas Sarkozy manifeste une ardeur toute particulière à montrer aux uns qui est l’ami des Juifs et aux autres qu’il est l’ami des Arabes. On aimerait mieux qu’il se contente d’être le Président des Français.

Jeudi 06 Décembre 2007 - 12:10
Philippe Cohen
- http://www.marianne2.fr/Rachida-Dat...

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