Accueil > Radio France : Aillagon s’en lave les mains

Radio France : Aillagon s’en lave les mains

Publie le jeudi 29 janvier 2004 par Open-Publishing

Le ministre renvoie la balle au président Jean-Marie
Cavada pour régler le conflit salarial.

Rectificatif. Le salaire d’un journaliste de Radio
France avec dix ans d’ancienneté est plus proche de 2
100 euros nets sur 13 mois que des 3 000 indiqués hier
par erreur.

Peu ou pas de journaux, aujourd’hui encore, sur les
stations de Radio France. Lors d’une assemblée
générale, hier, l’intersyndicale des journalistes a
appelé à la poursuite de la grève entamée mardi.

Le conflit monte en puissance, selon les syndicats,
qui dénombraient hier 90 % de grévistes à France Info,
65 % à France Inter et 75 % en moyenne dans les 44
rédactions locales de France Bleu. La direction estime
au contraire que la mobilisation fléchit : elle a
compté 46 % de grévistes hier contre 52 % la veille.

Le mouvement a démarré sur des revendications
salariales. Les syndicats demandent la réduction des
disparités de rémunération entre les journalistes de
Radio France et ceux de France Télévisions, régis par
la même convention collective des journalistes de
l’audiovisuel public. L’intersyndicale cite des écarts
de 15 à 20 % entre les salaires de Radio France et
ceux de France 3.

La direction de Radio France avait accepté dans un
premier temps de discuter de ces disparités
salariales. Mais, vendredi, elle a informé les
syndicats que sa « tutelle » (le ministère de la Culture
et de la Communication) refusait l’ouverture de ces
discussions. Une position de principe que Jean-Jacques
Aillagon confirme : « L’ORTF n’existe plus, a déclaré
hier le ministre de la Culture et de la Communication.
Aujourd’hui, chacune des sociétés de l’audiovisuel
public a sa propre politique salariale. » En clair :
c’est à Jean-Marie Cavada, président de Radio France,
de se débrouiller avec son enveloppe budgétaire.

Cette partie de ping-pong entre la direction de Radio
France et le gouvernement pourrait donner une
coloration plus politique au conflit. Les syndicats
rappellent que Michel Boyon, directeur de cabinet du
Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, a été président
de Radio France dans les années 90. « De là à penser
qu’il veut la peau de Cavada, il n’y a qu’un pas »,
avance un journaliste en grève. Selon d’autres, le
gouvernement pourrait chercher à sanctionner
Jean-Marie Cavada pour un flirt supposé avec l’UDF de
François Bayrou.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=174698#