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Rapport ATTALI : Le « Davos Ci Code » de la mondialisation !

Publie le mercredi 23 janvier 2008 par Open-Publishing

C’est mercredi que Monsieur Attali a remis au Président de la République son rapport qui doit théoriquement apporter des réponses pour relancer la croissance.

Ce que l’on peut retenir des 300 propositions, c’est un plaidoyer en faveur du libéralisme et de la mondialisation avec un minimum de garde fou. Par exemple, le rapport préconise l’assouplissement de la réglementation de l’urbanisme commercial en permettant l’ouverture de grandes surfaces sans autorisation préalable. Si cette mesure va à son terme, c’est la fin des derniers commerces indépendants des centres villes.

Pour INDECOSA-CGT, il faut au contraire le maintien et le renforcement des organismes de contrôle comme la Commission Départementale d’Equipement Commercial (CDEC). Pour une meilleure cohérence, il faut renforcer la présence des consommateurs et accueillir de nouveaux membres comme les représentants salariés dans ces structures. A cela s’ajoute, la création d’observatoires régionaux de l’équipement commercial qui seront à même d’évaluer les besoins et apporter une cohérence territoriale. Si on met fin à la régulation, on risque d’accentuer le déplacement des populations et des magasins à la périphérie des villes. Alors que le prix de l’énergie atteint des records, il faut au contraire renforcer la vie au centre ville pour limiter la consommation de pétrole liée aux grands flux quotidiens relatifs aux déplacements du logement vers le lieu de travail. Plutôt que d’agir systématiquement sur l’extension des agglomérations, ne serait-il pas préférable d’améliorer la qualité de l’existant ? Les intentions du rapport sont sans ambiguïté puisqu’il souhaite parallèlement la suppression des départements au profit de grandes métropoles régionales, avec à la clé une fiscalité alourdie pour les petites communes avoisinantes.

De même, à travers « Ecopolis », Monsieur Attali reprend le vieux fantasme « de la ville à la campagne », qui se voulait en rupture avec la ville traditionnelle. Nous payons encore aujourd’hui ce type de ville né de nulle part marqué par la solitude de l’habitant face à son environnement. Enfin, le rapport souhaite instaurer une « bourse internet » du logement social pour soi-disant permettre des échanges entre particuliers. L’idée est d’instaurer un « nomadisme » perpétuel qui serait un plus pour le patronat en recherche de salariés mobiles, mais qui se traduirait progressivement par un déracinement des citoyens. A la veille d’un scrutin municipal, ce rapport annonce la couleur par un désengagement progressif de l’Etat et la mise en concurrence des territoires.

Montreuil, le 21 janvier 2008