Accueil > Rassemblement de soutien suite aux violences à Carrefour Marseille

Rassemblement de soutien suite aux violences à Carrefour Marseille

Publie le dimanche 17 février 2008 par Open-Publishing
6 commentaires

Grand Littoral :
Emotion et incompréhension
Après les violences de vendredi soir, des négociations ont été ouvertes hier, avec la direction.

17 février 2008

Hier, les salariés de Carrefour Grand Littoral ont entamé une sei­zième journée de grève sous le choc d’une soirée qui s’est soldée par des blessés et deux personnes hospitalisées, une jeune femme en­ceinte et le vice-président du conseil général communiste, Joël Dutto (lire encadré).

En effet, vendredi, sur ordre du Préfet, les forces de police ont char­gé à deux reprises les grévistes pour deux camions de livraison. « Tout ça pour quatre palettes de marchandises », lance une em­ployée.

La future maman molestée est toujours sous le choc. Entre deux larmes, elle exprime son incompré­hension face à une telle violence. « Nous ne sommes pas des terro­ristes. Pourquoi nous ont-ils fait ça ? ». Dès sa sortie de l’hôpital, el­le a été reçue par son médecin. Le bébé va bien mais, l’inquiétude de­meure quant à son état général qui nécessite un arrêt de travail.

A l’appel du PCF, un rassemble­ment de soutien aux grévistes s’est tenu à l’entrée du personnel. Plu­sieurs centaines de personnes élus, militants, citoyens, clients ont manifesté « contre cette violence comme réponse à des revendications ».

Jean-Marc Coppola, secrétaire de la fédération du PCF, se remé­more la soirée et dénonce ces inter­ventions comme étant « scanda­leuses » et insiste sur le fait qu’« il est urgent que de véritables négocia­tions s’ouvrent afin de trouver une issue à ce conflit ».

Epuisé, un employé assis sur un trottoir lance : « Ce n’est pas nor­mal que Gaudin ne fasse rien ». « On ne demande pas la lune pour­tant », reprend une femme.

Le mouvement grossit. La soli­darité fait son chemin. De par l’in­tolérable qui s’est produit la veille, en soutien à leurs collègues de Grand Littoral « des débrayages ont eu lieu dans deux autres établisse­ments : Le Merlan et Port-de-Bouc », indique Smail Ait Atmane, délégué CFDT de l’enseigne.

Même si les revendications ont toute leur place les événements de la veille reviennent sans cesse. Pouvoir en parler encore et encore sert d’exutoire. « On ne pensait vraiment pas qu’ils feraient ça, ex­plique Amaria Gacemi, représente syndicale CGT du magasin, il n :v avait que des femmes, il n y a pas eu de dégradations... ».

Déterminé Avelino Carvalho, responsable commerce à l’Union départementale CGT précise : « On ne sortira pas du conflit sans ré­ponses et ce ne sont pas les CRS qui vont arranger les choses ».

Pour Frédéric Dutoit, maire PCF des 15/16, « On a l’impression d’être revenu au 19e siècle ». De son côté, Patrick Candella (PCF) estime qu’« autour de cette lutte, c’est le pouvoir d’achat, le droit de grève qui sont en question. Et le fait qu’on cible un élu, qu’on arrache l’écharpe d’un représentant des ci­toyens, en action solidaire est une agression antidémocratique ». Face à une situation qui semble avoir échappé à la direction de l’enseigne de Grand Littoral, le di­recteur national des ressources humaines a été mandaté pour me­ner les négociations qui ont dé­marré hier, à 14h30. Participent également à ce tour de table des re­présentants nationaux des fédéra­tions CGT et CFDT, les représen­tants syndicaux des unions dépar­tementales CGT et CFDT ainsi que les délégués syndicaux de l’en­seigne.

Hier, tard dans la soirée, les négociations étaient toujours en cours.

Patricia Maille-Caire (La Marseillaise, le 17 février 2008)

Messages

  • la CFDT, syndicat majoritaire, a signé un accord de reprise du travail ( au rabais !) sans consulter les grévistes ( en étant méchante langue, je dirais que cela commençait à écorner le "fonds de grève" qu’alimente chaque adhérent, faisant l’objet de juteux placements)

    la CGT, qui n’a pas signé l’accord, appelle aussi à la reprise, pour ne pas diviser le personnel

    Patrice Bardet

    • Sans se prononcer sur le bien fondé de la reprise , (c’est aux salarié(e)s grévistes de le faire) l’argument de la reprise pour ne pas amputer le fond de gréve de la cfdt dénote une méconnaissance compléte de la réalité de la Caisse Nationale Action Syndicale de la CFDT.(CNAS)
      Il faut savoir que ce fond national est alimenté par un pourcentage sur toutes les cotisations et qu’il sert au soutien des grévistes cotisants , mais aussi pour le soutien juridique à la répression syndicale, etc...
      L’influence de 15 jours ou 1 mois de gréve de quelques dizaines , ou même une centaine d’adhérents qui bénéficient d’un soutien de quelques dizaines d’euros quotidiens est véritablement négligeable par rapport aux réserves de la CNAS...en faire un argument politique est vraiment ridicule !!
      Le soutien à Carrefour Littoral n’égratigne même pas , au point de vue comptable , la CNAS..
      Ancien militant CFDT , ayant vécu et animé plusieurs conflits de plusieurs semaines et même un mois , je peux assurer que la CNAS CFDT est un outil efficace et apprécié par les adhérents , basé sur la solidarité.IL est regrettable que les autres syndicats n’aient pas su ou pas voulu s’en doter eux aussi d’un identique....question que posent tous les salariés syndiqués en gréve..quel que soit leur organisation.
      Cette mise au point faite, loin de moi l’idée de donner mon soutien à la Confédération CFDT avec laquelle , j’ai de profonds désaccords sur de nombreux points.
      B.C. PACA

    • Alors c’est encore pire...

      CFDT = COLLABO DU PATRONAT

      De temps en temps il est utile de se le rappeler.

  • Je souscris pleinement à cette solidarité.

    L’intervention de la police est d’une extrême gravité.

    C’est le programme politique de Sarko qui s’exprime, le programme des partis de droite en action : Terroriser des caissières, les maltraiter, choyer les désirs de ne rien lâcher face aux salaires les plus ridicules.

    Parce que c’était une grève de travailleurs du privé, modestes parmi les modestes, parce que ce n’était pas une grève de défense mais un mouvement pour les salaires et des tickets repas , un mouvement qui ne se contente pas seulement de parer les coups mais réclame sa part , il fallait punir et violenter, casser et tabasser.

    Les partis des matraqueurs sont à montrer du doigt, localement leurs actes doivent leur remonter à la figure . Il ne peut y avoir une campagne électorale paisible qui ne mette au centre cette question.

    Sarko, le tabasseur de caissières !

    • Les partis des matraqueurs sont à montrer du doigt, localement leurs actes doivent leur remonter à la figure . Il ne peut y avoir une campagne électorale paisible qui ne mette au centre cette question.

      Sarko, le tabasseur de caissières !

      Et les clients peuvent pas faire quelque chose aussi, pour soutenir ces salariés maltraités, méprisés, par le pouvoir, par la direction du supermarché, contre l’enseigne au plan national ?

      Aux USA, puisque c’est la référence de Sarko, les clients auraient tout simplement boycotté l’enseigne et le supermarché incriminé !

      Aux USA, il y a des lobbies (groupes de pression) de consommateurs extrêmement puissants, comme il y a des lobbies, syndicaux, financiers, patronaux, etc...

      Notre avenir réside là-dedans...