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Reflexions sur les Religions monothéistes !

Publie le mardi 19 décembre 2006 par Open-Publishing
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Il est difficile de comprendre pourquoi les religions, Judaïsme, Christianisme et Islam, prônant pourtant toutes la croyance en un D.ieu unique, principe constituant un rapprochement indéniable, se sont séparées alors qu’en leur temps elles devaient s’unir et ne former qu’un seul bloc contre ce qu’elles rejetaient notamment le polythéisme.

Il est encore plus difficile de saisir cet éloignement d’autant que les premières communautés croyantes étaient issues d’un même groupe ethnique habituellement appelé « Sémite » !

La diabolisation de l’Islam aujourd’hui peut expliquer les rancoeurs du passé à son égard, une résurgence en quelque sorte des vieux démons ! Serions nous, alors, en période de régression ? On peut le croire si l’on se rapporte à la médiocrité des écrits et à celle des interventions pratiquées par des philosophes et des historiens qui n’en ont que le titre !

Le présent article tente, en plusieurs parties, de cerner les questions constituant des obstacles évidents à un rapprochement religieux sinon à un œcuménisme.

L’ultime des religions monothéistes, l’Islam, sans avoir cherché préalablement le conflit, s’est vu confrontée assez tôt à ses deux aînées. Et ce d’autant qu’elle s’introduisait subrepticement dans les territoires déjà acquis par celles qui la précédaient puisque les influences juive et chrétienne étaient encore grandes à l’époque de son avènement et dans cette région plus particulièrement chargée de mythes, d’histoire et de croyances qu’est le Moyen Orient.

L’Islam n’a jamais voulu supplanter les autres révélations mais seulement les continuer ou, mieux, appeler au retour à la foi originelle, au monothéisme premier c’est à dire exclusif et transcendant.

C’est ce concept de prolongement, de continuation mais surtout d’aboutissement, appelé par les Musulmans « Sunna d’Allah », qui crée l’universalité de leur foi.

C’est dire que les gestes de bonne volonté multipliés en direction des communautés juive et chrétienne par le dernier Prophète constituent la preuve irréfutable, nonobstant les écrits de mauvaise foi, que l’homme recherchait véritablement le dialogue, la concertation et surtout la perméabilité à son apostolat.

La négation de la mission de celui qui s’annonçait comme l’Envoyé d’Allah par les Juifs et les Chrétiens alors que lui-même reconnaissait Moise et Jésus empoisonnera pour des siècles à venir les rapports entre les uns et les autres.

Mais, au-delà des considérations politico-religieuses qui n’en finissent pas de ternir l’œcuménisme et l’unicité de la foi aggravées aujourd’hui par les cabales contre l’Islam, il faut retenir surtout les affrontements certes doctrinaux mais pacifiques qui naîtront dès le début et constitueront par la suite l’ensemble de la merveilleuse et incomparable littérature polémique musulmane jusqu’au XIIIème siècle.

Les antagonismes dogmatiques naîtront plus avec le Christianisme qu’avec le Judaïsme, plus près de l’Islam sur les principes fondamentaux et notamment la transcendance divine.

Il s’agit dans ce texte de retracer les grandes lignes des discordes quant aux doctrines entre les deux religions.

Etat des lieux

Que reprochent les Chrétiens aux Musulmans ?

Les griefs sont rudimentaires et plus généraux que particuliers.

Le plus grand, à l’endroit des Musulmans par les Chrétiens, est la négation de l’apostolat de Mohamed apparaissant dès lors comme l’usurpation d’une mission qui ne lui avait jamais été confiée.
De cela découlent deux corollaires :
  la négation de la continuité du Christianisme à travers l’Islam.
  L’absence de représentativité du Coran celui-ci n’étant pas la Parole de Dieu mais un simple livre écrit par Mohamed, pourtant illettré ne l’oublions pas, et inspiré par la Bible.

Que reprochent les Musulmans aux Chrétiens ?

Les critiques sont nombreuses et portent essentiellement sur des points forts du dogme chrétien notamment :
  La réfutation de la divinité de Jésus,
  La condamnation du dogme de la Sainte Trinité,
  La contestation de la crucifixion du Christ,
  L’objection quant à la divinité de Marie
  La corruption des textes sacrés.


1- Réfutation de la divinité de Jésus

Le Coran est intransigeant quant à l’Excellence divine... plus couramment appelée « Transcendance ».

D.ieu est unique !

Le Livre Saint des Musulmans l’affirme avec force et relief, sans détours, le réitère dans de nombreux versets et ne négocie aucunement ce principe fondamental lequel constitue, en vérité, la clé de voûte de la croyance musulmane.

D.ieu n’a point d’associé, point d’ascendance ni de descendance et quiconque nie ce principe se met de facto en état d’ « association » ou d’idolâtrie, condition exécrée et abhorrée par l’Islam constituant le délit de blasphème que les Musulmans nomment « koufr ».

Le fondement de l’Unicité divine est consacré indiscutablement dans l’une des dernières Sourates du Coran laquelle affirme : « Dis : « Il est D.ieu, Unique, D.ieu le Seul. Il n’a point été engendré, et n’a pas enfanté. Il n’y a pas d’autre D.ieu que Lui. Un Seul suffit ! »

De ce principe fondamental, de ce dogme, découle une notion essentielle mettant parfaitement en évidence le désaccord profond entre le Christianisme et l’Islam : Jésus, pour les Musulmans, est un homme ! Rien d’autre qu’un homme... aucunement un dieu... assurément pas D.ieu !

Certes, il est particulier par sa naissance, sa vie, les miracles qu’il a accomplis mais il reste néanmoins un « humain » n’ayant aucun attribut divin, rien de « démiurgique » et soumis totalement de par sa condition, sa foi et sa mission à D.ieu, son Maître à l’instar de tous les autres prophètes, Un et Indivisible !

Le Jésus des Chrétiens est assimilé, lui, curieusement, à deux Personnes, notamment à D.ieu Lui-même mais aussi à son Fils !

D’où découle ce concept bicéphale assez difficile à comprendre ?

Certainement pas des Evangiles primitifs (nous étudierons cette question dans un autre chapitre), mais plutôt des différents Conciles !

Voici....


Fin de la première partie

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