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Réflexions unitaires

Publie le jeudi 26 octobre 2006 par Open-Publishing
11 commentaires

Nous voulons, autour d’un programme antilibéral, bâtir un rassemblement unitaire préfigurant peut-être une recomposition politique que nous appelons de nos voeux. Aujourd’hui, ce rassemblement pose la question : Quelle stratégie politique allons-nous développer pour inverser le cours actuel d’une mondialisation criminelle, prédatrice des droits, destructrice de la nature et ennemie de tout progrès social ?

La société s’interroge sur son devenir immédiat et sur les moyens pour arrêter la régression insupportable qu’elle subit. Si la seule réponse efficiente se trouve dans la réflexion et l’action des collectifs, leur crédibilité est loin d’être reconnue aujourd’hui. D’ici le printemps 2007, la course au pouvoir est trop courte pour que les candidats unitaires soient majoritaires et il faut cesser de faire comme si c’était déjà possible. Par contre l’objectif de représenter une force politique en voie de construction portée par une mobilisation réelle et massive bénéficiant d’une proportion conséquente de suffrages est parfaitement réalisable.

La révolte des cités et la victoire contre le CPE montrent que la population jeune refuse massivement la condition qui lui est faite. Les votes protestataires fortement représentés chez les ouvriers et les chômeurs (24 et 30% parmi ces catégories en 2002 en faveur du FN) et les abstentions massives, indiquent clairement la perte de confiance de ces milieux dans la gauche.
La reconquête des couches jeunes, des couches défavorisées en général est non seulement urgente et prioritaire, mais indispensable si on veut éviter une catastrophe politique et sociale incontrôlable et fascisante.
Le programme antilibéral, s’il est effectivement explicité dans le débat politique, s’il est porté par un large courant unitaire au plus profond de la population, alors les arguments de la droite et du PS seront disqualifiés et les couches qui nous intéressent reviendront à la politique et à la lutte.

Il faut maintenant que le débat sur la candidature aux présidentielles ait lieu dans les collectifs sans fausse pudeur et que chacun apporte ses raisons. Il faut trouver aussi une procédure pour que le choix se fasse dans le cadre d’un large consensus.

Le PCF se trouve devant un choix difficile. Il n’a aucun intérêt à se présenter seul à l’élection présidentielle et il n’a pas les moyens de se couper du PS s’il veut des élus aux législatives. D’où l’idée de présenter M. G. Buffet comme candidate unitaire. Le problème, c’est que celle-ci a été ministre dans le gouvernement Jospin, qu’elle poursuit les contacts avec le PS en vue de futurs accords, qu’une partie importante des militants dans les collectifs auront le sentiment de servir de base de manoeuvre au PCF et que la candidature de Besancenot risque de devenir alors une réalité.

Les électeurs auxquels nous voulons nous adresser faisant partie des déçus de la gauche et du PCF, sa candidature a toutes les chances d’échouer électoralement et de faire éclater les collectifs. Dans ces conditions, l’alternative antilibérale perdrait toute crédibilité. M. G. Buffet ne peut donc pas incarner ce programme antilibéral, même si elle en est totalement partie prenante.

Le fait de présenter un candidat hors parti présente l’intérêt de laisser une latitude aux partis pour mener leur politique sans compromettre la dynamique unitaire antilibérale, de renforcer la cohésion des collectifs et d’ouvrir la perspective d’une plus large adhésion. Il est nécessaire de choisir quelqu’un qui ait une expérience des médias, qui soit déjà connu pour son action militante déterminée, qui possède une aisance de parole, un discours à la fois simple et précis et, enfin, qui accepte de mener ce travail au sein d’un collectif de campagne représentatif de tous les courants. José Bové correspond à ce profil.

Les élections législatives doivent aussi faire partie de notre débat. Il est évident que les organisations politiques ont tout intérêt à avoir des élus. Il est aussi important que des élus hors parti représentent le courant antilibéral. Si des compromis sur la répartition des circonscriptions sont passés par le PCF avec le PS, il importe, pour les collectifs, de veiller à ce que ces arrangements ne se fassent pas au détriment de notre engagement ou au prix du renoncement à « ce que nous voulons ».

Il est temps d’avancer dans ce débat afin de libérer les énergies des collectifs.

Michel Bonnard, militant de Ballon rouge

Messages

  • A lire sur ce site les contributions parfois enflammées sur la candidature de Marie-georges Buffet
    nous,citoyens de la base ayant aussi collé affiches, distribué des tracts bref milité on se sent un peu beaucoup mis à l’écart des grands mouvements d’appareil. Je partage l’analyse ci-dessus.
    Une question n’a pas été abordé : que fera le parti communiste si la candidature de MGB n’était pas retenue ? Cette question déterminera l’émiettement à gauche des candidatures anti-libérales. Que deviendront dans ce cas les collectifs ? Anticiper pour évaluer différents scénarios nous aidera à trouver un plus juste positionnement. Quelles signatures pour soutenir un candidat issu de nos rangs, quel financement ? France

    • Le PC a décidé de "proposer" la candidature de MGB.
      Mais si une autre candidature était retenue, les militants qui ont voté à 80% cette "proposition" seraient de nouveau consultés.
      Impossible de prévoir leur réponse, mais elle dépendra du rapport de force.
      A nous, militants de l’unité sur un projet, de leur faire savoir (et à tous ceux que cela tenterait) que nous ne pardonnerions pas un lâchage de dernière minute.
      MC

    • je ne suis pas communiste, mais j’ai lu le texte de la résolution adoptée ,il y est fait explicitement référence à l’engagement du pc dans la démarche unitaire quoi qu’il en soit ;si les non- alignés dont je suis engagés actuellement dans les collectifs se rassemblent seule ment sur la base d’ un anti partisme,voir de l’anti communisme alors comme dit J Bové ,qui ne represente pas que lui même, on l’oublie un peu, ALORS RIEN G LEVERRIER

    • Le plan B existe bel et bien mais dans un système capitaliste contrôlé par les médias, il va être difficile à mettre en place.

      A la télévision et à la radio, on stigmatise en permanence les petits délinquants mais on ne montre jamais les grands.
      Ils sont trop dangeureux.

    • Ces "réflexions" sont sans fondements. MGB et le PCF sont les seuls à pouvoir donner une ossature solide et une envergure à un vrai rassemblement transformateur. Le PCF, faut-il le rappeler, n’a pas besoin d’accords avec le PS pour avoir des députés. Ses propositions et son programme sont bien plus complets, cohérents que celui des collectifs antilibéraux (qui souffre en outre de beaucoup de simplisme (retour à la répartition de la richesse des années 1980, autorisation administrative de licenciement...) et de démagogie (partie redéploiement des finances publiques)).
      Quant aux questions "matérielles" soulevées, effectivement les collectifs vont devoir en tenir compte. La campagne qu’ils ont menée contre la Constitution, et leur activité qui a suivi, n’ont été possible que grâce aux moyens logistiques, financiers et politiques mis à leur disposition par le PCF. C’est lui également qui sera le principal pourvoyeur de fonds et d’énergie en 2007. Et vous voilà, vous les antilibéraux non-encartés, qui voulez ne voir dans le PCF qu’une agence de moyens à votre service, sans lui reconnaitre le droit à l’existence politique ? Mais vous rêvez ! Je suis secrétaire de cellule au PCF à Paris, et dans celle-ci aussi bien que dans la section, quantité de camarades veulent bien être dans le rassemblement antilibéral, mais sont un peu agacés de l’instrumentalisation des militants et de leur dévouement au service de gens qui ne leur veulent pas que du bien. Et d’aucun avertissent que si MGB n’est pas candidate, ils ne feront certainement pas campagne ! Peut-on négliger 135000 communistes, leur reprocher même d’être membre d’un parti, et miser sur 15000 antilibéraux (dont la moitié de communistes) pour mener campagne ? MGB, contrairement aux autres candidats, connait les travailleurs et les milieux populaires. Elle est garante de l’unité du PCF et profitera de l’enracinement de celui-ci dans ceux-là. Aucun autre candidat ne peut en dire autant. Il faut refuser les aventures individuelles-individualistes bobo-médiatico-parisiennes.

    • France, tu sembles penser que MGB n’est soutenue que par des membre de son parti. Mais non, je ne suis pas au PCf et tu connais sans doute mon point de vue. Je ne vois pas pourquoi MGB ne pourrait pas représenter les non encartés aussi. Si l’on part de ce principe, J Bové ne pourrait représenter que des paysans et encore...
      Quand à la stratégie du pC, je te conseille de lire l’Humanité pour y voir plus car sur ce site, on dit tout et n’importe quoi.
      A ma connaissance et selon les militants PCF que je connais MGB ne se présenterait pas sans les collectifs.
      Ceci dit, si OB Besancenot se présente, l’union a déjà du plomb dans l’aile . Et ça c’est déjà fait.
      Francesca

    • Camarade communiste, (anonyme 192 140 ) il faudrait peut être arrêter de jouer les gros bras et de revenir à la réalité des chiffres :

      Tu est tout fier de mettre en avant les 135.000 militants du PC, dont bien heureusement beaucoup ne partagent pas ta suffisance ridicule, mais que représente cela par rapport aux 12.359.605 électeurs qui ont votés non (sur les 15.449.508 non j’ai enlever, pour être honnête les 20% possible de votes de droite).

      Cette soit disant supériorité numérique n’a aucun sens pour donner au PC le choix de la candidate. De plus l’argument des moyens financiers du Parti est tout à fait immoral quant on sait qu’ils son le résultat des mesures, antidémocratiques, d’aides de l’état bourgeois aux partis politiques dominant. C’est l’honneur du PC d’avoir pendant la campagne référendaire partagé ces moyens avec les autres forces engagés dans la bataille du non).

      Alors toute sa place au PC dans la bataille unitaire, mais rien que sa place, à égalité avec les autres courants, bien conscient que l’énorme majorité des citoyens qui feront notre victoire sont en dehors (et je le regrette) des organisations politiques.

      Raymond LCR

    • une seule chose manque à ton raisonement... la rassemblement peut se faire sans la majorité de la LCR(ce qui est dommage) mais le rassemblement n’a plus de sens et n’est plus credible sans la majorite du PC(ce qui ne se fera pas)...c’est la réalité des chiffres et de l’histoire....Raymond je te sens unitaire mais attention à vouloir justifier la position de ton orga en t’en prenant au PC ..tu joues contre ton camp.FAB

    • Ce n’est pas pour faire du chantage, mais sans la Ligue ce ne sera pas un rassemblement unitaire, car malgré sa faiblesse apparente la ligue rassemble sur sa vision de la société une part importante de l’électorat populaire qui, déçu par les magouilles politiciennes, ne vat plus voter et cela suivant les scrutins représente entre 30 et 40% des électeurs.

      C’est pourquoi il faut absolument que nous puissions nous rassembler et cela devrait être assez facile puisque nous avons toujours assurés qu’en cas d’accord sur le projet (ce qui est à peu prés acquit avec le texte : "ce que nous voulons) , d’accord sur les relations avec le PS, Besancenot retirerai sa candidature, qu’il n’a pas l’intention d’être le candidat unitaire et qu’il prendrait toute sa place dans la campagne.

      Tout est encore possible, et il serait dramatique pour tout le monde de laisser passer une chance qui ne se présennterat pas de sitôt.

      Raymond LCR

    • La LCr ne doit pas laisser passer cette chance , faire les monsieur plus ne sert qu’à justifier la candidature de OB et ne pas affronter de façon consequente lhégémonie sociale liberale à gauche ..L’influence de la Lcr , je ne sais pas ce qu’elle represente doit on se baser sur les sondages du JDd et des personnalités preferées des français pour OB ou sur le score réel de la LCr aux législatives , régionales , européennes ou élections partiellles depuis mai 2005 ...celon que l’on prend l’un ou les autres les résultas ne sont pas les memes...Mais n’avons besoin de tout le monde C.PIQUET de la LCr l’a lui compris..Fab

    • Je lis régulièrement "pour la campagne du non, le pcf a fourni les moyens, donc...".
      Le pcf a touché, comme tous les partis représentés à l’assemblée, 85 000 euros pour mener campagne. Tant mieux pour lui, il n’y est pour rien s’il n’y a pas la proportionnelle et si la droite a décidé de distribuer l’argent (et le temps de passage télé) de cette façon. Il aurait pu garder cette somme pour lui mais il a eu l’intelligence d’en donner une part pour la campagne unitaire, ce qui a contribué à la victoire du non, qui elle-même a été utile au pcf.