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Réponse de SUD Rail à Sarkozy et au président de la SNCF Guillaume Pépy

Publie le jeudi 15 janvier 2009 par Open-Publishing
12 commentaires

jeudi 15 janvier 2009,

Quand on est président de la SNCF ou président de la république, on a le droit de colporter des mensonges auprès des média ?

Les cheminots ne sont pas payés lorsqu’ils font grève. Les cheminots ont une retenue de salaire d’une heure lorsqu’ils font grève 59 minutes. Les cheminots ont une retenue de salaire d’une journée, lorsqu’ils font grève une journée. Les cheminots ont une retenue de salaire de 8 jours lorsqu’ils font grève 8 jours.

Quand on est président de la SNCF ou président de la république, on est là pour restreindre la démocratie ?

Le 2 août 2007, les parlementaires ont restreint le droit de grève dans les entreprises de transport. Ainsi le délai de préavis auparavant de 5 jours a été porté à 15 jours. Mais ça ne résout rien lorsque les patrons refusent de négocier : à Paris Saint Lazare, c’est dès novembre que SUD-Rail avait préavisé du conflit qui s’est terminé le 14 janvier ! Mais avant la grève, la direction n’a discuté de rien, et durant les 30 premiers jours de grève, elle a refusé de négocier avec les grévistes. Aujourd’hui Sarkozy et Pépy s’en prennent à ceux qui leur ont donné tort en montrant que la lutte collective permet de gagner : ils veulent restreindre encore plus le droit de grève ! Ainsi, pour une heure de grève, la journée complète serait retirée sur le salaire ! Cela s’appelle du vol.

Quand on est président de la SNCF ou président de la république, on est obligé d’être hypocrite avec les usagers ?

Qui peut croire que ceux qui organisent chaque jour la casse du service public se soucient des usagers ? Les grèves sont une gêne importante pour les usagers. C’est vrai, car nous avons un travail utile, comme des millions de salariés. Mais les usagers de la SNCF sont victimes des trains en retard, supprimés, bondés, sales, chaque jour. Améliorer le sort des usagers, ce serait donner des moyens financiers et en effectifs au service public. Pourquoi ceux qui nous dirigent et versent, le temps d’une apparition au journal télévisé, des larmes de crocodiles sur les usagers, sanctionnent-ils les cheminots lorsqu’ils pratiquent cette autre forme d’action collective qu’est la grève de gratuité ? La Fédération des Usagers des Transports et des Services Publics (FUTSP) et la fédération SUD-Rail ont plusieurs fois demandé qu’on cesse de qualifier « d’illégal » ce type de mouvements. En vain...

Quand on est président de la SNCF ou président de la république... on pratique tout simplement la lutte des classes.

Nous vivons dans un système où les intérêts du plus grand nombre, celles et ceux qui travaillent (ou le voudraient mais en sont privés par le chômage), sont opposés à ceux d’une infime minorité qui concentre entre ses mains profits financiers, pouvoirs économique et politique. Le gouvernement et ses serviteurs défendent les intérêts des plus riches. De tout temps, le patronat a cherché à limiter les droits des salariés dans l’entreprise. Pour la grève, comme pour bien des conquêtes sociales de la classe ouvrière, c’est la pratique, l’action collective qui ont imposé le droit ; le droit de grève n’est pas un cadeau des patrons et des gouvernements : c’est un acquis arraché par celles et ceux qui ont fait des grèves ... lorsque ce n’était pas légal de le faire ! C’est par la grève que nos droits sociaux fondamentaux furent obtenus, et conservés malgré de multiples remises en cause : sans grève, pas de retraite, pas de réduction du temps de travail, pas de congés payés, pas de SMIC, pas de protection sociale... Il est donc logique que les patrons et leurs soutiens s’attaquent au droit de grève : plus les conditions légales pour faire grève sont compliquées, plus cela rend difficile la défense des salariés ... et c’est cela qu’ils souhaitent !

Quand on est président de la SNCF ou président de la république ... on trouve en face de soi des syndicalistes qui font juste ... du syndicalisme !

Gouvernements et patrons ont réussi à acheter la complicité d’une partie du mouvement syndical, mais il reste de très nombreux syndicalistes qui se contentent de faire du syndicalisme, donc d’avoir recours parfois à la grève (et pas seulement à SUD-Rail et à Solidaires, bien sûr !). La haine des présidents contre ces syndicalistes est pitoyable !

Fédération SUD Rail

Messages

  • C’est une belle réponse

  • Le nabot est sourd.Bravo.momo11

  • Ouahhhhhhhhh, ça fait du bien de lire des trucs comme ça ;
    le gouvernement fait une lutte de classe !!
    oui et qu’attend la cgt pour l’écrire dans ses tracts !

    Bravo camarades ;la gréve c’est notre arme ,utilisons la ;

    damien

  • Bravo et merci.
    Je suis enseignant et syndiqué ( pas à SUD car je reste fidèle à mon vieux syndicat de vieil instit).
    Il faut user ( et je dirais presque "abuser") de notre droit de grève ! On fait tout pour nous faire taire. On montre bien sûr l’éternel usager qui est pris en otage par ces "p.....de nantis qu’en ont rien à foutre de ceux qui travaillent-eux !! qui s’lèvent tôt eux !!
    Alors il nous reste nos armes, celles de la grève que j’espère bien plus forte encore dans les jours à venir.

    Quand dans un petit village de Lozère on attend son train depuis des heures et que des jours entiers vont être perdus car les horaires, les correspondances sont chamboulés à cause du bon vouloir d’un transporteur privé qui doit faire passer un train de marchandise quand bon lui semblera( il est prioritaire !), on entend moins les gens rouspéter. Mais ....c’est en Lozère !! Et qu’est ce que l’usager Parisien en a à faire ? Sauf si......il est en vacances en Lozère ! et qu’il va louper son retour et même qu’il ne pourra pas se lever tôt demain, parce ce qu’il va travailler lui ! à Paris ! pour gagner des sous ! pour gagner des sous...pour préparer ses vacances....en Lozère ! Enfin non.....pas en Lozère !!!!
    Dans en endroit où ya pas de trains, pas de grèvistes qui manifestent pour que tout ça n’arrive pas.

    • Qui peut croire que ceux qui organisent chaque jour la casse du service public se soucient des usagers ? Les grèves sont une gêne importante pour les usagers. C’est vrai, car nous avons un travail utile, comme des millions de salariés. Mais les usagers de la SNCF sont victimes des trains en retard, supprimés, bondés, sales, chaque jour. Améliorer le sort des usagers, ce serait donner des moyens financiers et en effectifs au service public. Pourquoi ceux qui nous dirigent et versent, le temps d’une apparition au journal télévisé, des larmes de crocodiles sur les usagers, sanctionnent-ils les cheminots lorsqu’ils pratiquent cette autre forme d’action collective qu’est la grève de gratuité ? La Fédération des Usagers des Transports et des Services Publics (FUTSP) et la fédération SUD-Rail ont plusieurs fois demandé qu’on cesse de qualifier « d’illégal » ce type de mouvements. En vain...

      Oui ça fait du bien de lire ce genre de droit de réponse.

      Mais quand les "journaleux" des médias TV notamment interrogent les usagers-clients qui vocifèrent sur les grévistes, je me dis par moments, à quoi bon faire une grève pour améliorer le service (bravo, vous avez réussi à faire embaucher 50 personnes, ça fait ça de moins au chômage), si c’est pour se faire incendier, laissons-les se dépatouiller dans la crasse (ménage pas fait faute d’employés), le retard et le réseau pas entretenu avec le risque accru d’accidents en perspective (comme en Angleterre).

      Il y a des moments où les usagers ne méritent pas que les syndicats se battent pour apporter du confort et du bien-être à ces citoyens si peu reconnaissants.

      Tiens, la police ne dit rien, ne manifeste pas. Résultat : elle va employer gratuitement des retraités dans des travaux subalternes comme l’accueil, une certaine paperasse.

      Si les salariés de la SNCF bronchaient pas, à quand les retraités au service gratuit des usagers ?

      Sarkozy voulait la "rupture", eh bien il est en passe de nous faire bosser gratis ! Attention, il n’a pas un brin de réflexion, car ça nous vient tout droit des USA.

  • Sud devrait exiger un droit de réponse dans les mêmes conditions que la télé a octroyé son prime time à Guillaume Pepy pour entendre ce dernier pousser ses cris de haine contre les travailleurs.

    La direction de la SNCF a cédé sur l’essentiel de ce conflit en ayant poussé les choses à leur paroxysme pour tenter de lever la population contre les cheminots.

    Les cheminots n’ont pas lâché et fait reculer la direction .

    C’est une bonne nouvelle et un exemple.

    Pour ce qui est de Pépy il a de la chance de n’avoir pas les travailleurs comme patrons, il serait viré .

  • J’ai entendu sur une radio périphérique que Sarko avait demandé aux cheminots de Saint Lazare de s’excuser auprès des usagers pour la grève.
    La grève est un droit. UN DROIT. Fondamental, dernier rempart de la démocratie en acte quand les salariés sont opprimés, abimés, spoliés, par leurs patrons.

    Je dis bravo à Sud, et j’aurais aimé lire une réponse unanime et cinglante comme celle-là de tous les syndicats. C’est insupportable !

    Soleil Sombre

    • La TV aussi a passé le passage de Sarko quand il demande aux grévistes et à la SNCF de s’excuser auprès des usagers. J’avoue que je suis restée sans voix, parce que j’ai jamais entendu ça. Voilà que Sarko joue au bon père de famille "fais ceci, fais pas cela, excuse-toi..." et lui il s’est excusé quand il a insulté un agriculteur ?

      Et en plus la grève est un droit légitime.

      En tout cas la politique dégringole de plus en plus, jusque dans le trou noir.

      Alors, je conseille à tous les citoyens et travailleurs d’écrire personnellement à Sarko, à chaque fois que quelque chose ne va pas dans notre vie : un robinet qui fuit, un frigo qui marche pas bien, ou le ménage qu’est pas fait dans les trains (faute d’employés, mais ça il n’est pas censé le savoir) ou encore lui suggérer qu’il crée une loi égalitaire, obligeant les hommes de s’épiler chaque semaine à l’instar des femmes (quelle corvée), etc, etc... Pas de doutes, il trouvera la réponse à chacun de nos problèmes. Forcément, au point où on en est...

    • Plus importante que tout est la victoire, d’avoir fait reculer un gouvernement et une direction de la SNCF calculatrices et manipulatrices.

      La mobilisation dans la seule unité qui compte, celle des travailleurs, la vigueur et la détermination l’ont emporté sur la pusillanimité, le défaitisme.

      La CGT concernée a mésestimé les possibilités de victoire ?

      Apparemment.

      Mais elle aura toutes occasions de se rattraper sur les batailles futures en recherchant l’unité par la base et les assemblées démocratiques (permettant d’unifier au delà des organisations), en étant déterminé et combatif.

      Il faudra cela et bien plus pour mettre les épaules à terre au gouvernement.

    • Seule la lutte à la base paie.Les cheminots de St Lazare viennent de le montrer d’une façon formidable.Bravo les gars !

    • Au secours !!Peuvent pas se déguiser en infirmiers,les cheminots ? Et venir à l’hôpital ?Que un peu,sy vous plait.