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Resistance à la délation

Publie le vendredi 8 décembre 2006 par Open-Publishing
7 commentaires

Prévention de la délinquance : une loi qui vous concerne aussi ! ! !

Le 5 décembre 2006, l’assemblée nationale a adopté en première lecture le projet de loi dit "prévention de la délinquance", comme le sénat l’avait fait le 21 septembre. Tout comme le sénat également, l’assemblée nationale, loin d’atténuer la logique inégalitaire et liberticide du texte, l’a au contraire aggravée. Toutes les dispositions les plus scandaleuses accordant au maire des pouvoirs à la fois de shérif et de "big brother" ont été votées par les députés, de même que les dispositions visant à gommer les spécificités du droit pénal des mineurs.

Tout en rejetant, sans débat de fond, les amendements visant à prendre en compte les délits économiques, financiers, ou environnementaux, les députés ont adopté des dispositions ne figurant pas dans le projet de loi initial accentuant la répression et la suspicion sur certaines catégories de population : le délit "d’embuscade" est créé et ne prendra en compte que l’intention de s’en prendre aux forces de l’ordre, hors même tout commencement d’exécution de l’infraction ; les atteintes physiques aux forces de l’ordre seront passibles des assises ; le nouveau délit d’"incitation à la rébellion" vise à l’évidence les personnes qui interviendraient dans une interpellation de police qui se passe mal ; la définition du délit d’entrave à la circulation dans les halls d’immeubles est élargie et la sanction encourue alourdie.

L’expulsion des gens du voyage, facilitée par un amendement du sénat dispensant les préfets d’une décision d’un juge judiciaire, est reprise par les députés en élargissant le nombre de communes qui pourront avoir recours à cette procédure expéditive. L’article 16 de l’actuel projet, amendé à la baisse par les sénateurs, est rétabli par les députés : dans le cas des violences conjugales, le médecin pourra, sans en informer sa patiente et contre son gré, avertir les autorités policières et judiciaires.

Les femmes battues deviennent juridiquement des mineures et le pacte de confiance avec leur médecin est entamé. Contrairement aux promesses gouvernementales de les faire sortir du texte, les dispositions facilitant l’hospitalisation d’office en psychiatrie à l’initiative du maire, et instaurant un fichage des patients pour cinq ans, ont été adoptées.

Plus que jamais, le Collectif National Unitaire de Résistance à la Délation réaffirme son opposition résolue à ce projet de loi et en demande le retrait. Il conjure les sénateurs de s’y opposer, si la procédure parlementaire devait se poursuivre. Des mobilisations sont d’ores et déjà prévues pour faire obstacle à ce texte qui, en instaurant une société de la suspicion généralisée et de la répression en guise de prévention, déstabiliserait très profondément nombre de pratiques professionnelles.

Chaque citoyen est concerné, la mobilisation doit s’amplifier !

Paris le, 5 décembre 2006.

Contacts téléphoniques :
Hélène Franco : 06 21 04 34 31
Hervé HEURTEBIZE : 06 82 96 67 30
Danièle ATLAN : 06 11 73 89 93
Fabienne BINOT : 06 83 20 48 07
Pascal DEBAY : 06 70 80 48 23

COLLECTIF NATIONAL UNITAIRE :

CGT, FSU, Solidaires, LDH, SUD Santé-Sociaux, SUD C-T, SNPES-PJJ, SNEPAP, SNUAS-FP, SNU-Clias, SNES, SNUIPP, SNMPMI, Syndicat de la Magistrature, Syndicat des Avocats de France, Union Syndicale de la Psychiatrie, Syndicat National des Psychologues, CNT, A.C. !, Collectif des Etudiants en Travail Social

Messages

  • Ayant subi des volées d’insultes dans une ambiance de lynchage dans 2 réunions, parce que je n’approuvais pas leur pétition et leurs aspirations sécuritaires d’inspiration lepeniste (présentée par des enseignants et éducateurs) de refus pour "recevoir" une maison pour ados en difficultés, dans notre quartier pavillonnaire, je peux vous dire qu’il est difficile d’affronter des gens qui ont la trouille en plein délire, en pleines pseudo-émeutes hypermédiatisées de quartiers HLM . Ce type de loi les comblera, eux qui sont pourtant en majorité écrasante électeurs du PS."Chacun sa merde" et "vive l’apartheid social" : Sarko les a entendu, comme S.R.
    Vont-ils se rendre enfin un jour à la raison, et réfléchir un peu au mal qu’ils se font à eux-mêmes à leurs gosses qui ne sont pas à l’abri d’un faux pas, et à leur propre liberté ?

    • des educs d’inspiration lepénistes ?? j’ai mal compris ton texte ?

      de toutes facons, je ne me fie guere à ce genre de commentaire anonyme...

      TM

    • Oui, un éducateur retraité de centre d’ado, habitant du village, une ancienne éducatrice d’un centre voisin (toujours en activité, je ne veux pas savoir où) furent à l’origine d’une pétition SÉCURITAIRE, englobant tout un quartier dans l’initiative, sans demander l’avis de tous les habitants, faisant monter une trouille pas belle à voir, à entendre et à subir sans compter les insultes que j’ai reçues en public, j’en ai déjà fait état sur ce site. Heureusement, même "minoritaire" je n’étais pas seul . Eh oui la colonisation des esprits dans un sens lepeniste n’est pas réservée à la"populace" (prolos smicards et (ou) chômeurs)
      Quant à ta réflexion débile sur l’anonymat de cette intervention, tu signes toi-même avec des initiales dont rien ne me dit qu’elles sont authentiques, je ne vois pas l’utilité de signer ici royaume des pseudos un témoignage qui ne met en cause nominalement personne, contactes BELLACIAO pour avoir mon adresse électronique et écris-moi, je te fournirai le texte annonçant la pétition et des témoignages d’amis qui vont souvent sur ce site.

  • C’est la énieme modif du code pénal voulu par Sarko.
    Rien ne s’améliore pourtant, rien ne progresse.
    Sarko joue son éléction présidentielle.
    Pour le stopper, faut voter Ségolène.
    Personne d’autre ne peut le faire à sa place...

    Jean

    http://rebellion.over-blog.net/

    • Ségolène est pour la même politique libérale que Sarko : le pouvoir de l’argent.
      C’est la misère et l’exclusion qui génère l’insécurité.
      Il y a une autre solution, viens rejoindre les collectifs anti-libéraux pour une candidature unitaire à gauche.
      Fred

    • Certains à l’extrème gauche souhaiterai prendre la place du FN, et rêvent de se retrouver au 2nd tour.... C’est réver un peu trop fort !
      C’est une éléction présidentielle, pas une manif !...
      Il faut voter Ségolène point.
      Là où je ne suis plus trop d’accord avec vous, c’est sur votre anti-libéralisme forcené.
      Le libéralisme peut avoir un autre visage si se sont des gens de gauche qui l’applique.
      Car moi, je vois une différence entre Sarko et Ségolène.
      Et personnellement, j’ai passé l’âge de vouloir jeter le bébé avec l’eau du bain !...
      Je vais m’appliquer jusqu’aux présidentielles à converser avec les sceptiques, les internautes, les gens pour les convaincre que le choix de Sarkozy est un mauvais choix.
      Ségolène reste pour moi, un moindre mal.

      Enfin, j’estime qu’on peut se parler sans insultes (message à destination de celui qui a posté un commentaire injurieux sur mon blog).

      http://rebellion.over-blog.net/

    • "Ségolène reste pour moi, un moindre mal."

      Royal étant loin de pouvoir répondre aux aspirations premières des français car ne remettant pas en cause le système (seule façon d’éradiquer le chômage, moyen de pression sur les travailleurs du capital), elle reste, si elle passe, le marche-pied pour Le Pen en 2012.

      La seule façon d’éviter le pire : voter en masse au premier tour pour la gauche anti-libérale.

      Et ce n’est pas un "rêve", c’est une nécessité car si la gauche anti-libérale (la vraie, pourquoi parler d’extrême lorsque l’on voit où se situe le PS d’aujourd’hui ?) n’est pas au second tour, préparez vos mouchoirs et votre entrée dans la clandestinité, comme au temps sombres de l’histoire européenne...

      SBM.