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Révolte contre la fermeture du service de chirurgie de l’hôpital de Royan

Publie le lundi 5 septembre 2005 par Open-Publishing

de Rosa Moussaoui

En plein été, une véritable fronde s’est organisée contre la fermeture du service de chirurgie de l’hôpital de Royan, entérinée le 16 août par le conseil d’administration, sous la présidence du maire UMP, Philippe Most. Quelques jours auparavant, une réunion publique avait rassemblé plus de 500 participants. Face à des usagers exaspérés par la logique de casse qui frappe depuis plusieurs années déjà ce centre hospitalier, le député UMP de Royan, Didier Quentin, s’était alors engagé à demander un moratoire sur la fermeture du service de chirurgie. Une promesse vite oubliée depuis. Dans la foulée, une manifestation était organisée le 12 août, rassemblant plusieurs centaines de personnes dans les rues de Royan. Une pétition demandant le maintien de la chirurgie a recueilli à ce jour plus de 12 000 signatures. Malgré cette mobilisation exceptionnelle, le CA a maintenu la décision de fermeture, dictée par les choix budgétaires du gouvernement et de sa majorité et par la volonté de réduire les dépenses publiques et de soumettre l’hôpital public aux critères de rentabilité. En réaction, deux membres du comité de soutien, dont sa coordinatrice, Élisabeth Gacougnolle, infirmière au bloc chirurgical, ont engagé le 22 août une grève de la faim. Elles reçoivent aujourd’hui de très nombreux soutiens, dont celui de Marie-George Buffet.

Cette fermeture, si elle est maintenue, priverait 300 000 usagers de leur liberté de choix. Elle remet en question l’égalité d’accès aux soins pour tous, affaiblit la capacité sanitaire de la région et menace, à terme, l’existence de cet hôpital public. Une décision grave, envisagée depuis longtemps. Dès novembre 2002, le directeur de l’ARH préconisait de « négocier avec un des deux établissements chirurgicaux privés une concession de service public pour les malades adressés par l’hôpital ». Le maire de Royan, lui, plaide, dans le même esprit, pour « une complémentarité » et juge qu’ « il serait anormal d’enrayer la liberté d’entreprendre ».

Dans une lettre adressée au maire de Royan, des conseillers municipaux communistes de Royan et de Saint-Georges-de-Didonne, Jacques Guiard et René Renaudet, dénoncent « une gestion comptable et libérale du système de santé, tant à l’échelon local que régional et national ».

Cet exemple illustre la situation d’hôpitaux publics qui se débattent dans une véritable asphyxie financière. D’après la Fédération hospitalière de France, 75 % des établissements sont actuellement dans le rouge. En guise de réponse, le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, se contente d’assurer que « le dossier des hôpitaux est l’une de (ses) priorités pour la rentrée 2005 ». Nadine Prigent, de la CGT Santé, estime que, sans collectif budgétaire pour 2005, « on ne finira pas l’année ». Une situation d’alerte, résultat d’une politique qui prétend faire entrer les services publics dans le moule de la rentabilité, quitte à sacrifier la santé de millions de personnes.

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