Accueil > Rien n’a changé depuis 500 ans

Rien n’a changé depuis 500 ans

Publie le jeudi 21 février 2008 par Open-Publishing
4 commentaires

de Jérôme

Il y a près de 500 ans, un certain Thomas More écrivait "l’Utopie". Ainsi, il précédait Marx dans l’analyse des rapports qui régissent la société. Quand on lit certains passages de l’Utopie, on peut facilement faire un parallèle avec ce qui se passe aujourd’hui.

Je cite certains passages :

"La pitance quotidienne des pauvres est chaque jour écornée par les riches, qui font jouer aussi bien les lois de l’État que leurs supercheries personnelles. On estimait injuste autrefois de mal récompenser ceux qui avaient bien mérité de l’État : voilà que par une loi promulguée, cette ingratitude est érigée en loi."

"Quand je reconsidère ou que j’observe les États aujourd’hui florissants, je n’y vois, Dieu me pardonne, qu’une sorte de conspiration des riches pour soigner leurs intérêts personnels sous couleur de gérer l’État. Il n’est pas de moyen, pas de machination qu’ils n’inventent pour conserver d’abord et mettre en sûreté ce qu’ils ont acquis par leurs vilains procédés, et ensuite pour user et abuser de la peine des pauvres en la payant le moins possible. Dès que les riches ont une fois décidé de faire adopter ces pratiques par l’État - qui comprend les pauvres aussi bien qu’eux-mêmes - elles prennent du coup force de loi."

"Ces hommes détestables, avec leur insatiable avidité, se sont partagés ce qui devait suffire à tous ;

"La prospérité à ses yeux ne se mesure pas d’après le bonheur de chacun, mais d’après le malheur des autres. Elle refuserait même de devenir dieu si elle ne pouvait garder autour d’elle des misérables à insulter, à traiter en esclaves, dont la détresse serve de repoussoir à son éclatante félicité, qu’elle puisse torturer, irriter dans leur dénuement par l’étalage de ses richesses."

Et dire que cela a été écrit vers 1515 par cet Anglais de qui le philosophe québecois Jacques Dufresne a déjà dit qu’il est la crème de notre humanité. N’est-ce pas toujours de cette manière que la société de 2008 fonctionne ?

Je ne suis pas psychologue mais la course à l’argent et au pouvoir doit venir un peu à quelque part d’un complexe d’infériorité que l’on croit compenser en ayant du pouvoir sur les autres et en pouvant décider pour les autres.

Il semble donc qu’il y en a un bon nombre qui souffre d’un tel complexe à voir avec quel acharnement chacun défend son statut social.

Chancelier d’Angleterre, Thomas More était pourtant un homme de pouvoir. Il a cependant été capable d’exercer sa fonction en demeurant "charitable" envers les autres ne cherchant ni à dominer, ni à contrôler, ni à offusquer. Malheureusement, il ne semble pas y avoir dans la politique contemporaine d’humanistes du calibre de Thomas More, c’est à dire des politiciens pour qui la priorité serait que tous les citoyens, sans exception, vivent décemment et connaissent leur part de bonheur sur cette terre.

Messages

  • En France écrivait Etienne de la Boétie, à la même époque. Non, rien n’a changé, toujours cette servitude volontaire de masse.

    "Pour que les hommes, tant qu’ils sont des hommes, se laissent assujettir, il faut de deux choses l’une : ou qu’ils y soient contraints, ou qu’ils soient trompés. "

    « La première raison de la servitude volontaire, c’est l’habitude. »

    « quand je pense à ces gens qui flattent le tyran pour exploiter sa tyrannie et la servitude du peuple, je suis presque aussi souvent ébahi de leur méchanceté qu’apitoyé de leur sottise. »

  • si une choses a changer "l’argent coûte de plus en plus cher"

  • Ces écrits me laissent à penser que ceux qui veulent être riches en argent et en pouvoir, au détriment du plus grand nombre possible, sont pauvres en morale (la vraie Morale, pas celle qui sert à complexer encore plus les exploités, les dominés, les opprimés, mais l’enseignement pensé qui nous fait avancer et nous fait donc bouger de nos idées préconçues), pauvres en générosité, bref ceux qui manquent d’altruisme et d’humanisme. Comme beaucoup, je supporte mal de vivre dans cette socièté, où règne le libéralisme, dont on nous dit que c’est le type de système le mieux pour les êtres humains, car après tout, les êtres humains sont des êtres vivants plus évolués que les animaux, mais qu’ils auraient gardé le mêmes instincts prédateurs, en dépit de leur évolution, et que seule la concurrence, c’est-à-dire la recherche d’être plus fort que les autres pour gagner, est ce qu’il y a de plus stimulant. D’ailleurs, les libéraux nous disent qu’une entreprise a pour but de "faire du profit", et pas de "faire de la philantropie", pour vivre dans le système économique, et que pour cela elle doit être la plus compétitive possible dans le "jeu" de la concurrence. Ainsi se dégage l’idée que dans le système libéral, il n’y a pas de place pour l’altruisme. C’est d’une tristesse ! Jusqu’à quelle profondeur l’intégrité de l’être humain est ainsi abaissée ! Heureusement que des penseurs se sont élevés au cours de l’Histoire pour nous aider, à explorer des pistes pour construire un autre système, où l’être humain serait sublimé, où l’altruisme primerait sur les plus bas instincts. Ne renonçon jamais en ce que nous croyons être le plus juste, le plus beau, sous prétexte que ce n’est pas "la norme" qui régit la socièté ! C’est parce que c’est un rêve qu’il faut le réaliser.

  • Il est vrai que cette Société du fric ne nous donne pas un bon exemple pour vivre les uns avec les autres...
    il y a les voraces qui ne se préoccupent que d’eux mêmes et qui laissent crever les autres dans cette jungle de vie !
    nous trouvons cette attitude à tous les niveaux et en nous mêmes.............
    la "correction fraternelle" doit nous aider à respecter le mieux vivre de chacun...et de ne pas accepter une Société qui ne respecte pas tous les êtres humains (et tout ce qui vit )...le partage des tâches ,des responsabilités ,du travail de chacun , et de ses bénéfices...pour avoir le choix de vivre dignement , sans oppressions,et sans avilissement ....
    Depuis 500 ans et plus....l’exploitation de l’homme par l’homme pour le fric,la gloire et le pouvoir ...c’est le Capitalisme d’aujourd’hui qui est maître des lieux.
    je ne sais pas ce que veut dire la morale ...
    mais si j’aime l’autre comme moi même.....ou ceux que j’aime.....