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Rivadulla : Affiche cubaine du cinéma français

Publie le vendredi 27 octobre 2006 par Open-Publishing

de Raúl Ernesto Colón Rodríguez

Eladio Rivadulla est un classique vivant, une histoire de l’affiche du cinéma à Cuba durant le plus important du XX ème siècle, on ne peut pas écrit sur cet artiste sans analyser la trace qu’il a laissée dans nos arts plastiques appliqués.

L’histoire de l’affiche remonte à l’Antiquité, nous savons que dans les villes grecques on utilisait des panneaux de bois mobiles connus sous le nom d’axons et d’autre part dans l’Empire romain ils traçaient les « dipinti » sur un mur blanchi à la chaux et divisé en rectangles, croyez-le ou non, mais là est l’étymologie du mot album. A Pompéi, par exemple, on peut encore voir la trace lisible d’une délicate affiche.

Sur l’importance de l’affiche et de celle du cinéma en particulier, en des temps plus proches, cela vaut la peine de rappeler que des peintres de la hauteur de Roy Lichtenstein, James Rosenquist et Andy Warhol doivent beaucoup de leur technique d’expression à la photographie, aux "muñequitos" (bandes dessinées) et aux affiches de cinéma.

Une encyclopédie peu connue à Cuba, mais très connue en Europe et dans le monde de la francophonie, très différente d’Encarta, l’Universalis, (pour comparer par méthode contraire), dit de l’affiche :

« Doublement éphémère, par le caractère transitoire de l’événement ou de l’objet qu’elle est chargée d’évoquer et par la brièveté de son exposition, l’affiche reflète un aspect important mais fuyant de la réalité économique, sociale et culturelle. En raison de l’éparpillement et de la variété de ses figurations, elle va à l’encontre de la représentation idéalisée et statique que la société aime donner d’elle-même ».

L’ouvre de Rivadulla n’échappe pas à cette définition lapidaire dans les 25 affiches de cinéma de l’exposition intitulée « Rivadulla : affiche cubaine du cinéma français » que nous présentons aujourd’hui dans la Maison Victor Hugo du Bureau de l’Historien de la Ville de La Havane. Les affiches que demandaient les nombreuses compagnies distributrices nationales du Cuba d’avant 1959, devaient souligner certains aspects du film, ceux qui attireraient le plus le public, au nom évidemment de rendre non seulement rentable mais lucratif une affaire, qui pour le patron était principalement une manière de faire de l’argent. Rivadulla accepta le défi, et en est sorti avec les honneurs, car il obtint de faire ce qui ce que l’on attendait pas, en un mot de l’Art.

Le dire est facile, mais remonter à plus de 50 ans dans l’histoire et examiner les conditions dans lesquelles cet Art était fait, cela peut nous accabler, pensez que nous parlons, en ce qui concerne seulement cette collection d’affiches sur le cinéma français, de 16 entreprises différentes qui engageaient les services de l’artiste et que le cinéma français n’était pas le seul qui arrivait à Cuba et dont Rivadulla était chargé des affiches. Après avoir accepter ceci, nous comprenons mieux l’ambiance dans lequel se déroulait ce labeur. L’affiche, en outre, et celui de cinéma en particulier a ses normes : il doit être informatif, il doit promouvoir un contenu, il doit provoquer le plaisir esthétique, ces défis Rivadulla les accepta aussi et il en sorti nouvellement honoré. Vous pourrez le voir de vos propres yeux dans cette exposition.

L’une des caractéristiques basiques et significatives de la sérigraphie artistique (découpures, clichés et impressions manuelles, modalité que Rivadulla adopte et initie à Cuba pour la multiplication imprimée d’affiches de cinéma, en quantités très réduites et seulement pour sa promotion nationale) est que le créateur de l’original (peinture ou affiche) peut aussi être l’auteur de sa matérialisation de reproduction, car durant le processus multiplicateur cela lui permet d’enrichir et d’ajouter des valeurs artistiques au projet. En utilisant des peintures au lieu d’encres, les résultats finaux offrent aux récepteurs des valeurs picturales et texturales additionnelles, appréciés des critiques spécialisés, des musées et des collectionneurs. C’est pour cette raison que l’ouvre de Rivadulla, parmi de nombreuses autres valeurs, est tant appréciée par les galeries internationales et ses expositions aux Etats-Unis, en Autriche, en Équateur et d’autres pays, en font foi.

Rivadulla, au moyen d’expérimentations personnelles, parvient à rendre transparentes les peintures commerciales, qui à cette époque étaient opaques et requéraient d’imprimer couleur par couleur. Cela lui a permis, au moyen de l’inversion de l’ordre classique d’imprimerie de cette technique (premièrement les couleurs claires et ensuite les plus obscures), d’offrir plus du double de gammes chromatiques visuelles, de réduire la quantité des tirages, d’économiser du temps et d’économiser les coûts. Évidemment pour obtenir les résultats exposés il était indispensable de concevoir chaque original de manière spécifique, pour parvenir à augmenter et à enrichir les couleurs finales des affiches et de réduire le nombre d’impressions, le temps et le coût.

En reprenant le sujet de ces affiches, il vaut souligner que le cinéma français est une vieille connaissance sur les écrans cubains. Durant ces dernières années, le Festival du Cinéma Français, premièrement à La Havane et ensuite étendu vers de nombreuses capitales de provinces du pays, est le second en importance des événements du septième art sur île des Caraïbes, après le Festival International du Nouveau Cinéma Latino-américain. Des milliers, des centaines de milliers sont les spectateurs de ce cinéma et chaque année le nombre des partisans et des fanatiques du cinéma français augmente. Une alternative valable pour d’autres, à la production hollywoodienne, quant à la qualité et aux contenus.

Il ne faut pas s’étonner que nous soyons captivés par les thèmes des origines de cet intérêt marqué du public cubain pour le cinéma français. Un public qui, comme l’a reconnu l’une des importantes figures de la cinématographie française, « est l’un des plus cultivés et informés de la planète », je parle évidemment du réalisateur Christophe Barratier, organisateur avec Cinemania des festivals de cinéma français à La Havane, (vous souvenez-vous de son fabuleux film « Les Choristes » ?).

La Maison Victor Hugo s’habille de gala avec cette exposition qui doit s’inscrire comme modèle, étant donné les nombreuses manifestations de l’art à Cuba qui se sont inspirées de la culture française et/ou francophone, culture qui fait partie intégrante de notre identité nationale et que nous assumons comme propre.

Merci Eladio Rivadulla pour ton ouvre et pour cette exposition ! Grâce à la Maison Victor Hugo qui a su la faire valoir ! Grâce vous, amis pour assister et pour transmettre à tous ceux qui le souhaitent, ce que vous voyez et ce que vous ressentez ici ! Ceci a été l’objectif de l’exposition.

Source : CUBARTE