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[SBFM] Renault et Peugeot-Citroën à la rescousse, jusqu’à... (video)

Publie le mercredi 21 janvier 2009 par Open-Publishing
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Jusqu’au mardi 10 mars 2009 à midi, une prolongation de la période d’observation est prononcée. Audit financier et propositions de poursuite d’activité seront à l’étude...


SBFM. Renault et PSA financeront jusqu’au 10 mars

Le tribunal de commerce de Lyon a accordé, hier, une prolongation de la période d’observation de la Société bretonne de fonderie et mécanique (SBFM) jusqu’au 10mars.

Un sursis pour l’entreprise mise en redressement judiciaire en novembre. Son fonctionnement sera assuré, durant cette période, par les constructeurs français Renault et PSA. Cela confirme l’importance stratégique de l’entreprise caudanaise pour ces constructeurs. De là à ce qu’ils y investissent durablement... c’est le souhait de tous dans le Morbihan, mais rien n’est acquis sur ce plan.

« Il faudra un repreneur fiable pour un plan de relance viable », conviennent CGT et élus. Un repreneur aux reins obligatoirement solides, car l’entreprise affiche actuellement un passif de 40M€ et des pertes mensuelles de 1,5 à 2M€.

Le délai accordé doit permettre un audit financier du groupe Zen afin de savoir si la SBFM est éligible au fonds de 300millions d’euros du plan de relance de l’industrie automobile. « Mais ces aides ne devront pas servir à financer un plan social. Nous n’accepterons aucun licenciement.

Nous manquons déjà de personnel pour honorer les commandes alors que l’usine tourne à peine à la moitié de sa capacité de production », affirme le syndicat. Au point que la direction a annulé les deux semaines de chômage économique partiel programmées en janvier.

Paskal Mazé

 Le Télégramme du 21 janvier 2009

une déclaration du représentant syndical, Pierre Le Ménahès.

 le télégramme du 20 janvier 2009 à 13h10


Les élus saluent l’annonce du sursis de la SBFM en redressement judiciaire jusqu’au 10 mars. Mais tous restent vigilants dans l’attente de l’audit financier.

Norbert Métairie, président de l’agglomération. « Cette décision est quand même un signe d’espoir. Je parle d’espoir car il y a un sursis jusqu’au 10 mars. L’autre aspect positif, c’est que Renault et PSA sont revenus dans le jeu et sont susceptibles de peser sur les autres constructeurs. Il faut peser de tout notre poids pour faire en sorte que la SBFM soit considérée dans l’audit comme un élément fort pour l’industrie automobile et pour le territoire industriel de Lorient. Il faut qu’elle trouve sa place dans le plan de relance automobile. Il faut de l’investissement lourd pour qu’elle continue. »

Gérard Perron, maire d’Hennebont : « Je ne veux pas croire qu’on laisse couler la SBFM. Renault a encore besoin de cette usine. Il est intéressant de noter aujourd’hui le changement chez les pouvoirs publics et certains élus. Hier, quand j’alertais à propos de la situation de la fonderie au conseil général, certains me répondaient que j’exagérais. Aujourd’hui, ils sont obligés d’admettre que le discours néolibéral ne tient plus, qu’il faut que les pouvoirs publics agissent. »

Françoise Olivier-Coupeau, députée du Morbihan. « L’implication des clients constructeurs dans l’entreprise est importante. C’est une prise de conscience. Par ailleurs, je ne veux pas croire que la SBFM ne soit pas éligible au plan de relance. Mais encore faut-il que cet argent serve à l’investissement dans l’outil de production et pour les conditions de travail des salariés. Cela fait longtemps qu’on aurait dû investir dans cette entreprise. »

Gérard Falquérho, maire de Caudan. « C’est une solution provisoire qui permet d’imaginer une solution définitive, qui permet de dire qu’il y a une suite à la SBFM. Nous ne pouvons imaginer la disparition de la fonderie du paysage lorientais. »

Thérèse Thiéry, maire de Lanester, conseiller général. « Le financement de la trésorerie par les constructeurs Renault et Peugeot redonne des perspectives d’avenir à l’entreprise. Encore une fois, la mobilisation des salariés, le travail acharné des élus et le soutien de la population auront permis de faire entendre notre volonté de faire vivre le pôle industriel du territoire. »

La direction de la SBFM ne s’est pas exprimée hier.

 Ouest-France du mercredi 21 janvier 2009.


Pascal Nattier travaille depuis huit ans à la SBFM : « Nous avons toujours montré notre savoir faire. Si nous voulons survivre, il faut que nous puissions être éligibles au plan de relance de l’automobile. » : Thierry Creux

Pascal Nattier, délégué CGT du personnel, travaille à la SBFM depuis huit ans. Pour lui, impossible d’envisager d’être dans une charrette de licenciement sans réagir.

Anxieux, les salariés de la SBFM ont attendu hier matin la décision du tribunal de commerce de Lyon. La SBFM est placée en redressement judiciaire jusqu’au 10 mars. Renault et PSA assurent sa trésorerie pendant la période d’observation. La fonderie pourrait intégrer le fond de relance de l’automobile. Rencontre avec Pascal Nattier avant et après l’annonce du tribunal.

Là, les salariés sont à la limite. Marre d’être trimbalés. Même dans la maistrance, ils s’aperçoivent qu’on se fout de nous. Quand tu dis bonjour aux collègues le matin, c’est dur, c’est lourd. L’impression d’un poids sur les épaules. Tout le monde attend la décision du tribunal de commerce de Lyon aujourd’hui.

« Je travaille depuis huit ans à la SBFM comme chargeur au grenaillage. J’ai une formation d’électro-mécanicien. Quand j’étais intérimaire ou au moment de mon embauche en 2002, c’était une boîte qui valait le coup. L’actionnaire de l’époque, Teksid, nous disait qu’il allait faire de la SBFM un pole d’excellence. L’entreprise représentait le top, des bonnes conditions de travail, des primes. Mais en 2003, on est passé dans le rouge et on a continué de creuser le trou. Cela vient d’une mauvaise gestion des actionnaires italiens.

« J’ai cru que je pourrais rester dans l’entreprise jusqu’à la retraite. Avant, j’ai galéré sept ans en intérim. Je suis arrivé ici comme cariste. Et demain, à 48 ans, j’irais pointer à l’ANPE chercher du boulot ? On ne me virera pas comme cela. Comme l’ensemble des salariés, je ne me laisserai pas faire. Je ne ferai pas partie d’une charrette qu’on vire comme çà. J’ai un prêt pour mon appart, ma bagnole, des crédits à rembourser. Mon épouse a été licenciée il y a cinq ans. Depuis, c’est mon salaire d’environ 1 300 € qui tient la baraque.

« Si on veut survivre »

« Je suis délégué CGT du personnel. Notre rôle est de donner les informations aux salariés. Depuis 5 ans, on leur parle des pertes. Tous les mois, des pertes. Renault ne nous a pas aidés pour l’indexation des matières premières quand le prix de la ferraille a augmenté. Il a fallu négocier un maximum. On ne voit pas arriver de nouvelles pièces à part deux nouveaux collecteurs prévus depuis longtemps. On est loin de l’objectif 90 000 tonnes par an qu’on nous annonçait en 2007. On est tout juste à 40 000 tonnes. En plus, si demain on licencie alors que nous manquons de moyens humains et industriels, nous n’aurons plus la capacité de répondre à la demande. Il n’y a plus moyen d’avoir de pièces de rechange. On a du mal à avoir une paire de gants ou des lunettes pour travailler. Si on veut survivre, il faut que nous soyons dans ce plan de relance de l’automobile. Nous avons toujours montré notre savoir-faire. C’est à l’actionnaire aujourd’hui de montrer une gestion saine pour que nous soyons éligibles à ce fonds stratégique.

Qu’il n’y ait pas de licenciement aujourd’hui est une victoire. Cela montre que nous pouvons mobiliser avec la population derrière nous.

Recueilli parChristian GOUEROU.

Ouest-France du mercredi 21 janvier 2009.

Messages

  • Les Verts du Pays de Lorient appellent l’ensemble des citoyennes et des citoyens à se rendre à la manifestation organisée à Hennebont le dimanche 18 janvier 2009 à 10 h 00 devant la mairie d’ Hennebont.

    La direction de la Société bretonne de fonderie et mécanique (SBFM), localisée à Caudan, prévoit un plan de redressement : entre 200 à 250 emplois pourraient être concernés par un plan social sur un effectif actuel de 550 salariés, soit près de la moitié.

    Début décembre nous indiquions qu’il était de la responsabilité de Renault d’assumer les conséquences économiques, environnementales ou sociales du désastre provoqué. En effet, les Verts demandent depuis longtemps que les grandes entreprises et leurs sous-traitants quasi-exclusifs soient considérées comme des ensembles, ce que nous appelons "des entreprises étendues". Quoiqu’il arrive les Verts ne dédouaneront pas Renault de ses responsabilités et seront attentifs entre autres à ce que le plan amiante décidé par le passé ne soit pas remis en cause.

    Il faut soutenir la SBFM, les salariés, l’emploi dans le pays de Lorient, la mobilisation ne doit pas faiblir.

    Les Verts du Pays de Lorient afficheront aussi leur solidarité avec les employés de la SBFM en se rendant à un pique-nique ouvert au public, le mardi 20 janvier 2009 sur le site de la fonderie à Caudan (56). La délégation Verte sera conduite par Stéphane Bigata, Secrétaire régional des Verts Bretagne.

    Damien Girard

    Les Verts Pays de Lorient