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SBFM. Renault reprend le volant

Publie le mercredi 30 septembre 2009 par Open-Publishing
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SBFM. Renault reprend le volant

L’euphorie du mois de juin à l’annonce du positionnement de Renault laisse la place à un soulagement des salariés à l’annonce de l’officialisation de la reprise.

La SBFM : épilogue. Le tribunal de commerce de Lyon a avalisé hier le projet de reprise de la SBFM. Renault est donc maintenant l’unique actionnaire de la fonderie. Onze ans après s’être désengagé.

Cette fois, c’est officiel. Depuis hier, la Société Bretonne de Fonderie et Mécanique (SBFM) de Caudan n’est plus en redressement judiciaire. Le tribunal de commerce de Lyon a avalisé le dossier de reprise présenté par l’unique repreneur : le constructeur automobile Renault. Renault reprend donc l’activité de la fonderie, onze ans après l’avoir cédée au groupe Teksid.

La Fonderie de Bretagne

La SBFM redevient une filiale à 100% de Renault et change de nom au passage. Dans l’opération elle devient la Fonderie de Bretagne. Dans un communiqué publié hier soir, la direction du groupe précise que l’offre prévoit :

- « 1. La reprise de l’ensemble des salariés (507 personnes) en CDI, ainsi que les droits acquis par ces derniers au titre de leurs contrats de travail.

- 2. Un investissement de 30M€ de Renault pour la remise en état des installations, l’apport de compétences et le déploiement du Système de Production Renault (SPR), un plan de professionnalisation des salariés.

- 3. Le projet vise le retour rapide à l’équilibre économique par la garantie durable d’un niveau de qualité et de compétitivité cohérent avec les attentes des différents clients. Ce redressement nécessitera un effort important de tous les partenaires : les clients, pour maintenir les commandes et accepter une majoration des prix ; les pouvoirs publics, avec lesquels Renault recherchera la meilleure solution possible pour la reprise de l’immobilier et la mise aux normes environnementales ; l’ensemble des salariés dont la motivation et l’implication forte dans les démarches de progrès seront déterminantes pour assurer le succès du projet » , ajoute la direction de Renault.

Un soulagement mesuré

Les syndicats ont pris acte, hier, de la décision de tribunal de commerce de Lyon avec un soulagement mesuré. En trois mois, ils ont eu le temps de s’habituer à la nouvelle. « On va rentrer maintenant dans une autre étape », réagissait hier Pierre Le Ménahès, délégué CGT de la SBFM. « On va voir maintenant quelles sont les intentions de Renault en matière d’organisation ? Quels sont leurs objectifs ? On va continuer à marteler la nécessité d’investir dans une nouvelle ligne de production ».

3.500 à 8.500 pièces à Caudan

Renault s’est engagé à assurer 20.000 tonnes de production par an à la SBFM, alors que l’équilibre est fixé à 30.000 tonnes. Les salariés espèrent que le groupe Peugeot SA comblera en partie la différence. « La SBFM pourrait fabriquer des collecteurs d’échappement pour PSA. Si les négociations aboutissent, entre 3.500 et 8.500 pièces pourraient être usinées à Caudan », précisait hier Pierre Le Ménahès.

Adieu la SBFM, bonjour la Fonderie de Bretagne. Ce n’est pas sans un pincement au coeur que les salariés accueilleront ce nouveau nom de baptême. « On est attaché au nom de la SBFM », faisait savoir, la semaine dernière, la CGT. « D’abord, un changement de nom ça coûte cher et ensuite, que devient le M de Mécanique ? La SBFM doit rester une unité d’usinage ». Il y a six mois, le groupe Zen annonçait son plan de redressement qui prévoyait 237 licenciements, l’arrêt d’une ligne de production et la délocalisation de l’usinage à Châtellerault. Fin juin, Renault annonçait son intention de reprendre la fonderie en dépôt de bilan. Ce 1er octobre a tout de même les allures d’une résurrection.

Sophie Paitier

 Le Télégramme du 30 septembre 2009


 Blog de cgt sbfm

Messages

  • La Fonderie de Bretagne repart avec 507 salariés

    lo10_1911202_2_apx_470__w_ouestfrance_.jpgC’était en juin dernier : Pierre Le Ménahès, de la CGT, avec les salariés de la SBFM, savourait l’annonce de Renault. : Archives Patrick Guigueno

    Il l’avait vendue en 1998. Renault revient à la SBFM comme unique actionnaire. Sous forme d’une filiale à 100 %, qui change de nom à cette occasion. Et en conservant tous les emplois.

    Mardi, le tribunal de commerce de Lyon a entériné la reprise par Renault de la SBFM au 1er octobre. Hervé Wibaux, qui arrive de Sandouville, en prend la direction. Il était hier à Lyon.

    « On revient de loin, a commenté le nouveau directeur. Il a fallu convaincre tous les partenaires de s’impliquer fortement. A commencer par nos clients, avec un engagement sur les volumes et sur les prix. Les pouvoirs publics, eux aussi, sont partie prenante. Il reste deux dossiers sur lesquels nous continuerons les discussions avec eux : l’immobilier et la remise aux normes environnementales. Enfin, je compte sur les salariés pour relever avec nous ce nouveau défi : Renault reprend la totalité des 507 salariés inscrits et toutes les créances salariales.

    « Nous allons mettre en place un plan de marche, pour retourner à l’équilibre économique. Cela passe par 30 millions d’euros d’investissement en cinq ans, dans les installations, mais aussi par un plan de professionnalisation de 5 millions d’euros. »

    50 % des collecteurs Renault

    La SBFM va désormais s’appeler la Fonderie de Bretagne. Elle assure déjà à Renault 50 % de ses besoins en pièces de type collecteurs.

    Les organisations syndicales, qui se réjouissent de l’issue, rappellent quand même qu’en 1998, quand Renault s’était séparé de la SBFM, elles estimaient que le constructeur perdait une partie industrielle stratégique.

    « La situation de l’entreprise reste extrêmement préoccupante, tempère Pierre Le Ménahès, de la CGT. Les problématiques sont connues : faiblesse des volumes, difficultés récurrentes de fonctionnement, manque d’effectifs aggravé par le non remplacement des départs (550 salariés fin novembre 2008, seulement 507 au 23 septembre 2009). Cette reprise, nous l’avons imposée avec un an de lutte. Nous resterons très vigilants sur les négociations en interne. »

    Pour le président de Cap l’Orient, Norbert Métairie, « cette nouvelle qui constitue un soulagement pour l’ensemble des salariés et pour tout le territoire. Les collectivités n’ont pas failli à leur rôle et ont contribué activement à ce résultat concret qui permet le maintien de l’activité et de l’emploi. Je reste cependant attentif, le soutien financier de Cap l’Orient sera conditionné à la réalisation effective des investissements annoncés. »

     Ouest-France du mercredi 30 septembre 2009

    • Fonderie de Bretagne. Un challenge Renault

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      Hervé Wibaux, 50 ans, vient de prendre les rênes de la Fonderie de Bretagne à Caudan. Cette fonderie n’est autre que la SBFM, la société bretonne de fonderie et de mécanique que possédait jusqu’à présent le groupe italien ZEN.

      Renault a reçu le feu vert du tribunal de commerce de Lyon pour reprendre l’entreprise et ses 507 salariés. Pour Hervé Winaux, cette reprise est un véritable challenge que Renault n’a pas le droit de perdre. L’objectif est de mettre à niveau l’outil industriel en investissement 30 M$, de conforter sa production puis de la développer.

      Hervé Wibaux (à gauche sur la photo) était précédemment DRH du site Renault de Sandouville. Il est épaulé par Philippe Jambu, 58 ans, directeur financier, qui arrive de Roumanie après avoir fait carrière chez Renault principalement en Italie et au Brésil.

    • Pour «  Fonderie de Bretagne. Un challenge Renault  », le lien est :

       Le Télégramme du 30 septembre 2009 à 16h27