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SBFM à Caudan (56) "Exigences inacceptables"
Publie le mercredi 17 juin 2009 par Open-Publishing7 commentaires

L’inquiétude se lisait sur tous les visages. : Photos Marc Ollivier
Déception et inquiétude pour les salariés de la SBFM
Au restaurant d’entreprise, les salariés réunis ont pris connaissance de la proposition de reprise du groupe espagnol CIE Automotive. L’inquiétude se lisait sur tous les visages. : Photos Marc Ollivier
Amers, déçus, furieux, inquiets pour leur avenir. Ambiance morose hier à la fonderie de Caudan. Les salariés venaient de prendre connaissance du plan de rachat par le groupe espagnol CIE Automotive.
Les candidats au rachat de la fonderie de Caudan avaient jusqu’au 15 juin minuit pour adresser un dossier au tribunal de commerce de Lyon. Un seul est arrivé lundi à 22 h 30. Il émanait du groupe basque espagnol CIE Automotive.
Les salariés ont tous pu en prendre connaissance mardi matin. Immédiatement, ils ont cessé le travail, bloqué l’usine. Pierre Le Ménahès, délégué CGT, ne mâche pas ses mots : « Les exigences de CIE Automotive sont de la pure provocation. La SBFM n’est déjà pas viable avec un volume de 30 000 tonnes et là, il met le seuil de rentabilité à 50 000 ! » A ses yeux, le plan de reprise tel que proposé est « la copie conforme de celui que le groupe italien Zen voulait faire passer en janvier. »
Plus de 200 emplois supprimés
Selon Pierre Le Ménahès, les pouvoirs publics, les élus qui ont suivi le dossier ont leur part de responsabilités. « Après tant de réunions, de concertation au ministère, on en arrive là ! C’est désolant. »
Les salariés sont globalement écoeurés et surtout inquiets. Ils savent que cette proposition de reprise, si elle est acceptée par le tribunal de commerce, ne sera pas sans conséquence sur l’emploi. CIE Automotive ne conserverait que 320 à 370 salariés sur les 538 qui travaillent actuellement à la SBFM. Mais tous savent aussi qu’il n’y a guère d’alternative.
Le constructeur Renault injecte de l’argent depuis des mois, pour permettre à la fonderie de tourner. Il ne le fera pas indéfiniment. Chez les cadres et les agents de maîtrise, représentés par la CGC, l’analyse rejoint celle de la CGT. « C’est tout de même surprenant de lire les propositions de CIE Automotive, dont des représentants sont venus trois fois sur le site. Les objectifs évoqués par le repreneur ne sont pas atteignables. »
Tous demandent une table ronde. Mais admet Patrick Pichon : « Le tribunal de commerce doit se prononcer sur les propositions de CIE, le 30 juin. Cela laisse peu de temps. » Et peu de choix. La société New-Fabris, basée à Chatellerault, qui était également détenue par le groupe italien Zen, et placée comme la SBFM en redressement judiciaire, a été mise en liquidation judiciaire hier. Les 366 salariés sont licenciés, sans prime.
Françoise ROSSI
– Ouest-France du mercredi 17 juin 2009
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1. SBFM à Caudan (56) "Exigences inacceptables", 17 juin 2009, 07:39, par Lorient 56
SBFM. Les exigences du repreneur ne passent pas
Photo François Destoc
Le 30 juin, le tribunal de commerce de Lyon doit acepter ou non les offres de reprises de la fonderie SBFM, à Caudan, faites par le groupe espagnol CIE Automotive. Les exigences sont jugées au Pays de Lorient, comme inacceptables.
Hier matin, à la lecture des conditions suspensives à la reprise de la SBFM émises par le fondeur espagnol, l’ensemble du personnel a arrêté le travail. L’usine est bloquée et occupée. Dans 15 jours, le sort des 538 salariés sera scellé. Les syndicats, CGT et CGC, réclament une table ronde. Mais le temps presse et les exigences du repreneur semblent insurmontables.
Inquiétude depuis octobre2008
Cela fait des mois que l’incertitude plane sur l’avenir de cette fonderie longtemps propriété du groupe Renault. Au mois d’octobre, le préfet du Morbihan avait décidé de mettre en place une cellule de suivi pour « favoriser la reprise du dialogue social. » À l’époque, en grande difficulté financière, la SBFM était intégrée au groupe italien Zen. La CGT craignait un plan social. Depuis, la situation n’a fait qu’empirer. Le groupe Zen a été liquidé par le tribunal de commerce de Lyon. L’actionnaire unique de la SBFM a été écarté de l’entreprise par ce même tribunal alors qu’il proposait, en février, un plan social de 237 licenciements et le transfert d’une activité vers l’entreprise New Fabri à Châtellerault (en liquidation judiciaire depuis lundi : 370 salariés concernés). Le tribunal de commerce de Lyon et la mobilisation du Pays de Lorient comme des politiques et des pouvoirs publics ont permis de passer le cap.
Une seule offre jugée inacceptable
Aujourd’hui, l’entreprise est au pied du mur. Le groupe Zen n’existe plus. Un seul industriel a fait une offre de reprise : CIE Automotive. Mais les conditions suspensives à la reprise ne sont pas acceptées par le personnel. Les Espagnols exigent un volume de production de 50.000 tonnes avec augmentation du prix des pièces de 10% jusqu’en 2011. Aujourd’hui, la SBFM ne produit que 30.000 tonnes annuellement et Renault s’est engagé pour un volume dépassant à peine les 20.000 tonnes. L’entreprise est jugée non viable à 30.000 tonnes. Ils proposent d’investir 21M€ sur le site, si les constructeurs et l’État font de même (21M€ chacun).
Un plan social
Pire, le repreneur prévoit de ne reprendre que 320 à 370 salariés sur les 538 et de faire participer les clients au plan social. Il souhaite renégocier un nouvel accord collectif avec le personnel et veut analyser le plan amiante dont pourraient bénéficier près de 150 salariés d’ici à 3 ans. « C’est pire qu’en février, a martelé hier Pierre Le Ménahès, délégué CGT. C’est un plan de non reprise de l’entreprise. Il nous reste 15 jours pour négocier... » L’action syndicale s’est engagée dès hier. L’occupation de l’usine s’est poursuivie par une manifestation dans les rues de Lorient (ci-dessus) et une rencontre à l’hôtel de ville comme à la sous-préfecture. Hier soir, des actions nocturnes étaient envisagées dans le Pays de Lorient. Leur souhait : qu’une table ronde entre tous les acteurs de la reprise se réunisse au plus tôt à Lorient.
Yves Guégan
– Le Télégramme du 17 juin 2009
2. Plans sociaux : la liste ne cesse de s’allonger , 17 juin 2009, 07:55, par Lorient 56
Après TDF ou Marionnaud, Michelin pourrait annoncer de lourdes suppressions d’effectifs en France. Mardi, Aubade et Teleperformance ont annoncé des réductions d’effectifs importantes.
Combien de suppressions d’emplois en France, Michelin va-t-il annoncer aujourd’hui à ses syndicats ? Les spéculations allaient bon train mardi, le manufacturier se refusant à confirmer tout chiffre avant d’avoir informé ce mercredi les partenaires sociaux. Mais la facture sera sans doute lourde, conséquence d’une chute brutale de l’activité. Elle l’est aussi chez TDF, qui a annoncé vendredi dernier vouloir supprimer près d’un quart de ses effectifs, chez Marionnaud où 704 emplois sur 4.200 devraient disparaître ou bien chez Aubade, dont le propriétaire suisse Calida a décidé la quasi-disparition du site de Saint-Savin, dans la Vienne. 104 des 132 emplois y seront sacrifiés. Et la liste est loin d’être exhaustive.
L’automobile, qui a enregistré des chutes brutales de 30 à 40 % d’activité, apporte une lourde contribution à cette hécatombe. Grâce aux primes à la casse, le marché redresse un peu la tête. Mais pour certaines petites entreprises, ce rebond arrive trop tard. En quelques jours, deux sous-traitants de l’automobile viennent ainsi de se retrouver en liquidation judiciaire, après rejet par les tribunaux des offres de reprise : New Fabris, à Châtellerault, un spécialiste de l’usinage qui travaillait surtout pour PSA et Renault et employait 366 salariés ; et la fonderie Pamco, dans l’Orne, où 223 personnes vont perdre leur emploi. Et la liste n’est sans doute pas close. Les 550 salariés de la fonderie SBFM, près de Lorient, attendent le 30 juin la décision du tribunal, alors qu’un seul repreneur, espagnol, a déposé hier, à la dernière minute, une offre de reprise prévoyant de nombreux licenciements.
Au-delà de l’automobile, de nombreux secteurs d’activité sont touchés. Par petites touches, l’immobilier, le bâtiment ou la publicité voient des PME disparaître et leurs effectifs s’effriter. La distribution spécialisée, elle, est victime des arbitrages des consommateurs. Quand les ventes de parfums flanchent, les salariés de Marionnaud souffrent. Cette vague de plans sociaux n’est certes pas une surprise. Depuis des mois les statistiques de l’Insee laissaient augurer des lendemains très noirs. Mais désormais, les entreprises entrent dans le vif du sujet et les chômeurs ont un visage.
Odile Esposito
– La Tribune du mercredi 17 juin 2009
3. SBFM à Caudan (56) "Exigences inacceptables", 17 juin 2009, 08:45, par Lorient 56
SBFM. Déception et colère
Devant la sous-préfecture, Pierre Le Ménahès a redit que le plan présenté était inacceptable. Photo : François Destoc.
« Il ne s’agit pas d’un projet de reprise, mais d’un plan de non reprise ». L’ensemble du personnel de la SBFM a arrêté spontanément le travail, hier, àl’annonce des conditions émises par le groupe CIE Automotive pour la reprise de l’entreprise.
Sur huit pages, l’offre de reprise partielle de la SBFM présentée par le groupe espagnol CIE Automotive n’a pas convaincu les salariés de la fonderie (lire par ailleurs). Bien au contraire, la déception s’est muée en colère.
Arrêt de travail spontané
Ils ont cessé immédiatement le travail et ont vécu une journée d’action qui ne devrait pas être la seule dans les jours à venir. Les représentants syndicaux ont été prévenus à 22h30, lundi, du dépôt du dossier. L’information venait du groupe Renault et des pouvoirs publics, mais pas de l’administrateur judiciaire, ni du candidat à la reprise. Hier matin, les syndicats ont largement distribué ces huit pages d’offre. Spontanément, l’ensemble du personnel s’est arrêté de travailler et un premier blocage a été mis en place, aux expéditions. Rien ne sortira plus de l’entreprise.
Feux de pneus en ville
La suite de la journée fut une succession d’assemblées générales et d’actions en ville. Après celles de la matinée, l’assemblée générale de 14h a été l’occasion pour Pierre Le Ménahès, représentant CGT, de faire le point. « Ce document n’est pas un projet de reprise. Ce n’est qu’un cahier d’exigences », a martelé le délégué syndical. « Rien ne peut être négocié. Nous ne pouvons que rejeter en bloc ces conditions qui sont inatteignables, que ce soit pour les constructeurs ou pour la SBFM. C’est même pire que ce que l’ancien actionnaire nous a proposé en février. Les pouvoirs publics et les politiques devront s’expliquer ». « C’est étonnant de voir de telles exigences inatteignables, renchérit Patrick Pichon délégué CGC. Ce plan ne tient pas la route et, le 30juin, il sera trop tard pour négocier. D’ici là, aucun échéancier n’est proposé. Aucune réunion de CE n’est programmée ».
Une table ronde réclamée
Les syndicats souhaitent une table ronde entre tous les acteurs concernés. C’est ce qu’ils sont venus dire, hier après-midi, au président de Cap l’Orient, Norbert Métairie et au sous-préfet, Denis L’abbé. En effet, vers 15h, à l’issue de cette assemblée générale, près de 300 salariés se sont rendus au centre-ville en cortège de voitures. Feux de pneus devant la sous-préfecture, pétards, tout y était. Vers 16h, le cortège s’est rendu à la mairie de Lorient. Pendant une vingtaine de minutes, une délégation a été reçue par Norbert Métairie. Pierre Le Ménahès en est ressorti peu convaincu. Peu après 17h, nouvelle réunion avec le sous-préfet, pendant près de 45 minutes. « Le sous-préfet a eu au moins la franchise de dire que ce plan était inacceptable », a simplement commenté Pierre Le Ménahès avant de proposer aux manifestants de se retrouver en assemblée générale à la SBFM : « Nous n’avons plus de temps à perdre. Nous devons décider des prochaines actions.Il faut obtenir une table ronde ». Hier soir, la nuit s’annonçait mouvementée, le personnel envisageant de manifester devant les mairies de Caudan et de Plouay.
– Le Télégramme du 17 juin 2009
4. SBFM à Caudan (56) "Exigences inacceptables", 17 juin 2009, 16:00, par Lorient 56
SBFM. Les manifestants à Caudan, Plouay et Vannes
Photo Yves Guégan
Au lendemain de l’annonce des conditions de reprise de l’entreprise émises par le groupe espagnol CIE Automotive, les actions du personnel se multiplient. L’usine est occupée et près de 200 manifestants ont fait une tournée des élus et pouvoirs publics ce matin.
A 10 h, ce matin, les manifestants de la SBFM se sont rassemblés devant les portes de la mairie de Caudan, Le Maire, Gérard Falquérho a proposé de recevoir une délégation qui a décliné l’offre. Depuis, le maire a écrit au premier ministre pour lui demander d’intervenir dans ce dossier.
Opération escargot
A 11 h, après une opération escargot sur l’axe Lorient-Roscoff, les manifestants se sont retrouvés sous les fenêtres du député maire de Plouay Jacques Le Nay. Siégeant à l’assemblée, il n’a pu recevoir la délégation qui a été accueillie par l’attaché parlementaire, Gwen Le Nay. Une heure plus tard, le centre-ville de Plouay était libéré.
Direction Vannes
Nouvelle assemblée générale à 14 h puis route vers Vannes où les manifestants sont attendus à la préfecture dans les minutes qui viennent.
– Le Télégramme du 17 juin 2009 à 15h27
1. SBFM à Caudan (56) "Exigences inacceptables", 17 juin 2009, 16:06, par Lorient 56
Les salariés de la SBFM en route pour la préfecture de Vannes
A 14h, environ 500 salariés ont participé à l’assemblée générale de la CGT, sur le site de la SBFM, fonderie de Caudan. Ils ont ensuite quitté l’usine, à bord de quatre cars et de voitures particulières à destination de Vannes. Ils doivent manifester devant la préfecture où ils espèrent être reçus. Ils ont également l’intention de se rendre à la mairie et de défiler en centre-ville. Après Lorient, hier, ils souhaitent ainsi montrer leur désaccord face aux propositions de reprise par le groupe espagnol CIE Automotive qui ont été dévoilées, mardi matin.
– Ouest France du mercredi 17 juin 2009 à 15:44
2. SBFM à Caudan (56) "Exigences inacceptables", 17 juin 2009, 17:10, par Lorient 56
Vannes : 400 à 500 salariés de la SBFM manifestent devant la préfecture
Le 30 juin, le tribunal de commerce de Lyon doit acepter ou non les offres de reprises de la fonderie SBFM, à Caudan, faites par le groupe espagnol CIE Automotive. Les conditions suspensives à la reprise de la SBFM, émises par le fondeur espagnol, sont jugées inacceptables par les salariés qui réclament une table ronde. Quatre à cinq cents d’entre eux, transportés par quatre cars, viennent d’arriver devant la préfecture du Morbihan à Vannes.
Armés de pétards et de fumigènes, ils comptent bien faire entendre leurs voix. Actuellement, des manifestants lancent des boulons dans la cour de la préfecture pendant que d’autres brûlent des pneus. Des CRS sont présents et prêts à intervenir en cas de débordements.
– Ouest France du mercredi 17 juin 2009 à 16:10
3. SBFM à Caudan (56) "Exigences inacceptables", 17 juin 2009, 17:29, par Lorient 56
Les salariés de la SBFM en route pour la mairie de Vannes
Les salariés de la SBFM, fonderie de Caudan, manifestent actuellement à Vannes. Après avoir brûlé des pneus devant la préfecture du Morbihan, dégradé du mobilier urbain et cassé quelques vitres du bâtiment à l’aide de boulons jetés à travers les grilles, trois cents d’entre eux sont en route pour l’hôtel de ville de Vannes où ils manifesteront également leurs inquiétudes concernant le projet de reprise par le groupe espagnol CIE Automotive.
– Ouest france du mercredi 17 juin 2009 à 16:41