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SBFM à Caudan (56) "Qu’on crève l’abcès"

Publie le dimanche 21 juin 2009 par Open-Publishing

Caudan. 400 personnes soutiennent la SBFM


Gérard Perron, maire d’Hennebont souhaite que le gouvernement impose à Renault et à PSA une solution de reprise viable pour la SBFM.

400 personnes se sont rassemblées hier matin devant la SBFM à Caudan pour protester contre le plan de l’unique repreneur, le fondeur espagnol CIE automotive.

« Pourquoi avoir attendu six mois qu’on nous propose aujourd’hui une solution inacceptable d’un repreneur potentiel espagnol, qui n’est pas meilleure que celle proposée par l’ancien propriétaire Garo rejetée par le tribunal de commerce de Lyon ? Pourquoi le ministère de l’Industrie et le gouvernement n’imposent-ils pas aux constructeurs Peugeot et Renault qui bénéficient des fonds du Plan de modernisation de l’automobile, de reprendre la SBFM à leur compte ? » Ce sont les questions posées, hier matin, publiquement par Gérard Perron, maire d’Hennebont, à l’occasion du rassemblement de soutien aux 538 salariés de la SBFM. Les employés de la fonderie bretonne rejettent en bloc les propositions des Espagnols de CIE automotive qui ont déposé, auprès du tribunal de commerce de Lyon un plan de reprise, que les salariés lorientais qualifient de plan de « non-reprise ».

De pieds fermes

Ils occupent l’usine de Caudan depuis mardi dernier et attendent de pieds fermes la table ronde censée se tenir mardi à la préfecture de Région à Rennes. Tous les acteurs du dossier doivent y évoquer le plan de reprise. « Il ne faudrait pas que ce soit une énième réunion où les représentants des salariés et les élus entendent encore une fois qu’il faut être patients et que la crise impose d’être raisonnables ». Pour Richard Hervé de la CFE-CGC, l’avenir de la SBFM dépend toujours « d’un véritable plan industriel de la part des constructeurs automobiles que sont Renault et PSA, d’un véritable plan de reprise et d’une aide financière à hauteur de 40M€ : 20M€ pour maintenir en état l’outil industriel et 20 autres millions pour implanter une nouvelle unité de moulage ».

La résistance comme arme

La CGT derrière son secrétaire général Pierre le Ménahès a souligné que « la résistance et la lutte étaient les seules armes. Allons-nous persister à programmer des manifestations qui ne sont pas entendues par le gouvernement ? », a-t-il interrogé. Salariés et élus sont dans l’attente, au plus tard lundi des nouvelles du préfet de région, sous l’égide duquel doit se tenir la table ronde de mardi. Qu’en attendent au juste les salariés ? « Qu’on crève l’abcès », répond Pierre le Ménahès. Soit il y a un projet, soit il n’y en pas et c’est la liquidation ».

Sophie Paitier

 Le Télégramme du 21 juin 2009