Accueil > SERVICE PUBLIC POSTAL : Son avenir nous concerne
de Camille Barré
La commission européenne avait adopté, en octobre 2006, une proposition pour confirmer l’ouverture totale du “marché postal” à la concurrence en 2009, autrement dit la privatisation de La Poste. Or, elle vient de décider d’avancer l’examen de cette privatisation au conseil des ministres européens des postes les 7 et 8 juin 2007.
La chancelière Allemande Angela Merkel veut peser de tout son poids lors du vote par le Parlement européen en séance plénière le 15 juin. Elle fait pression pour obtenir un vote favorable et faire avancer l’échéance de la libéralisation totale à janvier 2008.
Dominique de Villepin l’a soutenu, justifiant que cela contribuera à la compétitivité du marché intérieur. Et l’on ne saurait se faire d’illusions sur l’attitude qu’adoptera le nouveau président de la République Nicolas Sarkozy.
Une nouvelle fois le Parlement hors jeu
Le calendrier ainsi établi prive le Parlement d’un débat s’appuyant sur un bilan contradictoire des privatisations déjà engagées, comme le demande les syndicats européens. Il permet aux libéraux de passer en force et obtenir un fait accompli de suppression du service public postal. En France, les cadences de la casse du service public postal s’accélèrent, notamment avec le mal nommé projet “facteurs d’avenir”.
Sans attendre les ravages de la nouvelle directive, il est urgent d’exiger des garanties immédiates sur le maintien de l’unité de La Poste autour de ses trois pôles d’activité et sur la péréquation du tarif du timbre sur l’ensemble des territoires. Les luttes des usagers contre les fermetures ou modifications d’ouverture des bureaux et des suppressions de tournées doivent s’amplifier, associant les salariés et les élus.
Le Parti communiste renouvelle son exigence d’un moratoire contre la libéralisation postale en Europe et les opérations de privatisation et de démantèlement en France.
Le droit à la communication au cœur de la modernité
Parce que La Poste joue un rôle déterminant dans le droit à la communication, le développement des territoires, l’essor de la démocratie et de la libre expression, dans le lien social, les rapports entre individus, les liens entre les populations et les institutions, son avenir nous concerne toutes et tous. Sa défense dépend de nous.
Tous ensemble, nous pouvons nous battre pour un service postal européen qui assure le droit à la communication pour tous les citoyens, l’égalité de traitement sur tout le continent, les prestations de qualité à des prix abordables ; qui intègre également des exigences de développement de l’emploi et de garanties sociales élevées pour les personnels, les droits d’intervention des usagers dans la définition des missions de service public et le contrôle de leur exécution, le respect du choix de chaque nation dans l’organisation des activités postales propres ainsi que la coopération plutôt que la concurrence entre opérateurs sur les activités à caractère international.
Le service public pour l’efficacité et l’égalité
Aujourd’hui, il n’est plus possible au gouvernement de la France de continuer à ignorer les aspirations de nos citoyens à des entreprises publiques et des services publics modernisés, étendus et démocratisés. Dans la campagne électorale en cours, portons très haut ces aspirations populaires, exprimées lors du référendum du 29 mai 2005.
Tous ensemble, nous pouvons poursuivre ces luttes dans la rue et dans les urnes. Que les échos de nos luttes et de nos exigences franchissent les murs de l’Assemblée nationale là où aussi se font et se défont les destinées de notre peuple.
Pour vous faire entendre, saisissez-vous du vote en faveur des candidats et candidates soutenu-e-s par le Parti communiste français.