SOLIDARITÉ AVEC LES SANS (ou avec d’ailleurs) PAPIERS À NICE

Une quinzaine de familles sans logement soutenues par les militants de plusieurs associations locales, dont RESF, ont investi dimanche matin un ancien foyer éducatif inoccupé dans le centre de Nice.

L’occupation du grand immeuble bourgeois de quatre étages, entouré d’un jardin, s’est déroulée sans heurt, en l’absence de représentants des forces de l’ordre.

Une cinquantaine de personnes, dont 27 enfants scolarisés, doivent s’installer dans le bâtiment qui compte plus de soixante chambres, individuelles ou familiales, des sanitaires collectifs et plusieurs salles communes.

"La Maison blanche" est destinée à devenir "un refuge pour abriter la vie personnelle et familiale, pour favoriser l’intégration et pour soutenir la scolarité" des personnes sans logement et leurs enfants, ont indiqué les militants associatifs.

Les familles accueillies présentent des profils divers : Tchétchènes, Algériens, Tunisiens, Cubains, Français, certains avec papiers, d’autres sans papiers, déboutés du droit d’asile ou d’une demande de régularisation en vertu de la circulaire Sarkozy.

"Nous avons des papiers depuis trois ans et voilà un an que nous occupons un squat à l’Ariane (quartier populaire de Nice, ndlr), sans gaz, sans eau, sans électricité. Nous avons fui la guerre en Tchétchénie et nous avons l’impression de refaire la guerre ici pour un logement", a témoigné Amirkhan Kovraev, 17 ans, élève de seconde dans un lycée de Nice.

"L’hiver arrive, les situations urgentes sont nombreuses. Nous avons décidé de former un bouclier humain et aimant autour de ces personnes, sans crainte de ces flux migratoires dont on nous rebat les oreilles" a expliqué Bernard Neuville, délégué de l’association "Vie et Partages".

En début d’après-midi tandis qu’un cordon de policiers prenait position pour bloquer les voies d’accès au bâtiment, des responsables de l’Association catholique Saint Jean-Baptiste, propriétaire des lieux, sont venus rencontrer les occupants.

"Le foyer qui accueillait une soixantaine de jeunes filles a été fermé en août 2006 après une visite de la commission de sécurité qui a jugé qu’il n’était plus aux normes. C’est difficile de laisser d’autres personnes s’y installer", a commenté Yves Poncin, président de l’association.

Après discussion avec les organisateurs de l’action, les propriétaires ont renoncé à demander leur expulsion et prévu d’exposer la situation au conseil d’administration de l’association, laissant entrevoir la possibilité d’une occupation temporaire.

http://www.educationsansfrontieres.org

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