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SPAM PRESIDENTIEL à Rennes 2

Publie le jeudi 25 octobre 2007 par Open-Publishing
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Autre exemple de réactions à Marc Gontard... (l’évènement est anecdotique mais c’est pour les arguments à la fin qui peuvent pousser à une réflexion globale sur le rôle de la direction et du corps professoral dans leur politique contre insurrectionnelle... me semble-t-il)

"Je découvre à l’instant le communiqué envoyé par mail à l’ensemble des étudiants ainsi que des réactions internet ci-dessous :

"Voici ce que les étudiants de Rennes 2 ont eu le plaisir de découvrir ce matin dans leur boite mail après l’AG et les multiples activités d’hier sur et en dehors du campus... "Face aux menaces de blocage de l’Université par un groupe d’étudiants et de non-étudiants, le Président fait savoir qu’il est totalement opposé à ce mode d’action et déclare que les activités d’enseignement et de recherche doivent se poursuivre normalement"

Môsieur Gontard, sachez que je n’apprécie que moyennement que le Président de mon université fasse de l’abus de pouvoir et se serve à la fois de son autorité, de son statut et de l’instrument politique que constitue donc à présent notre boite mail pour influencer mes décisions. Je souhaiterais pouvoir dorénavant décider par moi même des orientations que doit prendre mon université et mon action dans ce mouvement ! Un chef qui dicte à ses ouailles le comportement qu’ils doivent adopter, est-ce la vision de la démocratie et de la liberté de penser et d’agir que vous compter instaurer dorénavant sur le campus ? Je remarque que les armes que vous reprochez d’utiliser par les résistants (prise en otage, non respect de la démocratie, illégitimité, endoctrinement et Cie) vous n’hésitez pas à les utiliser vous même, à grande échelle et en utilisant de réels moyens de propagande et d’influence : nos boites mails ! Sans parler évidemment du chantage aux examens, de vos vigils et securitas et autres milices professorales ! Nous nous n’avons que nos idées et notre imagination, la volonté d’une résistance efficace susceptible de renverser effectivement l’ordre des choses... Nous n’avons que ça mais nous comptons nous en servir et résister !"

Moi-même étudiant je suis aussi choqué que mes camarades du manque de considération que vous nous porter et de la tentative d’influence de la présidence. Vous me semblez avoir une très haute opinion de votre avis sur la question mais, peu impressionnable sur ce point, je me sens au moins aussi capable que vous de faire des choix qui engagent notre responsabilité et de mesurer la manière dont ceux-ci s’inscrivent dans la société et engendrent des conséquences sur le commun. Je n’ai pas besoin de consigne de vote ni de maître à penser, tout président soit-il. J’ai encore moins besoin de pollution présidentielle dans ma boite mail. Par conséquent et au-delà de mes convictions politiques, je me joins à la réaction des étudiants ci-dessus.

Par ailleurs, quelques remarques personnelles : Je regrette que la présidence s’immisse ainsi et quasi systèmatiquement (deux fois en quelques mois) dans les tentatives de réflexion et de réappropriation de l’université et du savoir par tous. Je pense en effet qu’il est un signe bien inquiétant que l’institution universitaire use de toute son autorité et des outils informatiques et de communication de masse qui l’accompagnent, sans doute sous pression gouvernementale, pour tenter de neutraliser par la peur, en trois mots de menace et sans aucune explication des enjeux politiques de ses positions, les actions et réflexions des étudiants.

C’est bien plus inquiétant à mon sens que le fait que ces mêmes étudiants tentent, pour une fois, de s’interroger sur le milieu dans lequel ils évoluent, dans lequel celui-ci s’inscrit, sur les formes de savoirs qui leur sont transmises, par qui, comment, dans quels buts, et quelles conséquences cela implique-t-il au delà de l’université. De ce point de vue, cette tentative d’intimidation de votre part me laisse même le goût amer d’un pouvoir universitaire qui préfère maintenir méthodiquement son bétail dans une certaine ignorance à ce sujet, et qui cherche avant tout à en faire des gens bien diciplinés, tout prêt à servir, n’importe qui, n’importe comment et dans n’importe quelles conditions ! Objectif universitaire dont j’ai par ailleurs de plus en plus de mal à douter !

Les professeurs semblent avoir également reçu votre "petit billet". J’espère qu’ils sauront déceler dans les mots "le Président [...] déclare que les activités d’enseignement et de recherche doivent se poursuivre normalement", le fait que leur rôle de passeur de savoir se transforme en celui de "maintient de l’ordre" et que leur statut de prof implique qu’ils fassent fi de toute implication concernant l’orientation politique de leur lieu "d’enseignement et de recherche". Leur demandez-vous monsieur Gontard de faire l’Autruche sur le devenir de l’université ? De faire l’autruche lorsque cinq ou six cent de leurs étudiants sont rassemblés en AG au pied de leurs fenêtres ? Lorsqu’un cortège part en manifestation pour "sauver" une des étudiantes, menacée d’expulsion... étudiante et cortège sur lesquels devrait justement "normalement" s’exercer leur activité d’enseignement ou plutôt de transmission du savoir ?

J’ajouterai enfin qu’à moins bien sûr d’envisager l’université comme un lieu clos, fermé et centré sur lui-même et en dehors de toute réalité, je vois mal comment "les activités d’enseignement et de recherche" pourraient se "poursuivre normalement" là où rien ne semble aller "normalement"… Ou peut-être que le seul rapport à la réalité exterieure que vous soyez en mesure d’envisager soit celui d’une réalité économique et du partenariat avec les entreprises privées et les hautes sphères libérales que l’on voit se profiler. J’espère, monsieur Gontard, que vous saurez, vous et vos collègues professeurs victimes de vos spams présidentiels, vous positionner très clairement sur votre conception de l’université à ce sujet.

En tout cas, la réalité politique de la LRU (et au delà de ça, la logique dans laquelle celle-ci s’inscrit) me semble être bien réelle et interférer largement, et dans les activités d’enseignement, et dans les activités de recherches notamment historique, politique et sociale que nous devrons assumer. Au delà de cela, la réalité politique de la logique dans laquelle s’inscrit la loi d’autonomie des universités interfère dans celle de nos vies... Des vies dont nous entendons justement reprendre le contrôle. Vous comprendrez donc à quel point votre "billet" va à l’encontre d’un tel désir..."

Messages

  • Renseigne-toi un peu sur les conditions actuelles de la recherche française car on voit bien que tu ne sais pas de quoi tu parles et moi qui réalise une thèse actuellement sans argent donc en étant obligé de travailler à côté sur des boulots que tu ne feras probablement jamais dans ta vie, petit enfant entretenu par ses parents qui s’ennuyait dans sa chambre et souhaite refaire le monde tout seul comme un grand, et bien je te dis renseigne-toi sur l’état de la recherche dans les différents pays et si les recherches universitaires sont vraiment influencées. Tu te trompes, tu confonds laboratoire interne aux enteprises privées et laboratoires universitaires. Moi j’ai honte de mon pays qui a les cerveaux mais qui manque d’argent pour mettre en oeuvre toutes les perspectives de recherche à mener car ça c’est un vrai blocage pour le coup. La vérité c’est que ça fait déjà 25 ans que les facs travaillent un peu avec les entrepries car sinon il n’y aurait plus de recherche en France donc plus de réflexion inculqué par des professeurs d’Université, petit poussin qui a encore plein de choses à apprendre. Sur, je vois la fainéantise a bien gagné du terrain chez la nouvelle génération car plutôt que de faire de la pédagogie pour avoir plus d’argent et donc convaincre pour aller en AG, vous préférez jouer les troubadourds dans un château fort bien au chaud !