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Sabiha Ahmine : pour mieux aider les SDF, la solidarité doit être au cœur de notre action

Publie le lundi 1er décembre 2008 par Open-Publishing

de Sabiha AHMINE

L’hiver, avec son lot de victimes du froid, tape cruellement à nos portes pour nous dire combien la solidarité doit être au cœur de notre action. Or, pendant ce temps là, on nous propose une réflèxion sur la question. Tous le monde connait la réponse, qui est simple : malgré ce contexte de crise économique, le désengagement ultralibéral de l’Etat dans le domaine social se poursuit. Ce qui provoque un manque cruel de places d’hébergements décents pour les SDF, cela au même titre que le logement social.

En effet, en matière de politique de la ville et du logement, il ne faut pas oublier que l’effort régional (Exemple de la région Rhône-Alpes), a été multiplié par quatre depuis 2004, alors que l’intervention de l’Etat, garant de l’intérêt général et à qui incombe totalement la compétence, demeure minimale, décroissant voir de plus en plus absent. Dans le budget 2009 du gouvernement, les crédits au logement social sont en baisses de 7%.

La politique de la ville, cette forme de discrimination positive dite à la française en direction des territoires, devient aujourd’hui le parent pauvre des politiques publiques étatiques, puisque en plus de son volume nettement mince, précaire et aléatoire, les financements publics pour cette politique de la ville relèvent à 49% des collectivités quand il est de 18% pour le budget de l’Etat. Ainsi, pour le financement de l’ANRU est le logement social, le gouvernement veut puiser dans le 1% logement

Cette dégradation pathologique, qui remonte aux premier Contrats de ville (des années 2000), se poursuit aujourd’hui avec le Gel de la Dotation De Solidarité Urbaine et la baisse consécutive des contrats CUCS, dont l’Etat prépare sa sortie et l’abondant de sa participation. D’où les craintes et la colère légitime des élue-s locaux de tous bord politique, puisque dans le projet de loi de finances 2009, il était prévu l’exclusion pas moins de 238 villes...

Même dans leur volet de droit commun, les fameuses promesses du Plan Banlieues, qui se font encore et toujours attendre, sont désormais plombées par les recommandations ultralibérales du rapport LAMBERT qui propose un processus de révision générale des politiques publiques…

A tous cela, il faut ajouter la situation dégradée et la détresse dans laquelle se trouve l’ACES, L’Agence Nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances, cet établissement public créer en 2005 pour remplacer le Fasild, qui a normalement la charge de mise en œuvre des orientations de la politique de la ville.

D’où les craintes légitimes des associations qui ont peur de l’agravation de la situation des SDF, et demandent à l’Etat de prendre ses responsabilités pour la sécurisation des conventions pluriannuelles avec d’octroi de réelles subventions, pas un simple saupoudrage.

Avec toute ses craintes des acteurs de la politique de la ville, et face aux répercussions de la crise financières, qui sera bientôt sociale, nous pensons qu’il est urgent et légitime que l’Etat puisse prendre ses responsabilités et jouer pleinement son rôle de garant de l’intérêt général et la cohésion sociale dans nos quartiers.