Saint-Nazaire : Aker paye les Grecs et dénonce le racket

16 h 30, dans l’escalier de l’hôtel de ville, les salariés grecs viennent de recevoir leur chèque. Le comité de soutien, qui a rassemblé des militants de différents mouvements mais aussi des individuels, fait son débriefing.

Aker Yards s’est substitué à Elbe pour verser aux trois salariés en grève de la faim ce qu’ils demandaient. La fin d’une mobilisation d’un nouveau genre.

Que deviennent maintenant Nikos, Boris et Léonidas ?

Ils ont effectivement reçu leur chèque dès hier après-midi. Ils continuent de bénéficier d’un suivi médical, car la reprise de l’alimentation doit être progressive. Ils n’ont pas encore leur billet d’avion. Ils devraient quitter Saint-Nazaire d’ici une semaine, en fonction de leur état de santé et de leur récupération.

D’ici là, leur comité de soutien va continuer à les accompagner à la Maison des sports. Une de leurs revendications reste non satisfaite : des bulletins de salaires émis par la société Elbe pour la période incriminée.

Qui a soutenu les grévistes de la faim ?

La CGT bien sûr, et ses leaders locaux. Mais pas seulement. Le mouvement des salariés grecs a fait émerger un collectif de citoyens solidaires qui se sont engagés pour accompagner les trois salariés. Un collectif qui a rassemblé des organisations comme la FSU, le PCF, Label gauche, la LCR, Lutte ouvrière, le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples, Attac, Femmes solidaires, l’UDB ou le Mouvement pour la paix.

Mais aussi des personnes qui sont montées au créneau avec leur simple étiquette de citoyens. Un élan distinct des formations politiques traditionnelles qui est à rapprocher des résultats des élections municipales. Les forces vives de la gauche nazairienne ne s’expriment plus de la même manière que par le passé.

Les réactions

Le Parti communiste se félicite « de la lutte victorieuse des travailleurs grecs. Il faut maintenant s’attaquer aux patrons voyous qui mettent en oeuvre ces montages exotiques.

« Aker Yards doit pouvoir contrôler sur le site la nature et l’existence des contrats de travail, les temps de travail effectués... Sa responsabilité de donneur d’ordre de premier rang est entière.

« En payant à la place d’Elbe, les chantiers viennent de le confirmer. »

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