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Saint-Nazaire : Ouvriers grecs : 19 jours de grève de la faim et toujours l’impasse
Publie le mardi 1er avril 2008 par Open-Publishing
de Nicolas Dahéron
Les trois peintres grecs sont toujours en grève de la faim. Avec aucune issue en vue. Quelques éclaircissements pour mieux comprendre.
Comment dénouer la crise ?
Sur ce point, le syndicat ne transige pas et a demandé lors d’une réunion IDSS au chantier hier, de s’asseoir autour de la table pour négocier. « Ce n’est qu’une histoire de calculs. Nous pouvons régler ce conflit rapidement », annonce Christian Duval de l’Union locale. Mercredi, la CGT appelle à un rassemblement à 17 h 30, forme Joubert, lors de la cérémonie de baptême du MSC Poesia.
Au 19e jour de grève
Depuis le 7 mars, Nikos Aslamazidis, Leonidas Theocares et Boris Athanassiadis ont entamé une grève de la faim. Les trois salariés de la société Elbe, sous-traitante de l’allemand Freese, elle-même sous-traitante du chantier naval Aker Yards, demandent le paiement de leurs salaires, soit un total de 24 000 €. Partagés entre le hall de l’Hôtel de ville et la Maison des sports, ils font l’objet d’un suivi médical quotidien. Ce week-end, la direction de Elbe leur a versé 700 € chacun, l’équivalent des onze jours de travail en février avant leur licenciement verbal. Pas suffisant pour faire sortir le dossier de l’impasse.
La contre-proposition du sous-préfet
Depuis le début de la grève de la faim, la CGT multiplient les propositions de négociations pour dénouer la crise. Le 21 mars dernier, le sous-préfet a fait une « contre-proposition » avec un règlement de 5 000 € par personne. La direction de Elbe a refusé. Pour la CGT, qui avait accepté cette base de négociation, « c’est la reconnaissance par les pouvoirs publics que le mal avait été fait ». Une manière de légitimer la lutte des trois ouvriers.
Le référé devant les prud’hommes
La semaine dernière, la direction des chantiers est montée au créneau en affirmant que seul un référé devant le tribunal des Prud’hommes pouvait permettre de sortir de l’impasse. Position reprise par les politiques et d’autres syndicats. La CFDT, notamment, qui estime que « rendu à ce niveau de conflit et après les échecs des réunions de négociations [...] c’est un passage obligé ».
Ce n’est pas l’avis de la CGT : « Ça risque de prendre du temps, entre l’attente de la décision et l’appel », indique Christian Duval, de l’Union locale. « Nous n’avons jamais connu de conflit social réglé par la question juridique. Pour nous, il doit y avoir négociation ».
Un conflit CGT-chantier Aker Yards ?
Dans ce contexte, difficile de ne pas voir une guerre entre le syndicat nouvellement majoritaire et la direction du chantier naval. Mais la CGT rappelle aussi que « cette décision d’entamer une grève de la faim est celle des trois ouvriers ».
« Cette forme de lutte n’est pas dans notre culture », note André Fadda de l’USM CGT.