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Sarko et euro |
Danièle Fonck
Au cours d’une conférence de presse télévisée, le président français a tenté jeudi soir de reconquérir une partie des déçus du sarkozysme. Un exercice de style soigneusement mis en scène avec l’aveu public de quelques erreurs pour faire croire que tout sera différent désormais.
En vérité, le programme ultralibéral reste le même et il n’est pas surprenant que dès hier, on pouvait écouter les doutes et la désapprobation de bon nombre des douze millions de spectateurs.
Travailler plus pour gagner plus : le slogan reste le même sans que cela ne change en rien la vie des plus modestes qui, décemment, ne peuvent pas prester 60 heures au lieu de 40 dans le seul but de survivre.
Le pouvoir d’achat ? Le chef de l’Etat qui, soit dit au passage, continue de démanteler les services publics et donc de son Etat, fera pression sur les supermarchés. Lesquels, entreprises privées, s’exécuteront sûrement à la seconde ...
L’euro : voilà le coupable, car selon Nicolas Sarkozy, l’augmentation des prix est de la seule faute de la devise européenne et ceux qui le nieraient seraient des menteurs. Il y va fort. Ce n’est pas la monnaie en elle-même qui renchérit quoi que ce soit. Sont donc responsables les industriels et commerçants qui se sont servis du passage à la monnaie unique pour faire monter leurs prix. Quant à savoir ce que serait le prix du baril, donc de l’essence, et celui du gaz sans euro, eh bien, mieux vaut ne pas faire le calcul. Si les économies européennes s’en sortent à peu près correctement du renchérissement, c’est justement grâce à la devise européenne.
Sarkozy est incapable de changer. Lui qui doit faire des pieds et des mains pour calmer les Chinois après ses déclarations à la va-vite, a ouvert un nouveau front avec les Turcs. Pourquoi ? On se le demande. La réponse ne pourra pas venir d’un politologue, car c’est plutôt la psychologie du locataire de l’Elysée qu’il faudrait explorer.
tageblatt