Accueil > Scènes de chasse en France
Deux nouvelles situations urgentes qui nécessitent l’action de tous.
1) Dans l’Ain, l’acharnement contre une famille kosovare.
2) En Seine St-Denis, un père Tchétchène en rétention risque l’expulsion tandis que sa femme et sa petite fille seraient abandonnées en France.
3) Mais aussi quelques nouvelles, des bonnes, de certains de ceux en faveur de qui vous êtes intervenus nombreux quand vous avez été informés de leur situation.
a) Emmanuel Oladipo, expulsé le 15 juillet sur décision de l¹Elysée a atterri le 12 septembre à Roissy, accueilli par sa compagne Jimia Sylla et ses trois filles, dont Félicia, née le 30 août. Une magnifique victoire due d¹abord à la détermination de Jimia mais aussi à la mobilisation de tous et à la médiatisation. On peut gagner, il faut gagner, on continue.
b) Séverin Yaho, camerounais, père de deux enfants qui était en rétention la semaine dernière a été conduit à l¹avion samedi 5 septembre tandis que sa femme et des militants du réseau appelaient les passagers à le soutenir. Il a fait un malaise, le commandant de bord a refusé de l’embarquer. Mardi 7 il devait être présenté au Juge des libertés puis, à 13h50 à l’avion. La police décidait de sauter la case JLD et de le conduire à l¹aéroport sans qu’il ait vu le juge. Heureusement, son avocate, prévenue par le réseau, plaidait en son absence : libéré ! Sauf qu¹il était déjà menotté, ligoté de la tête aux pieds, bâillonné au pied de la passerelle. Course de vitesse téléphonique tous azimuts pour que les policiers soient officiellement informés. Qui aboutit finalement : au moment où il allait être monté comme un paquet dans l¹avion, les téléphones des policiers sonnaient : « libérez-le ».
c) Joao ABEL GABRIEL est libre. Grâce à la médiatisation, à la mobilisation de tous (parents enseignants, élus), à tous vos mails et vos fax, Joao est sorti du CRA de Bobigny mardi 9 septembre. Difficile de dire sa joie, celle de sa compagne et de son fils ! Il remercie tous ceux qui se sont émus de sa situation et qui, à travers son cas, ont condamné la traque des familles privées de papiers. Reste maintenant à obtenir sa régularisation : RESF 93 appelle à un rassemblement de soutien le jour de sa convocation en préfecture pour un nouvel examen de situation, mercredi 16 septembre à 10 h, préfecture de Seine-St-Denis, Batiment R Cassin, porte 1 Métro Picasso.
1) Le gouvernement et le ministre de la casse des familles poursuivent inexorablement leur politique, par exemple dans l’Ain :
La préfecture demande le maintien en centre de rétention, le juge se prononce contre ce maintien Le procureur fait appel. Pourquoi un tel acharnement ?
Dans son édition du 11 septembre 2009, le Progrès de Lyon informait ces lecteurs que le préfet de l’Ain, Régis Guyot, a reçu cette semaine un courrier du collectif Réseau éducation sans frontières attirant son attention sur la situation de M. Jusufi. Placé au centre de rétention de Saint-Exupéry, ce Kosovar albanais est le papa de quatre enfants scolarisés à Oyonnax. Son épouse dont « la santé nécessite des soins non disponibles dans son pays », selon l’avis du médecin inspecteur de santé publique de l’Ain, est seule depuis quinze jours.
RESF a demandé au préfet de l’Ain de réexaminer le cas de cette famille qui avait fui Mitrovice, zone de turbulences dangereuses au Kosovo. RESF demande au préfet de prendre les dispositions pour que M. Jusufi soit libéré, « au nom de tous les principes auxquels notre République est attachée et de toutes les conventions dont elle est signataire ».
Samedi 12 septembre, le juge des libertés et de la détention a décidé que le maintien de M. Jusufi en centre de rétention était injustifié, pendant quelques heures M.Jusufi a cru qu’il pourrait enfin rejoindre sa famille qui l’attend à Oyonnax, mais le procureur en a décidé autrement, il a fait appel : M.Jusufi devra rester au centre de rétention pour comparaitre en appel devant le juge des libertés et de la détention ce lundi 14 septembre. Toute la famille Jusufi, les marraines et parrains républicains des enfants placent tous leurs espoirs dans la sagesse de ce tribunal.
Le Préfet de l’Ain n’a pas, jusqu’à maintenant, jugé nécessaire de recevoir les personnes qui soutiennent la famille, il semblerait qu’il laisse cette machine à expulser faire son travail sans vouloir y apporter la dimension humaine qu¹il a la possibilité de donner pour que la loi puisse s’appliquer avec discernement.
Depuis 18 mois en France cette famille a été « déplacée » 6 fois, les enfants sont restés de longs mois descolarisés, aujourd’hui ils sont séparés, dans l’angoisse de voir leur père, leur mari expulsé. La France était leur espoir, c’est devenu un cauchemar et pourtant l’idée de retourner au Kosovo est impensable.
Nous nous interrogeons sur les motifs d’un tel acharnement à expulser M.Jusufi, est-ce l’effet des quotas d¹une politique pourtant qualifiée par le ministre de « juste, équilibrée et humaine » ?
Contact sur ce dossier : Michel Cabaussel 06 84 71 26 61