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« Si la LPPR passe, l’université ne sera plus qu’un lieu de reproduction des systèmes de domination »
Publie le jeudi 5 mars 2020 par Open-PublishingLe 5 mars, « l’université et la recherche s’arrêtent ». C’est le mot d’ordre de la grève qui débute aujourd’hui dans l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR), après un mois de préparation. L’annonce d’une loi qui viendrait parachever l’entreprise de destruction de l’université, a du mal à passer dans un secteur où la précarité ne cesse d’augmenter.
« La grève, j’ai très envie de la faire mais ce serait me tirer une balle dans le pied. En un seul jour d’absence, j’accumule trop de retard dans mon travail. » Frédérique est ingénieure d’étude (IT) attachée à un laboratoire de l’Université Lyon 3, c’est elle qui assume le travail invisible de la recherche. « Je m’occupe du suivi des budgets, de l’organisation des manifestations scientifiques, c’est moi elle qui achète les billets de train, réserve les hôtels… » Or depuis qu’elle a commencé ce métier, le budget des laboratoires dont elle a la charge a été multiplié par 6 et ses compétences se sont élargies, entraînant la multiplication des ses tâches : « Je fais désormais de la gestion de fonds documentaire, je gère le site internet du labo, j’édite une revue en ligne… », décrit-elle. Surmenée, elle finit par demander à ce qu’on embauche une autre personne pour l’aider, mais sans succès. De fait, c’est loin d’être la tendance dans l’ESR : entre 2008 et 2016, le nombre de recrutements d’IT a baissé de 44%.