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Silence radio ou manquement volontaire de l’information

Publie le mercredi 30 août 2006 par Open-Publishing
6 commentaires

TOUS les observateurs savent parfaitement ce qui se passe au Mexique depuis l’élection du 2 juillet dernier qui a vu la victoire - confisquée par le pouvoir en place - de Andrés Manuel López Obrador. Mais d’un commun accord, ils ont fait littéralement l’impasse sur un événement qui peut avoir des conséquences incalculables dans cette région du monde et dont la portée évidemment est loin de leur échapper.

Car la partie qui se joue entre le peuple mexicain, l’un des plus pauvres d’Amérique du Sud et tout naturellement désireux de changement, et une poignée de dirigeants sans scrupules, accrochés à leurs privilèges, est décisive, non seulement pour l’avenir du pays, mais pour le reste du monde. Il s’agit de savoir si les États-Unis, par le truchement du gouvernement Bush, continueront indéfiniment leur politique de domination à l’échelle planétaire.

Depuis quelques semaines, un immense mouvement de protestation soulève le Mexique pour dénoncer la fraude électorale et exiger un nouveau comptage des bulletins de vote. Les premiers contrôles partiels qui ont été arrachés, portant seulement sur 9% des bureaux, font apparaître un nombre si impressionnant de bulletins manquants ou excédentaires que le Tribunal électoral a préféré ne pas les confirmer.

Mais de tout cela, pas un mot ou presque dans les médias ! Comme pas un mot ou presque sur ce vaste rassemblement qui se tient en permanence sur la principale place de Mexico, le Zocalo, autour du vrai vainqueur. Comme si la consigne avait été donnée de plus haut de cacher l’information. Alors qu’aucun détail n’a manqué, frisant parfois l’indécence, sur la maladie de Fidel Castro.

Et il nous a fallu attendre plusieurs jours que la presse française sorte enfin de son silence, avec entre autres l’article de l’envoyée spéciale du “Figaro” daté du 21 août et celui du “Monde” du 24 août, pour prendre en partie connaissance de ce qui se passe réellement au Mexique, à quelques jours de la proclamation définitive des résultats.

Georges Benne

Article paru dans Témoignages le mercredi 30 août 2006

Messages

  • Je pencherais bien pour un manquement volontaire de l’information. Comme le faisait remarquer Ignacio Ramonet dans son éditorial du numéro du Monde Diplomatique du mois d’août, si jamais c’était Chavez qui avait remporté les élections dans ces conditions, on aurait eu le droit à un déferlement de critiques dans nos journaux...
    Merci Claude de Toulouse pour ces petites revues de presse de bon matin !
    Henri.

  • Sous police et armée..pfff encore un grand connaisseur de Cuba !

    Moi ce que je vois c’est le deux poids deux mesures affligeant entre l’Ukraine en 2004 ( où avant même les résultats, c’était notre petit champion pro-OTAN qui avait gagné ) et le Mexique et la Colombie avec leur fraude massive estampillés " pays démocratiques".

    Conclusion : pour remporter une élection , mieux vaut avoir l’appui de Washington et de G. Soros !!

    • La Dieu-Moâ-Crassie quoâ !
      Mais pourquoi donc les Slaves
      ont-ils longtemps pratiqué la Troïka ? Par paranoïa "légitime" ?
      Et pourquoi donc les formes de représentation politique
      accréditées par le monde occidental dans le monde arabe
      sunnite tournent-elles à la paranoïa ?
      Par obsession du meurtre "dynastique" ?
      Et pourquoi ceux que nous sommes censés élire (élection)
      par nos votes (voeux) sont-ils mis au fait des dossiers
      après avoir été élus, et non avant ?
      Pour maintenir le caractère censitaire du suffrage unique-à-varicelle
      ou pour reproduire le cénacle des adoubements, des initiés et le
      sado-masochisme du "sacré-fils" ? Les deux ? Un peu ? A la folie ?
      Pas du tout ?

      Que serait un mandat électif éxécutif émis par des citoyens au courant
      (informés et non incubés) des dossiers regardant leur territoire ?
      Une courroie de transmission ?
      Et que serait le même mandat, législatif, celui-là ?
      Une démission collective ?

      Boudjemaa.

    • Pour reprendre le débat sur le Mexique (et pas sur le concept de démocratie)
      il est évident, comme le souligne, Claude de Toulouse, que "nos" moyens d’information...font "leur boulot" (celui qui est "normal" dans ce système, c’est-à-dire l’intox, la désinformation, ou, effectivement...le silence radio).
      Elections truquées au Mexique ?
      Mais qui donc s’en préoccupe vraiment dans les rédactions du Monde, de Libération, de TF1, FR 2, RTL, etc...
      C’est une question sans enjeu pour eux. Cela ne concerne que l’amérique latine chasse gardée des USA où la France ne joue aucun rôle. Et puis que des millions de pauvres.
      Par contre, quand il s’agit de discréditer pour la cent millionième fois le communisme (ou tout individu suspect d’y adhérer), alors, là, on sort la grosse artillerie, on saute sur tout ce qui bouge et même ce qui ne bouge pas.
      On se précipite pour savoir si castro a bien bu son café ce matin, s’il n’y aurait pas une révolution "orange" quelque part avec de vieux politicards recyclés (et pas démocratiques du tout) qui n’ont pour seule qualité que de dire qu’ils aiment l’occident !

      N’oublions pas que la quasi totalité de la presse écrite, télévisée, parlée (en dehors de l’huma et des journaux d’extrème gauche) nous a raconté, en coeur, et comme un seul homme, lors de la première guerre du golfe que l’Irak avait la troisième armée du monde (il avaient d’ailleurs tous les mêmes vidéos et graphiques préfabriqués à ce sujet !).

      Sur le Mexique, comme sur le reste, au mieux, ils se taisent.
      Au pire, ils font leur job habituel : le mensonge.

      Amitiés Bastien

  • SANS ALLER AU MEXIQUE,

    j’ai trouvé bien inquiétant, que, à part sur INTERNET, on ne parle pas de la révolte des étudiants

    en GRECE, à nos portes.

    C’est bien là, la preuve que l’on ne peut plus compter sur la presse capitaliste pour être informés

    Quand à l’élection présidentielle, PRUDENCE ! Nous sommes bien mal partis

    .....

    À Washington, les néo-conservateurs ont décidé d’adapter leur dispositif organisationnel à leur nouvelle stratégie. Le groupe qui, au sein de l’American Enterprise Institute, avait été chargé de rédiger le programme de la présidence G. W. Bush, le Project for a New American Century (Projet pour un nouveau siècle américain), a été discrètement dissout il y a deux semaines. Il a été remplacé par un American Committee for a Strong Europe (Comité américain pour une Europe forte). Par « Europe forte », il faut comprendre, une Europe capable de suppléer les troupes US dans le monde et de vaincre les résistances anti-globalisation dans sa population.

    Ce Comité, qui évitera d’intervenir trop ouvertement dans la politique de l’Union, a immédiatement sollicité des « amis de l’Amérique » pour le faire en son nom. Ainsi, l’Arabie saoudite a-telle répondu présent pour financer les prochaines campagnes électorales de Nicolas Sarkozy en France et permettre aux néo-conservateurs d’en finir avec Dominique de Villepin. Des mesures similaires ont été prises pour chaque grand État membre de l’Union.

    Thierry Meyssan
    Journaliste et écrivain, président du Réseau Voltaire.

    Michèle DRAYE

  • Le vent tourne et la France le sait, par ses sondages secrets. Alors les journalistes à la botte des politiques de droite préfèrent taire cet événement qui confirme un désir profond de changement de société qui va plutôt dans le sens social plutôt que libéral. C’est ce qui est en train de se produire sur le continent sud-américain. Ca fera boule de neige ailleurs. Les peuples ont compris ce qui se cachait derrière le mot "libéralisme" = tout sauf liberté. Tout le monde a reçu le message de La Louisiane à la sauce libérale, et à vrai dire, personne n’en veut. Voilà l’immense faux pas américain qu’il ne fallait pas faire. Merci Bush, vous venez de sauver l’humanité. Le Mexique l’a concrétisé dans les urnes. L’imposteur doit quitter les lieux, ou refaire des élections sous contrôle international.