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Silvio Berlusconi verse 1 800 euros pour éviter tout contrôle fiscal

Publie le jeudi 12 janvier 2006 par Open-Publishing

Silvio Berlusconi verse 1 800 euros pour éviter tout contrôle fiscal

Le slogan "moins d’impôts pour tous" a été l’un des thèmes de la campagne électorale victorieuse de Silvio Berlusconi lors des législatives de 2001. D’où l’ironie de certains commentateurs apprenant, mardi 10 janvier par la presse, que le contribuable Berlusconi a évité le risque de contrôles fiscaux et le paiement d’impôts grâce au versement au fisc de 1 800 euros.

Cette possibilité lui a été offerte - comme à des millions de contribuables italiens - par une loi d’amnistie fiscale promue par son gouvernement en 2002. Celle-ci permettait, sur la base d’une déclaration rectificative portant sur les cinq années précédentes et le versement d’une petite somme, de clore tout contentieux fiscal pour les années concernées. Le chef du gouvernement avait affirmé, au moment de la promulgation de la loi, qu’il n’en aurait pas profité personnellement.

L’opposition de centre gauche a crié au scandale et exigé des explications. Le Cavaliere a reconnu qu’il ne s’agissait que d’un acte formel, utilisé par ses experts-comptables sans qu’il soit au courant et ne concernant que les erreurs de calcul dans les déclarations d’impôts.

L’affaire semble cependant plus complexe que l’énième "agression médiatique" dont ont parlé ses avocats. M. Berlusconi, selon ce que révèlent le Corriere della sera et La Repubblica, aurait, par le biais de cette amnistie, fermé la porte à l’administration des impôts qui avait demandé de pouvoir utiliser à des fins fiscales l’enquête pénale en cours sur les droits télévisés non versés par Mediaset, le groupe de M. Berlusconi.

Les accusations pour faux en bilan et fraude fiscale le concernant directement comporteraient une évasion fiscale de 65 millions d’euros. M. Berlusconi n’a jamais caché être convaincu qu’avec une pression fiscale trop forte, l’évasion des impôts devient légitime. L’affaire a relancé le débat sur le conflit d’intérêts au moment où M. Berlusconi a déploré "les liens inacceptables entre politique et affaires" au sujet de la gauche et l’appui accordé au groupe d’assurance Unipol dans la tentative de prise de contrôle de la Banca nazionale del lavoro (BNL). Ces déclarations ont soulevé un tollé dans l’opposition, qui rappelle que le chef du gouvernement n’a jamais été aussi riche que depuis son entrée en politique.

Salvatore Aloïse

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