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Société Générale : 7 milliards d’euros de pertes et des explications confuses
Publie le vendredi 25 janvier 2008 par Open-Publishing2 commentaires
de Mazier Hélène
La banque a annoncé avoir été victime d’une fraude qui lui a coûté 5 milliards d’euros. À cela s’ajoutent 2 milliards d’euros de nouvelles provisions pour dépréciations d’actifs. Du coup, le résultat net 2007 tombera entre 600 et 800 millions d’euros.
C’est la stupéfaction qui régnait hier au sein des banques françaises et dans les salles de marché parisiennes à l’annonce de la perte de 5 milliards d’euros essuyée par la Société Générale à la suite d’une " fraude " émanant de l’un de ses traders. Une affaire au parfum de scandale financier, qui n’est pas sans rappeler la faillite de la banque britannique Barings, en 1995, précipitée par les pertes générées par le courtier Nick Leeson sur l’indice japonais Nikkei...
Lors d’une conférence de presse organisée à la hâte hier matin, le président de la Société Générale, Daniel Bouton, a expliqué, traits tirés et visage fermé, que cette fraude avait été décelée le week-end dernier. Compte tenu de l’ampleur des montants investis - ce courtier intervenait sur des contrats sur indices boursiers européens -, la direction a alors pris la décision de déboucler entièrement ces positions " entre lundi et mercredi " en pleine déroute des marchés d’actions. De quoi constater, in fine, une perte de 4,9 milliards d’euros grevant les comptes 2007. Le résultat net doit tomber entre 600 et 800 millions d’euros une fois prises en compte 2 milliards de dépréciations d’actifs liées à la crise des crédits subprimes. La banque va procéder à une augmentation de capital de 5,5 milliards d’euros bénéficiant d’une prise ferme de JP Morgan et Morgan Stanley, qui replaceront ensuite les titres auprès des investisseurs.
Entre stupeur et incompréhension hier, banquiers de la place, investisseurs et analystes tentaient de comprendre comment une banque de la taille et de la réputation de la Société Générale, aux systèmes de contrôle interne pourtant largement éprouvés, a pu se retrouver dans pareille situation. Selon plusieurs sources, l’exposition totale du courtier incriminé était chiffrée à " plusieurs dizaines de milliards d’euros ", Lehman Brothers avançant même le montant de 50 à 60 milliards d’euros... Soit près du double des capitaux propres de la Société Générale qui, fin septembre, s’élevaient à 30 milliards d’euros. La question qui taraudait tous les financiers hier : comment une seule personne a-t-elle réussi à dissimuler aux services de contrôle interne de la banque des investissements de cette taille ? À commencer par les fameux " appels de marge ", qui consistent pour une chambre de compensation à demander à un intervenant d’augmenter son dépôt de garantie en cas de pertes. Tentant d’expliquer les agissements de son employé, Daniel Bouton a indiqué hier que " sa connaissance approfondie des procédures de contrôle, acquise lors de ses précédentes fonctions au sein du middle office du groupe, lui a permis de dissimuler ses positions grâce à un montage élaboré de transactions fictives ".
DISCREDIT
" Trader fou " pour les uns, " génie machiavélique " pour les autres, il n’en reste pas moins que la crédibilité de la Société Générale est largement entamée, et avec elle celle de la place financière de Paris. " Le discrédit est ainsi jeté sur toute la profession. L’on se rend compte que la Société Générale était non seulement en manque de capital, compte tenu des dépréciations d’actifs liées à la crise du crédit, mais que la direction a aussi détruit de la valeur en débouclant à perte et en l’espace de trois jours une position qui n’était que "faiblement perdante"à la veille du week-end ", s’insurge un banquier de la place. Et au passage de noter que le débouclage de la position mise en cause a eu pour effet d’amplifier la baisse du marché parisien du début de la semaine. Le titre Société Générale a, pour sa part, décliné de 4,14 % hier pour tomber à 75,81 euros, portant le recul depuis le début de l’année à 22,5 %. Une mauvaise nouvelle pour les actionnaires du groupe dont 7,5 % d’entre eux sont les salariés de la banque. Salariés qui étaient nombreux hier à faire part de leur écoeurement. " C’est une année qui part en vrac parce qu’un mec joue à la roulette russe. C’est déjà dur à cause du subprime, on avait pas besoin de cela ", pouvait-on entendre en interne hier...
La Tribune du 25 janvier 2008
Messages
1. Société Générale : 7 milliards d’euros de pertes et des explications confuses, 25 janvier 2008, 11:52, par oeil de bison
le trader fou a bon dos , c’est pas perdu pour tout le monde ?
c’est qu’une réflexion ,une qui vaut les autres pourquoi pas ?
oeil de bison
a quand le passage a la puce OBLIGATOIRE POUR TOUS ?
2. Société Générale : 7 milliards d’euros de pertes et des explications confuses, 25 janvier 2008, 12:19, par oeil de bison
comme par hasard je viens de tomber a l’instant sur cette info
www.alter2meg.com SOCIETE GENERALE :Jérome KERVIEL
existe -il vraiment ???
Très bon article a lire absolument et qui donne du crédit mes
réflexions
ci-dessus .
oeil de bison