Solidaires avec les grévistes

Devant le siège du patronat du gaz, plusieurs centaines de personnes ont dénoncé hier la répression.
Aux fenêtres du 62, rue de Courcelles, Paris 8e, siège du patronat du gaz, on aperçoit encore des autocollants syndicaux, traces de la soit-disant « agression » qui, à en croire les chefs de l’UMP et des médias, aurait eu lieu ici la veille… Au pied de l’immeuble, hier en début d’après-midi, plusieurs centaines de personnes sont rassemblées, sous une pluie battante, pour protester contre l’agression, véritable celle-là, subie par des salariés d’EDF et GDF jeudi soir. Au milieu de la foule, les héros malgré eux de l’événement en font le récit. Sur toutes les lèvres, les mêmes mots reviennent pour traduire la même impression : arrêtés, menottés, gardés à vue dans des commissariats où ils ont été déshabillés, « on a été traités comme des malfrats », « comme des voyous, des terroristes », « comme des trafiquants de drogue ». « Comme des voyous », c’est la formule que choisit Philippe, jeune technicien d’intervention, en grève à Paris depuis sept semaines, visiblement encore choqué par la violence de l’intervention policière. Pourtant, souligne-t-il, « on est là pour défendre des idées, pour un service public de qualité ».

Au micro, Thierry Chevallier, l’un des responsables de la CGT énergie, qui ont été arrêtés, rappelle les raisons

de la manifestation de jeudi. « On cherchait un responsable patronal pour demander des négociations. Et quand on est sortis, les CRS nous sont tombés dessus, nous ont encerclés, encristés. Des camarades se sont sentis violés, traités comme des criminels », rapporte le syndicaliste. « Si on a pu sortir si vite, ajoute-t-il, c’est grâce à l’intervention des élus communistes de Paris, de Marie-George Buffet et Nicole Borvo, députée et sénatrice PCF ». Au nom de la fédé-

ration CGT de l’Energie, Frédéric Imbrecht se dit convaincu que le « guet-apens, la rafle » de jeudi « n’ont pu être montés sans l’appui » de l’État, du MEDEF, avant d’affirmer la détermination de son syndicat à « poursuivre, élargir le mouvement pour gagner ».

Romain opine : « C’est une répression d’État contre des salariés coupables de contester les choix patronaux et gouvernementaux ». Secrétaire du syndicat CGT des cheminots de Paris-Austerlitz, il est venu, avec plusieurs de ses camarades, exprimer sa solidarité, de même que des syndicalistes CGT, SUD, d’autres entreprises, des militants du PCF, drapeaux au vent, du Parti de gauche, de Patrick Le Hyaric, candidat du Front de gauche aux européennes, d’Alain Krivine, responsable du NPA et de Marie-George Buffet qui appelle à « accepter d’entendre les revendications. Il y a de l’argent pour les satisfaire ! »

Yves Housson
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