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Sortir de l’Élysée pour entrer à Clairvaux (8ème et dernière partie)

par Jean-Yves Peillard

Publie le jeudi 19 avril 2012 par Jean-Yves Peillard - Open-Publishing

triple A et triple buse „Geld über alles“ “l’argent par dessus tout“ comme dirait l’autre, financé et armé par les oligarques et dont le modèle était le fordisme.

p79 « Tout se passe comme si chaque individu était entouré d’une « bulle » dont les limites sont celles de l’acuité de ses différentes activités sensorielles, bulles dans lesquelles il se déplacera et agira en vue de satisfaire au maintien de sa structure, de ce que nous avons appelé son équilibre biologique. S’il trouve un opposant à ces actes gratifiants, il deviendra agressif à son égard. Le territoire devient ainsi l’espace nécessaire à la réalisation de l’acte gratifiant, l’espace vital ».[...]

p99 »On comprend la révolte des jeunes générations contre une génération qui veut leur imposer un cadre socioculturel soi-disant fondé sur une prétendue conscience réfléchie, mais en réalité sur une agressivité nécessaire à l’obtention des dominances au sein des hiérarchies qu’elles ne comprennent plus, suivant des critères de soumission qu’elles n’acceptent plus, pour une finalité qu’elles ne conçoivent plus. »[...] p101 « Les sociétés d’abondance, pour lesquelles la croissance est un but en soi, sont non des sociétés d’épargne mais de consommation. » [...] « Ce n’est pas la recherche de sécurité qui les anime mais c’est pour satisfaire au besoin de domination des groupes sociaux et des structures hiérarchiques qui les animent. C’est moins pour tempérer l’angoisse de ce que sera demain »[...] p102 « La satiété modifiant la sensation de plaisir ou bien-être. C’est un problème identique qui est posé par l’insatisfaction qui résulte de tout assouvissement d’un besoin acquis, socioculturel, par l’appétit jamais comblé de consommation. »

[...] p103 « L’invention de la machine, s’interposant entre la main et l’objet désiré pour en faciliter la production, diminue d’autant l’énergie humaine nécessaire à cette production et en conséquence recule la limite où cette dépense énergétique devient désagréable. Mais si elle augmente l’efficacité des actions humaines sur la matière, elle rend aussi l’homme plus dépendant de la machine dans la proportion où son inadaptation au milieu non transformé accroît son dés-entraînement. Mais au fond le problème n’est pas là. Si le « bien-être » résulte de la satisfaction des besoins fondamentaux, nous avons déjà signalé que l’industrie moderne n’est pas indispensable à la réalisation de cet assouvissement. »[...] p104 « le problème consiste donc à comprendre comment le mythe de la croissance pour la croissance, et non pas seulement pour la satisfaction des besoins fondamentaux a pus s’instaurer... »[...] « la machine n’est pas la cause de la croissance. La cause ne peut être que le comportement de l’homme le poussant à produire plus. » [...] p107 « Quand on nous parle du « plein épanouissement » de l’homme, a-t-on songé que cette utopie est irréalisable dans le cadre d’une hiérarchie quelle qu’elle soit ? D’où l’explosion au sein de nos sociétés hautement hiérarchisées des maladies dites « psychosomatiques » qui ne sont que l’expression somatique de conflits au sein du système nerveux central entre pulsions instinctuelles et interdits socioculturels, conflits qui ne peuvent se résoudre dans une action efficace, « assouvissante », sur le milieu, du fait de l’institutionnalisation par les dominants des règles de la dominance. Ce sont ces règles qui nous semblent être le facteur fondamental de l’apparition des sociétés industrielles et du mythe de la croissance. » [...] p108 « 1789 aussi a institutionnalisé les règles de la dominance, règles nécessaires à respecter pour devenir bourgeois, [...] propriétés privées dont celle des moyens de production .Henri Laborit « la nouvelle grille »(1986)

Les « règles de la dominance » ont été institué par l’Etat, et les pôles de défense de l’Etat sont : la propriété privée, la recherche, le saccage, la compétition, l’éducation, la propagande, police, armée etc. autant dire qu’il y a beaucoup de choses à changer, mais rien d’impossible car beaucoup voient maintenant ce mur en face, il est palpable.

p176 « Tout le malheur de l’homme vient encore de ce qu’il tourne son agressivité contre ses semblables, dans un but étonnamment puéril , puisqu’il finit toujours par les entraîner avec lui dans sa tombe. [NDLR dans les deux sens du terme] Pourquoi s’acharner à tuer les autres puisque ce sont eux qui sont en nous ? Sans doute parce que nous ne voulons reconnaître le plus souvent la dignité de l’Homme qu’à ceux dont la niche environnementale coïncide à peu près avec la nôtre. Mais il ne nous viendrait jamais à l’idée de rechercher une niche capable de contenir toutes celles présentes aujourd’hui sur la planète.[...] elle ne deviendra signifiante que lorsque que nous l’aurons « intériorisée » dans notre système nerveux. [...] p177 « L’impossibilité de l’évitement par la fuite rendra le climat des relations inter-humaines tendu, violent et accepté comme tel sous les vains prétextes de concurrence, de compétitivité, etc. Un simple jugement de valeur suffit à transformer un automatisme primitif en une qualité nécessaire. » [...] « Dans cette description assez désolée, je ne vois pas en quoi on peut dire que l’agressivité est nécessaire. »[...] p181 « La solution consisterait à orienter, si cela était possible, grâce à l’imagination, cette agressivité vers une forme nouvelle de lutte, la découverte de solutions neuves aux problèmes posés dans tous les domaines, à l’homme contemporain. »[...] « Et cependant l’accélération croissante de la diffusion des informations, leur planétisation, tendent, jour après jour, à généraliser les problèmes fondamentaux et à noyer les problèmes personnels dans ceux-ci. ». Henri Laborit « L’agressivité détournée ».(1970)

Parmi « les problèmes posés » on en vient finalement à l’organisation économique mondiale imposée, hégémonique. Ce système que l’on appelle capitalisme ou productivisme ne peut pas exister sans les paradis fiscaux, immenses machine à laver et à stocker l’argent « sale », « paradis » qui agissent comme des verrues hors du « jeux » ou hors des soi-disantes règles ou lois d’une économie basée sur le pillage le vol et le viol. « Offre et demande » complètement manipulées.

Les « solutions » existent depuis belles lurettes, la plupart du temps étouffées, elles sont multiples et changeantes, le grand pas en avant est déjà de neutraliser les instruments de propagande.

« Par la création, l’homme a le pouvoir de décider de sa destinée et non plus seulement de la subir » [...] « La création doit libérer l’homme, mais pour cela, il faut qu’il se libère de son travail routinier oppressant, conception sur laquelle repose la société et à partir de laquelle un certain nombre de privilégiés retirent des profits » Boris Vian (Traité de civisme)

« la démocratie n’est pas un état dans lequel une société peut s’endormir ; elle est une recherche constante de rapports meilleurs entre les citoyens. L’idéal ne peut guère être atteint ; s’il l’est, ce ne peut être que provisoire car les allées du problème collectif sont toujours nouvelles » Albert Jacquard (La légende de demain)

« La question de la sortie du capitalisme n’a jamais été plus actuelle. Elle se pose en des termes et avec une urgence d’une radicale nouveauté. Par son développement même, le capitalisme a atteint une limite tant interne qu’externe qu’il est incapable de dépasser et qui en fait un système mort-vivant qui se survit en masquant par des subterfuges la crise de ses catégories fondamentales : le travail, la valeur, le capital.

Cette crise de système tient au fait que la masse des capitaux accumulés n’est plus capable de se valoriser par l’accroissement de la production et l’extension des marchés. La production n’est plus assez rentable pour pouvoir valoriser des investissements productifs additionnels. Les investissements de productivité par lesquels chaque entreprise tente de restaurer son niveau de profit ont pour effet de déchaîner des formes de concurrence meurtrières qui se traduisent, entre autres, par des réduction compétitives des effectifs employés, des externalisations et des délocalisations, la précarisation des emplois, la baisse des rémunérations, donc, à l’échelle macro-économique, la baisse du volume de travail productif de plus-value et la baisse du pouvoir d’achat. Or moins les entreprises emploient de travail et plus le capital fixe par travailleur est important, plus le taux d’exploitation, c’est-à-dire le surtravail et la survaleur produits par chaque travailleur doivent être élevés. Il y a à cette élévation une limite qui ne peut être indéfiniment reculée, même si les entreprises se délocalisent en Chine, aux Philippines ou au Soudan. » André Gorz (texte distribué le 16 septembre 2007 à l’université d’UTOPIA )

« Permettre au mécanisme du marché d’être l’unique directeur du sort des êtres humains et de leur environnement naturel aurait pour résultat la démolition de la société. » Karl Polanyi

« l’argent est un mythe qui fait l’objet de beaucoup de passion : il est l’outil de la domination de l’homme par l’homme, mais on le prend facilement pour la cause de cette domination » « en conclusion la richesse est accumulation, la prospérité est circulation »« nous croyons à la magie des idées, nous croyons que le monde peut changer si nous voulons le faire changer. Nous croyons qu’en définitive ce sont nos idées qui « fabriquent le monde » » A.Jacques Holbecq (Un regard citoyen sur l’économie)

Le capitalisme dans sa forme la plus aboutie a été le nazisme, l’histoire : la saga des Ford Rockefeller Bush IG Farben etc en sont les exemples les plus évidents.

De nos jours, on pourrait adapter la phrase de Marc Bloch dans « l’étrange défaite »p179 : « voyez encore les groupes qui, naguère, se sont donné chez nous pour mission de combattre le communisme » [de nos jours l’écologie, les alternatives, économie éthique, les indignés, anar etc.] « de toute évidence, seule une enquête honnêtement et intelligemment conduite, à travers le pays pouvait leur fournir les moyens de connaître les causes d’un succès dont ils s’inquiétaient si fort. » [mais pour en entraver la marche...]
On peut reprendre aussi sur la phrase d’Annie Lacroix-Riz sur l’« instruction du procès de la vaste entreprise de trahison » que réclamait Marc Bloch » » ; est-il besoin encore aujourd’hui alors que tout est clair de « fusiller les traîtres » ?

« Nous ne voulons plus de vengeance par le sang, la honte de ces hommes nous suffira » [...]« pas de liberté sans égalité »[...]« ne vaut-il pas mieux que le peuple soit lui-même, plutôt que de lui donner des idoles ridicules » Louise Michel (Mémoires)

Surtout que « cette vaste entreprise de trahison » a été perpétré maintenant par au moins trois générations de crapules ; une crapulerie doublée d’œillères. http://bellaciao.org/fr/spip.php?article109888
Faut-il juger des vieillards impotents ? ; ces vieillards qui ont largement profité dans leur jeunesse de ces forfaitures ou des plus jeunes complètement ignorant de l’étendu du désastre ? Les peines encourues ne pourront jamais être assurée dans leur totalité parce qu’elles dépassent largement la durée d’espérance de vie d’une personne, mais la moindre des choses est de faire entrer cette prise de conscience dans la mémoire collective, définitivement, et se donner les moyens, amorcer la construction du virage de cette société à bout de souffle.

p99« Quant au différences culturelles, elles sont abolies par l’administration, l’école et la caserne publiques autant que par les trusts. Donc en se méfiant de l’État, la tendance anarchisante ne se trompe pas. Mais [...] confonde lutte pour la liberté absolue avec celle contre l’État absolue. ».[...] « Tout gouvernement d’une société d’une certaine taille, surtout équipée de moyens techniques est le fait d’un État, fédéral sinon centralisé. [...] Le problème n’est pas de remplacer l’État par l’autogestion généralisée, mais d’empêcher l’avènement de l’Administration totale. Ceci en réveillant à la base les hommes et les sociétés qui résisteront à son emprise, et en définissant la foi et les institutions communes qui peuvent fédérer des individus et des sociétés différentes. »[...]
« En dépit du désir humain de paix, comme dans la nature, mais autrement moins réglée, la violence est partout dans la société. Les rapports sociaux sont pour une art des rapports de force. »[...] « La similitude et le comparable poussent à la rivalité, la différence à la guerre. L’agressivité est dans la vie, même le chiendent est impérialiste ; et ce n’est pas une drogue miracle qui nous débarrassera de ce virus, mais sa reconnaissance autour de soi et surtout en soi. » [...] « A la condition de ne pas donner à ce constat de fait l’autorité d’un jugement de valeur, reprenant ainsi à l’envers l’erreur de l’idéaliste qui prend son jugement de valeur pour un constat de fait . Le problème n’est pas de choisir entre la non violence et la violence, mais de savoir de laquelle il s’agit et de la maîtriser dans la mesure où elle peut et doit l’être. Sans cela on s’enferme dans des contradictions et des situations sans issues. » [...] « On en revient toujours à la véritable raison d’être du mouvement écologique : non pas établir le paradis sur terre, mais y éviter l’enfer. »[...]
p106 « Si pour chacun le motif d’agir est vraiment une question de vie ou de mort pour laquelle les chances de réussite ne sont que secondaires, alors il résistera aux échecs et à l’usure du temps. Et c’est la conviction qui suscite l’imagination, celle qui fait qu’à force de se cogner la tête contre les murs on découvre, on invente la fissure qui rend l’impossible possible. Et si par malheur une crise grave éclate, ce qui se pourrait bien dans l’actuel chaos, c’est la force des convictions qui permettra de tenir dans la tempête en affrontant la solitude et les risques de l’action clandestine. Le for intérieur de chacun est le dernier réduit d’un mouvement en cas de troubles. » [...]
p113« D’où l’idée juste que si l’on veut changer la vie, il ne suffit pas de s’en prendre à l’économie, il faut changer la technique en adoptant des « techniques douces » et décentralisées. »
Bernard Charbonneau « Le feu vert ».

« A force d’amnésie et de propagande, on arriverait presque à croire que le PIB est un phénomène naturel ayant toujours guidé la conduite des société. Bien sûr il n’en est rien » [...] « 1929 au USA » [...] « Contrairement à une idée reçue tenace, c’est bien sous Vichy que la technocratie s’impose et que les chantres de la croissance, auparavant isolés, deviennent la voie du peuple. Comme l’écrivait l’historien Robert Paxton, « c’est sous Vichy que le rêve d’un vieux pays tenant tête à ses voisins plus fastueux grâce à son équilibre et à son esprit d’épargne, est presque totalement éclipsé par la conception dynamique d’une France nouvelle qui rivalisera avec les autres puissances par son essor, sa vigueur et sa croissance économique » à la Libération et pendant les fameuses trente glorieuses, ce programme est mis en application : Le PIB devient le langage commun, enseigné dans les grandes écoles... ».« vie et mort du PIB » François Jarrige « La décroissance N°86 ».

p39« La lutte engagée entre les « logiciels propriétaires » et les « logiciels libres » a été le coup d’envoi du conflit central de l’époque. Il s’étend et se prolonge dans la lutte contre la marchandisation de richesses premières_ la terre, les semences, le génome,les biens culturels, les savoirs et les compétences communs, constitutifs de la culture du quotidien et qui sont les préalables de l’existence d’un société. De la tournure que prendra cette lutte dépend la forme civilisée ou barbare que prendra la sortie du capitalisme. ».
André Gorz « Ecologica ».

autres liens :
http://etienne.chouard.free.fr/Europe/Analyse_des_reflexions_d_Alain_Beitone_sur_la_denonciation_de_la_loi_de_1973.pdf
Louis Even : http://www.michaeljournal.org/filmsWMV.htm

« Mais même du point de vue de la technique : ce n’est ni un retour en arrière, ni un "bon en avant" qui nous sortiront de ce désastre permanent que constitue le capitalisme, l’Etat et leurs logiques, mais bien une rupture radicale avec l’ordre existant et toutes ses logiques. Même si cela implique de rompre avec une certaine technologie qui n’a rien de libératoire. Même si ça implique de critiquer l’éternel positivisme des "progressistes" qui associent toujours par leur pensée mécaniste "progrès technique" et "progrès humain" »[...] « Inlassablement, il faudrait répéter que l’on est "vraiment libre que lorsque tous les êtres [...] qui [nous] entourent [...] sont également libres" (Bakounine), et que "tant qu’il y aura des abattoirs, il y aura des guerres" (Tolstoï). »http://nantes.indymedia.org/article/25187

On voit sur ce lien un rappel sur le « côté cyclique » de ces choses qu’on appelle « crise, dette etc ».
http://www.legrandsoir.info/hammourabi-etait-plus-avise-l-esclavage-de-la-dette.html
« Le livre V de La Politique d’Aristote décrit l’éternel cycle des oligarchies qui se transforment en aristocraties héréditaires —pour finalement être renversées par des tyrans ou se déchirer entre elles quand certaines familles décident de "mettre la multitude dans leur camp" et de réinstaurer la démocratie dont émerge à nouveau une oligarchie, suivie d’une aristocratie et ainsi de suite tout au long de l’histoire. »
L’auteur de ce bel historique a juste oublié que ces cycles "ancestraux" sont terminés en raison du fait que les cakes de Wall street n’ont pas l’air d’avoir quelques notions de physique, plus précisément d’entropie. Les ressources naturelles (à coût réduit et à coup de massacres) se terminent, la biosphère est gravement contaminée et la technique, cette arme à double tranchant risque de nous envoyé en poussières radioactives à cause de quelques crétins bouffies de volonté de puissance. Pas d’autre alternative que les alternatives madame de fer et de glace.
C’était pourtant bien un problème de cycle qui se posait mais de respect des cycles notamment naturels.

On l’a déjà dit :http://bellaciao.org/fr/spip.php?article114729
Le néolibéralisme a démultiplié les effets du capitalisme, du productivisme. Dans cet immense fatras de désinformation et de propagande, il y a juste à gérer les priorités.

« L’industrie nucléaire, une banalisation radicale du mal
A travers son concept de « banalité du mal », Hannah Arendt a démontré dans les années soixante que des crimes contre l’humanité avaient été perpétrés par des hommes ordinaires parce qu’ils ne se posaient pas de questions sur les fins de leurs « activités ». A partir du moment où ils étaient liés par un serment de fidélité à leur hiérarchie (ou à une idéologie, toutes choses qui sont aujourd’hui érigées en valeurs universelles par la raison calculatrice dans le monde du « travail » et ailleurs), ils tenaient ces activités pour légitimes.

Ce concept de « banalisation du mal » n’est pas issu de supputations sur une « nature humaine », mais bien d’une analyse socio-historique de ce qui s’est passé en Europe entre 1933 et 1945 et de ce qui en a préparé l’avènement. Soixante ans après, à moins de croire en un monde fixiste, il faut oser tirer les conclusions de ce qu’Hannah Arendt avait écrit.

Historiquement, la banalisation du mal occidental s’est répandue à grande échelle à partir du moment où le travail et les êtres humains ont été « industrialisés » avec l’appui massif de la technoscience, c’est-à-dire coupés de leur réalité nourricière, terrestre, pour être encasernés, prolétarisés, disqualifiés, déréalisés et finalement déshumanisés. A partir de ce moment, tout a été possible dans l’ordre de la banalisation et tout est devenu acceptable dans l’ordre du mal, puisque toutes les fins humaines ont été discréditées au seul profit de l’aliénation productiviste et marchande.

Les choses ne se sont pas arrangées depuis : cela est vérifiable sur tous les plans, y compris psychique[17]. Alors, il faut avoir le courage de dire que cette banalisation du mal est devenue omniprésente et que, en conséquence, nos sociétés ne sont plus que des « totalitarismes démocratiques » nous menant au(x) désastre(s) définitif(s), ce qui devrait être analysé comme tel dans l’ordre du politique. Porteuse de mort généralisée du vivant sur la planète, l’industrie nucléaire en est un exemple particulièrement frappant. Mais les gouvernements et la plupart des médias occidentaux (la guerre froide, qui devait durer quarante ans, y a bien pourvu) ont tout fait pour recouvrir, les 6 et 9 août 1945, cette défaite historique de l’humanité d’un épais manteau d’admiration et de dévotion devant le génie et la puissance des chercheurs, de la science, de la technique, de l’industrie… Un nouveau dieu est apparu ce 6 août 1945, à la puissance inquiétante certes, comme tous les dieux, et à la gloire duquel de nouveaux hymnes ont été forgés illico presto. Le largage des bombes atomiques, puis « l’expérience Tchernobyl », furent non seulement un crime contre l’humanité mais, fait nouveau, un crime contre la Nature, ce que l’on appellerait aujourd’hui un Ecocide. Si le refoulement de ce type de catastrophe systémique pour l’écosphère persiste, il ne sera pas sans conséquences pour l’avenir de l’humanité et sa manière d’en écrire l’histoire.

Une conclusion s’impose donc : il faudrait mettre sur pied un tribunal international, du type de celui de Bertrand Russell, jugeant les crimes atomiques contre l’humanité à Tchernobyl et ailleurs, depuis le 6 août 1945 jusqu’à Fukushima en passant par Fallujah. » Appel international sur http://fukushima.over-blog.fr/

Ces fous qui se croient « maîtres du monde », la plus fatale des erreurs commise dans leur dessein nauséeux est leur scientisme ; ces inventions, (ici seulement mentionnées le cas des OGM et du nucléaire, ce dernier qui est de loin le plus démesuré) les ont complètement dépassé dans leur projet qui est simplement de garder leur pouvoir dans un certain avenir tandis que là, ce n’est pas seulement leur avenir mais aussi l’avenir de l’humanité qui est incertain.

Et s’il en reste pour fonder une nouvelle société, il faudra que son principe de base soit « la volonté de non-puissance ».
Non ce n’est pas la civilisation, ce n’est même pas la barbarie, même pas le grand merdier, c’est le néant... Le Guéant.

Sans ressasser tous ces flots de preuves qui amoncellent depuis des années, on peut néanmoins tenter d’expliquer de façon simple ce qu’est le capitalisme aujourd’hui : D’une part adapter des vieilles histoires ; aujourd’hui la grenouille OGM radioactive veut se faire plus grosse que le bœuf aux hormones, trop abrutie pour s’apercevoir que ce bœuf est en train d’imploser et trop irradiée pour s’apercevoir de sa propre mutation en crapaud-boeuf stérile et maladif.

Et d’autre part se servir dans le flot d’immondices que rapporte l’actualité à tour de bras ; intégrer définitivement le fait que violer une femme reviens à violer un pays, et ce sont des personnes bien placées dans ces « institutions » complètement illégitimes comme le FMI ou bien l’OMC, qui le font en permanence sur tous les pays avec cette « étiquette », ce « label » cette doctrine qui contient le mot « social » en plus avec toutes les meilleurs intentions du monde, de cette vieille lubie de lutte du « bien contre le mal ». C’est cela le capitalisme. Capito ?

Devons-nous « encore » nous aplatir devant une poignée de fou-furieux qui nous mènent au désastre ? Des intellos bien « gentils » (qui passent dans les médias donc) parlent de « métamorphose », mais supposons que cela interférerait avec une autre information, scientifique, qui parle « d’inversion des pôles magnétiques », alors , justement... si tout s’inverserait, alors... ;
Sommes-nous encore des hommes ou sommes-nous déjà des larves ?

Reprenons et mettons à jour la phrase de Marc Bloch : «  Un jour viendra où il sera possible de faire la lumière sur les intrigues menées chez nous de 1933 à » 2012 «  en faveur de l’axe  » Argent-Scientisme-Volonté de puissance «  pour lui livrer la domination sur  » un champs de ruines irradiées.

Les Jean Bichelonne sont toujours là, et il ne s’agit même plus d’une « vaste entreprise de trahison » envers seulement un pays, une nation, un peuple mais d’une vaste entreprise de trahison envers l’humain, traître à la vie.

L’ennemi c’est bien l’humain
http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/L_ennemi_c_est_l_humain.pdf

mais plus précisément ; L’ennemi c’est l’homme inconscient.

En automne 2011 naquit paraît-il, quelque part sur la terre, le sept milliardième petit d’homme, On pourrait lui écrire et raconter notre propre expérience. Ces livres, ces témoins de l’histoire , Il en restera toujours quelque chose, qui sait, même s’il en fera qu’à sa tête. On lui dira que oui « ces papys nous l’avaient bien dit », cela en a toujours été ainsi. On pourrait lui ressortir ce que Laborit avait dit en 1970 et qui n’a pas pris une ride : « au lieu de « Liberté, égalité, fraternité », trilogie aussi fausse qu’irréalisable... meilleur à apprendre « Conscience, connaissance, imagination ». » . Et on finira par lui dire, si un jour il (elle) rencontre une jeune femme de son âge prénommée Giulia, qui « se la joue »...« se donne des allures de princesse », alors ... non finalement ... rien, encore des préjugés, jugements de valeur etc, qu’il (elle) fasse comme bon lui semble « va, vis et deviens » mais qu’il(elle) n’oublie jamais : «  Je ne suis rien ; nous sommes  ».

L’herbe de Nagasaki
A Princeton, dans un antre célèbre,
J’ai rencontré le prince des ténèbres
 
Il rêvait d’un champignon vénéneux
Qui mangerait le grand œuvre de Dieu
 
le prince avait un visage d’ascète
Et l’œil serein du guetteur de planète
 
Sur le tableau noir une équation
Dans le néant enfonçait son sillon
 
Par la croisée on devinait la plaine
Sans un seul arbre, sans présence humaine
 
Je respirais pendant qu’il me parlait
La bonne odeur de son tabac anglais
 
Il faisait nuit dans ce laboratoire
C’était l’impasse où se cognait l’histoire
 
On y sentait la vie au cran d’arrêt
L’homme portait la mort sous son béret
 
Non la mort à la petite semaine :
La fin d’un coup de l’existence humaine
 
L’homme pourtant ne voulait pas cela
Il avait lu la Bhagavad-Gita
 
Il écrivait des balades françaises
Vif, il nageait dans l’eau de l’hypothèse
 
Il avait des enfants, il était bon
Il aimait bien jouer du violon
 
Pendant ce temps, près de là, son vieux maître
Voyait la mort entr’ouvrir sa fenêtre
 
Ce matin là, l’herbe était anéantie
Dans la poussière où fut Nagasaki
 
Roger Bodart transmis par Jeannine Naudinet de Paris

PS : Dernièrement Lise London et Raymond Aubrac sont partis rejoindre les autres qui ont compté pour ces luttes, quelque part, bien placés dans nos têtes. Avec d’autres ils avaient déjà rappelé cette mémoire. http://www.citoyens-resistants.fr/IMG/pdf/apppel_des_resistants_2004.pdf
Même s’il y a beaucoup de « mises à jour » à faire, on comprend le sens et l’essentiel, la dignité humaine.

Raymond Aubrac Glières 17 Mai 2009

« Ami, entends-tu le vol noir des drones sur nos plaines ?.
Ami, entends-tu le bruit des sourds qui zappent sur leurs chaînes ?.
Il est ici le pays où les gens ...
Ami, n’oublie pas, « la mémoire »...

...

Tous ces textes mis bout à bout peuvent enfin se résumer, face à ce simulacre de démocratie : L’ensemble est un avis d’abstention générale.